• il y a 10 mois
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Chaque matin, la rédaction d'Europe 1 livre son regard sur l'actualité internationale. Ce vendredi, Sébastien Le Belzic s'intéresse à la sous-traitance des migrants imaginée par les Anglais.

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Transcription
00:00 - Mais d'abord, comme tous les vendredis à 7h40, la chronique de l'étranger, direction ce matin le Royaume-Uni.
00:05 La troisième lecture fut la bonne, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a obtenu mercredi
00:10 le feu vert des députés à son projet de loi visant à expulser vers le Rwanda les migrants clandestins.
00:17 Bonjour Sébastien Le Belzic. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:21 - Sébastien, en quoi consiste exactement ce projet d'expulsion vers le Rwanda ?
00:25 - Eh bien c'est très simple en tout cas sur le papier, tous les clandestins qui débarquent au Royaume-Uni
00:30 seront immédiatement mis dans un avion direction Kigali où ils seront pris en charge.
00:34 Il s'agit en quelque sorte de sous-traiter au Rwanda la gestion de cette immigration illégale.
00:39 Une fois sur place, trois options, rester au Rwanda pour y être régularisé mais il faudra trouver du travail là-bas
00:45 ce qui est loin d'être évident puisque le pays est l'un des plus pauvres d'Afrique,
00:49 le revenu moyen par personne y est de 74 euros par mois, ce n'est pas très motivant.
00:54 Deuxième option, être renvoyé dans son pays d'origine sous réserve que ce soit sans risque.
01:00 Et enfin, troisième option, s'installer dans un pays tiers mais dans quelles conditions ?
01:03 Eh bien ça reste encore à définir.
01:05 En tout cas, une chose est sûre, ces clandestins ne pourront en aucun cas retourner au Royaume-Uni.
01:10 Ritchie Sunak a promis que les expulsions commenceront au printemps
01:14 mais la gauche, elle, a promis d'abroger cette loi si elle revenait au pouvoir après les élections prévues à l'automne.
01:19 - Alors on va voir la faisabilité de la chose mais d'abord la procédure, Sébastien,
01:24 dans le détail, ça va ressembler à quoi cette procédure d'expulsion vers le Rwanda ?
01:28 - Oui, un comité indépendant sur place au Rwanda déterminera qui est réfugié politique,
01:32 qui est réfugié économique, un suivi individuel qui pourra durer jusqu'à 5 ans.
01:37 Si tout est géré par Kigali, c'est Londres qui paie la facture.
01:40 280 millions d'euros ont déjà été versés au Rwanda,
01:44 notamment pour réquisitionner des logements pour les accueillir.
01:47 Le Rwanda aussi s'engage à protéger les personnes vulnérables,
01:51 c'est-à-dire les enfants, les femmes, à ne pas séparer les familles.
01:54 Les migrants pourront même faire appel de la décision les concernant.
01:58 Un tribunal spécial doit être mis en place à Kigali avec des juges venus de plusieurs pays.
02:03 - Alors politiquement, la presse conservatrice britannique n'est pas très optimiste
02:07 quant à l'avenir du projet qui demeure fragile juridiquement
02:10 vis-à-vis notamment de la Cour européenne des droits de l'homme,
02:13 dont le Royaume-Uni fait toujours partie.
02:15 Bon, cela dit, Sébastien, d'autres pays, il faut le dire, ont des projets similaires
02:19 à d'envoyer leurs clandestins à des pays "sous-traitants".
02:23 - Alors sur ce même modèle britannique, il y a le Danemark qui veut envoyer ses clandestins au Rwanda.
02:28 Les discussions avaient bien avancé, mais le projet a été mis entre parenthèses.
02:32 L'Union européenne y est pour l'instant opposée.
02:34 Le Conseil de l'Europe a même tapé sur les doigts du Danemark
02:37 l'accusant de ne pas respecter les droits des migrants.
02:40 Toujours en Europe, c'est l'Italie qui veut délocaliser ses migrants
02:43 pour les envoyer cette fois en Albanie.
02:45 - Georgia Meloni était à Tirana il y a quelques mois pour visiter des sites
02:49 pouvant accueillir des centres d'accueil, des camps en fait,
02:52 qui seront gérés par l'Italie et qui pourront accueillir jusqu'à 3000 migrants par mois.
02:57 Depuis hier, la Cour constitutionnelle albanaise étudie la légalité de cet accord.
03:02 Réponse attendue d'ici trois semaines, mais là encore, l'Europe devrait s'y opposer.
03:07 Et puis, beaucoup plus radical et loin de chez nous, il y a l'Australie.
03:10 Depuis 2013, tous les migrants arrivés illégalement sont envoyés dans des centres de rétention,
03:16 des prisons en fait, sur de petites îles du Pacifique ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
03:21 où ils sont enfermés parfois pendant de longues années.
03:25 L'objectif pour l'Australie, c'est de dissuader toutes les arrivées de migrants illégaux sur son sol.
03:30 - L'enquête européen du grand reporter Sébastien Le Belzic.
03:33 Merci beaucoup Sébastien. 7h46.

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