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00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir, votre rendez-vous de débat, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité tous les soirs sur France Info, la radio et le canal 27 de la TNT. Bonsoir Agathe.
00:12Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à tous.
00:13On parle de quoi ce soir ?
00:14Une marche contre l'antisémitisme à Orléans ce soir après l'agression d'un rabbin ce week-end.
00:19En fait-on assez pour lutter contre ce fléau ? D'où vient l'antisémitisme aujourd'hui ?
00:24La question se pose alors que Jordan Bardella doit participer à une conférence sur la lutte contre l'antisémitisme à Jérusalem.
00:31Le RN s'est-il vraiment débarrassé de ses oripeaux sur ce sujet ?
00:36Kiev et Moscou acceptent le principe d'un cessez-le-feu en mer Noire.
00:39Est-ce une bonne mesure comme le dit le président ukrainien sur ce sujet ?
00:43L'éclairage de Christian Macarion, éditorialiste international.
00:47Enfin un procès théâtral, électrique, celui de Gérard Depardieu.
00:51Pourquoi l'affaire suscite-t-elle autant de passion ?
00:54À 20h45, évidemment, ce sera notre nouvelle séquence des cartes blanches de nos informés.
00:59Nos informés ce soir autour de la table, Sylvie-Pierre Brossolette, éditorialiste au Point,
01:03Christophe-Jacques Hubisin, directeur de la rédaction des Echos,
01:06Laurent Moulot de rédaction en chef à l'Humanité,
01:09et Franck Boisis, journaliste à Libération.
01:11Voilà pour le programme, voilà pour l'équipe, les informés, c'est parti !
01:16On commence à Gate par cette marche de soutien organisée à Orléans après l'agression d'un rabbin samedi.
01:21Environ 1300 personnes se sont rassemblées dans les rues de la ville en soutien à la victime.
01:26Et pour marcher contre l'antisémitisme, écoutez le maire d'Orléans.
01:31D'être heureux qu'il y ait eu du monde qui soit venu, qui se soit rassemblé
01:36dans une manifestation qui était très digne, silencieuse, pour dire leur ras-le-bol.
01:43Ça suffit maintenant et il y a des mesures à prendre.
01:46On ne peut pas, à chaque fois qu'il y a un drame, faire une marche silencieuse,
01:51regretter pour ensuite qu'il ne se passe rien et recommencer la fois suivante.
01:55C'était Serge Grouard, le maire d'Orléans.
01:57Depuis l'agression, beaucoup pointent la responsabilité de la France insoumise
02:01dans la montée de l'antisémitisme.
02:03J'ai interrogé Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, tout à l'heure sur France Info.
02:07Écoutez, il se défend.
02:09Je vous dis que malheureusement, il peut y avoir de l'antisémitisme dans la société, dans son ensemble.
02:13Et donc qu'il peut y avoir des préjugés antisémites, évidemment, dans toutes les familles politiques.
02:17Et qu'il faut lutter contre.
02:19Mais cette manière d'essayer de cibler la France insoumise sur ce sujet,
02:22de cibler ses dirigeants, ses militants,
02:24alors que depuis la nuit des temps, depuis que la France insoumise existe,
02:27vous ne trouverez pas une seule occasion où une personne a été ciblée,
02:31agressée, menacée ou insultée en raison de son origine,
02:35de sa confession religieuse ou de sa couleur de peau.
02:37Vous ne trouverez pas une seule occasion où un acte aussi grave se soit produit
02:40et à laquelle la France insoumise n'a pas été du côté de la personne qui en a été victime.
02:44Les pouvoirs publics en font-ils assez pour lutter contre l'antisémitisme ?
02:48Et d'où vient l'antisémitisme en France aujourd'hui ?
02:51Franck Boisis, il y a quelques instants, vous entendez le maire d'Orléans, Serge Grouard,
02:54dire qu'il y avait des mesures à prendre.
02:57Pourquoi ce combat contre l'antisémitisme est-il si compliqué en France ?
03:01Il est compliqué parce que, rappelons quelques éléments sociologiques et objectifs.
