• il y a 10 mois
Olivia Villamy, journaliste à Okapi, le magazine des collégiens de Bayard Jeunesse, et Estelle Faure, journaliste à franceinfo décryptent le vrai du faux d’une photo avec les élèves. Ensemble, ils tentent de comprendre le pouvoir des images. A la fin du webinaire, Antoine Deiana, journaliste de la cellule vrai ou faux de franceinfo, sera l’invité de cet évènement. Sur scène, il détaillera sa méthode de travail pour débusquer les fausses informations et livrera aux élèves les clés pour décrypter une image et “fact-cheker” les vidéos sur Internet.

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Transcription
00:00 Avec numériquetique.fr, le site proposé par Maïf pour accompagner enfants, parents et enseignants dans leur pratique du numérique au quotidien.
00:08 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans notre émission "Les ados face aux images".
00:28 Alors on est ravis de vous accueillir au studio 104 de la Maison de la Radio à Paris et en visio pour celles et ceux qui sont dans leur salle de classe.
00:36 Oui, vous êtes près de 260 classes connectées en ce moment même et à suivre ce webinaire.
00:41 On en profite pour remercier vos professeurs qui vous ont inscrit pour ce moment à passer ensemble.
00:46 Alors vous êtes nombreux et franchement on est super contentes parce que c'est notre premier webinaire au Capier France Info.
00:52 Oui, on va peut-être commencer par se présenter. Qu'est-ce que tu en penses ?
00:55 Ça me semble une plutôt bonne idée, Olivia. Donc je commence, je suis journaliste à France Info.
01:00 Alors c'est quoi exactement France Info ?
01:02 Alors c'est un média qui est à la fois une radio, c'est là où je travaille, c'est aussi un site d'actualité sur Internet, c'est aussi une chaîne de télé.
01:08 On est présent aussi sur les réseaux sociaux pour vous informer et au sein de cette belle et grande maison, moi je travaille pour une émission qui s'appelle France Info Junior.
01:17 Et mon métier c'est donc de décrypter l'info pour vous les ados et les enfants, un peu comme toi Olivia.
01:22 Oui, alors comme moi, moi je ne suis plus une ado depuis longtemps.
01:25 Pas si longtemps.
01:26 Mais en effet, je suis aussi journaliste au sein du magazine Okapi chez Bayard Jeunesse.
01:32 Alors Okapi c'est un magazine qu'on fabrique pour vous les ados, pour les collégiens, les collégiennes.
01:37 Et à l'intérieur on parle aussi bien de vie intime, de culture et on décrypte aussi l'actualité.
01:42 Et justement l'actualité on va en parler ensemble.
01:45 Oui et plus particulièrement des images et du pouvoir qu'elles ont sur nous.
01:49 Alors des images que vous en voyez passer toute la journée, parfois la nuit aussi sur vos téléphones, vos ordi à la télé.
01:55 Et même dans la rue, des images de publicité, d'influenceurs, de sport.
01:59 Des images aussi évidemment d'actualité et notamment plus récemment des images de guerre.
02:04 Alors vous l'avez sûrement remarqué, ce n'est pas toujours facile de savoir ce que nous disent ces images.
02:09 Oui et vous l'avez aussi sûrement remarqué avec l'arrivée de l'intelligence artificielle,
02:13 et bien ça brouille encore un peu plus les pistes entre ce qui est vrai, ce qui est faux.
02:17 Parce que c'est plus facile finalement de créer de fausses images.
02:21 Alors on va essayer de démêler tout ça, tous ensemble.
02:24 On va apprendre à lire les images, à ne pas se faire piéger, avec au programme un quiz, un décryptage vidéo.
02:31 Et on aura aussi un invité avec nous ici sur scène, un journaliste spécialiste de la vérification de l'info.
02:37 Vous pourrez lui poser vos questions et n'hésitez pas d'ailleurs sur le chat à poser vos questions dès maintenant.
02:43 C'est très simple, regardez, on vous montre à l'image comment faire.
02:47 Vous tapez votre question dans la colonne située à droite de l'écran.
02:51 Et surtout n'oubliez pas d'indiquer le nom de votre école et de la ville où vous êtes.
02:55 Voilà pour les explications techniques et maintenant c'est l'heure de jouer.
02:59 On commence avec le quiz.
03:08 Alors j'imagine que des images d'actualité vous en avez déjà vu, peut-être à la télé, sur les réseaux sociaux ou alors dans un journal.
03:15 On a demandé à des collégiens comme vous de nous parler de ces images qu'ils voient au quotidien et de ce qu'ils en pensent.
03:20 On écoute.
03:21 Pour toi, une image, ça sert à quoi ?
03:24 Quelque chose qui sert à informer.
03:25 Pour moi ça sert à raconter une histoire, un événement.
03:28 Ça sert à montrer, pour passer des messages.
03:30 Une image ça peut tromper.
03:32 Les images d'actu, tu les vois où ?
03:34 Surtout sur les journaux télévisés, oui.
03:37 Dans les journaux.
03:39 Je ne regarde pas le journal télévisé mais je me renseigne via les réseaux sociaux.
03:43 Tu as déjà vu des images choquantes ?
03:45 Je scrolle le plus sur TikTok et il y a des fois, je me rends compte qu'il y a des trucs qui font peur.
03:51 Une fois, j'avais pris un journal de mes parents et puis j'étais tombée sur un truc sur ce qui s'était passé en Israël.
04:00 Et il y avait une photo avec une chambre d'enfant, il y avait beaucoup de sang, ça m'avait un peu choqué de voir ça.
04:06 Est-ce que tu crois les images que tu vois ?
04:08 Des fois, je me rends compte que c'est vrai et des fois je me dis, je ne sais pas si c'est vrai ou faux parce qu'on ne sait pas la vérité.
04:17 Comme souvent je les vois sur les journaux télévisés, j'ai plus ou moins confiance parce que je me dis que c'est censé être vérifié.
04:24 Après sur les réseaux sociaux, je fais un peu moins confiance.
04:27 Je me demande est-ce que c'est vraiment vrai, ça me semble un peu incroyable, c'est bizarre.
04:33 J'ai plutôt un doute parce que j'hésite, ça peut être un montage par exemple.
04:38 Parfois je me dis que c'est un peu bizarre, du coup j'essaye un peu de vérifier.
04:43 Alors on les entend et les images peuvent nous dire beaucoup, c'est leur rôle d'ailleurs, mais ces images peuvent aussi choquer Olivier.
04:49 Oui et vous les ados, votre génération, vous êtes particulièrement exposés à ces images violentes, notamment sur les réseaux sociaux.
04:55 Mais ces images, il faut savoir qu'elles ne sont pas anodines.
04:58 Quand on regarde une image, on devient aussi témoin de ce qu'elle nous montre.
05:03 Ce n'est pas pour rien d'ailleurs qu'au cinéma, certains films sont interdits au moins de 18 ans, au moins de 16 ans ou au moins de 12 ans.
05:10 Mais avec l'actualité, ce genre d'interdiction n'existe pas.
05:13 C'est dommage d'ailleurs parce qu'une image peut vous obséder, vous traumatiser, elle peut même vous empêcher de dormir parfois.
05:18 Face à ça, le premier réflexe, on vous le rappelle, c'est de se protéger.
05:23 Par exemple, ne pas aller chercher volontairement d'un contenu violent, des images violentes.
05:27 Et puis si vous tombez sur une vidéo dérangeante, scrollez le plus vite possible,
05:31 pour ne pas que l'algorithme du réseau social sur lequel vous êtes vous propose un contenu similaire.
05:36 Et puis vous pouvez aussi signaler ces photos, ces images, ces vidéos dérangeantes pour éviter qu'elles circulent.
05:41 Et puis surtout, c'est le conseil le plus important peut-être, vous pouvez en parler avec des adultes en qui vous avez confiance pour ne pas rester seul avec ces images.
05:49 Oui, parce qu'on vient de le voir, les images, elles sont puissantes.
05:51 Nous, en tant que journaliste, on le sait bien.
05:53 D'ailleurs, à la rédaction d'Okapi, on a beaucoup de débats autour du choix des photos qui vont illustrer nos articles.
05:59 C'est d'ailleurs un métier à part entière.
06:01 Alors, je ne sais pas si vous connaissez ce métier, si ce mot vous dit quelque chose.
06:04 On appelle ça un iconographe.
06:06 Et nous, à Okapi, c'est Sylvie qui occupe ce poste.
06:10 Vous voyez son petit avatar qui s'affiche.
06:12 Sylvie, je suis allée la voir et je lui ai demandé de m'expliquer, de vous expliquer son métier, sa manière de travailler
06:19 et la manière dont elle choisit les photos. On l'écoute.
