• il y a 10 mois
Aujourd'hui on parle des gadins, des ratés, des bides, des échecs,... on explore le Box Office 2023 et analysons les plus grosses déceptions de l'année.

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Transcription
00:00 Ça y est c'est parti pour les gadins, les flops, les bides, les échecs, les gamelles.
00:05 C'est un peu une métaphore de ma vie en fait cette vidéo.
00:08 Bonjour à tous, je vous propose de revenir sur les plus gros bides ciné de l'année 2023.
00:13 Alors l'idée c'est pas de se moquer bêtement des films qui ont pas fonctionné,
00:16 mais d'essayer de mieux comprendre l'industrie du cinéma, voir ce qui marche, ce qui marche pas,
00:22 et essayer de comprendre finalement la réussite ou l'échec d'un film, à quoi ça tient.
00:27 Parce qu'on serait tenté de penser que si un film il est bon, il a du succès, logique,
00:31 et qu'au contraire, quand il est mauvais, il bide.
00:33 Alors oui, mais pas toujours.
00:36 Enfin oui quand même, le bouche à oreille c'est toujours l'élément qui conditionne le plus la réussite d'un film.
00:40 Mais il y a tout plein d'autres paramètres qui peuvent rentrer en compte.
00:43 Et là vous allez voir, il y a tout un tas de films qui sont vraiment bons,
00:46 et pour autant qui se retrouvent avec des gros bides au box-office,
00:49 et à l'inverse il y a tout plein de films qui rencontrent du succès dans les salles,
00:52 et qui pour autant sont des films fainéants et clichés.
00:55 Et allez, on va maintenant revenir sur les échecs les plus marquants de l'année.
00:57 Mais alors, avec quasiment 300 films français qui sont sortis au cinéma en 2023,
01:02 ça fait beaucoup, on pourra bien sûr pas tous les passer en revue,
01:05 mais je vous ai préparé une petite sélection que j'ai essayé de rendre la plus diverse et la plus intéressante possible.
01:09 Et allez c'est parti, on commence avec un des plus gros bides de l'année,
01:12 La vie pour de vrai de Danny Boon, 812 000 entrées pour un budget de 29 millions d'euros.
01:18 Danny Boon c'était le réalisateur qui enchaînait succès sur succès,
01:21 depuis le Tsunami qui était Bienvenue chez les ch'tis,
01:24 et bien toutes ces comédies explosent les compteurs, c'est toujours des immenses succès, jusqu'à aujourd'hui.
01:28 La vie pour de vrai raconte l'histoire de Trident, c'est un gentil beunet qui a passé sa vie au club med,
01:33 et qui arrive à Paris pour retrouver son amour d'enfance.
01:36 Mais il y a son demi-frère qui habite à Paris, qui veut se débarrasser de lui,
01:39 et donc il demande à sa propre copine de se faire passer pour cet amour d'enfance.
01:43 On est sur un scénario un peu théâtre, un peu vaudeville,
01:46 un truc classique, mais qui est dans la lignée de ce que fait Danny Boon.
01:49 En plus il retrouve à l'affiche qu'Admirad, son acolyte de Bienvenue chez les ch'tis,
01:53 donc le film, il a été taillé pour rencontrer le succès.
01:56 Mais la vie a dit non.
01:57 Alors pour expliquer ce bide, on peut se pencher sur plusieurs théories.
02:00 Déjà, le marketing a été un peu faiblard.
02:02 Quand on compare par exemple à la promo d'Astérix et Obélix,
02:05 où toutes les équipes enchaînaient les interviews à la radio, à la télé,
02:08 ça a balancé un milliard d'affiches, et bien c'était plus timide pour la vie pour de vrai.
02:12 Le bouche à oreille a pas non plus été flamboyant.
02:15 Alors le film est pas mauvais, enfin c'est pas ce qui ressort des critiques,
02:17 mais c'est pas une franche comédie.
02:20 Le film flirte finalement plus avec la comédie romantique un peu mignonne
02:23 que la grosse comédie de boulevard comme Bienvenue chez les ch'tis.