03:06La France, c'est la première communauté juive d'Europe,
03:08avec une communauté juive qui est évaluée à peu près à 450-500 000 personnes.
03:13La France est un pays qui a une communauté musulmane qui est assez importante.
03:17La France a un passé colonial.
03:20Et la France, pour une raison que je ne m'explique pas par rapport à d'autres pays européennes,
03:24est une sorte de terre d'importation du conflit proche-oriental de manière beaucoup plus violente.
03:29Mais l'antisémitisme en France n'est pas qu'une histoire de relais du conflit au Proche-Orient ?
03:33Il se trouve que dans la multiplication par 4 des attentats antisémites
03:37qu'on a observés entre 2023 et 2024,
03:40en à peu près 1570 actes répertoriés,
03:44il est important de préciser que ce sont souvent des atteintes aux personnes,
03:46et pas des atteintes aux biens,
03:47tout cela coïncide avec le post-7 octobre.
03:50Donc, je pense qu'il y a une forme de gêne
03:53et de manque de savoir-faire des pouvoirs publics face à cette montée d'antisémitisme,
03:58et qu'il faudrait peut-être commencer par travailler sur un domaine qui me semble essentiel,
04:02c'est l'éducation.
04:03Sylvie-Pierre Brossolette, ça veut dire qu'on ne prend pas la question par le bon mot,
04:06il y a plus de choses à faire de la part des pouvoirs publics ?
04:09Ça, certainement, vu l'échec actuel, c'est une catastrophe.
04:13Même à l'école, on voit bien, on déplore les actes antisémites à l'école,
04:17ce qui fait que beaucoup de parents retirent leurs enfants dans des familles juives
04:20et les mettent dans des écoles communautaires.
04:22Enfin, c'est un échec catastrophique.
04:24Mais, qu'est-ce qui s'est passé ?
04:26Il y a eu la juxtaposition de deux types d'antisémitisme,
04:29le traditionnel dit de préjugé,
04:32qui d'ailleurs était largement partagé dans les rangs plutôt du Front National
04:36et à l'extrême droite, traditionnellement,
04:38et puis s'est ajouté à cet antisémitisme traditionnel, hélas,
04:42un second, plus dit d'agressivité,
04:45enfin, je cite le rapport de la Fondation pour l'innovation politique,
04:50Fondapol, qui a sorti une excellente radiographie de l'antisémitisme en octobre dernier,
04:54et qui distingue ces deux types d'antisémitisme.
04:57Et ce second antisémitisme a été nourri par la population musulmane,
05:02qui a été sensible, évidemment, au choc du 7 octobre,
05:07mais dans le mauvais sens,
05:09c'est-à-dire que ça a ré-excité toute cette population,
05:13un antisémitisme assez virulent, qui est confondu avec l'antisionisme.
05:17Donc tous les ingrédients étaient là pour faire monter une très mauvaise sauce
05:21à laquelle les pouvoirs publics ont très peu répondu, sauf pour le déplorer.
05:27Laurent Moulu, les pouvoirs publics dont on parle à l'instant, ils en font assez ou pas ?
05:31Il y a toujours beaucoup plus à faire, évidemment, sur les questions d'éducation,
05:34je partage vraiment sur les questions de récits, etc., autour de ça.
05:38Maintenant, c'est surtout sur le rôle qu'a joué, effectivement, le 7 octobre dans cette affaire.
05:44Moi, je ne partage pas votre expression de ré-excité.
05:48Je pense qu'évidemment, il y a eu l'attentat du 7 octobre par le Hamas,
05:52ça a été un moment clé.
05:54Mais évidemment, derrière tout ce qui s'est déroulé,
05:57les milliers, les dizaines de milliers de morts qu'il y a eu à Gaza,
06:01cette situation politique, évidemment, a rendu les choses,
06:04et la lutte contre l'antisémitisme et l'expression d'antisémitisme,
06:07avec, évidemment, beaucoup plus sensible et beaucoup plus forte,
06:10et sur les, comme vous le rappeliez à juste titre,
06:13évidemment qu'il y a un lien, et particulièrement en France,
06:16entre ce qui se passe au Proche-Orient et la montée d'un certain antisémitisme.