06:22 Bonjour, je suis Sylvie, iconographe à Okapi.
06:26 Mon travail est de chercher les images pour illustrer le magazine.
06:30 Et une règle d'or à Okapi, c'est de ne jamais montrer de l'image violente ou sanglante.
06:38 On n'est pas là pour vous choquer ni vous traumatiser.
06:41 On est là pour vous informer.
06:43 Alors, pour trouver ces images, je m'adresse à des agences de presse, agences photo,
06:49 qui me fournissent des images sur les thèmes très, très variés.
06:53 Ou encore, je travaille avec des photographes qui partent en commande sur le terrain
07:00 et qui nous rapportent de très belles images pour illustrer les sujets.
07:04 Et bien évidemment, ces photos sont payantes, car être photographe, c'est un métier.
07:12 Voilà, alors maintenant qu'on a fait les présentations, je vous propose, dans la salle,
07:17 et en visio, de vous glisser dans la peau de Sylvie.
07:20 Pendant les prochaines minutes, vous allez être vous aussi iconographe au sein de la rédaction d'Okapi.
07:25 Vous allez devoir choisir des photos pour illustrer l'actualité.
07:28 Et à chaque fois, vous aurez le choix entre deux photos.
07:31 Alors, dans la salle, vous pourrez bien sûr voter aussi avec nous, grâce aux petites pancartes que vous avez.
07:37 Je vois que certains ont déjà la main. Une pancarte bleue pour la réponse 1.
07:42 Exactement, une pancarte jaune pour la réponse 2.
07:46 Et en classe, pour vous, c'est assez simple. On va voir ça en image.
07:50 Il faudra cliquer sur l'onglet qui correspond à la photo que vous préférez.
07:54 Et puis, on le répète, il y a également un chat où vous pouvez poser vos questions.
07:59 On va commencer, si tout le monde a compris les règles du jeu dans la salle et en visio.
08:04 On va vous demander de choisir des photos en fonction d'une actualité qui nous inquiète et qui nous concerne tous.
08:10 C'est le dérèglement climatique et ses conséquences sur notre vie.
08:13 Oui, et pour la première sélection, on va s'intéresser plus précisément à la canicule.
08:17 Alors, c'est un mot qu'on a beaucoup entendu, notamment l'été dernier, puisqu'il a fait très, très chaud.
08:22 La France a même battu des records de chaleur dans certaines villes.
08:26 Alors, pour illustrer cette canicule, vous avez le choix entre ces deux photos.
08:31 Elles vont s'afficher. Vous avez deux photos qui apparaissent.
08:34 On vous laisse 30 secondes pour réfléchir et vous devez choisir entre la photo 1 ou la photo 2.
08:40 Ce n'est pas encore le vote. Ce n'est pas encore le vote. Ça va venir.
08:43 On va les regarder ensemble d'abord.
08:45 Alors, qu'est-ce que tu vois sur la photo, Estelle ?
08:46 Alors, sur la première photo, on voit au premier plan, vous savez, ce qui est le plus près de nos yeux.
08:51 Donc, on voit un téléphone qui indique 39 degrés.
08:53 Au second plan, on voit des enfants qui ont plutôt l'air de s'amuser, de profiter de cette chaleur,
08:57 pour s'amuser dans l'eau, dans une espèce de fontaine géante, un miroir d'eau.
09:01 Oui, c'est ça, un miroir d'eau.
09:02 Et sur la seconde photo, alors, on distingue un monsieur qui est en train de ranger des packs de bouteilles d'eau.
09:08 Moi, j'imagine qu'il est sûrement en train de constituer un stock d'eau, peut-être pour faire face à la sécheresse.
09:15 Voilà pour la description des photos. Ça va être le moment de voter dans la salle.
09:24 Le bleu, c'est le choix numéro 1, la première photo.
09:28 Alors, est-ce qu'on peut voir ceux du haut ? Est-ce qu'on voit bien leurs petits panneaux ?
09:33 C'est assez partagé en haut, on est sur du bleu, du jaune.
09:36 En bas, c'est beaucoup de bleu.
09:37 En bas, c'est beaucoup de bleu. On a plutôt une majorité de bleu.
09:39 Donc, plutôt la photo 1 avec le téléphone et les enfants qui s'amusent dans l'eau.
09:43 On attend de savoir en classe. C'est partagé en classe, on dit aussi, entre la photo numéro 1 et la photo numéro 2.
09:53 C'est partagé aussi ?
09:54 Alors, 60% pour la photo 1.
09:58 Donc, c'est la photo 1 qui remporte a priori les voix.
10:01 Attendez, attendez !
10:04 Est-ce que c'est la bonne réponse ?
10:07 Alors, on va voir ça. On va écouter le choix de Sylvie, notre icono.
10:11 Elle va nous dire, elle, elle a choisi aussi, on lui a proposé ces deux photos.
10:15 Elle nous dit quelles photos elle aurait choisi pour Okapi. On l'écoute.
10:18 Moi, Okapi, en tant qu'icono, je choisirais la photo où l'on voit cet homme entouré devant un stock de bouteilles d'eau.
10:27 En fait, elles sont collectées et vont être distribuées ensuite aux habitants.
10:34 Et c'est vrai qu'elle n'est pas très séduisante, ni esthétiquement, elle n'a pas beaucoup d'intérêt.
10:43 Mais, en fait, elle est intéressante parce que la mairie a pris conscience du problème du réchauffement climatique.
10:52 Ils se sentent responsables et ils vont donc aider les habitants de la ville.
10:59 Vous avez peut-être choisi la première photo qui est séduisante.
11:04 Mais, voilà, on est à Toulouse, il fait 39 degrés, on voit des enfants qui jouent sous les jets d'eau pour se rafraîchir.
11:11 Ce qui m'embête un peu, c'est que, ben voilà, il fait chaud et on en profite.
11:17 Oui, alors ce choix vous surprend peut-être un peu, mais c'est vrai que la photo avec le miroir d'eau, comme le disait Sylvie,
11:25 elle nous donne finalement plutôt une image positive du réchauffement climatique.
11:29 Et nous, ce n'est pas forcément le message qu'on a envie de transmettre et de partager.
11:33 Allez, même exercice, mais cette fois sur une autre thématique, une autre conséquence de la sécheresse, la multiplication des incendies.
11:40 Ça aussi, c'est quelque chose qu'on entend régulièrement dans l'actualité l'été.
11:44 Alors à l'été 2022, donc pas cet été-là, mais l'été d'avant, plusieurs incendies ont ravagé le sud-ouest et plus précisément le département de la Gironde.
11:52 Alors pour l'illustrer, on vous propose cette fois-ci ces deux photos. Voilà, elles apparaissent.
11:58 Vous avez encore 30 secondes pour réfléchir. Donc, on réfléchit avant de voter. On réfléchit avant de voter.
12:05 Alors d'abord, on va regarder cette photo ensemble. Donc sur la première photo, on est au cœur de l'action.
12:12 On est dans les flammes, on voit des arbres en train de brûler. C'est une photo qui est vraiment impressionnante d'un premier coup d'œil.
12:18 Oui, c'est vrai qu'on est dans l'urgence de l'incendie, alors que sur la deuxième photo, vous le voyez, le décor est assez différent.
12:25 On est sur une plage avec des vacanciers. Au loin, on distingue une forêt surplombée par un nuage noir.
12:33 D'ailleurs, Estelle, est-ce que tu reconnais l'endroit où la photo a été prise ?
12:37 Alors, je reconnais l'endroit parce que j'y suis allée. C'est la dune du Pila, qui est située à l'entrée du bassin d'Arcachon, et c'est dans le sud-ouest de la France.
12:44 Bien joué, Estelle. On révise un peu notre géographie en même temps. Alors, est-ce qu'on passe au vote dans la salle ?
12:50 Oui !
12:52 Alors, attendez. Alors, on regarde en haut aussi. En haut, je ne vois pas vos petits panneaux.
12:57 Je vois beaucoup de jaune, moi.
12:58 Oui, il y a du jaune en haut.
12:59 Donc, la photo numéro 2.
13:01 Oui, plutôt la photo... Mais en bas, je dirais plutôt la... C'est plutôt bleu. C'est plutôt bleu en bas.
13:06 Légèrement bleu. Il y a pas mal de jaune ici, au filu.
13:09 Oui, mais regarde là-bas. C'est quasiment comme ça.
13:11 Alors, j'ai l'impression qu'il y en a entre-temps qui ont changé d'avis aussi, non ?
13:13 Ah ! Certains ont changé d'avis.