02:26 Donc il y a pas mal de spectateurs qui ont dû être un peu déçus,
02:29 qui ont pas dû retrouver ce qu'ils attendaient derrière ce film,
02:31 et ça a dû pas mal limiter sa portée.
02:33 Et enfin, la dernière raison qu'on peut évoquer,
02:35 c'est les deux comédies, Astérix et Obélix, L'Empire du milieu et Alibi.com 2,
02:39 qui ont dû rafler pas mal de monde.
02:41 Alors les films sont pas arrivés au même moment.
02:43 Alibi.com et Astérix, c'était en février,
02:45 et ils ont capté énormément de public.
02:47 La vie pour de vrai est arrivée plus tard, en avril,
02:50 mais les spectateurs, c'était déjà enchaîné vraisemblablement deux comédies,
02:53 et donc ils ont sûrement passé un peu plus facilement leur tour cette fois-ci.
02:57 Je vous parle de flop depuis tout à l'heure,
02:58 mais vous êtes peut-être en train de vous dire
03:00 "non mais 800 000 entrées, c'est loin d'être un flop d'habitude".
03:03 Et c'est vrai qu'il y a très peu de films français qui atteignent ce nombre d'entrées,
03:06 c'est généralement considéré comme un succès.
03:08 Mais ici on parle bien de flop pour deux raisons.
03:10 La première c'est Danny Boon.
03:11 Danny Boon, c'était le mec qui ramenait des gens dans les salles,
03:14 c'était le mec qui jusqu'à présent avait jamais connu d'échecs.
03:18 Et la deuxième, c'est le budget, qui est juste énorme.
03:20 29 millions d'euros, c'est deux fois plus qu'Alevi.com 2 par exemple,
03:24 qui pourtant lui a fait quatre fois plus d'entrées.
03:27 Allez, nouveau film, nouveau bide,
03:29 Vision, le thriller de Jan Goseland, sorti en septembre.
03:31 Jan Goseland, c'est un réalisateur qui est habitué au genre du thriller,
03:34 et il avait notamment signé un des gros succès de 2021,
03:37 Boîte Noire avec Pierre Ninet.
03:38 Il revient donc en 2023 avec Vision,
03:41 un nouveau thriller avec Diane Kruger et Mathieu Kassovitz.
03:44 Mais cette fois, la magie opère pas.
03:46 172 000 entrées pour un budget de 9 millions.
03:49 Gros gros loupé.
03:50 Alors, il y a deux raisons qui nous permettent d'expliquer ce bide.
03:53 La première, elle est plutôt marketing.
03:55 Si on compare à Boîte Noire, par exemple, d'un côté, Boîte Noire,
03:58 simple, efficace, on a une histoire de crash d'avion,
04:00 et il va falloir décoder à l'aide des Boîtes Noires ce qui s'est passé.
04:03 On a une affiche qui est centrée sur Pierre Ninet,
04:05 un acteur qui est hyper bankable.
04:07 Et de l'autre, on a Vision.
04:09 L'affiche est jolie, mais on ne voit pas de tête d'affiche.
04:11 Et alors, le film parle d'amour de jeunesse,
04:13 de rêves prophétiques et de paranormal.
04:16 Bref, par rapport à Boîte Noire,
04:17 où on sait parfaitement dans quoi on met les pieds,
04:19 là, le film part avec un handicap.
04:21 Il va être nettement plus compliqué à vendre.
04:23 Et l'autre raison de l'échec, c'est le bouche à oreille
04:25 qui a été plutôt négatif.
04:26 Le film est jugé trop confus, trop fouillis, trop fumeux.
04:30 Tout le contraire, finalement, de Boîte Noire, encore une fois,
04:32 qui était jugé simple dans son intrigue, mais super maîtrisé.
04:36 Moi, j'ai pas du tout aimé Vision.
04:39 Mais d'habitude, j'aime bien le travail de Yann Gauselan,
04:41 et donc, le retrouver au cœur des flops,
04:43 ça me fait quand même un petit peu mal au cœur.
04:45 Exactement comme le film qui va suivre,
04:47 Bonne conduite de Jonathan Barret.