06:20D'agression, quand on dit que ça, c'est-à-dire qu'il faut bien comprendre
06:24que l'attitude aussi de la France face à cette situation à Gaza n'est pas...
06:29Le discours que peut tenir la France aussi est extrêmement important
06:32pour que toutes les populations n'aient pas l'impression aussi
06:35qu'il y a une protection d'un groupe par rapport à un autre,
06:38ou un deux poids deux mesures.
06:39Et je crois qu'il y a cette notion-là de deux poids deux mesures
06:42qui ajoute sur certains esprits et qui réactive des préjugés antisémites
06:46qui s'expriment à l'occasion de cette tension internationale.
06:49Et ces préjugés antisémites qu'il faut absolument condamner et combattre,
06:52ils sont aussi... s'expriment à cette occasion-là.
06:55C'est pas chercher une excuse à ça, c'est une explication aussi
06:58d'une situation internationale qui a toujours été,
07:00ça a déjà été le cas dans les précédents titres Tifada,
07:02on avait remarqué exactement les mêmes phénomènes.
07:04Et là, évidemment, avec la situation d'octobre 2003 à Gaza,
07:09évidemment, les mêmes processus se remettent en place.
07:11Mais quand Franck Boisistre, tout à l'heure,
07:14dit qu'en France, ça se cristallise d'une manière un peu particulière,
07:17Christophe Jacques, tu bisesz. Pourquoi ?
07:19Oui, je pense qu'il faut pas... On n'en a pas parlé,
07:21mais il faut quand même... Il y a une responsabilité politique,
07:23de certains groupes politiques, notamment de la France insoumise,
07:25parce que que l'État doit en faire plus, notamment à l'école,
07:27je suis tout à fait d'accord, on n'en fait jamais assez, de toute façon.
07:29Mais ensuite, quand même, il y a eu l'amalgame qui est fait
07:33entre les personnes de confession juive et les Israéliens, en fait.
07:38Cette ambiguïté, elle est entretenue.
07:40Je trouve que la position de la France sur ce drame,
07:44à la fois sur le programme du 7 octobre et sur la guerre à Gaza,
07:47est très équilibrée. Le gouvernement a à la fois, tout de suite,
07:50largement, légitimement condamné, évidemment, les attentats du 7 octobre,
07:54mais derrière, a aussi expliqué qu'il fallait une paix juste
07:58et qu'il fallait user avec mesure du droit d'Israël à se défendre.
08:02Et les excès dans cette défense d'Israël ont été largement expliqués
08:08par le gouvernement français, en revanche, certains partis politiques,
08:10dont la France insoumise, ont systématiquement
08:12entretenu cette ambiguïté par communautarisme électoral.
08:15Évidemment, on sait, c'est dans la stratégie, effectivement,
08:18de conquête d'une communauté musulmane,
08:20en les instrumentalisant aussi de la même manière
08:22et en entretant l'ambiguïté sur la religion juive et l'État d'Israël.
08:27Et ça, c'est vraiment une responsabilité que je trouve très grave
08:30et très forte de ce parti politique.
08:32Mais d'ailleurs, on parle d'excès de Netanyahou, on parle de 50 000 morts.
08:35Je ne sais pas ce que vous appelez comme terme excès.
08:37Mais qu'est-ce que ça a à voir avec le juge de France ?
08:41C'est juste pour qu'on parle de réponses proportionnelles.
08:45Oui, la réponse n'est pas bien, parce qu'en plus, on est tout le temps d'accord,
08:47tous les deux, notamment là-dessus, sur la laïcité à la République.
08:49Je viens, à ce que je viens de dire, de m'objecter au fait qu'il y a eu 50 000 morts à Gaza.
08:54Parce que ça n'a rien à voir avec les juifs de France.
08:56Bien sûr que ça n'a rien à voir avec les juifs de France.