13:15 Vous avez le droit.
13:16 Vous pouvez encore.
13:17 Tu vois, ça se bleuise ici, hein.
13:19 Ah ! Ça change. Par là, ça change.
13:21 Ah ! Alors, on préfère la photo numéro 1.
13:29 Oui, numéro 1, oui.
13:31 Sur le tchat.
13:32 J'ai l'impression que dans la salle aussi, moi, je vois plus de cartons bleus.
13:35 Mais...
13:36 J'ai un peu l'impression, oui.
13:38 Oui. Alors, on va voir tout de suite ce qu'en pensent Sylvie, notre icono.
13:42 On lui a aussi demandé de choisir. On voit tout de suite son choix à elle.
13:46 Alors, la première image est terriblement efficace.
13:49 C'est un plan très serré.
13:51 On est dans les flammes.
13:53 Mais on n'a pas beaucoup d'informations.
13:56 Et je trouve que c'est une image un peu cliché.
13:59 On a pu voir un peu partout, dans la presse, à la télévision, sur les réseaux sociaux.
14:04 À Okapi, je pense qu'on choisirait la seconde image, qui est plus intéressante.
14:10 C'est un vrai choc visuel.
14:12 L'image est coupée en deux.
14:15 Tout en bas, on a en effet ces gens qui sont en vacances sur la plage.
14:21 Et au-dessus de leur tête, un nuage de fumée sombre qui envahit le ciel.
14:27 Et c'est comme si l'image était coupée en deux.
14:31 Ce contraste nous intrigue.
14:34 On n'a pas forcément d'explication, puisque l'explication est hors champ.
14:38 C'est-à-dire qu'elle est hors du cadre de l'image.
14:42 Mais en tout cas, le message est clair.
14:45 Le réchauffement climatique est là, à nos pieds.
14:48 Il va falloir faire avec, dans notre quotidien.
14:51 On passe à la dernière sélection, pour vous, les iconos en chef.
14:55 Cette fois, on vous emmène dans un endroit spécial.
14:58 Si je te dis "continent blanc", qu'est-ce que ça t'évoque ?
15:01 Moi, plutôt l'Antarctique.
15:03 Décidément, trop forte en géographie.
15:05 Oui, j'y travaille.
15:06 Il s'agit bien de l'Antarctique, tout au sud de la planète.
15:09 Vous le savez sûrement, c'est un endroit menacé par la fonte des glaces.
15:14 Là aussi, conséquence directe du réchauffement climatique.
15:17 Elle a même déjà largement commencé et fait monter le niveau des océans.
15:21 Pour illustrer ce phénomène, on vous propose ces 2 photos.
15:25 Voilà, elles s'affichent.
15:27 On vous laisse encore 30 secondes pour réfléchir.
15:30 Alors, qu'est-ce que tu vois, Estelle ?
15:35 Sur la 1re photo, on la regarde ensemble.
15:37 On distingue au 1er plan de l'herbe, des fleurs.
15:40 Un peu plus loin, un iceberg qui a l'air de fondre, à vue d'œil.
15:44 C'est une photo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux.
15:47 Vous l'avez peut-être déjà vue vous-même.
15:49 Oui, et sur la 2e photo, on aperçoit la silhouette d'un homme
15:53 avec un sac à dos qui ressemble à un scientifique, je dirais.
15:57 On voit là encore, sur la 2e photo,
15:59 que le tapis de neige est un peu percé par la verdure.
16:03 Là aussi, la neige semble fondre à vue d'œil.
16:07 Voilà. Dans la salle, ça a déjà commencé à voter.
16:10 Vous êtes au taquet.
16:11 Donc, photo n°1, on rappelle, vous levez le carton bleu,
16:15 si c'est votre préféré.
16:16 Photo n°2, avec le carton jaune.
16:20 Alors, en haut, j'ai l'impression que c'est plutôt bleu, non ?
16:23 Oui.
16:24 Ah oui, il y a un groupe de bleus, là-haut.
16:29 Ça vote en ligne, on nous dit.
16:31 Beaucoup de bleus parisiens à gauche, du jaune à droite.
16:34 Beaucoup de jaunes à droite.
16:35 C'est très partagé.
16:36 C'est très partagé.
16:37 C'est intéressant.
16:38 On va voir en ligne aussi si ça débat beaucoup,
16:41 si les élèves sont aussi partagés que vous dans la salle.
16:44 Alors, on nous dit que c'est la photo n°2
16:50 qui remporte les suffrages en ligne.
16:52 J'ai l'impression que dans la salle aussi, en fait,
16:54 c'est quand même pas mal jaune.
16:56 Sinon, elle ne compte pas.
16:58 Alors, on va voir tout de suite ce qu'en pense Sylvie.
17:03 Alors, vous avez peut-être choisi la première image,
17:06 mais c'était une image piège.
17:09 En fait, vous l'avez peut-être vue,
17:11 elle a beaucoup circulé,
17:12 mais en fait, on n'est pas en Antarctique.
17:15 On n'est pas en Antarctique.
17:16 Et comment le savoir ?
17:17 Eh bien, il faut connaître la source.
17:20 Et la source, on peut, c'est-à-dire,
17:22 trouver la légende, l'auteur de cette image.
17:26 Tout simplement, moi, j'utilise un site canadien
17:30 que j'aime beaucoup, qui s'appelle Tineye.
17:32 T-I-N-E-Y-E.
17:36 Voilà, on ouvre, on découvre un rectangle,
17:40 on glisse l'image dans ce rectangle
17:42 et apparaît donc la légende,
17:45 le nom du photographe qui a réalisé cette image.
17:49 Et donc, nous choisirons la deuxième image
17:52 qui nous donne les bonnes informations
17:55 sur le réchauffement climatique en Antarctique.
17:58 Et voilà, merci beaucoup Sylvie.
18:01 On retient la bonne adresse qu'elle nous a donnée,
18:04 le site canadien Tineye.
18:06 N'hésitez pas, quand c'est possible,
18:08 d'aller chercher la source de l'image,
18:10 savoir quand est-ce qu'elle a été publiée.
18:12 Et donc, pour ça, vous pouvez tout simplement
18:14 glisser l'image dans ce site-là
18:16 et vous pourrez remonter à la source de l'image.
18:18 Alors, on vient de le voir, les images,
18:20 elles ont le pouvoir de nous informer,
18:21 mais elles ont aussi le pouvoir de nous tromper.
18:30 Alors, en scrollant sur vos téléphones,
18:32 vous voyez passer beaucoup d'images
18:34 et vous vous demandez parfois si elles sont vraies ou fausses,
18:36 tellement elles ont l'air improbables.
18:38 Oui, alors vérifier des infos, c'est la base
18:40 du métier de tout journaliste.
18:42 On vérifie des photos, on vérifie des vidéos virales.
18:44 Et c'est même une spécialité dans notre profession,
18:47 vous avez peut-être déjà entendu ce mot,
18:49 on appelle ça le fact-checking,
18:51 la vérification des faits.
18:53 Et à France Info, il y a des journalistes
18:54 dont c'est la spécialité,
18:55 les journalistes du vrai ou faux.
18:57 On va regarder ensemble un exemple de leur travail.
19:00 Vous avez peut-être déjà entendu parler de Greta Thunberg.
19:03 Olivia, est-ce que tu peux nous rappeler qui c'est ?
19:05 Oui, non, c'est partagé dans la salle.
19:07 Je vous rappelle quand même qui c'est.
19:09 Vous avez peut-être déjà vu son visage,
19:11 vous voyez, elle s'affiche à l'image.
19:13 Alors, Greta Thunberg, c'est une jeune militante écolo-suédoise
19:16 qui vient d'avoir 21 ans.
19:17 Oui, mais elle s'est faite connaître
19:18 quand elle était beaucoup plus jeune.
19:20 Oui, elle s'est faite connaître
19:21 quand elle était un tout petit peu plus âgée que vous,
19:22 puisqu'elle avait 15 ans.
19:24 Elle avait à peu près votre âge
19:25 quand elle a lancé une grève de l'école
19:27 tous les vendredis, au lieu d'aller à l'école.
19:29 Elle manifestait devant le Parlement de son pays
19:32 pour alerter sur le changement climatique
19:35 et pousser les dirigeants du monde à agir.
19:37 Elle a même reçu des prix et des récompenses
19:39 pour toutes ses actions.
19:41 Et il y a une publication qui a circulé sur les réseaux sociaux.
19:44 On va le voir dans un instant.
19:46 Voici d'après cette publication des propos qu'elle aurait tenus.
19:49 Alors, c'était en octobre dernier.
