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00:00 Le 6/9 entre dans l'histoire à 7h45, on est avec le directeur de l'INRAP, Laurent Waxler,
00:06 jusqu'à 8h en direct avec vous aussi sur France 3 Bourgogne.
00:08 Et justement l'INRAP, l'Institut National de Recherche Archéologique Préventive, c'est
00:13 un peu barbare comme nom, ça veut dire quoi ?
00:14 Donc c'est un institut qui a été créé en 2002 pour réaliser toutes les opérations
00:22 d'archéologie préventive.
00:24 Alors qu'est-ce que c'est que l'archéologie préventive ? Donc c'est l'archéologie qui
00:27 va précéder les aménagements, donc nos missions principales c'est donc la détection à travers
00:33 des diagnostics préalables, quand il y a un projet qui est déposé on va réaliser
00:37 un diagnostic préalable et en fonction des découvertes ça débouchera ou non sur une
00:42 fouille archéologique.
00:44 Ensuite donc les résultats vont être traduits dans un rapport d'intervention qui va présenter
00:52 ces découvertes et ensuite encore ça va donner lieu à des travaux de recherche scientifique
00:59 et puis évidemment parce que ça fait aussi partie de nos missions principales de diffusion
01:04 auprès du public le plus large.
01:06 On va en reparler.
01:07 Voilà très rapidement.
01:08 Combien de chantiers sont prévus pour vous en Côte d'Or en Saône-et-Loire cette année
01:11 ? Est-ce que vous pouvez l'estimer ?
01:13 Alors je vais vous donner les chiffres de 2023 parce qu'il n'y a pas tellement de raison
01:17 que 2024 soit très différente.
01:19 En 2023 on a réalisé à peu près 150 diagnostics sur la Bourgogne-Franche-Comté et puis une
01:27 quinzaine d'opérations de fouilles.
01:29 Pourquoi je dis une quinzaine ? Parce qu'il y en a un certain nombre qui déborde d'une
01:32 année sur l'autre.
01:33 Voilà donc 150 diagnostics et 15 fouilles pour 2023.
01:38 Et alors justement ces opérations de fouilles comment elles se passent ? On a peut-être
01:41 une image un petit peu vieillissante de l'archéologue avec sa pioche, sa pelle et terminée.
01:44 Ce n'est pas exactement ça.
01:46 Vous êtes de plus en plus équipé.
01:47 Alors nous on intervient, déjà on ne choisit pas l'endroit où on intervient.
01:53 On intervient sur les secteurs que l'aménagement doit détruire.
01:59 Donc on va documenter ces archives du sol, tout ce que le sol a gardé de ces périodes
02:04 anciennes et qui doit être détruit par les travaux à réaliser.
02:09 Donc c'est pour ça qu'on fait un diagnostic avec évidemment des pelles mécaniques parce
02:12 qu'à la main ça prendrait un certain temps.
02:15 Déjà qu'on trouve qu'on met beaucoup de temps, ça serait pire.
02:18 Et puis ensuite évidemment la fouille avec évidemment des engins mécaniques pour les
02:25 décapages préalables mais encore beaucoup d'interventions manuelles.
02:29 On en parlait tout à l'heure dans le précédent journal, ça coûte quand même assez cher
02:33 de faire ce genre d'opérations.
02:34 Par exemple sur les travaux Monge-Bossuet à Dijon c'est 700 000 euros.
02:38 Alors c'est beaucoup ? Ce chiffre qui circule n'est pas tout à fait exact.
02:44 Alors je m'explique, on intervient ici dans un cadre un peu atypique dans la mesure où
02:51 on n'a pas réalisé sur ce secteur-là de diagnostics préalables.
02:55 C'est-à-dire qu'on a une visibilité parce qu'on connaît globalement la topographie
03:01 dijonnaise à travers les âges.
03:03 Pour autant on n'a pas de données très précises.
03:06 Ça va être plutôt une fouille directe comme on appelle ça, un peu vulgairement, avec un
03:13 suivi des travaux.
03:14 Donc il y a ce qu'on appelle une tranche ferme, c'est-à-dire un minimum qui est très très
03:22 en dessous des 700 000 euros et ça pourrait aller jusqu'à 700 000 euros en fonction des
03:28 découvertes et surtout de leur complexité.
03:30 Comme on passe à proximité d'un certain nombre d'édifices religieux anciens autour
03:35 desquels il y a systématiquement des zones de cimetières, évidemment quand on tombe
03:41 sur des restes humains, là on ne peut pas mécaniser, c'est du travail à 100% manuel,
03:45 c'est un peu long et assez fastidieux, donc coûteux.
03:49 Mais 700 000 euros c'est un maximum, maximum, comme on dit.
03:55 En termes de fouilles en général, les objets que vous allez trouver sur ce chantier-là,
03:59 à qui ils appartiennent derrière ? Qu'est-ce qu'on en fait ?
04:01 Depuis la loi 2017, qu'on appelle vulgairement la loi El Cap, les objets qui sont dans le
04:08 sous-sol appartiennent à l'État.
04:10 Donc c'est l'État qui récupère, vous ne vous récupérez rien ?
04:14 Ah non, nous déjà on est l'État, mais on ne récupère rien non.
04:19 Enfin on récupère, on les garde, mais ils ne nous appartiennent pas.
04:25 Quand vous fouillez un nouveau lieu comme celui-ci, est-ce qu'il y a une certaine excitation
04:29 quand même, une curiosité, ou alors vous êtes habitué et à force, bon, on y va,
04:34 on verra quoi ?
04:35 On ne fait pas ce métier-là sans être excité par les découvertes.
04:40 Et en Côte d'Or, par exemple, on a Alésia, ce genre de site, est-ce qu'on peut espérer
04:45 un jour, en Côte d'Or ou en Saône-et-Loire, redécouvrir des sites d'une telle ampleur ?
04:50 Alors, nous on ne cherche pas des sites, on essaie de détecter la présence ou pas de
04:57 sites.
04:58 Pourquoi pas mettre en évidence des sites d'une importance majeure, alors peut-être
05:04 pas au niveau de connaissances.
05:06 Déjà, c'est des choses qu'on ne connaît pas.
05:07 En tout cas, c'est encore possible, on peut encore découvrir, on n'a pas tout découvert.
05:10 Ah non ! Alors très très loin.
05:12 On est très très loin d'avoir tout découvert.
05:15 Ça veut dire que vous avez encore pas mal de boulot.
05:17 On va continuer à en parler avec vous à la maison, vous pouvez nous parler d'Histoire
05:21 ce matin au 03 80 42 15 15.
05:23 Oui, à 64% sur l'appli, ici vous répondez "oui j'aime l'Histoire".
05:27 Donc ça c'est une bonne nouvelle, les bourguignons aiment l'Histoire, leur histoire et leur patrimoine.
05:30 C'est de ça dont on parle ici dans votre 6/9 France Bleu Bourgogne et on y revient juste après.