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Débat entre les candidats aux législatives de la 1ère circonscription de la Haute-Marne - Mai 2022

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00:00 (Générique)
00:17 Bonsoir à tous, bienvenue sur France 3 Champagne-Ardenne pour ce nouveau débat consacré aux élections législatives.
00:23 Je vous rappelle qu'on vote les 12 et 19 juin prochains.
00:26 Et ce soir, on va s'intéresser à la première circonscription de la Haute-Marne.
00:32 Avec nous, 5 candidats représentatifs des forces politiques engagées sur la circonscription.
00:37 On les a choisis en se basant sur les résultats du premier tour de l'élection présidentielle sur le territoire.
00:45 Tout d'abord, Bérangère Abba. Bonsoir.
00:48 Vous êtes députée sortante, mais aussi ex-secrétaire d'État chargé de la biodiversité sous le quinquennat précédent.
00:55 Et vous représentez la majorité présidentielle sous la bannière horizon.
00:59 Face à vous, Christophe Benz. Bonsoir.
01:02 Vous, vous êtes le candidat du Rassemblement national, mais vous êtes aussi conseiller municipal à Saint-Germain-en-Laye, en région parisienne.
01:10 Michel Leclerc avec nous également. Bonsoir.
01:13 Vous, vous représentez la Nouvelle Union populaire de la gauche sous les couleurs de LFI.
01:19 Bénédicte de Dinchin. Bonsoir. Vous êtes candidate pour Reconquête, le parti d'Éric Zemmour.
01:26 Et enfin, Sophie Delon. Bonsoir. Bonsoir.
01:29 Vous, vous êtes investie par Les Républicains et vous êtes également conseillère régionale, mais aussi ancienne maire de Langres.
01:37 Et il y a cinq autres candidats qui se présentent sur cette circonscription.
01:42 Regardez, nous avons Théo Cavizel sans étiquette.
01:46 Sylvain Demey pour Lutte ouvrière. Jocelyne Leblanc-Gabriel d'Yverdroit.
01:50 Georges Rossignol pour les Patriotes.
01:53 Héloïse Vénancio pour la gauche républicaine et socialiste.
01:58 Alors, cette première circonscription, à quoi ressemble-t-elle ?
02:01 Vous le voyez au sud du département. Elle englobe les villes de Chaumont, Langres et Nogent.
02:07 Près de 92 000 habitants, l'un des territoires les plus ruraux de France, avec une forte activité agricole,
02:14 mais aussi une longue histoire industrielle.
02:17 Et quelques mots sur le plan politique.
02:20 Dans cette circonscription, c'est le Rassemblement national qui est arrivé en tête au premier,
02:23 mais aussi au second tour de la présidentielle, avec près de 53 % des voix.
02:29 Et justement, on va ouvrir ce débat sur ce chiffre avec vous, Christophe Benz.
02:35 Vous êtes donc le candidat du Rassemblement national.
02:38 De bons scores à la présidentielle, on vient de le dire.
02:40 Mais des difficultés pour le parti à faire élire des députés.
02:44 Vous, vous n'êtes pas du coin, vous êtes des Yvelines.
02:46 Vous n'êtes pas en carte ORN, vous êtes proche de Marion Maréchal,
02:50 la vice-présidente exécutive de Reconquête.
02:53 Est-ce que le problème du parti, ce n'est pas le parachutage ?
02:57 Bonsoir d'abord à tous les téléspectateurs.
02:59 Écoutez, oui, pour me présenter rapidement, je suis Christophe Benz, 34 ans, un jeune père de famille.
03:05 Dans la vie, je suis un collaborateur auprès d'élus locaux.
03:08 Je suis engagé en politique depuis une douzaine d'années.
03:11 Donc voilà, je suis tombé dedans un petit peu quand j'étais petit, comme on dit.
03:15 Je crois que ce qui importe, c'est qu'on réponde aux préoccupations des Français et singulièrement des Hauts-Marnais.
03:21 Je pense que le, comment dirais-je, Marine Le Pen m'a proposé de relever un défi.
03:25 Elle m'a proposé de gagner cette circonscription, la première de Haute-Marne.
03:29 Vous l'avez rappelé, d'ailleurs, les chiffres sont très encourageants.
03:31 Depuis trois semaines, je suis sur le terrain et je ressens beaucoup ces préoccupations, ces inquiétudes.
03:35 Pourquoi la Haute-Marne ? Puisque vous, vous habitez en région parisienne.
03:38 C'est une terre de défis, justement.
03:40 Je pense que l'élection législative, c'est d'abord une élection nationale.
03:44 C'est la règle du jeu.
03:45 Des préoccupations locales.
03:46 C'est pour ça que depuis trois semaines, je suis sur le terrain pour justement être à l'écoute des préoccupations des Hauts-Marnais.
03:51 Et on en parlera après, j'imagine, par rapport à ce débat.
03:53 Et je pense avoir beaucoup de réponses à leur apporter.
03:56 Très bien, Bénédicte de Dinchant, je vous ai vu réagir.
03:59 Vous vous représentez donc Reconquête.
04:01 Vous habitez aussi en région parisienne, comme Christophe Benz.
04:05 Le RN, Reconquête, même profil, même combat.
04:08 Alors, on aimerait bien.
04:10 Nous, on prône vraiment une alliance des droites, des droites qui sont des vraies droites,
04:15 pour justement faire une opposition efficace.
04:18 Maintenant, ça n'a pas été aussi simple que je l'aurais espéré.
04:22 Moi, mon métier, c'est d'accompagner des couples et de les aider à se réconcilier.
04:24 J'aurais aimé qu'il y ait cette réconciliation politique qui paraît du bon sens
04:28 et que nos militants ont du mal à comprendre pourquoi ce n'est pas le cas.
04:31 Et la connaissance de la Haute-Marne, puisque vous, vous résidez également en région parisienne.
04:35 Je ne vais pas vous raconter toute ma vie sentimentale,
04:36 mais j'ai rencontré mon mari il y a 30 ans dans les bois de Haute-Marne
04:39 et je n'ai pas quitté.
04:40 Mon cœur y est resté puisqu'on a une maison à Villars en Asoie
04:43 et que c'est vraiment notre port d'attache, la Haute-Marne.
04:46 Alors, on fait des allers-retours, on y est les vacances scolaires, les week-ends.
04:50 Mais je crois que c'est important d'assumer le fait que j'ai aussi voyagé,
04:53 vu d'autres pays, habité ailleurs pour modéliser ce qui est modélisable
04:56 et apporter peut-être le meilleur de ce qui se fait en Haute-Marne.
04:59 On y reviendra donc aux propositions.
05:02 Bérangéraba, vous êtes donc, on l'a dit, la députée sortante.
05:06 Vous représentez la majorité présidentielle, mais investie par Horizons cette fois.
05:10 Est-ce que vous comprenez que certains électeurs puissent se sentir perdus
05:14 avec toutes ces nouvelles bannières ?
05:17 Il y a effectivement une recomposition à l'œuvre.
05:20 Et moi, quand j'ai été élue en 2017, j'étais commerçante à Chaumont,
05:24 j'ai été élue députée, députée de la majorité, donc aux côtés d'Emmanuel Macron.
05:28 Effectivement, la recomposition avait déjà commencé.
05:31 Je me retrouvais tout à fait dans cette offre qui était très centriste,
05:35 avec en plus une sensibilité aux questions environnementales.
05:39 Mais je crois que dans ces nuances, certains ont besoin de se retrouver plus
05:43 qui dans le centre gauche, qui dans le centre droit.
05:45 Et effectivement, ce dessein d'une majorité qui est élargie,
05:50 mais qui peut avoir différentes sensibilités, différentes nuances.
05:53 Il était important de le préciser.
05:55 Ensuite, depuis 2017, en tant que Premier ministre,
05:58 j'ai pu travailler avec Edouard Philippe et travailler en confiance,
06:01 ce qui fait qu'à partir du moment où il a créé son propre parti,
06:05 j'ai souhaité le rejoindre en étant partie de cette majorité.
06:08 Vous étiez secrétaire d'État. Pourquoi avoir rejoint Edouard Philippe ?
06:11 Pourquoi ce choix ?
06:12 Par souci de clarté, par rapport à nos électeurs.
06:14 Justement, je suis aux côtés du président.
06:16 Je lui suis tout à fait loyale et fidèle,
06:19 mais je travaille avec Edouard Philippe, avec tous ceux qui l'ont rejoint,
06:21 qui sont essentiellement des élus, des élus locaux.