04:49 Le film a attiré 120 000 spectateurs
04:51 pour un budget de 7,2 millions d'euros.
04:53 Bonne conduite raconte l'histoire d'une tueuse en série
04:56 jouée par Laure Calamy,
04:57 qui tue tous les chauffards qu'elle croise
04:59 lors des stages de récupération de points du permis qu'elle anime.
05:01 Le film est loin d'être considéré comme mauvais
05:03 par la presse ou par les spectateurs,
05:05 mais il possède une atmosphère assez particulière.
05:08 C'est une comédie, mais c'est aussi un thriller,
05:10 un film policier, un film de voiture,
05:12 avec une ambiance un peu style Fargo.
05:15 Le tout en Bretagne, un programme ambitieux sur le papier,
05:18 mais la magie a pas opéré
05:19 et les spectateurs se sont pas déplacés,
05:21 malgré la présence du palmashow.
05:23 Il y a un autre film qui est sorti à peu près au même moment
05:25 et qui a connu un destin un peu similaire,
05:27 Apaches de Romain Quiraux,
05:28 47 000 entrées pour 4,5 millions d'euros de budget.
05:31 C'est un peu comme Bonne conduite,
05:33 dans le sens où c'est un film qui est original,
05:35 qui sort un peu de l'ordinaire.
05:36 Là, on est sur un film d'époque de gangster,
05:39 on a des acteurs qui sont modernes
05:40 et on a une patte graphique qui est bien assumée.
05:42 Mais du coup, un projet comme ça,
05:44 ça fait quelque chose qui sort un peu de l'ordinaire,
05:46 qui détonne et donc qui en fait un projet
05:48 qui n'est pas forcément grand public.
05:50 Alors, il peut parfaitement s'en sortir quand même au box-office,
05:53 mais pour ça, il va devoir bénéficier
05:54 d'un excellent bouche-à-oreille,
05:56 ce qui n'a pas du tout été le cas dans le cas présent.
05:59 Les spectateurs lui ont finalement reproché
06:00 son manque d'originalité,
06:02 c'était que dans la forme, mais pas vraiment dans le fond.
06:04 Le film ressemblerait à un mauvais remake de Tarantino.
06:07 Je ne l'ai pas vu, donc je ne peux pas beaucoup vous en dire plus.
06:09 On revient dans l'univers des comédies
06:11 avec "Les Vengeances de Maître Poutifar" de Pèphe.
06:14 Le film a attiré 530 000 spectateurs
06:16 pour un budget de 15,8 millions d'euros.
06:18 C'est l'histoire d'un prof qui est joué par Christian Clavier
06:21 et qui, une fois à la retraite, se venge sur ses élèves
06:24 qui lui avaient mis la misère pendant ses cours.
06:26 Ça devait être la grosse, grosse comédie familiale de l'été,
06:28 mais... bah non.
06:30 Il y a deux explications pour le coup.
06:32 Déjà, le matériau de base,
06:33 "Les 3 Vengeances de Maître Poutifar",
06:35 c'est un livre jeunesse et qui est connu,
06:37 mais qui l'est nettement moins que d'autres adaptations
06:40 qu'il y a pu avoir, comme "Ducobu", "Les Blagues de Toto"
06:42 ou "Les Profs", qui sont plus universellement connus.
06:45 Et l'autre raison, c'est tout simplement que le film n'est pas bon.
06:49 Il s'est fait déglinguer par la presse et par les spectateurs.
06:52 Et c'est vrai que le film n'a pas grand-chose à offrir.
06:54 Il n'est pas très drôle, pas très fun.
06:56 Il y a en plus tous les gars qui sont dans la bande-annonce.
06:58 Ouvrons maintenant une petite section biopic.
07:01 Parce que malheureusement, l'année 2023,
07:03 elle n'a pas été très propice aux biopics.
07:06 En témoigne l'échec de "Marinette" de Virginie Verier,
07:09 qui a attiré que 60 000 spectateurs
07:11 pour un budget de 5,8 millions d'euros.
07:13 Le film retrace la carrière de la première star du foot féminin,
07:16 Marinette Pichon.
