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00:00 Écoutez le 6/9, France Bleu Normandie.
00:04 8h15, il faut une réponse concrète à la désespérance des agriculteurs.
00:10 La déclaration du patron de la FNSEA à la sortie de la rencontre hier soir avec le Premier ministre.
00:17 Le président des jeunes agriculteurs de la Seine-Maritime, agriculteur à Écreteville-Les-Bans, près d'Yveteau, est notre invité.
00:24 Bonjour Pierre-Olivier Tenselin.
00:26 Bonjour.
00:27 Je commence tout de suite avec ce que vient d'annoncer à l'instant le président de la FNSEA, cet accident de la route mortel, un point de blocage dans l'Ariège,
00:35 trois adhérents impliqués, une femme est morte. Vos premiers mots.
00:40 Mes premiers mots vont à la famille, toutes mes condoléances aux proches.
00:45 Ma tritesse rejoint aussi le réseau des personnes parce que JIA et FNSEA c'est avant tout une grande famille.
00:53 Et malheureusement une manif syndicale n'est pas un lieu pour décéder.
00:58 Et je suis avant tout attristé de cet événement.
01:02 Les circonstances sont encore floues. On vous donnera évidemment tout ce qu'on sait dans les prochaines informations avec Emmanuel.
01:09 Pierre-Olivier Tenselin, le président de la FNSEA que vous venez de mentionner, parle de désespérance des agriculteurs. C'est le cas selon vous ?
01:16 Oui totalement. On est complètement perdus, désespérés. On ne comprend pas.
01:25 Il y a un nombre d'incohérences qu'on subit entre les échelles européennes et les échelles françaises.
01:31 Et aujourd'hui on a besoin de clarté pour savoir qu'est-ce qu'on doit faire et comment faire.
01:37 Quand vous dites incohérences, c'est-à-dire des consignes différentes, que ça vienne de l'Etat français, que ça vienne de l'Union Européenne, c'est ça ?
01:44 Oui exactement. Si on prend une consigne de l'Europe d'avoir 4% de jachères sur nos exploitations,
01:51 c'est complètement incohérent avec une politique où on est là pour nourrir la population et on est là pour réduire la famine dans le monde.
02:01 Donc pourquoi ne pas produire sur 4% de notre surface ?
02:05 4% de terre non cultivée. Pourquoi cette fronde contre le gouvernement ?
02:10 Dans ce projet de loi, il n'y avait rien qu'allait par exemple la création d'un fonds de souveraineté alimentaire,
02:15 un stage pour les élèves de 3ème et 2ème dans une ferme.
02:19 Cette fronde vient d'un travail qui dure depuis plusieurs mois avec le gouvernement et avec l'Etat français.
02:28 Une fatigue de voir que les choses n'avancent pas forcément et n'avancent pas forcément dans le bon sens.
02:34 On est avant tout des hommes et quand on fatigue, on s'énerve tout simplement.
02:40 Pour vous, le gouvernement ne s'attaque pas aux problèmes clés qui sont des normes trop lourdes, des normes environnementales trop contraignantes ?
02:49 C'est surtout des normes qui sont contradictoires.
02:53 Si nous prenons l'exemple des EÉE, vous avez la politique européenne qui nous incite à planter des EÉE pour la biodiversité et pour l'environnement.
03:01 Et c'est avant tout une très bonne chose. L'environnement, je tiens à rappeler que c'est notre outil de travail.
03:05 Nous, on ne va pas sciller la branche sur laquelle on est assis.
03:08 Mais à côté de ça, si on prend l'ensemble des codes de loi de l'Etat français, on n'a aucune envie de planter de nouvelles EÉE.
03:17 Parce qu'on est quasiment sûr d'être perdant. On est quasiment sûr d'avoir des problèmes derrière.
03:23 France Bleu Normandie, il est 8h18, nous sommes avec le président des jeunes agriculteurs de la Seine-Maritime, Pierre-Olivier Etencelin.
03:30 Le ministre de l'Agriculture a promis hier soir, après la rencontre des deux principaux syndicats, des réponses rapides.
03:38 Le gouvernement a compris, selon vous ?
03:40 J'espère pour lui. J'espère pour lui qu'il a compris parce que la colère monte, on le sent dans la campagne.
03:48 Et c'est dans l'intérêt de tous qu'on trouve des réponses et qu'on trouve des solutions.
03:53 Et alors, quelles sont les solutions pour vous ?
03:56 Remettre à plat un bon ensemble de lois, retrouver une cohérence, retrouver un bon sens paysan tout simplement.
04:04 On parle souvent du bon sens des paysans, ça serait bien qu'il arrive à monter jusqu'à Paris.
04:09 Écoute de la loi EGalim dont certains demandent l'application à 100% cette loi censée obliger la grande distribution à appliquer une juste rémunération des producteurs.
04:21 La loi EGalim était un travail de très longue haleine, ça a pris des années.
04:27 Des années arrivaient, c'était une grande espérance pour le milieu agricole.
04:31 Et elle devait nous promettre une juste rémunération, surtout pour l'élevage qui est en difficulté depuis des années.
04:39 Et donner de l'espoir aux éleveurs.
04:42 Parce qu'aujourd'hui quand vous vous levez le matin et que vous n'avez pas d'espoir, c'est compliqué d'aller travailler et de bien faire son travail.
04:49 Aujourd'hui EGalim est décrié par les GMS, par les transformateurs, parce que ça leur pose un problème, ça rogne leur marge, ça l'oblige à la répartir correctement avec nous.
05:02 - Et donc c'est pas appliqué ?
05:04 - C'est compliqué, les négociations restent compliquées.
05:07 - Alors est-ce que vous comptez mener des actions ici en Normandie comme vos collègues dans le sud ou à Lyon sur les autoroutes ?
05:15 - Comme je vous disais, nous ça fait déjà des mois qu'on mène des actions.
05:19 Ça fait déjà des mois où on travaille avec les services de l'Etat, la FNSA, les GA en coopération pour faire avancer les dossiers.
05:28 On a déjà fait une première action en septembre où on parlait de la TIPP, une taxe sur le GNR que M. Brunet, le maire, voulait supprimer.
05:36 Et donc on avait déjà commencé ce travail, on a déjà rencontré M. le Préfet il y a quelques mois.
05:44 Et on avait fait l'action "retourner les panneaux" pour expliquer qu'on marchait sur la tête.
05:50 Aujourd'hui, je peux dire que le travail continue, qu'il y a une volonté de faire avancer les choses.
05:56 Et que si nos réseaux veulent avoir plus d'informations, je les invite à contacter leurs responsables cantonaux
06:01 pour avoir plus de détails sur le travail qu'on veut réaliser dans les semaines et jours et mois qui viennent.
06:08 - Vous nous êtes montrés pas en tout cas là tout de suite de mouvements, mais affaires à suivre donc ?
06:13 - Exactement.
06:14 - Merci beaucoup Pierre-Olivier Tensouin, président des Jeunes Agriculteurs de la Seine-Maritime.
06:18 Je rappelle que vous êtes agriculteur prédifto, éleveur d'une centaine de vaches laitières, producteur de blé de lin et de colza sur 150 hectares.
06:25 Merci d'être venu.
06:26 - Merci à vous.
06:27 - Belle journée.
06:28 - Vous retrouvez cette interview, vous pouvez la revoir également sur francebleu.fr et notre appli ici.
06:34 Un dossier qui reste ouvert bien évidemment, celui de la colère des agriculteurs.
06:38 Prochaines infos sur France Bleu, on y revient à 8h30.