06:24 Et ça correspond tout à fait à ma fibre.
06:25 Moi, j'ai besoin de concret, j'ai besoin de réel.
06:27 Et j'aime vraiment travailler avec des gens qui sont dans cette expérience
06:31 des territoires, a fortiori de nos territoires ruraux.
06:33 On y reviendra également.
06:34 Michel Leclerc, vous, à gauche, vous prônez l'unité avec la NUPS,
06:39 la nouvelle union de la gauche.
06:42 Mais sur la circonscription, vous faites face à une candidature dissidente,
06:45 celle d'Éloïse Vénancio, ancienne secrétaire fédérale du PS.
06:50 Rassembler les électeurs à gauche, c'est vraiment possible ?
06:53 Oui, la preuve, c'est qu'on l'a fait quand même.
06:55 Après, la personne, effectivement, c'est parce qu'au niveau national,
07:00 leur direction n'a pas voulu rejoindre cette union.
07:03 On a un programme.
07:04 On a quand même fait un programme, on a 365 propositions.
07:08 Et on a le PC, le PS, ELV et LFI qui sont d'accord sur ce programme.
07:13 Vous craignez pas que ça vous fasse perdre des voix ?
07:15 Écoutez, je ne sais pas.
07:16 Nous, on a quelque chose qui est très clair.
07:18 On n'avance pas déguisé.
07:20 On a un programme, on présente un programme.
07:22 Après, les gens, ils sont pour ce programme.
07:23 Ils sont pour la retraite à 60 ans.
07:25 Ils sont pour le SMIC à 1 500 euros net.
07:27 Ils sont pour la bifurcation écologique.
07:29 Ils sont pour les premiers mètres cubes d'eau gratuits,
07:32 pour une allocation autonomie pour les jeunes,
07:36 pour les jeunes étudiants et pour toute la filière professionnelle.
07:39 Donc, après, effectivement, c'est un choix de société.
07:41 C'est une société de rupture, effectivement.
07:44 On y reviendra également aux propositions de l'ANUPS.
07:48 Sophie Delon, vous êtes, donc, je le rappelle, la candidate des Républicains.
07:52 Vous avez été suppléante de Luc Châtel pour l'UMP à l'époque.
07:55 Vous n'avez pas l'impression que les temps ont changé pour les partis traditionnels ?
08:00 Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
08:02 Après, je pense qu'ils n'ont pas fini de changer.
08:04 D'ailleurs, ce n'est pas gravé dans le marbre qu'à l'avenir,
08:07 nous aurons un grand centre unique avec une tripolarité de la vie politique.
08:12 Alors, ça a encore du sens de faire partie des Républicains aujourd'hui ?
08:15 Oui, parce que moi, je reste, je n'avide pas d'un côté ou de l'autre.
08:19 Je suis fidèle à mes idées, à mes convictions, fidèle à mon territoire.
08:23 Je pense que le résultat des élections a été assez édifiant.
08:27 Il y a clairement, non pas forcément un clivage droite-gauche,
08:31 mais un clivage territoire-ruraux et métropole et ville.
08:35 Donc, ça, il faut l'entendre.
08:37 Donc, je connais bien ces territoires ruraux.
08:39 Et je crois que le clivage, il est là aujourd'hui.
08:41 Les territoires, ce n'est pas un sentiment.
08:42 Ils ne se sentent pas oubliés. Ils l'ont vraiment été.
08:45 On va s'arrêter à présent sur ce rôle de député.
08:48 Si vous êtes élu, quel sens vous mettez derrière cette fonction ?
08:52 Bérangéraba, quand on fait partie de la majorité présidentielle,
08:57 est-ce que c'est possible de s'opposer à son groupe ?
09:00 Alors, ça l'a été. D'abord, il y a une totale liberté de ton.
09:04 Mais comme à n'importe quel niveau de responsabilité,
09:07 dans une communauté de communes, chacun peut exprimer des sensibilités différentes.
09:13 C'est évidemment le cas dans le cadre de cette majorité.
09:16 Et d'ailleurs, j'ai sans doute marqué les esprits aussi,
09:20 en nuançant parfois certains propos.
09:22 Et c'est ce qui a fait peut-être la confiance qui m'a été donnée
09:25 pour entrer au gouvernement à un certain moment.
09:27 Donc vous seriez prête à voter contre ?
09:29 Ça a déjà été le cas. J'ai déjà marqué quelques nuances.
09:35 Je n'ai pas souhaité, par exemple, voter le CETA
09:38 parce que j'avais quelques réserves sur le cadre de cet accord commercial.
09:43 Je tenais à ce que l'on défende vraiment nos agriculteurs, l'élevage.
09:48 Et j'ai tenu à travailler. C'est ce que nous avons fait.
09:50 D'ailleurs, nous avons renforcé le cadre de ces accords commerciaux
09:53 dans les années et mois qui viennent de s'écouler, avec des clauses miroirs
09:57 pour que les contraintes qui s'appliquent à l'agriculture française
09:59 soient les mêmes dans le cadre de ces accords commerciaux
10:02 et que nous protégeons vraiment notre agriculture.
10:05 Je crois qu'on trouve des dispositifs qui sont les plus nuancés et les plus pertinents
10:12 quand on ose justement entendre ces différences de regard.
10:16 À l'intérieur d'un groupe, Christophe Benz, l'objectif du RN cette fois,
10:22 c'est d'obtenir un groupe à l'Assemblée nationale ?
10:25 Bien sûr, évidemment, d'obtenir un groupe le plus large possible,
10:29 ce qui serait une espèce de rétablissement démocratique,
10:31 puisque je rappelle que le RN n'avait que 7 parlementaires,
10:34 7 députés à l'Assemblée pendant 5 ans.
10:38 C'est assez scandaleux, je trouve, sur le plan démocratique,
10:40 alors que Marine Le Pen avait engrangé des scores de millions et de millions de Français.
10:43 C'est évidemment le mode de scrutin qui a empêché le RN d'avoir des députés, d'avoir un groupe.
10:50 Ce serait important, vous le savez, pour bien des raisons, d'avoir un groupe au sein de l'Assemblée,
10:54 parce que quel est le rôle finalement du député ?
10:56 C'est de représenter les Français à l'Assemblée nationale,
10:58 donc là en l'occurrence, dans mon cas, dans l'opposition,
11:01 dans l'opposition ferme à la politique destructrice d'Emmanuel Macron.
11:05 Il l'a prouvé pendant 5 ans.
11:07 Son bilan est assez catastrophique.
11:08 Et donc, il faudra qu'on se batte sur tous les dossiers,
11:10 pour, évidemment, contrôler le pouvoir, contrôler l'exécutif,
11:14 ce qui est le rôle du Parlement.
11:16 Et Bénédicte de Dinchens, s'il n'y a pas assez d'élus Reconquête à l'Assemblée,
11:20 s'unir avec des députés du RN pour former un groupe, c'est possible, c'est envisageable ?
11:24 Vous savez, avec Reconquête et Éric Zemmour, on prône l'union.
11:27 Il y a souvent des surenchères dans les tracts des députés.
11:31 Ils disent "on est la seule opposition".
11:33 Nous, on ne cherche pas à dire "on est la seule opposition",
11:35 on va dire "ensemble, on sera une opposition plus forte".
11:37 Donc la main est toujours tendue de notre côté.
11:40 Donc avec des valeurs, des idées pour vous qui sont proches, qui sont similaires ?
11:44 Je crois que c'est Robert Schumann qui a dit que ce qui nous rassemble
11:46 doit être plus important que ce qui nous sépare en fondant l'Europe.
11:49 Moi, je garde ça comme fil rouge dans mon engagement politique.
11:52 Le Rassemblement National ?
11:53 Avec le Rassemblement National ou d'autres droites patriotes.
11:56 Bénédicte de... Pardon, Michel Leclerc, pardon.
12:01 Pour vous, à gauche, ça va être possible de tenir cette union
12:06 à travers vos groupes à l'Assemblée nationale ?
12:08 Bien sûr que oui, parce qu'il va y avoir un intergroupe avec les différents partis.
12:12 Et puis après, chacun aura son groupe à l'Assemblée.
12:16 Et on est quand même unis par un programme qui, dans les sondages,
12:20 pour l'instant, est en bonne position.
12:24 Parce que ce que les gens veulent, c'est changer.
