Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 23 janvier 2024 : la comédienne, Cristiana Reali. À partir du 31 janvier prochain, elle sera sur scène dans "Un tramway nommé Désir" au théâtre des Bouffes parisiens à Paris.
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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour Christiane Aréali.
00:01 Bonjour.
00:02 Vous êtes actrice, c'est le théâtre qui vous a d'abord attiré avec des cours
00:05 offerts par votre mère avant de découvrir les cours Florent et de rencontrer
00:09 évidemment Francis Huster dans La Classe libre.
00:11 Le répertoire classique, tout comme le moderne et le contemporain,
00:13 n'ont pas vraiment de secret pour vous.
00:15 Le cinéma aussi fait partie de votre parcours.
00:17 Claude Lelouch, Georges Le Tner, Ariel Zetoun, il y a eu également Jean Becker.
00:21 À partir du 31 janvier prochain, vous serez sur scène dans Un tramway
00:24 nommé Désir, au Théâtre des bouffes parisiens à Paris.
00:27 Après Simone Veil et le spectacle autobiographique Une vie,
00:30 vous attaquez donc au rôle de Blanche dans la pièce de Tennessee Williams,
00:34 un huis clos entre thriller psychologique et comédie dramatique.
00:37 Souvent, on imagine qu'on est d'une certaine manière
00:40 et qu'on est vu d'une certaine manière et les autres nous renvoient une autre image.
00:44 Ça aussi, c'est très présent dans cette pièce.
00:46 Oui, c'est très présent.
00:47 Le décalage.
00:48 Le décalage.
00:49 Et puis surtout, elle aussi, elle l'a.
00:52 Elle fait, elle fait, elle fait, à la fois, elle est très visionnaire par rapport,
00:55 elle est très lucide par rapport à la situation de sa sœur,
00:59 mais elle est lucide par rapport à elle, pas par rapport à sa sœur.
01:01 Sa sœur, elle a fait un mariage d'amour, sauf que du coup, elle ne veut rien voir.
01:05 Ça parle beaucoup de violence conjugale aussi, ce texte.
01:09 Et donc, elle a aussi cette...
01:13 Comment dire ?
01:16 Elle s'en fiche un peu de ce qu'on veut voir d'elle, en fait.
01:18 Enfin, elle veut donner une image et c'est l'image qu'elle veut donner qui l'intéresse.
01:23 Ce n'est pas ce qu'elle est vraiment.
01:25 Blanche, elle doit se reconstruire après avoir une vie qui était vraiment diamétralement opposée
01:29 avec celle qu'elle est en train de vivre là avec sa sœur.
01:31 C'est un peu ce qui vous est arrivé, Christiana.
01:33 Vous êtes arrivée très jeune, 8 ans et demi en France.
01:36 Il vous a fallu du temps pour vous intégrer, j'ai l'impression, pour trouver votre place.
01:40 En fait, l'intégration, elle est...
01:42 En fait, comme je suis venue, mon père, il futille, il était journaliste politique,
01:45 il futille un peu la dictature au Brésil.
01:47 Il était venu pour un an ou deux ans pour se faire un peu oublier.
01:50 Maximum, oui.
01:50 Donc, on a été un peu...
01:51 L'intégration, elle est difficile quand on est élevé, éduqué.
01:55 Pour rentrer.
01:56 Mais bon, on était jetés comme ça dans le bain.
01:59 On dit "on va aller".
02:01 Vous avez que deux ans, en fait.
02:02 On reste que deux ans.
02:03 À quel moment vous avez commencé à vouloir jouer, à vouloir être actrice ?
02:07 Il y a effectivement cette petite annonce dans le journal repérée par vos sœurs.
02:13 Par ma mère, oui.
02:14 Pour vous intégrer, finalement, des cours de théâtre, pour apprendre à gérer la langue aussi.
02:19 Moi, j'étais à 12 ans dans ce cours.
02:21 Comme on devait toujours rentrer au Brésil,
02:24 moi, je n'en pensais pas.
02:26 Je ne pouvais pas penser à être actrice comme métier.
02:29 Mais je continuais, je continuais à faire ces cours-là.
02:33 J'ai fait la fac de droit parce qu'on allait encore rentrer.
02:35 Et finalement, j'ai arrêté la fac au bout de deux ans, même pas,
02:39 pour m'inscrire au cours Florent.
02:41 Quelle jeune femme êtes-vous devenue, finalement, Christiana Riali ?
02:44 Parce que Blanche, elle évolue.
02:45 Sa vision change aussi de la vie et de tout ce qui va avec.
02:49 Elle se retrouve, elle se redécouvre à travers le regard de sa sœur.
02:53 Et inversement, d'ailleurs.
02:54 Mais quelle femme êtes-vous devenue aujourd'hui, vous ?
02:56 C'est vrai que moi, je me sens féministe.
02:58 Mais j'ai des filles de 20 et 25 ans.
03:01 Elles sont beaucoup plus...
03:04 Voilà, plus dures, plus...
03:06 Enfin, plus extrémistes, disons.
03:09 Et elles me remettent parfois à ma place sur des choses.
03:13 Et je dis oui, mais elles ont raison, en fait, sur des choses que nous...
03:16 Parce que ça évolue.
03:18 Elles disent non, on ne peut pas dire ça.
03:20 Non, on ne peut pas tolérer ça.
03:22 Elles sont très, très dures.
03:23 Est-ce que vous êtes heureuse, alors ?
03:24 Oui, je suis heureuse parce que je me sens beaucoup plus libre.
03:27 Il y a Foresty qui dit dans un sketch que j'aime beaucoup, qui est...
03:31 Elle dit que...
03:33 Quand elle a eu 50 ans, elle se sentait une adolescente avec une carte bleue.
03:37 C'est un peu ça, en fait.
03:38 C'est une espèce de liberté de faire ce qu'on veut, de décider de ce qu'on veut.
03:43 Et de jouer dans un tramway nommé Désir.
03:48 À aller voir, évidemment, à partir du 31 janvier au Théâtre des Bouffes parisien à Paris.
03:51 Merci beaucoup, Christiane Arreali d'être passée dans le monde des Lodi sur France Info.
03:55 Merci beaucoup.