07:18 Malgré des retours critiques plutôt honnêtes,
07:20 sans dire que le film est transcendant, il n'est pas mauvais,
07:22 mais il n'intéresse pas, les spectateurs ne se déplacent pas.
07:25 Et je pense que vraiment, c'est le genre de film
07:27 qu'il aurait fallu caler à un événement sportif important,
07:30 genre la Coupe du monde de foot féminin,
07:31 et là, le film aurait nettement mieux marché.
07:33 Autre biopic qui n'a pas trouvé son public,
07:35 "Flow" sur Florence Arthaud, la navigatrice.
07:38 Le film a attiré 279 000 spectateurs
07:41 pour un budget colossal, 14 millions d'euros.
07:43 Des retours spectateurs, ce film, c'est beaucoup d'engueulades,
07:46 de scènes de fêtes, de scènes de sexe,
07:49 dans un film qu'on attendait sûrement plus
07:51 comme une ode à l'aventure et à l'introspection.
07:53 Un film sur une navigatrice, quoi.
07:55 Le film a d'ailleurs été pas mal critiqué
07:57 pour avoir pris de grandes libertés par rapport à la réalité.
08:00 Il faut plus le voir comme une fiction qu'un réel biopic.
08:03 Et d'ailleurs, la famille de Florence Arthaud
08:05 s'est vivement opposée à la sortie du film.
08:07 Ils ont même fait appel à la justice pour annuler la sortie.
08:10 Donc au moins, le flop, il va en réjouir certains.
08:12 On conclut la section des biopics avec "L'Abbé Pierre",
08:17 15 millions d'euros de budget, un grand gros budget encore,
08:20 et 809 000 spectateurs.
08:22 Ça fait mal parce que c'était le biopic que tout le monde attendait.
08:25 On pensait qu'il irait bien plus haut
08:26 parce que l'Abbé Pierre, c'est une personnalité
08:28 qui est très importante pour les Français.
08:30 Et en plus, elle était incarnée par un Benjamin Lavergne flamboyant,
08:34 mais ça n'a pas pris.
08:35 L'année dernière, "Simone, le voyage du siècle",
08:38 le biopic sur Simone Veil,
08:40 qui était construit un peu de la même manière,
08:41 lui avait super bien fonctionné.
08:43 Et là, malheureusement, "L'Abbé Pierre" ne reproduit pas cet exploit.
08:47 Et c'est dommage, parce que moi, j'avais beaucoup aimé ce film-là
08:49 et j'aurais bien aimé qu'il atteigne le million.
08:51 On revient du côté de la comédie
08:53 avec un flop que personne n'avait vu venir non plus,
08:56 "Une année difficile" d'Éric Tolé d'Annaud et Olivier Nakache,
08:59 897 000 spectateurs pour un budget de 8,6 millions d'euros.
09:02 Éric Tolé d'Annaud et Olivier Nakache, c'est un peu comme Danny Boon,
09:05 sont des réalisateurs qu'il faut analyser un peu à part
09:08 tellement ils sont habitués au succès d'habitude.
09:10 Hors normes, intouchables, nos jours heureux,
09:13 ils sont passés vraiment maîtres dans la comédie sociale feel-good.
09:16 Et là, tout était réuni pour qu'une année difficile
09:19 rejoigne le palmarès de leur comédie à succès,
09:21 trois belles têtes d'affiches,
09:22 Pio Marmaille, Noémie Merland et Jonathan Cohen,
09:25 et un sujet d'actualité qui parle à tout le monde, l'activisme écologique.
09:28 Malgré tout ça, "Le bouche à oreille" est très mitigé.
09:31 Le film est considéré comme plutôt sympa,
09:33 mais pas à se tordre de rire non plus.
09:35 Et en plus, il bafouille un peu sur son message.
09:38 Finalement, il se moque plus des activistes
09:40 qu'il ne défend vraiment une cause écologique.
09:43 Donc, après un très très joli démarrage,
09:45 450 000 entrées en première semaine, c'est énorme,
09:48 "Le bouche à oreille" ne suit pas,
09:49 et le film s'essouffle super rapidement.