12:26 Qu'est-ce qu'on fait de notre pays ? Qu'est-ce qu'on fait de notre département ?
12:29 On a un département rural, il y a une pauvreté, il y a une misère.
12:33 Et la misère, elle se cache, elle ne se voit pas.
12:35 En Haute-Marne, les gens ne viennent pas avec une étiquette sur le front.
12:38 Et il y a une misère sociale qui est importante, notamment chez les femmes.
12:43 Parce qu'effectivement, moi, je voudrais être le porte-parole de la ruralité et des femmes.
12:46 Parce que toutes ces femmes qui sont isolées en Haute-Marne,
12:49 et les veuves qui n'ont pas souvent de retraite
12:52 ou qui n'ont que la pension de réversion de leur mari,
12:54 qui s'occupent de ces femmes ?
12:56 Ce sont les oubliés parmi les oubliés. Elles sont complètement invisibles.
12:59 Sophie Delon, vous, à l'Assemblée nationale, avec les Républicains,
13:03 quelles idées vous allez privilégier,
13:06 en vous basant aussi sur le territoire et sur la Haute-Marne ?
13:10 Bien sûr, en se basant sur le territoire de la Haute-Marne.
13:13 Je pense que, vous avez dit les Républicains, mais on est un groupe beaucoup plus large,
13:16 je pense, à terme, comme à l'instar de la région Grand Est.
13:19 On a aussi des forces centristes.
13:21 Le centre n'est pas l'apanage du président actuel.
13:25 Et les idées que j'entends défendre, c'est celles que nous avons toujours défendues.
13:28 Les idées de responsabilité, de liberté,
13:31 que chaque Français soit considéré à égalité.
13:35 On en reparlera certainement dans la suite du débat,
13:36 de la mise à vie des services publics, de l'accès aux services publics.
13:40 C'est important qu'il y ait une égalité pour tous les Français,
13:43 qu'ils soient en territoire rural comme en territoire urbain.
13:45 Alors justement, on va entrer dans cette question des enjeux,
13:50 des idées que vous allez tous défendre.
13:54 Il y en a une que vous avez évoquée, Michel Leclerc,
13:57 qui est sur le devant de la scène et le devant de l'actualité en ce moment.
14:01 C'est le pouvoir d'achat.
14:03 La Première ministre Elisabeth Borne l'a dit,
14:06 les premiers textes que les députés vont devoir voter
14:10 seront des textes qui seront destinés à contenir la flambée des prix de l'énergie.
14:16 Dossier brûlant, donc.
14:17 L'inflation explose, on l'a entendu, plus 5% sur un an.
14:22 Alors Bérangé-Rabat, ces mesures du gouvernement,
14:25 est-ce que ce ne sont pas des mesures pansement d'urgence ?
14:28 C'est un gros pansement à plus de 20 milliards d'euros.
14:32 Je pense qu'à ce niveau-là, effectivement,
14:34 il y a une intervention de l'État qui était nécessaire
14:37 parce que agir pour faire face à cette inflation qui est exceptionnelle,
14:42 c'est effectivement agir, vous l'avez dit,
14:43 sur cette première facture qui est la facture énergétique.
14:46 Il fallait une réponse forte.
14:48 Et donc, c'est un vrai investissement de l'État
14:51 pour être aux côtés des Français dans cette période qui est difficile.
14:53 Je rappelle que cette inflation, elle est beaucoup plus forte encore
14:56 dans les pays voisins et encore plus dans les pays du Nord.
14:59 Chez nous, si elle se contient à hauteur de 7%,
15:02 elle frôle les 20% dans certains pays au nord de l'Europe.
15:05 Donc, on est aux côtés des Français,
15:07 ce qui nous permet également de limiter cette inflation.
15:10 Le bouclier tarifaire pour l'énergie sera maintenu jusqu'à la fin de l'année,
15:16 mais il y a beaucoup d'autres dispositifs en matière de pouvoir d'achat
15:18 qui seront donc effectivement débattus dès la rentrée parlementaire,
15:22 qui vont toucher à de nouvelles suppressions d'impôts,
15:25 de taxes comme la taxe sur l'audiovisuel.
15:28 Nous avons supprimé la taxe d'habitation.
15:30 Nous allons baisser à nouveau les charges sur les indépendants.
15:33 Il nous faut vraiment un bouquet de solutions
15:35 pour que selon nos modes de vie, nous puissions avoir des réponses.
15:39 Alors des réactions, justement, Michel Leclerc,
15:40 je vous ai vu réagir, vous n'avez pas l'air convaincu.
15:42 Non, parce que s'il y avait des choses à faire,
15:45 il y avait déjà eu cinq ans pour le faire, déjà pour commencer.
15:50 En plus, vous parlez de diminuer des charges, de faire des...
15:55 C'est un peu comme ça, mais il y a une solution,
15:56 c'est le blocage des prix.
15:57 Ça se fait à la réunion.
15:58 Le préfet décide, il y a 50 produits de prix qui sont bloqués,
16:03 avec les gens qui participent par tirage au sort,
16:06 et ça fonctionne très bien.
16:07 Le litre d'essence, c'est 1,60€.
16:10 Chez nous, les gens n'en peuvent plus.
16:14 Le litre d'essence a pratiquement 2€ aujourd'hui, en Haute-Marne notamment,
16:19 où on est obligé d'avoir une voiture, voire deux voitures,
16:21 pour aller travailler par famille.
16:23 Je veux dire, les gens, ils ont le choix entre
16:25 soit aller travailler, soit remplir le frigo.
16:28 Donc pour vous, ça doit d'abord passer par un blocage des prix,
16:31 avant d'impacter sur le quotidien des Français et des homardes.
16:35 Pas le prendre en baissant les impôts ou en baissant les charges,
16:40 en faisant payer effectivement ceux qui se sont enrichis,
16:43 notamment pendant la crise.
16:46 Parce que, au total, on a des réserves d'essence,
16:49 on en a pour 6 mois, ils peuvent augmenter leur production.
16:54 Ils ont fait, je crois, 21 milliards de bénéfices en 2021.
16:58 Alors il arrive un moment où il faut se dire,
16:59 l'argent, on va le chercher là où il est.
17:02 Parce que ce n'est pas aux petits...
17:03 Parce que quand vous supprimez des taxes,
17:06 vous prenez de l'argent dans le secteur public
17:09 pour le donner au secteur privé.
17:10 Ce sont ceux qui profitent qui doivent payer, pas les gens.
17:14 Ce blocage des prix, vous n'êtes pas les seuls à le proposer.
17:18 Christophe Bens, le Rassemblement national aussi
17:22 propose ce blocage des prix pour permettre d'améliorer
17:25 le pouvoir d'achat des Français.
17:27 Ce sont des idées dans lesquelles vous vous retrouvez ?
17:29 Écoutez, en préambule, je pense que les Français ne sont pas dupes.
17:32 Le gouvernement d'Emmanuel Macron, malheureusement,
17:34 c'est beaucoup de paroles, beaucoup de communications,
17:36 mais assez peu d'actions concrètes
17:38 et assez peu de prise de conscience des réalités.
17:40 Et malheureusement, effectivement, ça a été dit pendant 5 ans
17:43 sur le pouvoir d'achat.
17:44 Le gouvernement de Macron aurait pu prendre les bonnes mesures.
17:49 Résultat, c'est un échec.
17:50 Donc je pense qu'il y a maintenant des mesures urgentes
17:53 à prendre sur le pouvoir d'achat.
17:54 Et effectivement, Marine Le Pen l'a dit et l'a proposé.
17:56 Il y a notamment sur la question des énergies.
17:59 Il faut absolument en urgence, tout de suite,
18:00 dès que l'Assemblée sera réunie pour la première séance,
18:04 voter une baisse de la TVA de 20 à 5 sur les énergies,
18:07 sur le fioul, l'électricité, l'essence, etc.
18:10 Et il y a un deuxième volet qui me paraît tout aussi urgent
18:13 pour que les Français puissent un peu mieux boucler les fins de mois.
18:16 Parce que franchement, c'est la galère à la fin du mois.
18:18 C'est la baisse sur les 100 produits de première nécessité,
18:23 la baisse des taxes pour pouvoir vivre dignement.
18:28 -Bénédicte de Dinchin, ces idées, vous les partagez.
18:31 Et comment vous réagissez justement à ces annonces du gouvernement ?
18:35 Si vous, vous êtes élue députée, puisque je le rappelle,
18:37 c'est un des textes que vous seriez amené à voter en premier.