08:58Il y a des sondages qui montrent que les juifs ont besoin de se sentir protégés,
09:03les Français juifs, et que, pour l'IFOP, notamment,
09:06qui a interrogé des Français juifs, 92%, c'était en 2024,
09:1192% des Français juifs estiment que la France insoumise
09:14contribue à la montée de l'antisémitisme en France.
09:17Et un autre sondage, commandé par le CRIF,
09:20le Conseil représentatif des institutions juives de France,
09:23réalisé par Ipsos, montrait un inversement, en fait,
09:27un bouleversement de la cartographie politique,
09:29alors que certains préjugés antisémites étaient vraiment le propre de l'extrême droite.
09:34Eh bien, cette étude montre qu'il passe d'une catégorie à l'autre
09:39et que les insoumis sont concernés.
09:4220% des sympathisants de la France insoumise jugent souhaitable départ des juifs de France,
09:4620% contre 15% pour ceux du RN et 12% au niveau de la France.
09:52Voilà ce qu'il faisait dire à Ipsos que c'était un renversement total.
09:57Ce ne sont pas les mêmes chiffres que vous, mais bon...
09:59L'IFOP dit la même chose.
10:01L'IFOP dit que dans l'antisémitisme traditionnel,
10:07le RN tient toujours la corde.
10:09C'est toujours eux qui sont les plus imprégnés
10:11de cet antisémitisme traditionnel de préjugés.
10:13Mais que dans l'antisémitisme plus agressif,
10:16enfin ils appellent ça comme ça,
10:18qui fait qu'on tolère l'agression contre les biens et les personnes
10:22qui sont supposées être juifs ou appartenir à la judéité,
10:28eh bien là on trouve en tête des électeurs du Front National.
10:32Et ce n'est pas tout à fait un hasard si effectivement leurs leaders
10:35font tout le temps, entretiennent une confusion habile
10:39pour ne pas être traînés devant les tribunaux par antisémitisme,
10:42mais ont l'air de flatter un sortant anti-israélien
10:48qui effectivement se prête à ça.
10:50Je suis d'accord avec vous, leur politique n'est pas géniale,
10:52mais c'est eux, à l'IFI, c'est moins qu'on puisse dire,
10:55mais c'est eux et l'IFI qui font tout le temps l'amalgame
10:57entre ce que fait Netanyahou
10:59et la façon dont on doit considérer les juifs de France.
11:02C'est quand même un problème.
11:04Je ne comprends pas le mot tolérance.
11:06De quelle tolérance vous parlez ?
11:08Vous disiez tout à l'heure une certaine tolérance,
11:10du côté de l'IFI ou de la gauche ?
11:12Quand on pose la question aux électeurs de l'IFI...
11:14Non, mais dans les actes, dans les faits.
11:16Je vous demande, le réflexe d'antisémite,
11:19c'est de dire qu'il y en a plus de 20%
11:21qui pensent que c'est tout à fait normal
11:23d'attaquer une synagogue ou un juif dans la rue.
11:26Je n'ai jamais entendu un responsable de gauche,
11:29que ce soit des Verts, de l'IFI, etc.,
11:32ou même des militants à l'IFI
11:34ou des militants communistes que j'ai entendus,
11:36dire est-ce qu'on peut que la synagogue soit attaquée ?
11:38Je n'ai jamais entendu ça.
11:40En revanche, je peux vous faire une collection
11:42de candidats du RN,
11:44soit condamnés, soit épinglés,
11:46pour des tweets, etc.
11:48Quand Jean-Luc Mélenchon...
11:50Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'antisémitisme
11:52est résiduel au moment où les actes...
11:54Il s'en est défendu du terme de résiduel.
11:56Résiduel, il ne le disait pas en disant
11:58qu'il n'y en avait presque plus.
12:00Il disait que c'est justement quelque chose de persistant,
12:02comme un résidus qu'on n'arrive pas à utiliser.
12:04Quel que soit de toute manière,
12:06je ne cherche pas à me faire l'avocat de Jean-Luc Mélenchon.