19:51 Rappelez-vous, c'était au début du conflit
19:53 entre Israël et le Hamas.
19:54 Donc Greta Thunberg alerte ici sur les conséquences de la guerre,
19:58 mais sur les conséquences écolo sur la planète et sur l'environnement.
20:02 On regarde la vidéo et on en discute après.
20:04 La guerre est toujours mauvaise, en particulier pour la planète.
20:09 On doit passer à des chars et des armes durables
20:12 et utiliser des missiles biodégradables et grenades véganes.
20:15 Voilà, on précise quand même qu'on a doublé sa voix
20:20 avec une voix française pour qu'on puisse tous la comprendre
20:22 parce qu'elle parle anglais dans l'interview.
20:24 Alors, sur les réseaux, la vidéo a beaucoup fait réagir
20:27 et rire aussi, surtout l'histoire des armes véganes, végétaliennes.
20:30 Oui, parce que tu veux dire "véganes" comme les burgers, quoi.
20:33 C'était une question piège.
20:35 Alors, d'après vous, on va encore vous demander de voter.
20:39 D'après vous, est-ce que cette vidéo est vraie ou fausse ?
20:43 Carton bleu si elle est vraie, carton jaune si elle est fausse.
20:46 Selon vous, on vous laisse encore un peu de temps pour réfléchir.
20:51 Alors, on vous rappelle, bleu c'est vrai et jaune, elle est fausse.
20:55 Et pareil, en ligne, on vous demande votre avis et on a hâte de voir ça.
20:59 Beaucoup de jaune à ma gauche.
21:01 Ah, mais il y a quasiment que du jaune en haut.
21:03 En haut, j'ai l'impression qu'on est sur une unanimité.
21:05 Quelques bleus.
21:06 Ah ouais ? Ah oui, juste là.
21:08 Alors, il y a beaucoup de jaune partout, un petit peu de bleu au milieu.
21:16 Un peu à droite aussi, certains ne sont pas tout à fait corrects.
21:20 Moi, j'ai vu des pancartes se retourner, des gens qui ont changé d'avis.
21:23 Vous avez encore le temps.
21:25 Vous avez le droit de débattre contre vous aussi.
21:28 Débattre contre vous, discuter.
21:30 Ce n'est pas forcément évident d'avoir tout son propre avis sur le sujet.
21:35 Oui, c'est vrai que la vidéo, pour le coup, elle semble normale.
21:45 Et en ligne, 95% des élèves votants pensent que cette vidéo est fausse.
21:51 Eh oui, désolée pour ceux qui avaient un carton bleu.
21:55 C'est bien vu pour ceux qui avaient le carton jaune.
22:02 C'est une fausse vidéo, mais qui est plutôt bien faite.
22:05 Alors, comment vérifier une telle vidéo, une photo ?
22:09 C'est vrai qu'en tant que collégiens, vous n'avez pas forcément ni le temps,
22:12 ni les moyens de vérifier ces vidéos-là.
22:14 Oui, justement. Et heureusement, d'ailleurs, je vous l'ai dit tout à l'heure,
22:17 il y a des journalistes dont c'est le métier chaque jour de vérifier ce genre d'images.
22:21 C'est le cas de notre invitée Antoine Deiana,
22:23 qui est journaliste spécialiste de la vérification de l'info à France Info.
22:27 Quelle astère ! Des supers stars !
22:38 C'était plus qu'à admirer pendant les répétitions.
22:41 C'est vrai. Alors, vérifier des photos, des vidéos virales comme celles qu'on vient de voir,
22:45 Antoine, c'est ton métier ?
22:47 Oui, c'est ça, c'est mon métier. Je travaille à la CEU Vrai ou Faux de France Info.
22:50 Et tous les jours, on fait ça, on vérifie des images, des fausses informations
22:53 qui circulent sur les réseaux sociaux.
22:55 Et tu présentes aussi le Vrai ou Faux Junior, qui est la version justement pour les ados.
22:58 Les élèves qui sont dans cette salle peuvent t'écouter tous les vendredis à la radio sur France Info.
23:03 Alors, Antoine, avec ton équipe, vous avez travaillé sur la vidéo qu'on vient de voir.
23:08 Alors, c'est vrai qu'on peut se dire tout de suite qu'elle est fausse,
23:11 mais la vraie question, c'est comment le faire, comment le prouver,
23:13 comment vous, vous avez réussi à prouver que cette vidéo était fausse ?
23:16 Oui, cette vidéo, elle est intéressante parce que c'est un cas pratique assez classique
23:19 qu'on voit passer sur les réseaux sociaux.
23:21 Alors nous, la première étape, souvent, quand on voit une vidéo ou une image,
23:24 et même vous, quand vous avez un petit doute sur une photo ou une image sur les réseaux sociaux,
23:28 même sur une vidéo, vous pouvez faire une capture écran de la première image qu'on voit sur la vidéo
23:32 pour faire ce qu'on appelle, je ne sais pas si vous connaissez, la recherche d'images inversées.
23:36 C'est-à-dire, on va essayer de chercher à quel moment cette image ou cette vidéo est apparue
23:41 pour la première fois sur Internet.
23:44 C'est un bon indicateur pour nous dire, est-ce que c'est vraiment une vidéo qui s'est passée à ce moment-là,
23:49 est-ce que c'est vraiment la vidéo ou la photo d'origine.
23:52 Là, on va aller sur un site qui s'appelle T-Night.
23:54 C'est gratuit, il suffit de le taper sur Google, et sur T-Night, on va faire cette recherche d'images inversées.
23:59 On va mettre notre photo dans le logiciel, sur le site Internet,
24:03 et elles vont apparaître toutes les fois où cette photo ou cette vidéo sont apparues sur Google ou sur Internet.
24:10 D'ailleurs, je précise qu'on peut aussi faire ce travail avec Google Images.
24:13 Donc là, on l'a fait, ce travail. En plus, ça nous permet de trier ensuite par date.
24:18 Donc c'est là où on peut voir par la plus vieille occurrence,
24:21 quand est-ce que cette photo ou cette vidéo est apparue la première fois.
24:24 Pour cette vidéo de Greta Thunberg, notamment parce qu'elle est de très mauvaise qualité,
24:28 d'ailleurs ça aussi c'est un indice,
24:30 ça n'a pas fonctionné, on n'a eu aucune sortie, juste une vidéo qui correspondait à la publication sur les réseaux sociaux.
24:36 Là, ça n'a pas marché.
24:37 Donc après, on fait appel à son sens de l'observation.
24:41 Il faut bien regarder ce qu'il y a sur l'image, certains indices apparaissent sur cette image, sur cette vidéo.
24:46 Je vous propose de regarder à nouveau cette vidéo,
24:48 et de bien voir certains petits indices qui vont justement nous permettre de vérifier si cette image est vraie ou est fausse.
24:55 Donc on va la regarder.
24:56 La guerre est toujours mauvaise, en particulier pour la planète.
25:00 On doit passer à des chars et des armes durables, et utiliser des missiles biodégradables et grenades véganes.
25:05 Voilà, alors là on a regardé à nouveau la vidéo, mais cette fois avec des yeux un peu plus attentifs.
25:13 Qu'est-ce qu'on remarque sur cette vidéo ?
25:15 D'abord, en haut, à gauche ou à droite, je ne sais pas, selon la façon dont on regarde l'image,
25:19 on voit un logo. Le logo de la chaîne où se passe cette interview.
25:26 Donc là on voit le logo, c'est BBC. Je ne sais pas si vous connaissez cette chaîne, c'est une chaîne britannique.
25:31 Donc voilà, ça c'est un premier indice.
25:34 Donc là en plus on a la chance d'avoir une image un peu plus claire, donc ça c'est pratique.
25:38 Deuxième indice, le nom de l'émission, qu'on voit ici, The One Show.
25:42 Donc là on a deux informations capitales pour nous.
25:45 On cherche sur Google, BBC, The One Show et Greta Thunberg.
25:50 Ces trois indices sur Google nous amènent à la vidéo d'origine.
25:54 Cette vidéo qui en fait est une vidéo de cette émission qui date d'il y a un an.
25:58 Donc c'est-à-dire un an avant la publication de cette fausse vidéo.
26:01 Nous on a regardé cette vidéo, on l'a traduite et on s'est rendu compte que Greta Thunberg,
26:05 elle ne parle pas du tout d'armes véganes, d'armes biodégradables.
26:09 En fait elle parle de son engagement contre le réchauffement climatique
26:13 depuis qu'elle est très jeune, depuis qu'elle a 9 ans.
26:16 Et en fait là, ce dont elle a été victime, c'est d'un deepfake.