18:41 -Je trouve ça merveilleux qu'Emmanuel Macron se réinvente
18:43 une virginité après 5 ans en disant qu'il faut proposer des solutions.
18:47 Il aurait pu y penser avant.
18:48 J'aimerais pas être à sa place.
18:50 -De quoi qu'il en coûte, ça ne vous a pas convaincu ?
18:51 -Non, pas vraiment, parce que d'où vient l'argent ?
18:53 Il faut arrêter. Personne n'est dupe.
18:55 On sait quand on gère le budget de son ménage
18:57 que l'argent ne tombe pas du ciel et que cet argent,
19:00 il n'est pas magique. D'où est-ce qu'il va venir ?
19:01 -Alors vous, vous allez le trouver où, l'argent ?
19:03 -Eh bien nous, avec Reconquête, on va gérer le pays.
19:06 On n'a plus le droit de dire en bon père de famille,
19:07 mais en tant que femme, je peux le dire,
19:09 avec beaucoup plus sainement.
19:10 Ensuite, on dit qu'il faut punir les pétroliers et tout ça.
19:14 Pourquoi pas ? Mais peut-être aussi qu'on peut réfléchir
19:16 dans la prochaine loi de programmation énergétique
19:19 sur comment on garde ou pas cette dépendance énergétique
19:23 et quelle est notre politique nucléaire.
19:25 Emmanuel Macron, il est très fort avec son "en même temps".
19:28 Il serait merveilleux en professeur de philosophie ou en thérapeute,
19:31 mais ce n'est pas possible pour un dirigeant.
19:33 Il faut un cap. On a perdu 5 ans dans notre recherche
19:36 et notre avancée nucléaire.
19:38 Ces 5 ans, ils ne vont pas se rattraper tout seuls.
19:40 Donc je crois qu'il faut avancer sur le nucléaire,
19:43 maintenir les réacteurs ouverts,
19:44 en ouvrir beaucoup plus que ce qu'on pense.
19:47 Et là, on va pouvoir avoir une énergie efficace,
19:50 pas des éoliennes.
19:52 Vous êtes tous venus comme moi, vous avez longé l'autoroute.
19:54 Vous avez peut-être vu des dizaines et des dizaines d'éoliennes
19:57 arrêtées.
19:59 Ça, c'est une imposture faite par des, je ne sais pas,
20:02 des écolos hors sol.
20:03 Et nous, en Haute-Marne, en fait, on est des écolos de terrain.
20:06 Un chasseur, il est écolo, un pêcheur, il est écolo,
20:09 un agriculteur, il est écolo.
20:11 Et qu'on arrête de nous imposer des éoliennes ou autres fadaises
20:14 en nous faisant croire que c'est pour notre bien.
20:15 - C'est un peu... - Michel Leclerc, vous avez réagi depuis ce petit déjeuner.
20:18 - C'est un peu un raccourci, parce que le nucléaire,
20:21 quand on voit effectivement ce qui se passe en Ukraine,
20:23 il faut savoir, avec les risques que porte la guerre,
20:27 il faut savoir qu'en France, il y a pratiquement,
20:29 je crois, ça doit être pas loin de la moitié des centrales
20:31 nucléaires qui sont arrêtées, parce qu'on ne peut plus les réchauffer
20:34 ou parce qu'il n'y a pas assez d'eau dans les fleuves.
20:35 Donc, il y a des risques, on ne sait pas quoi faire des déchets.
20:38 Alors, effectivement, les éoliennes, qui n'en est pas partout,
20:41 parce que ce n'est pas toujours très beau quai,
20:42 mais on peut faire des éoliennes en mer,
20:45 on peut faire des éoliennes, c'est-à-dire des moulins aussi,
20:48 dans nos campagnes.
20:49 On peut servir aussi des marées.
20:51 Il y a plein de choses aussi à inventer.
20:53 Mais le nucléaire, c'est vraiment une catastrophe.
20:55 On va droit dans le mur.
20:56 - Les éoliennes en mer, c'est ce que propose Emmanuel Macron.
20:58 Vous le rejoignez sur cette idée ?
21:00 Bérangère Abba, je vous ai vu réagir.
21:02 - Je pense qu'en toutes choses, comme sur cette question du mix énergétique,
21:06 dont la voix quand même se dessine très clairement,
21:09 et au fil du temps aussi, parce qu'on réagit.
21:11 On réagit à une actualité qui est liée au dérèglement climatique.
21:13 On sait aujourd'hui que les énergies fossiles doivent rester dans le sol.
21:16 Et on réagit aussi à une actualité qui est liée à la crise ukrainienne,
21:18 qui nous a vraiment rappelé brutalement à quel point notre souveraineté
21:22 énergétique était essentielle.
21:23 Et on ne réglera pas tout sans nucléaire ou sans énergie renouvelable.
21:28 On réglera tout dans un équilibre.
21:30 Un équilibre entre la sobriété énergétique, la rénovation énergétique,
21:32 parce que la meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas,
21:35 et à l'équilibre entre un parc nucléaire et des énergies renouvelables.
21:39 En énergie renouvelable qui ne repose pas que sur l'éolien.
21:42 On a effectivement de grands potentiels en haute marne avec le photovoltaïque,
21:46 avec la méthanisation.
21:47 Tant qu'elle est bien dimensionnée, à nouveau, tout est affaire d'équilibre.
21:50 - Un point sur lequel vous êtes à peu près d'accord.
21:53 Sur le nucléaire, c'est beaucoup trop dangereux.
21:54 - En tout cas sur l'éolien.
21:55 Sophie Delon, une réaction à ce qui vient d'être dit, les Républicains ?
22:00 - Alors, à ce qui vient d'être dit, c'est vrai,
22:02 je rejoins certains d'entre nous que le président Macron a eu tendance
22:05 à prendre des mesures d'urgence exclusivement.
22:08 Il fallait les prendre.
22:09 Je pense qu'on ne peut pas laisser les Français face à une telle inflation.
22:13 Et les mesures d'urgence, je pense qu'on se rassemble, on ne peut pas contester.
22:17 Par contre, il faut quand même voir un petit peu l'avenir,
22:19 parce que l'inflation, ça a même été dit ce matin par le ministre Bruno Le Maire,
22:22 que l'inflation, elle va continuer.
22:23 Donc, au bout d'un moment, les chèques auront une limite.
22:25 Donc, il va falloir quand même que la France s'engage à un moment donné
22:27 dans des réformes structurelles,
22:29 parce que l'État ne peut pas continuer comme ça à dépenser,
22:31 même faire dépenser les collectivités.
22:33 Quelquefois, il y a une contribution au département,
22:34 voilà, la région, suivez-moi, moi, je décide ça et vous payez.
22:37 Ça, ça ne peut plus durer.
22:38 Je pense qu'à un moment donné, l'État ne peut pas, comme il l'a fait,
22:41 demander l'effort tout le temps au terrain
22:44 et ne pas faire d'effort dans l'État.
22:45 La réforme de l'État, il y a des grandes réformes structurelles à faire
22:48 qui sont sources de l'économie et ça, il va bien falloir les engager.
22:51 Alors, moi, ce que je pense aussi pour donner du pouvoir d'achat,
22:55 c'est que, comme ça a été dit, l'argent, il ne vient pas,
22:57 il ne tombe pas du ciel.
22:58 Donc, on baisse les impôts, soit, ça c'est bien aussi,
23:00 ça redonne du pouvoir d'achat aux Français,
23:02 mais on demande aussi aux entreprises.
23:04 Alors, les entreprises, il y en a beaucoup qui l'ont déjà fait.
23:06 On dit qu'il y a quasiment deux tiers des entreprises
23:08 qui ont déjà augmenté les salaires,
23:10 puisqu'au moment, on a aussi des difficultés pour recruter des personnes.
23:12 Donc, mécaniquement, les salaires augmentent un peu.
23:14 Mais voilà, on voit très bien que les choses sont compliquées,
23:16 mais l'État doit, comme on est à penser aux générations futures,
23:19 ne pas avoir une dette comme là,
23:21 parce que la dette, les Français sont bien obligés de la rembourser un jour.
23:24 Non.
23:25 Bah, si.
23:26 On n'en est pas d'accord, mais...
23:27 Non, non, on n'est pas d'accord.
23:28 Une réaction, Christophe Benz,
23:30 justement sur la dette, qui est aussi un sujet qui revient régulièrement.