12:08Et je pense qu'on peut tous être d'accord
12:10sur le fait que la communication
12:12et les déclarations de l'IFI, évidemment,
12:14ont été malheureuses, au minimum malheureuses.
12:16Et la question de l'affiche
12:18était même coupable.
12:20Et ça,
12:22personne n'ira défendre cette affiche.
12:24Je pense même qu'ils se sont très emmerdés à l'intérieur de l'IFI
12:26parce qu'il faudrait voir comment le processus
12:28de validation de cette affiche a été fait.
12:30Là-dessus, il n'y a aucune ambiguïté.
12:32En revanche, dans le logiciel politique,
12:34que vous allez dire ce soir, même si vous serez tous contre moi,
12:36dans le logiciel politique de l'IFI,
12:38je parle de la gauche en général,
12:40de manière historique, et dans les dernières années,
12:42il n'y a jamais eu la moindre mesure
12:44qui pousse à de l'antisémitisme,
12:46à de la xénophobie, à la discrimination.
12:48Ce qui est exactement l'inverse
12:50de ce qui se passe au RN.
12:52On va en reparler dans la dernière partie de cette émission.
12:54Mais je tiens quand même à dire que la situation est assez grave
12:56pour que tout le monde ici comprenne
12:58l'espèce de retournement historique
13:00que le RN est en train de réussir.
13:02Juste un mot, Laurent,
13:04puisque vous parlez du logiciel.
13:06Il me semble que sur deux points, et là on est sur des faits,
13:08non pas sur de l'analyse, Laurent.
13:10Au lendemain du 7 octobre,
13:12je vous rappelle que des questions sont posées
13:14à Mathilde Panot sur la qualification
13:16du Hamas, et qu'elle refuse,
13:18alors que la question lui est portée à plusieurs reprises,
13:20de qualifier le Hamas comme mouvement terroriste,
13:22alors qu'il est qualifié par l'ensemble
13:24de l'échiquier politique. Ça, c'est le premier fait.
13:26Je vous rappelle le deuxième fait,
13:28qui est que la négociation de la plateforme commune
13:30entre le Parti Socialiste et LFI
13:32a beaucoup traîné,
13:34a été particulièrement ardue ce fameux soir,
13:36parce que, notamment,
13:38l'un des points de blocage
13:40était justement la qualification du Hamas
13:42dans la plateforme commune de gouvernement.
13:44Ça a tiraillé ce soir-là.
13:46Donc, quand vous parlez de logiciel,
13:48on ne peut pas circonscrire les choses
13:50uniquement au propos de Jean-Luc Mélenchon
13:52qu'on isolerait du reste de son parti,
13:54mais bien à une réflexion globale
13:56de la France insoumise,
13:58de la question de l'antisémitisme
14:00et du contre-contrôle.
14:02Vous savez quoi ? On va continuer à discuter de tout ça.
14:04Notamment, on va parler du Rassemblement National
14:06qui se retrouve à Jérusalem
14:08dans une conférence
14:10sur la lutte contre l'antisémitisme.
14:12Quelque chose me dit que ça va vous faire réagir,
14:14mais pour l'heure, il est 20h17. On va faire un tour de l'actualité
14:16avec Stéphane Minhomme.
14:18On parlait du 6 de Paris. L'un des trois procureurs
14:20financiers charge Nicolas Sarkozy.
14:22L'ancien président est à ses yeux
14:24le véritable décisionnaire
14:26commanditaire d'un pacte
14:28de corruption indécent avec Mouammar Kadhafi.
14:30Le premier des trois jours
14:32du réquisitoire dans ce procès
14:34fleuve sur les soupçons de financement libyens
14:36dans la campagne de 2007.
14:38La marche silencieuse
14:40à Orléans rassemblait ce soir plus de
14:422300 personnes. Selon la police, à l'appel
14:44de la LICRA, la communauté juive de la ville,
14:46les participants défilaient dans le calme
14:48trois jours après l'agression d'un rabat
14:50devant son fils en pleine rue.