26:19 C'est-à-dire quelqu'un qui grâce à l'intelligence artificielle a modifié sa voix
26:24 pour mettre une voix identique à la sienne mais disant autre chose.
26:28 Et ça c'est de plus en plus facile à faire sur les réseaux sociaux.
26:31 Alors tu parles des deepfakes, pourquoi ça existe ?
26:34 Il y a des collégiens qui, en préparant cette émission, nous demandaient
26:37 est-ce que c'est pour l'argent que les gens font ce genre de deepfake de fausses vidéos ?
26:40 Dans le cas précis sur Greta Thunberg, vu que c'est une personnalité publique,
26:44 là c'est clairement pour la faire passer pour une idiote.
26:47 C'est sûrement quelqu'un qui n'aime pas beaucoup, qui n'aime pas ses idées
26:51 et qui va vouloir lui faire dire des choses un peu incohérentes.
26:54 Ça peut exister. Et d'ailleurs à votre niveau, ce genre de choses peut arriver.
26:59 Faites bien attention. Là ça s'appelle du cyberharcèlement.
27:02 Quand on prend votre image pour lui faire dire autre chose,
27:05 il faut tout de suite le signaler, c'est très grave.
27:07 Après sur ta question, oui, il y a aussi d'autres choses qui se cachent derrière.
27:12 Parce que quand on crée de fausses informations, de fausses vidéos,
27:15 son objectif en fait c'est de faire du clic, de faire du partage.
27:19 Aujourd'hui sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, sur X,
27:22 et aussi sur d'autres, en fait on peut monétiser son contenu.
27:25 C'est-à-dire que quand on fait beaucoup de vues, quand c'est très partagé, très viral,
27:29 eh bien la plateforme va vous donner de l'argent.
27:32 Donc si une personne fait une vidéo où on vous fait passer,
27:35 ou on fait passer une star pour un idiot, et ça fait plein de partages,
27:39 eh bien c'est tout bénef pour lui, hop, il reçoit de l'argent en contrepartie.
27:43 Et l'autre façon de se faire de l'argent pour ces personnes malveillantes,
27:46 quand même il faut le dire, c'est tout simplement ensuite de cumuler des abonnés,
27:50 de plus en plus d'abonnés, et ensuite vendre son compte pour quelqu'un d'autre
27:53 qui va vouloir utiliser cette masse d'abonnés pour là aussi monétiser son contenu.
27:58 Donc voilà, il y a vraiment un enjeu de faire de l'argent derrière cette désinformation.
28:03 Alors vous qui nous regardez dans vos classes,
28:06 c'est le moment de poser toutes vos questions à Antoine
28:08 sur son travail de journaliste et de vérification.
28:11 On vous rappelle comment faire.
28:14 Alors c'est très simple, on l'a vu tout à l'heure,
28:16 vous cliquez sur le petit onglet tout en haut à droite de la vidéo.
28:20 Et Estelle, je crois que tu as déjà une première question pour Antoine.
28:23 Oui, elle nous est posée par une classe de 6e du Collège des Arcs sur Argent, dans le Var.
28:28 Les élèves te demandent combien de temps il te faut pour fact-checker une image.
28:32 Alors, en fait, ce n'est pas forcément combien de temps il me faut,
28:35 mais combien de temps on me donne.
28:37 C'est pas la radio, en fait, c'est ça.
28:39 C'est dire qu'en fait, on voit une image passer,
28:41 on me dit, ça va faire le sujet de ce soir ou le sujet de demain matin,
28:44 donc il faut que je vérifie cette image dans la journée.
28:47 Et là, on arrive à la question de, est-ce qu'on peut tout le temps vérifier des images ?
28:51 En l'occurrence, là, non.
28:52 Si à un moment donné, on n'a pas toutes les infos nécessaires,
28:54 eh bien, on ne va pas aller vérifier cette image.
28:57 Après, l'autre chose, c'est, en fait, en fonction aussi de la viralité d'une image,
29:03 on fait attention de ne pas vérifier tout et n'importe quoi.
29:06 C'est-à-dire que, par exemple, si on est sur les réseaux sociaux
29:09 et on voit une image ou une vidéo qui est fausse,
29:13 on s'en rend compte très vite, mais qui fait 10 partages,
29:16 si on fait un sujet pour l'antenne de France Info ou la télé
29:19 ou pour n'importe quel média sur une vidéo comme ça,
29:21 en fait, on va lui faire de la pub.
29:23 Donc là, au lieu de ça, on va s'en passer et ne pas le faire.
29:26 Donc c'est aussi de ça que dépend le choix de traiter cette image ou non.
29:31 Mais en règle générale, une journée, pour répondre exactement à cette question.
29:34 Alors justement, Antoine, on parlait de l'impact que peuvent avoir les images,
29:39 les fausses images.
29:40 Vous les vérifiez aussi à partir du moment où elles deviennent très virales.
29:43 Elles peuvent même être parfois reprises par des politiques.
29:45 Et dans ce cas-là, c'est important.
29:46 Alors oui, je trouve que c'est important d'en parler aussi de ça.
29:49 C'est qu'il faut se rendre compte que ce soit des politiques
29:51 ou des personnalités publiques, des personnes,
29:53 même des influenceurs que vous suivez.
29:55 Ces personnes ont beaucoup d'abonnés et peuvent aussi parfois partager de fausses images.
30:01 Bon, je viens de parler justement des informations,
30:03 du côté malveillant des personnes qui créent ces images.
30:06 Là, ça va être autre chose.
30:08 Je voulais en fait juste faire un petit point là-dessus, très important,
30:11 sur deux notions qui sont bien différentes et qu'on doit bien comprendre.
30:14 On vient de parler là de désinformation.
30:16 Des personnes qui veulent faire de l'argent en créant des fausses vidéos
30:19 que vous allez partager vous-même, et comme ça, eux, ils récupèrent de l'argent.
30:22 Quand un politique fait ça, là on va parler parfois plus de mésinformation.
30:27 C'est presque le même mot mais un peu différent.
30:29 La mésinformation, c'est en fait parfois quand on voit une vidéo, même vous,
30:33 vous voyez une vidéo passer sur les réseaux sociaux
30:36 qui va faire appel à votre émotion,
30:38 ou qui va aller dans le sens de vos idées,
30:40 même de vos idées politiques, ou parce que cette vidéo, elle vous plaît.
30:43 Vous allez instinctivement vous dire "Ah, c'est cool qu'il parle de ça, je vais le partager".
30:47 Sauf que cette vidéo, elle est fausse.
30:49 Je ne vais pas vous accuser de faire de la désinformation.
30:52 En fait, c'est juste que vous avez un peu partagé trop rapidement,
30:56 et juste parce que sur le coup de l'émotion,
30:58 vous aviez envie de partager cette vidéo qui correspondait à vos idées.
31:01 Un politique, c'est un peu pareil.
31:03 Parfois, il va partager quelque chose sans savoir que c'est faux.
31:06 Ça ne veut pas autant dire que c'est bien,
31:08 mais attention, ce n'est pas la même chose que la désinformation.
31:11 Alors, on a une nouvelle question de Bretagne.
31:13 J'espère ne pas écorcher le nom du collège Camille-Vallaud
31:16 dans la ville de Reling-Querion.
31:19 - Je ne t'en sors pas. - Ce n'est pas mal, j'espère.
31:21 Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous faire piéger, vous, par une image ou une info ?
31:25 Alors, vous, j'entends peut-être ici qu'ils se sont fait avoir.
31:30 Alors, moi, en tant que professionnel, en tant que journaliste,
31:34 on n'a jamais partagé une info qui était fausse à l'antenne de France Info.
31:39 À titre personnel, maintenant. Ce n'est pas grave, je peux le dire.
31:42 Ça m'est arrivé de voir quelque chose passer et d'y croire.
31:45 Je ne le partage pas parce qu'en général, quand j'ai le moindre doute,
31:48 et c'est d'ailleurs ce que je vous conseille, au moindre doute, on ne partage pas.
31:51 Mais ça ne veut pas pour autant dire que quand j'ai vu ce truc passer, je n'y ai pas cru.
31:55 Moi, par exemple, ce qui m'avait marqué, c'était le jour où il y avait une image du pape en doudoune
32:00 qui circulait sur les réseaux sociaux.
32:02 Je crois qu'il faisait froid et je me disais, ah tiens, le pape, il a une doudoune qui va bien.
32:06 - Très stylé. - Dans son style et tout. C'était vachement sympa.
32:09 Et très vite, dès que je suis arrivé au bureau, que j'ai fait quelques recherches,
32:12 je me suis rendu compte que c'était généré par de l'intelligence artificielle et qu'elle était fausse.