23:34 Écoutez, il y a une bonne et une mauvaise dette.
23:37 Je pense qu'il y a des investissements à faire,
23:39 pardon de rebondir sur un autre sujet qui me paraît capital
23:41 et de prendre les devants là-dessus,
23:42 mais c'est la question de la désertification médicale.
23:44 Et là, par exemple, il ne faudra pas lésiner,
23:47 il faudra investir massivement, parce qu'on l'a vu,
23:49 et d'ailleurs la crise Covid l'a révélée,
23:51 même si l'hôpital était déjà en crise avant.
23:53 C'est la question de la santé qui me semble être un sujet prioritaire.
23:56 Et là, il faudra qu'on investisse dans un premier temps pour l'hôpital public.
24:00 Donc vous, c'est d'abord une question de choix d'investissement.
24:03 Exactement, de choix politique.
24:04 Et cet argent, vous allez le trouver où ?
24:06 En fonction des priorités.
24:06 Mais il n'y a pas le choix.
24:07 Pour bien soigner les Français,
24:08 on n'aura pas le choix que de restaurer et de réinvestir dans l'hôpital public.
24:13 Et en parallèle, je ne sais pas si j'ai le temps maintenant,
24:15 mais il faudrait aussi régler le problème du désert médical
24:17 vis-à-vis du manque de médecins de villes et de villages,
24:20 qui manque cruellement.
24:21 Il y a moins d'un médecin généraliste pour 1 500 habitants.
24:24 Exactement, c'est le cas en Haute-Marne.
24:26 On a beaucoup de gens qui vont se soigner à des dizaines,
24:29 voire des centaines de kilomètres dans d'autres départements.
24:31 D'autres qui, pire, s'abstiennent de se soigner
24:34 parce que justement, on manque de médecins.
24:36 Et donc moi, ce que je ferai,
24:37 et ce sera probablement la première mesure que je proposerai à l'Assemblée nationale,
24:40 c'est une mesure incitative avec des leviers fiscaux,
24:43 tout simplement, pour faire revenir des médecins,
24:45 en l'occurrence des jeunes médecins, sur le territoire de la Haute-Marne.
24:47 Alors, Bénédicte de Dinchin, effectivement,
24:50 cette thématique des déserts médicaux résonne particulièrement,
24:53 notamment dans le sud-omarné.
24:55 Il y a aussi la question brûlante des urgences.
24:58 On en parle beaucoup en ce moment.
25:00 D'ailleurs, le chef des urgences de l'hôpital de Langres l'a dit,
25:03 l'été s'annonce compliqué, difficile.
25:06 Quelle solution pour vous, justement, en termes de santé ?
25:09 Quelle proposition à reconquêtre sur ce dossier ?
25:13 On est tous d'accord pour parler des déserts médicaux
25:15 qui nous affectent particulièrement,
25:17 mais paradoxalement, d'ailleurs, aussi les grandes métropoles.
25:20 On hérite de cette aberration du numerus clausus
25:24 sur lequel il est absolument urgent de revenir.
25:26 Je trouve ça inadmissible aujourd'hui.
25:29 Sauf qu'il n'y a pas les places en France.
25:30 Qu'il n'y a pas les places.
25:31 Moi, je connais beaucoup de jeunes médecins,
25:34 qui racontent qu'ils ne vont même plus physiquement en classe,
25:38 à l'université, parce qu'ils ne peuvent pas suivre les cours.
25:41 Alors, vous allez me dire que c'est encore un raccourci,
25:44 mais il faudrait peut-être faire un numerus clausus
25:45 pour certaines études qui, finalement,
25:48 ne vont pas déboucher sur un emploi et qui font peut-être juste
25:51 conduire à l'échec des jeunes étudiants.
25:53 Et puis, permettre à ces jeunes de continuer leurs études de médecine.
25:57 Après, il faut trouver l'argent,
25:58 parce que si on est tous d'accord sur le constat,
26:00 comment on va faire pour trouver l'argent ?
26:02 Et là, peut-être aussi, il faut donner à l'hôpital sa mission.
26:06 C'est extrêmement difficile pour nos médecins de faire le tri
26:08 aux urgences de travailler, parce que d'abord,
26:11 la suppression des lits d'hôpitaux, ce n'est pas moi qui l'ai faite.
26:13 C'est un bilan difficile à défendre.
26:15 Alors, M. Macron dit qu'on en supprime moins chaque année.
26:18 Moi, ça ne me convainc pas du tout.
26:20 Et ensuite, de dire aussi pour qui doit être fait notre hôpital.
26:23 C'est très délicat pour moi d'aborder cette question,
26:26 parce que ça va à l'encontre de mon éducation et de ma culture chrétienne,
26:29 de dire qu'on aimerait accueillir tout le monde et soigner tout le monde.
26:32 Et moi, je vis toujours avec ma porte ouverte.
26:34 Je n'ai pas cinq enfants pour rien.
26:36 Mais il y a un moment, on ne peut plus dire
26:38 "Venez vous faire soigner gratuitement en France",
26:40 parce qu'on n'a plus l'argent et on n'a plus les médecins.
26:44 - Sophie Delon.
26:46 - Mais si vous avez une meilleure idée, Madame.
26:47 - Les microbes, les maladies, elles n'ont pas le tri entre les gens qui sont racisés,
26:52 les gens qui viennent de l'étranger.
26:53 - Ce n'est pas du tout une histoire de race, c'est une histoire de tourisme médical.
26:56 Moi, si j'avais une maladie grave,
27:00 et qu'on me disait aux Etats-Unis, tu peux être soigné gratuitement
27:02 parce qu'il y a un très bon spécialiste,
27:04 évidemment que j'irais.
27:05 - Parce que vous avez les moyens d'aller aux Etats-Unis vous faire soigner ?
27:07 - On me dirait que c'est gratuit.
27:09 Donc je comprends tout à fait les gens qui sont déjà en France
27:12 et qui ont un oncle, une tante dans je ne sais quel autre pays
27:16 et qui disent "Venez vous faire soigner en France parce qu'il y a l'aide médicale gratuite".
27:20 Le problème, c'est qu'on n'a plus l'argent,
27:22 on n'a plus les médecins, on n'a plus les infirmières.
27:25 Et quand je vois des infirmières qui, au bout de deux ans, démissionnent
27:28 parce qu'elles sont écoeurées de ne plus pouvoir travailler,
27:31 je me dis "Ce n'est pas possible, il faut soigner nos soignants
27:34 et prendre soin de l'hôpital et de nos finances".
27:36 - On l'a entendu, c'est une question qui divise Sophie Delon.
27:40 Une réaction, quelques mots justement sur les solutions.
27:42 - Sur le désert médicaux ?
27:43 - Et sur ce qui vient d'être dit.
27:44 - Les solutions proposées en médicaux,
27:46 c'est vrai que c'est un sujet qui est là depuis trop longtemps.
27:49 Il a commencé à toucher nos territoires ruraux,
27:51 toujours comme d'habitude, quand il y a un problème de services publics,
27:53 c'est nous qui sommes touchés en premier.
27:55 Beaucoup de choses ont été faites, les lois de santé, elles ont été empilées.
27:59 On a fait des choses très intelligentes,
28:01 comme les maisons de santé pluridisciplinaires,
28:03 ce qui n'est pas très connu d'ailleurs et qui ne marche pas assez.
28:05 Dans l'amoncellement des aides, les plus pertinentes, on ne les trouve plus,
28:10 comme les contrats d'engagement, le service public.
28:12 Vous savez, un étudiant en médecine,
28:13 il peut très bien avoir plus de 1000 euros par mois pendant autant d'années,
28:16 où il a cette rémunération, autant d'années, il rend des années après.
28:21 Un peu comme le système de l'école normale dans le temps.
28:24 Ça, c'est une très bonne mesure.
28:25 Les financements sont là, sauf que ce n'est pas connu.
28:27 Et je défie, je pense que si on fait une enquête parmi les étudiants,
28:30 il n'y en a pas beaucoup qui savent ce dispositif-là.
28:32 C'est des études longues, même si on dit qu'elles sont gratuites,
28:34 parce que là, je m'excréancerais au fond,
28:35 le procès qu'on fait aux médecins de dire "vous avez des études gratuites,
28:37 il faut rentrer", ce n'est pas vrai.
28:38 Un étudiant en médecine, c'est une forme d'apprentissage.