14:52Le jeune suspect de 16 ans sera jugé
14:54lui le 23 avril devant
14:56un tribunal pour enfants.
14:58Volodymyr Zelensky salue comme
15:00de bonne mesure les accords annoncés
15:02par les Etats-Unis. Accords
15:04entre l'Ukraine et la Russie pour cesser
15:06le conflit dans le secteur de la mer Noire.
15:08Mais le Kremlin met une condition
15:10que les Occidentaux lèvent
15:12des sanctions commerciales et notamment
15:14agricoles. Et puis Eddy Mitchell passera
15:16son été à se reposer après l'annulation
15:18de sa tournée. Le chanteur
15:20de 82 ans annonce qu'il doit subir
15:22un traitement médical sans plus de précision.
15:24Monsieur Eddy devait faire
15:26l'ouverture des francopholies de La Rochelle
15:28en juillet avant de se produire notamment
15:30à Nancy, Nîmes ou encore Toulon.
15:34France Info
15:3620h, 21h
15:38Les informés
15:40Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
15:42Retour sur le plateau des informés
15:44avec Franck Boisis de Libération, Christophe Jacques
15:46cuisine des Echos, Laurent Mouloud de l'Humanité
15:48et Sylvie-Pierre Brossolette du Point.
15:50Agathe, on continue de parler d'antisémitisme
15:52en tout cas de cette question-là avec le patron
15:54du RN qui est en Israël.
15:56Oui, Jordan Bardella, invité comme Marion Maréchal
15:58la nièce de Marine Le Pen
16:00a participé à une conférence
16:02sur l'antisémitisme
16:04en Israël. C'est une première
16:06pour le parti fondé
16:08par Jean-Marie Le Pen
16:10et les institutions
16:12juives de France, on le voit
16:14sont un peu mal à l'aise
16:16sur ce sujet. Je voudrais qu'on écoute
16:18le rabbin Delphine Horvilleur
16:20c'était sur France Inter
16:22ce matin.
16:24Je me méfie comme je me suis
16:26toujours méfiée des gens qui
16:28divisent. Parfois ils divisent
16:30contre vous et parfois
16:32ils divisent sur votre dos
16:34mais à mon sens la stratégie reste
16:36toujours la même donc il faut simplement
16:38avoir une certaine lucidité
16:40vis-à-vis de tous les discours
16:42politiques où qu'ils se trouvent de part
16:44et d'autre qui construisent sur la haine.
16:46Le Rassemblement National est-il sincère
16:48quand il prétend aujourd'hui être le bouclier
16:50de la communauté juive ? Est-ce que
16:52ce virage à 180° est crédible ?
16:54Ça reste un événement quand même
16:56assez historique pour le RN
16:58C'est sûr, Marine Le Pen n'a toujours
17:00pas droit de citer en Israël et c'est
17:02la première fois qu'un dirigeant
17:04du Front National devenu
17:06Rassemblement National met les pieds
17:08en Israël. C'est donc
17:10effectivement une date
17:12importante et c'est un échange
17:14de bons procédés entre Israël qui cherche
17:16des alliés parce qu'ils sont assez isolés sur la scène
17:18internationale vu ce qui se passe à Gaza
17:20et le RN
17:22qui lui cherche à gagner une sorte
17:24de respectabilité. Là c'est même pas de l'électoralisme
17:26comme a pu faire LFI
17:28en cherchant
17:30les votes dans les quartiers
17:32là le pourcentage d'électeurs
17:34dits juifs est si faible
17:36que ça ne peut pas être pour des raisons électorales
17:38mais c'est pour se donner une image...
17:40Il n'y a pas un électorat juif à aller chercher ?
17:42Une respectabilité vis-à-vis de l'électorat de droite
17:44qui répugnait jusqu'ici à voter
17:46RN et qui
17:48si le RN
17:50n'est plus
17:52antisémite et a réussi à refiler
17:54le mystic gris de l'antisémitisme à LFI
17:56serait peut-être plus
17:58enclin à voter
18:00pour ce parti.