09:52 Il atteint quand même presque 900 000 entrées,
09:54 c'est plus que correct,
09:55 mais il doit son succès surtout à ses têtes d'affiches,
09:57 notamment de Joko, et au prestige de ses réalisateurs.
10:00 C'est méchant, mais je vous glisse ici un petit flop qui me fait beaucoup rire,
10:03 "Slava Ukraini" baille le seul, l'unique, l'incroyable, le fantastique
10:07 Bernard-Henri Lévy.
10:08 Il réunit l'immense foule de 1024 spectateurs.
10:12 Non, je n'ai pas oublié un zéro.
10:14 Le film est annoncé comme un carnet de bord
10:16 des événements du conflit en Ukraine,
10:18 mais évidemment, BHL prend beaucoup plus de plaisir à se filmer lui,
10:22 cheveux au vent, avec son gilet pare-balles,
10:24 par-dessus son beau costume, même pas froissé.
10:26 Et donc, les critiques sont désastreuses.
10:28 C'est un immense flop,
10:30 certainement mérité au vu de la qualité du film,
10:33 mais c'est un peu dommage pour le conflit en Ukraine
10:35 qui aurait mérité un vrai et beau documentaire.
10:38 Et si maintenant, on allait voir du côté de sa conjointe,
10:40 Arielle Dombal.
10:41 Elle aussi a réalisé un film en 2023,
10:44 "Les secrets de la princesse de Cardignan".
10:46 Elle a fait 7500 entrées.
10:49 J'ai toujours pas oublié de zéro.
10:51 Après, c'est quand même 7 fois plus que son mari.
10:53 Allez, on repasse à une petite comédie,
10:55 "Un homme heureux", 476 000 spectateurs
10:57 pour 10 millions d'euros de budget.
10:59 C'est l'histoire d'un maire d'extrême droite
11:01 qui est campé par Fabrice Lucchini,
11:02 qui apprend que sa femme, jouée par Catherine Fraud,
11:05 est en fait un homme.
11:06 Le sujet fait peur.
11:07 Moi, typiquement, je ne suis pas allé le voir au cinéma
11:09 parce que j'avais vraiment peur d'un truc,
11:10 mais cliché à souhait.
11:12 Et finalement, le film est plutôt sympathique.
11:15 Il arrive à traiter de son sujet tout en ridiculisant
11:18 ni les personnes trans, ni les personnes un peu conservatrices.
11:21 Donc, je pense qu'il aurait pu séduire davantage.
11:23 Mais voilà, le film est sorti en février,
11:26 et donc, entre Astérix et Obélix et Alibi.com 2,
11:28 c'était pas facile d'exister pour les comédies françaises.
11:31 Changement de registre avec "Acide" de Juste Philippot,
11:34 le film catastrophe.
11:35 C'est le cas de le dire.
11:37 Il a coûté 11,7 millions d'euros,
11:38 mais n'a attiré que 238 000 spectateurs.
11:41 Des pluies acides s'abattent en France,
11:43 et donc un père et sa fille entament un road trip
11:45 pour échapper à la menace.
11:46 La proposition est originale.
11:48 On est sur un film un peu horreur, un film sombre, catastrophe.
11:51 Un film français comme ça, on ne le voit que trop rarement.
11:54 Malheureusement, la narration d'Acide n'est pas très, très aboutie.
11:58 À l'exception de son concept de pluie acide qui tue des gens,
12:01 le film n'a pas beaucoup à offrir.
12:03 On rajoute à ça un Guillaume Canet
12:05 qui n'est pas au tip-top de sa popularité depuis Astérix,
12:08 et on a un bouche-à-oreille qui est catastrophique.
12:10 Avant de vous présenter le film suivant,
12:12 j'ai une petite question pour vous.
12:13 Est-ce que vous savez quel a été le film le plus rentable de 2019 ?
12:16 Eh bien, c'est Les Misérables de Lajli,
12:19 le film sur classe tout le monde,
12:20 avec 2,11 millions d'entrées pour seulement 2 millions d'euros de budget.
12:25 Mais ça n'arrive jamais d'habitude d'avoir plus d'entrées que de budget.
12:28 Et donc, le prochain film de Lajli était attendu avec attention.