32:15 Mais instinctivement, ça m'a fait rire. Donc au début, parce que ça m'a fait rire, j'y ai cru au départ.
32:20 Alors on a une autre question qui vient d'arriver sur le chat.
32:23 Une question du collège Jean de La Fontaine au Mais-sur-Seine.
32:26 Pourquoi est-ce que vous avez choisi ce métier de fact-checker ?
32:30 Alors déjà, il faut savoir que le métier de fact-checker, c'est un peu une déformation du métier de journaliste en général.
32:37 Parce que toutes les questions qu'on se pose en tant que fact-checker, on se les pose en tant que journaliste.
32:41 Donc moi, au départ, quand je voulais devenir journaliste, c'était pour bien partager aux autres l'information,
32:48 être un peu le relais de l'information auprès des gens, et surtout pouvoir m'intéresser à plein de sujets,
32:53 et bien les vérifier, être sûr que toutes ces informations sont fiables pour délivrer ces informations aux gens.
32:59 Donc quand il y a eu la cellule Vrai ou Faux qui a été créée à France Info, c'était maintenant il y a un peu plus de 4 ans.
33:06 Bien que les premières chroniques de Vrai ou Faux de fact-checking à France Info, c'était même il y a plus de 12 ans.
33:11 Et bien moi, j'ai tout de suite dit oui, parce que je me suis dit, là vraiment, on va se spécialiser là-dedans.
33:15 Et en plus, on me proposait des missions d'éducation médias, ce que je trouvais aussi plus intéressant,
33:20 parce que vous donner les techniques qu'on utilise nous au quotidien pour vérifier l'information, pour ne pas se faire avoir, pour ne pas se faire piéger,
33:26 je trouvais ça génial, et avec le Vrai ou Faux Junior, ça me permet de le faire.
33:30 Alors on a une autre question qui vient d'une chatte, qui a un petit peu répandu, mais peut-être que tu peux aller plus en profondeur.
33:35 Où est-ce que vous trouvez les photos et les vidéos à vérifier ? Et ça, ça nous vient du collège André Theurillet à Bar-le-Duc.
33:42 Tu t'en sors bien aussi. Merci.
33:44 Alors on essaye d'aller sur tous les réseaux sociaux. On sait que, je suis sûr que si on faisait un sondage, mais je ne vais pas le faire,
33:50 parce que je vois qu'ils sont déjà super chauds. Je sais que si on fait un petit sondage, par exemple, vous n'allez plus tellement sur Facebook.
33:56 Plus tellement ? Plutôt sur TikTok, Snapchat ? Voilà.
34:02 TikTok, Snapchat, Instagram peut-être ?
34:06 Instagram un peu aussi, peut-être Instagram.
34:08 Vu qu'on sait que, vous, vos parents, ça va plutôt être Facebook, vous leur demanderez ce soir.
34:14 Du coup, on essaye d'aller sur tous les réseaux sociaux pour pouvoir vérifier s'il y a des choses qui circulent.
34:21 Ce qui est aussi intéressant, comme on a noté, c'est que pour ceux qui sont sur Twitter ou sur X,
34:26 vous verrez que maintenant, il y a un système de notes de la communauté qui apparaît sous certains posts,
34:30 où il y a des gens qui veulent donner un élément de contexte.
34:33 Attention, ne prenez pas ça pour acquis. Ce ne sont pas des journalistes qui mettent ces notes de communauté,
34:37 ce sont des gens sur la plateforme qui veulent mettre un élément de contexte.
34:42 Donc vous pouvez le lire, c'est intéressant, mais il faut quand même le vérifier aussi derrière.
34:46 Alors Antoine, on va dans le Loiret maintenant, avec cette question du Collège Les Clorisseaux à Poilly-les-Giens.
34:52 Quels sont les signes, à vue d'œil, qu'une image a été retouchée ou effausse ?
34:57 Alors ça c'est intéressant parce qu'on peut revenir aussi sur l'image de Greta Thunberg.
35:00 Déjà, comme je le disais tout à l'heure, quand une image est de très mauvaise qualité sur vos réseaux sociaux,
35:04 ça c'est un premier indice. Souvent c'est quelqu'un qui a téléchargé cette image peut-être pour la 50e fois,
35:10 et donc la qualité d'image est catastrophique.
35:13 Souvent on remarque aussi que les sous-titres qui auraient été ajoutés à la vidéo sont floutés,
35:18 pour remettre de nouveaux sous-titres. Pourquoi flouter les sous-titres qui existaient pour mettre d'autres sous-titres ?
35:22 Un petit peu étrange. Et puis on parlait de deepfake tout à l'heure.
35:26 Deepfake, ça aussi c'est intéressant parce que si on regarde bien en détail,
35:29 là avec la vidéo de Greta Thunberg je vous en ai pas trop parlé parce qu'en fait on vous a donné la version sous-titrée,
35:34 la version traduite en français. Mais la version originale, celle qui circule sur les réseaux sociaux,
35:39 c'est une version où on la entend parler en anglais.
35:42 Et exactement, je vois quelqu'un de celui-là. Ah bah bravo, il faut suivre, c'est bien.
35:47 Et bien, vous voyez, on se rend compte que ses lèvres ne bougent pas en même temps que ce qu'elle dit.
35:54 Ça ne correspond pas. C'est comme un mauvais doublage.
35:57 Un mauvais doublage. Donc tout ça, ça fait partie de ce genre de petits éléments qui peuvent déjà nous mettre sur la piste.
36:02 Attention, c'est pas forcément vrai.
36:04 Alors on a une autre question qui nous vient cette fois-ci de Béthune, du collège de la Sainte-Famille.
36:10 C'est des élèves de 5e qui te demandent si tu te déplaces parfois pour aller vérifier les infos sur le terrain.
36:16 Alors, on n'a pas forcément le temps à la cellule Vrai ou Faux de le faire.
36:20 Mais en revanche, ça nous arrive de passer des coups de fil à tous nos journalistes qui sont, eux, sur le terrain.
36:25 En fait, Radio France, là on vous parle de France Info, mais il y a plein d'autres chaînes au sein de Radio France,
36:30 et notamment les France Bleues. Ce sont des radios locales qui sont implantées partout en France.
36:35 Et donc, si par exemple il s'est passé quelque chose, je sais pas, des inondations dans le nord de la France, justement,
36:40 et qu'on a vu des images incroyables d'un pont qui s'effondre,
36:44 on pourrait appeler un de nos journalistes qui est sur place pour lui demander
36:47 "Est-ce que tu as entendu parler de ces images ? Est-ce que tu les as vues toi-même, justement ?"
36:51 pour avoir une autre source d'informations.
36:54 Multiplier les sources, ça c'est très important dans notre métier.
36:57 Et avoir des avis, des témoignages sur le terrain,
37:00 ça c'est une des sources très importantes dans notre travail de vérification.
37:04 Alors, on a une autre question qui vient, pas du nord de la France, mais de Poitiers, du collège Pierre de Ronsard.
37:10 "Monsieur Deiana, est-ce que vous vous servez de l'intelligence artificielle dans vos réalisations journalistiques ?"
37:16 Alors, dans notre travail au quotidien, on va pas utiliser, comme vous l'imaginez,
37:20 l'intelligence artificielle, chat GPT ou mid-journée.
37:24 On va pas utiliser d'intelligence artificielle, par exemple, pour écrire nos articles à notre place.
37:30 En revanche, l'intelligence artificielle, petit à petit, commence à nous rendre des services.
37:35 Par exemple, nous on a un outil à France Info que j'utilise, et comme tous les journalistes l'utilisent régulièrement,
37:40 qui s'appelle Trint.
37:42 Trint, en fait, c'est un outil où on va mettre une vidéo ou un élément audio,
37:48 par exemple, une longue interview qu'on a faite qui dure une demi-heure et qui va être très très longue à retranscrire.
37:55 Ce logiciel, Trint, grâce à de l'intelligence artificielle, va retranscrire tout élément audio ou vidéo en 2-3 minutes.
38:03 Donc, ce travail qui nous aurait pris, je sais pas, peut-être 30 ou 40 minutes de retranscription, là, en 3 minutes, c'est fait.
38:10 Donc, tout ça pour dire que, en fait, nous, on voit l'intelligence artificielle arriver avec toutes ces fausses images,
38:16 avec un peu de crainte, forcément, parce que c'est de plus en plus précis, il faut se méfier de tout ce qu'on voit circuler.
38:21 Mais il faut pas voir l'intelligence artificielle comme un grand méchant qu'il faut absolument fuir à tout prix.