18:02Donc c'est vrai que c'est un tournant, c'est pas
18:04très glorieux de la part d'Israël
18:06d'utiliser ce genre de procédés
18:08et je comprends que ça puisse choquer
18:10les représentants
18:12de la communauté juive en France
18:14mais de la part du RN
18:16c'est objectivement plutôt un bon coup pour eux.
18:18Christophe Jacubizine.
18:20Deux choses. La première chose c'est tant mieux
18:22que le RN
18:24n'ait plus de propos antisémites. Il faut rappeler que
18:26Jean-Marie Le Pen en avait et il faut rappeler aussi
18:28d'ailleurs que lors de la disparition de Jean-Marie Le Pen
18:30et quand on lit
18:32l'hommage qu'il lui a rendu sur le site du RN
18:34il n'y a aucune nuance
18:36et il n'y a aucune condamnation des propos
18:38antisémites de Jean-Marie Le Pen
18:40aujourd'hui sur le site du RN.
18:42Donc ça nuance un peu cette respectabilité
18:44que va chercher le RN. Après
18:46que le RN, dans sa composante
18:48la plus moderne, en tout cas
18:50actuelle, soit
18:52moins antisémite qu'il ne l'était, tant mieux.
18:54On a quand même suffisamment dénoncé
18:56tout à l'heure les dérives
18:58électoralistes
19:00qui pouvaient conduire
19:02à des expressions d'antisémitisme parmi
19:04certains électeurs, qu'on ne va pas regretter
19:06que, effectivement, il y ait
19:08ce changement du RN. Mais je ne suis pas
19:10complètement dupe, et comme vous le disiez
19:12effectivement Sylvie, il y a une partie
19:14des électeurs, parce que l'étude dont vous parlez
19:16concerne les électeurs
19:18c'est l'étude IFOP, il y a une partie des électeurs
19:20du RN qui ont encore
19:22et d'ailleurs chez certains dirigeants
19:24notamment historiques du RN, il y a encore
19:26ce relanc qu'il y avait chez Jean-Marie Le Pen d'antisémitisme.
19:28Il faut savoir raison garder
19:30il faut se réjouir qu'il n'y ait plus
19:32de déclaration officielle antisémite
19:34de la part du RN, mais il ne faut pas oublier ce qu'était
19:36le RN et ce qu'a été Jean-Marie Le Pen.
19:38Il faut dire que tant que le RN n'aura pas
19:40fait son agendamento, ou vraiment
19:42son droit d'inventaire sur le sujet, il sera aussi
19:44difficilement crédible, parce que là
19:46c'est vrai qu'on peut penser à une instrumentalisation
19:48de la cause
19:50pour se dédiaboliser
19:52Elle avait quand même exclu son père du parti
19:54pour des propos antisémites, mais
19:56vous avez raison, elle a exclu son père, mais
19:58la figure tutélaire de Jean-Marie Le Pen
20:00était tellement présente
20:02malgré tout sur le RN
20:04que Jordane Bardella n'avait même pas osé
20:06reconnaître que Jean-Marie Le Pen était antisémite
20:08quand il l'a interrogée, parce qu'il y avait cette figure
20:10tutélaire là, en plus à la fin de sa vie
20:12Marine Le Pen ne voulait pas
20:14mettre le dernier coup de sourire.
20:16Elle avait eu des regrets d'avoir exclu son père.
20:18Elle a dit qu'elle ne se le pardonnerait jamais.
20:20On peut dire que c'est la fille qui parle du père, je ne sais pas si il faut y voir
20:22forcément un propos politique
20:24mais en tout cas
20:26on attend le grand agendamento
20:28de l'extrême droite pour voir
20:30si vraiment cette nuit est sincère ou pas.
20:32En tout cas, pendant que vous parliez, Christophe, il y a votre voisin
20:34Franck Boisis qui sautait un peu sur sa chaise, qui n'avait pas l'air tout à fait d'accord.
20:36Arrêtez de me dire que je saute à chaque fois sur ma chaise.