12:31 Est-ce qu'il allait reproduire le braquage des Misérables ?
12:33 Bon, il n'y a pas vraiment de suspense en vrai.
12:35 Si je vous en parle dans cette vidéo, c'est que non.
12:37 Bâtiment 5, le nouveau film de Lajli,
12:40 n'a réuni que 143 000 spectateurs
12:42 pour un budget de 8,3 millions.
12:45 La chute est violente.
12:46 Alors, pour vous donner un petit fragment d'explication,
12:49 Les Misérables, le film était arrivé, mais pile au bon moment.
12:52 C'est un film sur les violences policières
12:53 qui arrivait au moment où ce sujet faisait l'actualité.
12:56 Et donc, c'est devenu vite le petit film indépendant super qualitatif,
13:00 la petite pépite immaculée de l'année qu'il faut vraiment regarder.
13:03 Et ici, Bâtiment 5 n'a pas bénéficié de cette aura-là.
13:06 Les retours ne sont pas mauvais,
13:07 mais la conjoncture de l'actualité n'est pas la même.
13:10 Et donc, ce film-là, qui a aussi une très forte portée sociale,
13:13 cette fois, n'a pas trouvé d'écho.
13:15 Dans le même genre, on peut citer L'île rouge de Romain Campilo.
13:17 En 2017, le mec avait créé la surprise avec 120 bâtiments par minute.
13:21 Le film avait été ovationné par les spectateurs et la critique.
13:24 Il avait gagné tout plein de récompenses.
13:26 Et donc, là, le réalisateur revient en 2023 avec L'île rouge,
13:29 un film sur la décolonisation.
13:32 Et là, c'est le bide.
13:33 7,2 millions d'euros de budget et seulement 150 000 entrées.
13:37 Faut aussi qu'on parle du film Les rascals de Jimmy Laporal-Tresor.
13:40 C'est un film contre le racisme qui a fait beaucoup parler de lui,
13:43 que ce soit dans la presse ou sur les festivals.
13:45 Les retours sont assez unanimes, le film est vraiment qualitatif.
13:49 Mais côté spectateur, eh bien, ça ne suit pas.
13:51 37 000 entrées pour un budget de 3 millions.
13:54 Et c'est loin d'être un cas isolé.
13:55 On peut aussi citer, par exemple, Stars at Noon, Un petit frère,
13:58 ou alors Le retour.
13:59 Ce sont tous des films qui ont été sélectionnés
14:01 pour la compétition à Cannes,
14:02 et ça ne les a pas empêchés d'être de gros, gros gadins.
14:05 Et puis, ce qu'on parle du festival de Cannes,
14:07 est-ce que vous vous souvenez du film qui a été projeté en ouverture ?
14:09 Eh bien, c'était Jeanne du Barry de Mai Wen avec Johnny Depp.
14:13 Le film a coûté super cher, 22 millions d'euros,
14:16 caché de Johnny Oblige,
14:17 et il a réuni 764 000 spectateurs.
14:20 C'est une belle déception, alors que le film avait pourtant
14:22 fait beaucoup parler de lui en amont, notamment grâce au festival de Cannes.
14:26 Le film a été entouré de polémiques,
14:28 l'agression des douilles pleine-aile par Mai Wen,
14:30 Johnny Depp et les accusations de violence.
14:32 Ça a forcément impacté les entrées.
14:34 Et côté bouche-oreille, c'est super divisé.
14:37 Certains adorent, mais d'autres trouvent vraiment le film affligeant,
14:41 et donc les entrées s'essoufflent vite.
14:43 Bon, ça fait déjà pas mal de bides,
14:45 mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin,
14:46 il nous en manque encore un.
14:48 Le plus gros des gadins, le bide pour les gouverner tous.
14:51 Je vais monter le suspense, mais ça sert à rien,
14:53 vous l'avez obligatoirement, c'est une comédie.
14:55 Au budget pharaonique et au casting démesuré...
14:58 J'arrive de Chine, j'ai besoin de votre aide.
15:04 -Rassurez-moi, vous savez où c'est, la Chine, quand même ?
15:06 -Oui.