28:40 Et les étudiants en médecine, ils rendent énormément de travail,
28:44 ils font tourner les hôpitaux, clairement.
28:46 Donc...
28:48 - Vous avez vous-même été maire de Langres,
28:49 c'est un problème que vous avez constaté lorsque vous étiez maire de Langres.
28:52 Je parlais de l'hôpital de Langres,
28:53 un grain qui souffre, un manque de médecins.
28:55 - Depuis que j'ai été maire,
28:56 on parle des aires médicales depuis 20 ans ou 30 ans.
28:59 On le voit arriver, il n'y a rien de plus facile
29:00 que de planifier une politique comme ça.
29:02 Sauf qu'aujourd'hui, on arrive dans un État
29:04 où les hauts-marnais ont 4 ans d'expérience de vie de moins que les autres.
29:07 Je ne connais pas, je pense que les autres départements,
29:09 très ruraux, c'est pareil.
29:10 Il y a des personnes, ça a été dit, qui renoncent aux soins.
29:12 Donc là, c'est une question de vie, de faire soigner.
29:15 Je pense qu'il faut se mettre autour de la table.
29:17 Ce qui n'est pas fait, c'est qu'aujourd'hui,
29:19 le dialogue est crispé avec les internes en médecine.
29:21 Maintenant, quand vous entendez des politiques qui disent
29:24 qu'il faut forcer, maintenant, il faut faire des mesures coercitives,
29:27 je ne pense pas que ce soit la solution.
29:29 Je pense que les internes, il suffit de les écouter.
29:31 Ils ont des propositions à faire, les étudiants en médecine.
29:33 Ils seront prêts.
29:34 Simplement, quand on commence à les accuser
29:36 et à leur mettre sur le dos, évidemment, ça crispe un peu.
29:38 - Une médecine payante, c'est la solution ?
29:40 - Est-ce que vous appelez une médecine payante ?
29:41 - Une médecine payante, plus chère, sélective, comme a pu être évoqué un peu plus tôt.
29:46 - Non, ce disposage, je ne pense pas du tout.
29:49 Simplement, les études sont longues.
29:50 À un moment donné, quand les études, maintenant,
29:53 les médecins généralistes font des études encore plus longues que par le passé.
29:57 Et donc, dans leur cursus, ils ont 3 ans de spécialisation, entre guillemets.
30:02 Là, je suis sûre qu'ils sont tout à fait disposés à aller travailler dans une maison plus similaire,
30:06 aller travailler chez un maître de stage, aller travailler dans un hôpital de proximité,
30:08 parce que c'est ça aussi qu'il faut réussir, l'hôpital de proximité,
30:11 à condition qu'on les rémunère correctement,
30:13 parce que vous avez fait Bac +9, vous pouvez aussi rémunérer mieux
30:15 que quand vous étiez en quatrième année.
30:17 Donc, il y a aussi une question, il faut savoir ce qu'on veut.
30:19 Donc, il faut les rémunérer. À mon avis, c'est possible.
30:21 - Michel Leclerc et Bérangère Abbas, sur cette question, je les dirais à tous les deux.
30:25 - On part de la réalité, il faut qu'on reparte des besoins des gens.
30:30 On part des besoins, parce que de l'argent, on est en train de dire, il n'y a pas d'argent magique.
30:33 Mais il y a bien eu de l'argent magique pour supprimer l'ISF.
30:35 Il y a 80 à 100 milliards d'évasion fiscale.
30:39 Il y a le CICE qui a été distribué sans contrepartie, ni sociale, ni environnementale,
30:44 et dont les bénéficiaires ont mis ça dans les paradis fiscaux.
30:49 Si c'est de l'argent qui ne sert à rien, et nous on en a besoin dans les hôpitaux.
30:52 L'hôpital, la santé a été complètement détruite sous Macron.
30:57 Et l'école est en train de l'être aussi.
31:00 Donc, ce sont effectivement des chantiers où il faut tout reconstruire,
31:03 mais partir du besoin des gens. De quoi est-ce qu'on a besoin dans les hôpitaux ?
31:06 On manque de brancards, on manque de personnel, on manque de tout.
31:09 On a des hôpitaux qui tiennent souvent par des étudiants, des médecins étrangers notamment.
31:15 Moi, à côté de chez moi, Arc en Baroie, les kinés, les médecins sont d'origine étrangère.
31:20 Alors effectivement, oui, il y a des endroits dans certaines villes ou certains départements
31:25 où vous avez deux fois plus, trois fois plus de médecins que par chez nous.
31:28 Il arrive un moment, effectivement, les médecins, parce que les études, elles sont...
31:33 Bon, effectivement, il faut sortir d'un certain milieu pour faire l'école de médecine.
31:36 Moi, mes gamins, ils n'ont pas fait médecine.
31:38 Mais je veux dire, il arrive un moment où il faut leur dire,
31:39 ben voilà, c'est quand même la société qui paye les études, qui forme les profs, qui forme tout ça.
31:44 Donc il arrive un moment où il faut redonner à la société.
31:48 Alors effectivement, on peut faire des aides pour dire, ben voilà,
31:51 moi j'étais un site, j'ai été payé pendant deux ans pendant ma formation
31:54 et je devais dix ans à l'éducation nationale.
31:57 On peut faire ça.
31:58 Bérangère Abbas, c'est une solution qui pourrait être envisagée pour vous ?
32:01 Mais bien sûr, il faut d'abord des moyens.
32:04 Et les moyens sont là.
32:06 On peut quand même se réjouir et se féliciter d'avoir obtenu dans le Ségur de la santé,
32:10 il y a quelques mois, 66 millions pour le sud au Marnet,
32:13 pour maintenir trois hôpitaux de proximité.
32:15 C'est plus que tous les départements limitrophes réunis,
32:19 avec cet engagement de maintenir trois hôpitaux de proximité.
32:21 Trois hôpitaux de proximité, c'est un label avec des critères d'accueil
32:24 qui vont être maintenus pour le sud au Marnet.
32:26 C'est tout à fait exceptionnel et beaucoup de départements nous en vivent pour ce faire.
32:29 Maintenant, la question de l'attractivité.
32:32 Comment remplit-on, comment fait-on vivre ces équipements ?
32:35 Et là, il nous faut effectivement des compétences.
32:37 Il nous faut sans doute une spécialisation,
32:39 parce qu'on ne peut pas faire de tout partout, tout le temps, effectivement.
32:42 Et ce projet et cette attractivité, je crois qu'elle se recrée en donnant la clé
32:46 du dessin de ces projets médicaux aux médecins eux-mêmes.
32:50 Effectivement, je crois que nous parviendrons à convaincre le corps médical
32:55 d'investir ces projets de territoire et donc de venir s'installer et exercer en Haute-Marne,
32:59 quand nous leur donnerons effectivement ce choix et les moyens qui vont avec
33:02 de dessiner un projet qui leur semble pertinent pour le territoire.
33:05 C'est ce que nous sommes en train de remettre en place.
33:07 Douloureusement, difficilement, parce que ce sont des équipements
33:10 qui ont eu des difficultés de gestion, qui sont lourdement endettés.
33:13 Aujourd'hui, nous avons des moyens sans précédent pour redresser la barre.
33:18 Il faut que tout le monde joue le jeu, effectivement.
33:19 Sophie Delon, je vous ai vu réagir.
33:20 Oui, je réagis là, parce que comme d'habitude,
33:22 M. Macron arrive avec les bras chargés de millions d'euros.
33:24 Un peu, mais pas la question.
33:25 Le Ségur de la Santé, c'est 67 millions d'euros qui ont été amenés à Haute-Marne.
33:30 67 millions d'euros, on a de quoi tenir trois ans et demi
33:33 avec les déficits de fonctionnement que nous avons.
33:35 Donc le Ségur, il a déjà été pas mal croqué.
33:38 Et avant, ça vient sur quasiment 70 à 80 millions d'euros
33:42 qui ont été consommés uniquement en trésorerie.
33:44 Donc aujourd'hui, ce n'est pas des millions d'euros, des centaines de millions.
33:47 On veut une organisation.
33:49 On veut des hôpitaux de proximité qui fonctionnent,
33:51 avec des médecins à l'intérieur.
33:52 Et ce n'est pas de venir avec de l'argent.
33:55 C'est de venir avec des organisations, d'écouter les professionnels,
33:57 d'avoir le sens du dialogue, le sens des territoires.
34:00 Je pense que c'est ça.
34:01 Il ne faut pas que ce soit...