38:25 Il y a des choses qui sont positives avec l'intelligence artificielle, comme retranscrire une longue interview qui nous aurait pris plusieurs dizaines de minutes.
38:33 Mais du coup, il n'existe pas de logiciel dans lequel on entrerait une photo, une info qui dirait vrai ou faux,
38:38 et voilà, qui nous aiderait... - Non, pas encore.
38:41 - Tu n'aurais plus de métier, sinon. - Non, mais j'aimerais bien.
38:43 Peut-être que bientôt, il y en aura un où on mettra plein d'images dedans et on nous dira "Celle-ci, elle est fausse, celle-ci, elle est vraie".
38:48 Ça n'existe pas encore. - D'où l'intérêt de travailler son esprit critique et justement d'avoir des bons conseils pour faire face à ces fausses infos.
38:55 Alors, on a une question de Basile, qui vient du collège René-Cahier à Mosé-sur-le-Mignon.
38:59 C'est dans les Deux-Sèvres. Alors, il dit "On nous apprend à nous méfier. Pourquoi vous faire davantage confiance à vous, journaliste de fact-checking ?"
39:07 Bon, alors, ça, je ne peux pas l'obliger en tout cas à nous faire plus confiance qu'à d'autres,
39:11 mais en tout cas, on a des arguments en notre faveur qui peuvent justifier le fait qu'on va essayer de donner une information plus fiable et vérifiée.
39:20 Donc ça, ces arguments, c'est tout simplement déjà nos études.
39:23 Les études qu'on fait nous apprennent à bien vérifier l'information. C'est la base de notre métier.
39:28 Faire des recherches, multiplier les sources, essayer ensuite de récolter toutes ces informations pour les donner de la façon la plus claire possible.
39:36 Par exemple, on nous apprend à bien nous exprimer, on nous apprend à bien hiérarchiser l'information.
39:42 En fait, la première étape à votre niveau, par exemple, c'est l'exposé que vous faites au collège ou au lycée.
39:46 Quand vous faites un exposé, il y a plein d'étapes à gérer. Par exemple, c'est réussir à être à l'aise, à ne pas trop bégayer, à ne pas trop stresser, à ne pas trop lire ses fiches.
39:56 Ça va être de bien hiérarchiser l'information que vous allez vouloir donner dans votre exposé.
40:02 On professionnalise ça après quand on devient journaliste aussi. Ça fait partie de notre métier.
40:08 Donc là, par exemple, une fois qu'on a pris toutes nos sources d'informations, qu'on les a recoupées, qu'on a vu que c'était une information fiable et vérifiée,
40:15 là on se dit, on vérifie ça de façon un peu collégiale, on se dit "cette information, on peut la donner".
40:20 Quand on voit toutes les étapes par lesquelles on passe, on peut considérer que le travail qu'on a effectué vous donnera une information plus fiable en laquelle vous aurez confiance
40:29 plutôt qu'une personne qui aura juste partagé sans vérifier.
40:32 Oui, puis c'est un travail que vous expliquez aussi à l'antenne, qui vous avez contacté, comment vous avez remonté l'info. Vous êtes transparent là-dessus.
40:38 On est très transparent. Ça aussi, c'est la différence peut-être avec des personnes qui partagent de fausses informations.
40:43 Nous, quand on fait par exemple le Vrai ou Faux Junior, on cite toutes les sources. Dans nos articles, on met tous les liens vers les sources, c'est-à-dire qu'on ne dit pas quelque chose au hasard.
40:51 En général, vous regardez, quand quelqu'un partage un truc qui est très viral et qui est faux, il n'est pas là pour donner une source, pour dire où il a trouvé cette information.
40:59 Il est juste là, comme je disais tout à l'heure, pour faire du clic et du buzz.
41:02 On a une dernière question pour toi Antoine. Elle vient à nouveau du collège René Caillé, dans les Deux-Sèvres. Enzo nous dit "dans tout ce que l'on voit passer sur nos téléphones, comment savoir ce qui est vrai ?"
41:12 Ça tombe plutôt bien, puisque vous avez développé un jeu justement avec tes collègues de la cellule du Vrai ou Faux pour apprendre aux élèves à mieux distinguer le Vrai du Faux.
41:19 Oui, je voulais vous parler d'un jeu Radio France, un jeu à qui vous êtes vraiment les premiers à en parler.
41:26 C'est un peu entre l'enquête et l'escape game, et ça arrive dans vos classes à partir de la rentrée prochaine.
41:33 Là, je m'adresse à tous les élèves qui sont devant nous, mais aussi aux enseignants.
41:36 Soyez bien attentifs, parce que c'est vous qui allez être le relais de ces jeux.
41:40 Ça s'appelle "Le jeu à la source". C'est ça le nom du jeu.
41:45 C'est quoi l'histoire de ce jeu, Antoine ?
41:47 C'est l'histoire d'un hacker qui veut voler toutes vos données personnelles.
41:52 Il veut ensuite les rendre publiques, etc. C'est assez critique.
41:56 Et vous, votre objectif, ça va être de l'empêcher de mener à bien son projet.
42:01 Vous aurez une heure pour ça, et pour y arriver, vous allez devoir résoudre des énigmes, réussir des défis, ou encore décrypter des messages.
42:09 À chaque fois, en faisant attention à démêler le Vrai du Faux, il y aura quatre mini-jeux.
42:15 C'est quoi le but de l'expérience ?
42:17 Première chose, ça sera de s'amuser. Vous allez être en classe, en groupe.
42:21 Vous allez beaucoup vous amuser. Tout à l'heure, on a testé le jeu dans une classe.
42:25 Par rapport au retour que j'ai eu, ils se sont éclatés.
42:29 L'autre objectif de ce jeu, c'est d'apprendre des notions, des techniques, sans même vous en rendre compte, vous verrez,
42:36 qui vont vous permettre de mieux faire face à toutes les informations qui vous entourent.
42:40 Et ça aussi, par rapport à l'expérience qu'on a eue dans une classe, on s'est rendu compte que cet objectif était tenu.
42:46 Petits conseils, petites astuces que je vous donne rien qu'à vous, en exclusivité entre vous et moi.
42:51 Vous aurez d'abord à multiplier les sources d'informations.
42:55 Bien observer, ça se rapproche de tout ce qu'on a raconté jusque-là.
42:59 Bien observer toutes les images que vous aurez à regarder.
43:02 Vous devrez aussi bien vous poser des questions, ça c'est aussi important, faire preuve de bon sens parfois.
43:06 En fait, dans le jeu comme dans la vraie vie, vous aurez moins de risque de vous faire avoir si vous appliquez toutes ces techniques.
43:12 Donc, si je résume, c'est 4 mini-jeux, 3 groupes qui s'affrontent, et pour les enseignants, quel est leur rôle dans tout ça ?
43:18 Oui, parce que justement, je disais que les enseignants doivent être bien attentifs, vous les enseignants, vous serez les maîtres du jeu.
43:24 Alors rassurez-vous, on a déjà prévu des fiches pratiques, des vidéos tutos, justement pour vous expliquer tout le déroulé du jeu, de cette heure de jeu en classe.
43:33 Tout ça, ça sera disponible sur le site de Radio France.
43:35 Et alors le jeu en détail, à quoi ça va ressembler ?
43:38 Alors, regardez justement, je vous ai ramené, je ne sais pas si on va bien les voir, mais quelques petits éléments qu'il y aura à imprimer.
43:44 En fait, c'est pour ça que le jeu sera accessible à n'importe quelle classe, n'importe où en France.
43:48 Il n'y aura juste qu'à imprimer plein d'éléments.
43:50 Donc, plein d'éléments qui permettront de mener l'enquête, par exemple avec des petites images de vidéosurveillance,
43:57 des témoignages auxquels il faudra faire attention, parce qu'il y a des témoignages qu'on considère fiables, des témoignages qu'on considère moins fiables.
44:04 Donc voilà, tous ces petits éléments, il faudra les imprimer.
44:08 Alors, je reprends mes fiches, excusez-moi, parce que du coup, je me suis un petit peu perdu.
44:13 Alors, je crois que tu l'as déjà testé dans une classe.
44:15 Oui, je l'ai testé justement dans une classe, parce qu'on voulait voir comment les élèves,
44:21 tous les élèves et tous les enseignants allaient réagir vis-à-vis de la première version du jeu.
44:27 Regardez, c'est un petit cahier là, c'est ce cahier là, où dedans, en fait, on avait notre première version du jeu.
44:33 On voulait savoir si ça marchait dans la classe.
44:35 Donc, on l'a testé avec les élèves du collège de Jules Ferry, à Saint-Geneviève-des-Bois, dans l'ESSEN.
