Quand Volodymyr se prend pour Poutine

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il s'intéresse au décret signé par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien qui propose d'ouvrir la nationalité ukrainienne aux combattants étrangers.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Allez à tout de suite, mais d'abord l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouette. - Bonjour Dimitri.

00:04 - Vous nous dites Vincent Gvolodimir Zelensky.

00:07 Se prend pour Vladimir Poutine ?

00:09 - Oui, hier Kiev célébrait la journée de l'unité ukrainienne. Dans un pays en guerre on ne veut voir qu'une seule tête.

00:14 Là sans surveil, il n'y a plus qu'une chaîne télévisée, l'opposition se tait, fuit en exil ou finit en prison.

00:20 La propagande

00:22 fait du président un guide et la loi martiale impose aux combattants de se comporter en héros.

00:27 L'union est sacrée, les sacrilèges sont punis, d'autant plus en Ukraine,

00:31 car le pays est saigné, envahi, amputé de la Crimée du Donbass depuis dix ans et des millions d'Ukrainiens

00:36 éparpillés en Russie ou en Europe. L'unité est d'autant plus sacro-sainte qu'elle n'en a jamais eu. On ne va pas rappeler ici la Russe

00:44 médiévale, les conquérants mongols, cosaques, lituaniens, baltes, lezards, les bolcheviques, les nazis, les divisions entre

00:50 catholiques et orthodoxes, les russophones et les autres. Avant la chute de l'union soviétique et enfin soudain une Ukraine indépendante.

00:57 À qui cherche l'identité de l'Ukraine, cette histoire bigarrée, est un champ de manœuvre aussi glissant que les plaines céréalières

01:04 pendant la Raspoutilsa, on s'y enlise, et pourtant hier c'est sur ce terrain que le président

01:11 Zelensky a mené une offensive éclair. - Il a publié en effet un décret sur les territoires de la Fédération de Russie

01:18 historiquement habité par des Ukrainiens. - Il fustige la Russie pour avoir réduit en esclavage les Ukrainiens dans les régions de Krasnodar,

01:25 Belgorod, Voronyev,

01:27 Bryansk, Kursk et Rostov. Il ne revendique pas toute cette partie du sud de la Russie,

01:31 mais il exige un plan d'action pour préserver l'identité ukrainienne

01:34 de ces régions avec une véritable histoire des conflits ethniques dans les manuels scolaires, etc.

01:40 Cette idée de défendre les droits des russes d'origine ukrainienne, ça rappelle évidemment ce qu'a fait le Kremlin

01:46 en volant au secours des russophones d'Ukraine après le coup de force de Maïdan.

01:51 Volodymyr Zelensky fait les poches de Vladimir Poutine. Il ridiculise d'ailleurs

01:56 le président tusque venu hier à Kiev expliquer qu'en Ukraine c'est la lutte du bien et du mal.

02:01 Ça démontre plutôt qu'on finit souvent par ressembler à l'ennemi que l'on combat. - Mais quel est l'intérêt de Volodymyr Zelensky ?

02:08 - À usage interne, sa guerre est dans une impasse stratégique. Il est contesté, il s'est isolé, son grand rival,

02:13 le général Zelensky exige un tour de vis contre les corrompus et un coup de main aux vétérans.

02:18 C'est tentant de répondre par un surcroît de nationalisme dans un pays qui est justement en train de forger son unité

02:25 au feu de cette guerre meurtrière. En prime, Volodymyr Zelensky flotte la paranoïa des russes qui accusent l'Occident d'attiser

02:32 les divisions ethniques pour affaiblir la fédération. D'ailleurs, ça a très bien marché hier. L'ancien président Medvedev s'est précipité

02:38 pour dénoncer l'Ukraine qui n'a jamais existé. Mais l'essentiel en fait c'est la fin non recevoir

02:44 à tous ceux qui plaident pour une hypothétique négociation. L'équipe au pouvoir à Kiev fait de la surenchère,

02:50 il n'y aura aucun compromis. - C'est à dire ? - Bien, le gouvernement vient d'offrir la double nationalité à tous les étrangers sauf les russes

02:57 qui pourront démontrer un héritage ukrainien. Vous devriez essayer, Dimitri.

03:01 Il propose de fermer toutes les routes avec la Russie pour les 50 ans à venir.

03:05 Le vice-ministre de la Défense vient d'ajouter une nouvelle exigence pour un accord de paix. Il suffira pas que Moscou

03:11 rende la Crimelle d'Ombas, paye des dommages de guerre et condamne pour génocide ses dirigeants, il faudra aussi que Moscou renonce

03:18 à son arsenal nucléaire. C'est comme les attentats ciblés, les attaques de drones sur le Kremlin, le bombardement d'un marché donesque

03:25 ou d'un terminal gazier dans la banlieue de Saint-Pétersbourg. Il s'agit de rendre tout dialogue impossible.

03:32 Kiev fera tout pour contrer les pressions occidentales pour une reprise éventuelle des négociations.

03:38 -Signature européen Vincent Hervoët, merci beaucoup Vincent.

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