34:02 C'est toujours pareil, c'est des politiques qui viennent de métropoles.
34:05 Et franchement, ça ne nous va pas redonner, décentraliser, décentraliser,
34:09 laisser les régions, par exemple, rentrer dans les ARS.
34:12 Voilà, laisser les collectivités s'en saisir.
34:14 66 millions, cette somme, Christophe Benz, ça vous convainc, vous ?
34:18 C'est une solution miracle ou en tout cas une solution
34:21 qui peut permettre de nourrir ces hôpitaux de proximité ?
34:24 C'est une solution entre emploi et ce n'est pas une solution pérenne.
34:27 Ça a été dit, je suis assez d'accord.
34:29 Il faut trouver des solutions concrètes.
34:31 Alors je reviens un petit peu sur la question des médecins,
34:33 parce qu'en fait, la question centrale, c'est le service public de santé de proximité.
34:37 C'est ça qu'il faut réussir à recréer.
34:40 Je pense que sur la question des investissements, les 67 millions d'euros,
34:44 effectivement, c'est provisoire, mais ça ne règle pas le problème à long terme.
34:47 D'ailleurs, on le voit avec la colère qui gronde sur la question de la fusion
34:52 entre l'hôpital de Langres et de Chaumont, parce qu'en fait,
34:55 je pense que les homardnais ne sont pas dupes là-dessus.
34:56 Ils savent très bien que derrière, c'est moins de proximité de la santé, justement.
35:00 Donc, si vous voulez, il faut des solutions.
35:01 Effectivement, ça a été évoqué rapidement.
35:03 Des solutions concrètes, c'est par exemple, rapprocher les jeunes médecins
35:06 qui viennent d'être formés, qui viennent d'être diplômés
35:08 avec les collectivités territoriales du territoire pour les inciter à venir,
35:12 donc recréer une attractivité, promouvoir le territoire pour que les jeunes médecins,
35:16 je le redis une deuxième fois, puissent s'installer avec notamment des avantages fiscaux.
35:21 Il faut qu'ils y aient intérêt.
35:22 Il y en a déjà.
35:23 On a déjà.
35:24 Quelques mots et après, je vous propose d'avancer sur ce débat.
35:26 Judith Béranger-Rabat, vous êtes donc députée sortante.
35:28 Cette fusion des hôpitaux, il n'y a pas de fusion d'abord.
35:31 On a maintenu et on s'y est engagé à maintenir les trois hôpitaux,
35:35 Chaumont, Langres et Bourbonne, avec des spécialités,
35:38 des spécificités qui restent à dessiner.
35:40 Et à nouveau, ce n'est pas la députée de Haute-Marne ou le gouvernement ou l'ARS
35:44 qui doit décider d'un projet, c'est le corps médical vraiment,
35:48 qui doit le dessiner pour en être acteur et donc pour décider de s'investir sur notre territoire.
35:53 Et je crois que ça, nul ici, aujourd'hui, ne peut décider à la place du corps médical
35:58 de ce que doit contenir ce projet médical.
36:01 Par contre, les moyens étaient nécessaires.
36:02 Comment est-ce que vous construisez quelque chose de pérenne sans solder ces dettes ?
36:06 Dettes dont nous héritons du passé, pardon de le dire,
36:09 mais il fallait quand même que quelqu'un s'y colle, comme le numerus clausus.
36:11 Il y a le D2R qui a quand même fait...
36:15 Mais il fallait le faire et personne jusque-là ne l'avait fait.
36:19 Et je crois que nous avons, dans ce cadre-là, une intelligence à trouver.
36:22 Oui, il faut des moyens pour former les médecins, il en faut pour l'éducation,
36:25 il en faut pour le grand âge, il en faut pour la gestion de l'âge.
36:28 L'argent, ça avait été fait.
36:30 Évidemment, le ministre Véran est arrivé avec son Ségur.
36:33 Non, on avait mis plus d'argent encore avant.
36:36 C'est ça ou vous ne connaissez pas le terrain.
36:37 C'est là qu'il faut avoir une histoire locale.
36:39 Il faut être là depuis un certain temps parce qu'on connaît le passé.
36:41 Sur les hôpitaux, peut-être, mais sur les questions de santé,
36:44 j'ai la prétention de savoir un peu ce qui s'est passé pour arrêter dans les conseils de surveillance.
36:48 L'argent a été mis.
36:49 On avait déjà mis...
36:50 Encore une fois, parce que l'ARS n'est absolument pas transparente sur les chiffres.
36:53 C'est ça le sujet.
36:54 En tout cas, ce qui nous a été communiqué, c'est un minimum.
36:57 70 millions d'euros minimum, auxquels s'ajoutent les 60...
37:03 C'est plus que pour construire un hôpital.
37:04 Donc, finalement, il faut arrêter parce qu'on est les Français.
37:06 Ça ne vous a pas convaincu.
37:08 On l'a entendu.
37:09 Je vous propose d'avancer.
37:11 Je vous propose d'avancer le temps.
37:13 Quel projet ?
37:15 On va avancer.
37:16 On va entrer dans la dernière partie de ce débat.
37:19 Vous allez tous, chacun, pouvoir vous exprimer.
37:22 Un sujet, justement.
37:23 Je vais vous demander, donc, chacun, la première proposition de loi.
37:27 Donc, évidemment, celle, un des enjeux que vous souhaitez défendre en priorité,
37:32 que vous proposeriez si vous êtes donc élu député, Bénédicte de Dinchin.
37:37 Alors, moi, peut-être d'arrêter d'emmerder les Français.
37:40 Vous voyez, en France, le matin, on se lève...
37:42 Ce serait votre première loi, première proposition de loi.
37:44 Voilà, vous allez me dire que c'est un raccourci.
37:46 Et puis, de s'intéresser au quotidien des vraies personnes.
37:50 Donc, déjà, pourquoi, quand un homme a travaillé toute sa vie,
37:52 qui décède, sa veuve n'a que la moitié de sa retraite ?
37:56 Eh bien, notre proposition avec Éric Zemmour,
37:58 c'est d'augmenter, de passer à 75% la pension de réversion.
38:01 Pourquoi une veuve, aujourd'hui, n'a plus une demi-part fiscale lorsqu'elle est imposée ?
38:05 Ça, c'est un vrai sujet.
38:07 Et on veut aussi un État exemplaire.
38:09 Encore une fois, on sait tous que la France n'a plus d'argent.
38:12 Et je pense que nous devons être des bons gestionnaires
38:15 et arrêter de taxer ceux qui travaillent,
38:18 mais plutôt de taxer moins pour gagner plus.
38:20 Je crois que c'est vraiment à ça que je vais m'atteler,
38:22 en disant on va faciliter le fait de bien faire.
38:25 La différence entre l'écolo de gauche et notre vision de l'écologie,
38:28 c'est que tous les matins, l'écolo de gauche,
38:30 il se lève en disant comment de Paris je vais leur mettre une nouvelle taxe.
38:33 Mais les agriculteurs, ils n'en peuvent plus.
38:35 Plus personne ne peut travailler dans ces conditions.
38:38 On est découragé.
38:39 Eh bien, nous, on veut encourager les Français à travailler,
38:42 à produire et à employer.
38:44 Christophe Bens, première proposition de loi, si vous êtes élu.
38:47 Alors, je l'ai déjà dit, donc du coup, je le répète.
38:49 Deuxième peut-être ?
38:50 Vous avez aussi la possibilité de choisir une autre thématique.
38:53 Non, non, non, je m'y suis engagé, je l'ai dit dans la presse locale.
38:55 Je m'y suis engagé.
38:55 La première proposition de loi que je ferai,
38:59 c'est un plan Marshall pour justement lutter contre le désert médical.
39:02 Tout simplement.
39:02 Et je m'y suis engagé et je tiendrai mes promesses.
39:05 Et alors, comme vous avez déjà développé aussi cette idée,
39:08 on parlait tout à l'heure d'autres thématiques.
39:10 Il vous reste encore un peu de temps aussi pour développer une autre problématique
39:13 qui pourrait vous tenir à cœur,
39:15 qui pour vous mérite d'être défendue en priorité.
39:18 Encore une fois, c'est la question de la proximité.
39:19 C'est faire revenir l'ensemble.
39:21 Là, j'ai parlé de la santé, je parle des autres services maintenant.
39:23 L'ensemble des services publics de proximité et des services privés,
39:26 je pense aux commerçants, parce qu'on a aussi un problème d'accès au service.