44:40 Je précise qu'ils étaient une quinzaine en classe, et on s'est rendu compte qu'il ne faut pas être beaucoup plus.
44:44 Donc, 15 élèves, limite divisé la classe en deux, pour faire deux groupes, deux parties pour le jeu.
44:49 Et donc, on a vu à quel point ils se sont bien amusés, et comment ça a bien fonctionné, en fait, dans l'application du jeu.
44:56 Alors, on va lancer justement la vidéo, Antoine, pour voir un peu, voilà.
45:00 Voilà, c'est nous qui étions dans la classe, là.
45:02 Oui, alors tu disais, il y a d'abord le jeu de la rumeur.
45:04 Oui, c'est le premier jeu. Donc, j'ai dit qu'il y avait quatre mini-jeux.
45:07 Le premier jeu, donc le jeu de la rumeur, on commence avec une information qu'on doit se passer,
45:11 en la chuchotant à son voisin, et ainsi de suite, jusqu'au dernier.
45:14 Le but, c'est de garder l'info la plus intacte possible à la fin.
45:18 Bon, alors, vous vous doutez bien qu'à la fin, souvent, le message, il est complètement déformé.
45:22 Il ne ressemble pas du tout au message de début.
45:24 Mais c'est le but du jeu, en fait, c'est de montrer comment une information peut vite être déformée, à force de circuler.
45:30 Donc, le mieux, c'est de vérifier par soi-même, plutôt que de partager, à son tour, de fausses infos.
45:34 Le deuxième jeu, c'est le décryptage.
45:36 Oui, chaque équipe, chaque groupe, devra décrypter des messages importants pour la suite de l'enquête.
45:41 Tous les groupes, en fait, ont le même message crypté au début, mais ils ont des grilles de décryptage différentes.
45:46 Du coup, en fait, à la fin, ils ont chacun une phrase différente, avec une bonne info dedans.
45:51 C'est en choisissant et en réussissant à trouver quelle est la bonne info de chacun des messages,
45:55 qu'on arrive, en groupe, tous ensemble, à donner la bonne information.
46:00 Donc, là, l'idée, c'est aussi de montrer qu'il faut parfois multiplier les sources,
46:04 de façon à montrer, en fait, de voir que l'information peut vite ne pas se laisser influencer,
46:09 et donc, ne pas rester dans sa bulle et s'ouvrir aux autres.
46:12 Troisième jeu, tu disais la pêche aux infox.
46:15 Voilà, la pêche aux infox. Là, on est au cœur de l'enquête.
46:18 L'objectif, c'est de retracer le trajet de ce hacker sur le lieu où se passe l'histoire.
46:24 Chaque groupe a plusieurs minutes, en fait, pour consulter, là, ce que je vous montrais un petit peu,
46:28 des documents qui sont à leur disposition pour essayer de voir, dans ces documents,
46:32 ce qui est vrai, ce qui est faux, quels sont les indices dans chaque élément qui nous disent
46:37 "Ah, là, c'est pas fiable". Par exemple, un URL de site où on se rend compte que l'URL l'est bizarre.
46:42 Bon, bah, ça, c'est déjà un premier indice pour nous dire que c'est pas sûr que ce site soit fiable.
46:47 Donc, l'objectif, c'est d'éliminer les fausses pistes laissées par le hacker,
46:50 et on veut vous montrer, à travers ce jeu, comment éviter les pièges au quotidien sur Internet,
46:54 comme dans la vraie vie en général.
46:55 Et le dernier jeu, le quatrième, c'est la source.
46:57 La fin de l'enquête, avec un kiosque géant. Donc là, vous avez un ensemble de témoignages,
47:02 des photos aussi de caméras de surveillance, et toutes les infos que vous aurez récoltées au cours du jeu.
47:07 Et en fait, vous allez, au fur et à mesure, éliminer tous les suspects, jusqu'à trouver l'identité de ce hacker.
47:13 Et là, en fait, on se rend compte que l'activité devient collective.
47:16 Oui, en fait, le hacker est démasqué, et tout ça, c'est grâce au travail de la classe, finalement.
47:20 Travail collectif.
47:21 Oui, c'est ça, en fait. Au-delà des outils qui vous ont permis d'y arriver,
47:24 c'est aussi un travail de groupe qui permet d'aller au bout de ce jeu.
47:27 Encore une fois, c'est important de ne pas rester dans sa bulle,
47:30 de ne pas rester dans son groupe, et de s'ouvrir aux autres.
47:33 Est-ce qu'il y a encore une autre étape après ça ?
47:35 Oui, c'est la dernière étape. Ce qu'on vous propose aussi, c'est de faire un débat.
47:39 Là, encore une fois, je m'adresse... En fait, ce débat, l'idée, c'est de voir un petit peu toutes les compétences,
47:43 tout ce que vous aurez appris au cours de ce jeu.
47:46 Là, je m'adresse encore aux enseignants en vous disant que des fiches pratiques vous seront fournies
47:50 pour vous aider à suivre et, en fait, à animer ce débat,
47:53 parce qu'il va forcément être question de certaines notions aussi journalistiques
47:57 qu'il faudra bien éclaircir pour chacun des jeux.
48:01 Donc voilà, j'espère que vous aurez l'occasion d'y jouer très bientôt.
48:03 Restez connectés. On espère que, normalement, d'ici mi-août, pour les professeurs,
48:08 le jeu soit déjà disponible sur la plateforme de Radio France
48:10 pour que vous puissiez préparer la rentrée et l'intégrer peut-être dans votre programme.
48:14 Merci beaucoup, Antoine. Donc, ce sera disponible sur le site de Radio France.
48:18 Merci d'avoir pris le temps de répondre aux questions de nos collégiens et de nos collégiennes.
48:22 C'est triste, mais on arrive déjà à la fin de ce webinaire.
48:26 Mais avant de se quitter, quelques instants encore, on voudrait vous laisser quand même
48:31 avec quelques conseils à garder en tête la prochaine fois que vous scrollerez sur TikTok ou sur Snapchat.
48:36 Ces conseils sont valables pour tout le monde, y compris les adultes.
48:40 Alors, on reprend les conseils. Donc, quand on voit passer une image ou une vidéo,
48:45 le bon réflexe, c'est de se demander si elle est vraie ou si elle est fausse.
48:49 Donc, de se poser des questions. On se demande ensuite quelle est la source de l'info.
48:54 On vérifie aussi si différents médias en ont parlé. Et puis, évidemment, en cas de doute, on ne partage pas.
49:01 Rappelez-vous aussi qu'il existe de nombreux médias qui vérifient les infos.
49:05 France Info, le vrai ou faux junior d'Antoine, mais pas seulement.
49:08 Des journalistes spécialisés vérifient des images et des vidéos chaque jour.
49:12 À France Info, vous êtes même sur TikTok.
49:14 Oui, on est aussi sur TikTok, sur Instagram, sur Facebook.
49:17 On essaye de produire aussi des formats adaptés à ces réseaux.
49:20 Un bon moyen de ne pas se faire piéger par un montage ou une photo truquée.
49:24 Oui, et on en profite aussi pour dire aux enseignants qui nous regardent
49:27 que Bayard Jeunesse et France Info ont développé des supports pédagogiques
49:30 pour aller plus loin, pour vous accompagner sur toutes ces questions d'éducation aux médias et à l'information.
49:36 Et c'est le cas de l'application gratuite, l'atelier France Info Junior.
49:39 France Info a aussi développé des fiches pédagogiques pour chacune de ses émissions jeunesse,
49:43 le vrai ou faux junior, mais aussi France Info Junior.
49:46 Et j'ajoute qu'à Bayard Jeunesse, on a aussi un podcast qu'on fabrique avec des adolescents en classe.
49:51 Ça s'appelle "Ma vie d'ado" et vous pouvez l'écouter sur toutes les plateformes de streaming.
49:56 On espère que ce webinaire vous a plu et puis surtout qu'il vous servira à l'avenir.
50:00 En tout cas, nous, on a passé un super moment en votre compagnie.
50:03 Vous étiez plein d'énergie aujourd'hui.
50:05 Un grand merci à toi, Antoine. Un grand merci à Olivia.
50:08 Et merci à toute l'équipe qui a préparé ce webinaire en coulisses et en régie.
50:13 Merci, Estelle. Merci, Estelle.
50:17 Et surtout, merci à vous dans la salle pour votre énergie.
50:20 Merci à vous de nous avoir suivis en direct.
50:23 On vous souhaite une bonne fin d'après-midi et on vous dit à bientôt dans les pages de Capi et sur les ondes de France Info.
50:30 [Musique]

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