15:08 -Astérix et Obélix, l'Empire du Milieu.
15:11 Le film a réalisé 4,59 millions d'entrées
15:14 pour un budget de 66 millions d'euros.
15:16 Alors, qu'on soit clair, c'est pas un bide financier.
15:19 Le film a coûté cher.
15:20 Trop cher pour le résultat, on est d'accord,
15:22 mais avec les recettes internationales, nationales,
15:25 les droits télé et VOD, le film est largement rentable.
15:28 Par contre, mais quelle humiliation !
15:30 Pour Patey, pour Guillaume Canet,
15:32 le film s'est fait dézinguer unanimement
15:34 par la presse, par les spectateurs.
15:36 La seule personne qu'on a parlé un tout petit peu en bien, c'est moi.
15:38 A chaque fois qu'on parle de ce film, c'est pour parler de son bide.
15:41 Jamais pour parler de ses qualités ou même du film en soi.
15:44 Le film, il restera dans les mémoires comme le navet à 66 millions d'euros.
15:48 Je vous donne un peu mon interprétation de l'échec.
15:50 C'est Astérix.
15:51 Au-delà du film en lui-même, c'était vraiment le projet de l'indécence.
15:55 Des stars en tout genre qui venaient pour un caméo
15:57 et des stars qui n'avaient en plus rien à voir avec le monde du cinéma.
16:00 Une communication hyper agressive, un budget faramineux.
16:04 Et du coup, tout le monde un peu unanimement a dit non, stop.
16:07 C'est plus le genre de projet qu'on veut voir.
16:09 C'est pas le cinéma français qu'on apprécie.
16:11 Donc, c'est très clairement le plus gros bide de l'année.
16:15 Et je pense qu'on reverra pas de sitôt un film choral comme ça,
16:18 où le seul intérêt, c'est l'empilement de célébrités.
16:21 Et c'est peut-être pas si mal.
16:23 Je vais arrêter là pour les bides de l'année 2023.
16:25 Alors, cette sélection, elle est pas du tout exhaustive.
16:28 Il y a malheureusement beaucoup, beaucoup d'autres films
16:30 qui n'ont pas fonctionné et dont on aurait pu parler.
16:33 Et gardez en mémoire aussi qu'un bide, c'est quelque chose de subjectif.
16:37 Vous pouvez parfaitement ne pas forcément être d'accord
16:39 avec ma classification des choses.
16:41 Ça dépend des éléments auxquels vous accordez de l'importance.
16:44 Par exemple, Patey maintient fermement qu'Astarix, c'est un incroyable succès.
16:47 Dans les points d'analyse, moi, je note déjà que tu peux t'appeler
16:50 Danny Boon, Luchini ou Christian Clavier.
16:52 Ton nom n'est pas forcément associé au succès.
16:55 On sent qu'il y a quand même une génération d'acteurs
16:56 qui commence à basculer et être nettement moins bankable qu'il y a quelques années.
17:00 Du côté des réalisateurs, à part Olivier Nakache et Eric Tolé Danon
17:03 qui ont sûrement réussi à sauver les meubles grâce à leur nom,
17:06 eh bien, c'est pas le cas généralement.
17:08 Gausseland, Lachli ou Romain Campilo, à de très rares exceptions près,
17:12 les spectateurs n'en ont rien à faire de qui réalise le film.
17:15 Faut jamais se reposer sur ses lauriers.
17:17 Et pour finir, on le voit encore une fois,
17:19 l'argent, c'est jamais un bon indicateur de qualité pour un film.
17:23 Là, on retrouve dans les bides certains des plus gros budgets de l'année.
17:26 Donc, ça n'a aucun sens de faire sa promo là-dessus.
17:29 N'est-ce pas, Asterix ?
17:30 Bon, le bilan du jour, il n'est pas très, très réjouissant.
17:33 Mais on se retrouve tout bientôt pour parler des plus gros succès de l'année,
17:36 l'occasion de dresser un tableau un peu plus positif du cinéma français.
17:40 D'ici là, allez au cinéma et mangez des pizzas !
17:43 Sous-titrage ST' 501
17:45 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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