39:31 Alors, on parlait de l'école tout à l'heure.
39:32 Effectivement, on a un gros problème aussi avec le modèle qui a été
39:36 en grande partie détruit par les cinq ans de politique destructrice d'Emmanuel Macron.
39:42 Donc, je pense que tous les services publics doivent revenir.
39:44 Même on pourrait parler du ferroviaire, on pourrait parler de la poste.
39:47 Il faudrait reparler aussi de tous les commerces de proximité,
39:50 que ce soit les boulangeries, les cafés, etc.
39:53 Il faut faire revenir la vie sur le territoire.
39:57 Et autres possibilités pour vous, pour justement faire revenir cette vie sur le territoire.
40:01 Vous parliez des services publics, des services privés.
40:04 Concrètement, qu'est ce que vous pourriez proposer en termes de mesures
40:08 qui pourraient être efficaces rapidement ?
40:10 Il faut aussi des mesures pour l'emploi.
40:11 Si vous voulez, on pourrait en parler très, très longtemps.
40:14 Il faut aussi des mesures pour l'emploi.
40:15 Il faut aussi faire revenir l'emploi.
40:16 On a eu un problème de désindustrialisation grave partout en France,
40:19 mais singulièrement dans le sud de la Haute-Marne.
40:21 Exactement. Il faut absolument faire revenir l'emploi.
40:23 Tout est question de politique globale, d'avoir une vision de long terme
40:27 et de proposer des mesures concrètes pour réindustrialiser notre territoire.
40:32 Michel Leclerc, quelles propositions vous feriez en priorité ?
40:36 J'ai des propositions de monsieur.
40:37 Alors écoutez, c'est nickel.
40:39 On pourrait presque être d'accord à applaudir dès demain.
40:40 Sauf qu'à l'Assemblée nationale, je veux dire,
40:44 vous votez avec monsieur Macron.
40:46 Ou vous n'êtes pas là, ou vous votez.
40:48 Donc effectivement, il y a un problème.
40:49 Oui, effectivement, il y a un pouvoir.
40:51 Pour nous, le...
40:53 Ça ne vous a pas convaincu sur le fond ?
40:54 Pas du tout.
40:55 Qu'est-ce que vous proposeriez alors en première proposition de loi ?
40:57 En première proposition, déjà décréter l'urgence sociale.
41:01 Voilà, effectivement. Alors ce n'est pas une loi.
41:03 Ce n'est pas une loi, mais je vois par exemple les prix explosent.
41:06 Les gens n'en peuvent plus.
41:07 À l'intermarché, à côté de chez moi,
41:08 vous avez un avocat à 90 centimes le samedi.
41:11 Le lundi, il a 1,30 €.
41:14 À part le fait qu'il ait mûri tout seul,
41:15 je ne vois pas pourquoi le prix a augmenté.
41:18 Donc les gens, il faut voir les gens dans les campagnes.
41:21 On ne passe plus au niveau des rayons fruits et légumes.
41:24 On n'ose même plus regarder les fruits.
41:26 Et l'urgence, elle est là.
41:27 Alors après, il faut augmenter effectivement les salaires,
41:29 tous les minima sociaux, la retraite à 60 ans,
41:33 parce qu'on va donner retraite à 60 ans pour 40 années annuitées.
41:39 Et puis, ça va donner du travail aux jeunes qui arrivent.
41:41 Tous les ans, il y a 700 000 jeunes qui arrivent
41:43 sur le marché du travail au mois de septembre.
41:46 Parce que vous avez des gens qui ont soit 55, 60 ans,
41:48 alors la retraite à 67 ans, 65 ans, je n'en parle même pas,
41:51 qui sont usés, qui sont au chômage ou au RSA
41:55 parce qu'il n'y a plus de chômage.
41:56 Et puis, vous avez des jeunes à l'autre bout qui n'ont pas de travail.
41:58 Bérangère Abba, vous, quelle première proposition
42:01 vous feriez si vous êtes élue ?
42:03 Alors, vous le savez déjà, j'accompagnerais évidemment
42:05 le premier texte de loi que nous verrons revenir à l'Assemblée
42:09 au mois de juillet, c'est celui du pouvoir d'achat,
42:11 avec des mesures qui vraiment vont faire écho
42:13 aux problématiques des hauts marnets
42:14 et sur lesquelles je vais mobiliser fortement
42:16 parce que ce sont de vraies réponses,
42:17 à la fois dans la transition environnementale,
42:19 dans les questions de mobilité et de celles du pouvoir d'achat.
42:22 C'est la mise en place des voitures en leasing
42:24 à moins de 100 euros, les voitures électriques
42:26 pour les ménages modestes.
42:27 Si on arrive à remplacer, ne serait-ce qu'une voiture,
42:30 dans toutes les familles des villages de hautes marnes,
42:33 en électrique, on fait une économie,
42:35 c'est une économie pour tous ces ménages
42:37 et en plus chacun participe à sa façon à la transition
42:40 et on résout quelques problèmes de mobilité
42:42 là où effectivement notre tissu hyper rural
42:44 vraiment nous demande d'inventer des réponses.
42:47 Les écoles rurales également, c'est un dossier
42:49 que j'ai pris à bras le corps il y a déjà plusieurs années,
42:53 avec déjà quelques succès, on a évité la fermeture de classes
42:56 dans l'hyper rural avec des projets liés à l'environnement.
42:58 J'ai évité la fermeture de la licence pro bois
43:01 parce que c'est une filière qui doit absolument
43:03 être maintenue et soutenue en haute marne
43:06 et donc je continuerai à chercher cette différenciation
43:10 et ces spécificités hyper rurales
43:12 qui doivent se retrouver dans tous nos dispositifs,
43:14 que ce soit législatif ou réglementaire.
43:16 Merci, pour respecter s'il vous plaît
43:19 l'équité des temps de parole, Christophe Benz,
43:21 on va vous écouter aussi sur ce sujet,
43:22 l'éducation, l'école, on ne vous a pas entendu
43:24 et ces fermetures de classes.
43:26 Quelle proposition, rapidement ?
43:28 En fait, encore une fois, je le redis,
43:29 il faut une politique globale.
43:30 Pourquoi est-ce que les zones rurales,
43:32 comme notre territoire,
43:33 pâtissent beaucoup des politiques nationales ?
43:35 C'est parce qu'en fait, on donne tout pour les métropoles
43:37 et rien pour les zones rurales.
43:38 C'est ça le problème de fond en fait.
43:39 On peut tourner autour du pot,
43:41 mais en fait c'est ça, on donne trop,
43:42 on concentre l'économie,
43:44 on concentre les investissements dans les grandes métropoles
43:46 qui en ont moins besoin que les zones rurales.
43:47 Donc en fait, ce qu'il faut faire, c'est l'inverse.
43:50 C'est inverser cette logique là, justement.
43:52 Donc pour vous, ce serait inverser cette tendance,
43:53 donner plus d'argent aux territoires ruraux ?
43:55 Mais bien sûr, bien sûr, c'est ce que je vous disais.
43:57 Quand je vous parlais tout à l'heure du recul
43:59 de tous les services publics de proximité,
44:00 j'incluais l'école, je vous l'ai dit d'ailleurs,
44:02 j'incluais l'école.
44:04 Prioritairement la santé, je l'ai suffisamment développée,
44:06 mais l'école également.
44:06 Il faut protéger effectivement les écoles rurales de proximité
44:10 pour éviter que les Hauts-Marnais aient des kilomètres
44:13 et des kilomètres à faire pour déposer leurs enfants.
44:16 Donc en leur donnant l'argent,
44:17 qu'on prendrait aussi aux écoles des villes ?
44:19 Il ne faut pas le voir comme ça.
44:20 C'est vraiment une question de vision politique globale.
44:22 Ce n'est pas de prendre à l'un pour donner à l'autre.
44:24 C'est donner à ceux qui en ont plus besoin,
44:26 en priorité en zone rurale.
44:28 Très bien. Merci beaucoup.
44:29 Merci à tous les cinq. C'est terminé.
44:31 Merci d'avoir échangé sur l'avenir de cette première circonscription
44:35 de la Haute-Marne.
44:36 Merci à vous de nous avoir suivis.
44:38 Rendez-vous à 23h30 pour un autre débat consacré,
44:42 celui-ci, à la deuxième circonscription des Ardennes.
44:45 Très belle soirée sur France 3.
44:47 (Générique)

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