20:38Non, je voudrais simplement être
20:40factuel et rappeler deux ou trois points.
20:42D'abord, sur l'invitation qui est faite
20:44à Jordane Bardella et à Maréchal Le Pen
20:46elle émane
20:48plus d'un ministre que de l'État d'Israël.
20:50Je crois que c'est un point, et pas du ministre
20:52le plus modéré et le plus progressiste
20:54du gouvernement Netanyahou.
20:56D'ailleurs, il a invité plusieurs parties d'extrême droite.
20:58Mais c'est ce ministre précisément
21:00qui les a invités. Ça, c'est le premier point.
21:02Le deuxième point, concernant Jordane Bardella,
21:04je voudrais rappeler deux choses qui sont également factuelles.
21:06La première, c'est quand on lui a demandé
21:08face micro ou face caméra
21:10si Jean-Marie Le Pen était antisémite ou pas,
21:12il n'a pas répondu. C'est le deuxième point.
21:14Le troisième point, je rappelle que pendant la campagne
21:16des élections présidentielles de 2022,
21:18au micro d'une autre radio, et avant de se faire
21:20remonter les bretelles, si vous me passez l'expression,
21:22par Marine Le Pen, Jordane Bardella
21:24s'était prononcée contre
21:26l'abattage rituel, contre
21:28l'importation de la viande
21:30halal ou de la viande kachère,
21:32ce qui lui avait valu à un moment donné la question
21:34d'un de nos confrères qui était patient,
21:36en disant que si vous interdisez même l'importation
21:38de la viande halal et de la viande kachère,
21:40vous interdisez à deux communautés
21:42de pratiquer leur culte sur le territoire national.
21:44Et il n'avait pas fait
21:46machine arrière, avant quelques jours de se faire engueuler
21:48par sa patronne, et finalement
21:50de faire machine arrière. Quand on tient
21:52ce genre de propos, est-ce qu'on peut parler
21:54d'adjornamento ou pas ?
21:56Je rajouterais un troisième élément factuel,
21:58qui est qu'après les législatives
22:00de 2024,
22:02le RN est obligé de faire une certaine
22:04remise à niveau ou chasse aux sorcières
22:06à l'intérieur même de son parti, puisque
22:08un certain nombre de candidats avaient
22:10officiellement dérapé dans leurs propos
22:12ou dans leurs tweets, et avaient tenu des propos
22:14manifestement antisémites.
22:16Si on juxtapose tous ces éléments-là,
22:18peut-on considérer
22:20qu'il y a un réel changement
22:22profond et durable de la part
22:24du RN sur la question de l'antisémitisme ?
22:26Vous n'y croyez pas ? Laurent Mollot, vous y croyez ?
22:28Non. Pardon.
22:30Non, pas du tout. Ça me fait tousser.
22:32Oui, ça me fait tousser, ou ça me fait pleurer même
22:34d'entendre ça. Mais je dirais
22:36qu'il y a un changement de stratégie au RN.
22:38Ce n'est pas un changement de doctrine,
22:40etc. C'est qu'ils ont,
22:42tournant des années 2000,
22:44compris que la question de l'antisémitisme
22:46n'était pas la question politique la plus porteuse.
22:48Et que ça devenait un boulet,
22:50même si, évidemment, dans tous les militants
22:52et tous les groupuscules qui gravitent autour du RN,
22:54entre le GUD et toutes
22:56ces autres sympathiques chapelles
22:58qui portent des signes néo-nazis à longueur de journée,
23:00bien sûr, la question d'antisémitisme
23:02continue d'exister. Mais à la direction du RN,
23:04ils se sont dit que le virage,
23:06c'est l'islam, maintenant, qu'il faut cibler.
23:08Et le discours islamophobe
23:10du RN a commencé à se développer
23:12au tournant des années 2000. Et ils ont
23:14fait cette conversion, évidemment,
23:16entre maintenant, on est les meilleurs
23:18amis des juifs, voilà,
23:20un parti qui a été fondé par un
23:22ancien Waffen-SS
23:24et avec des gens de l'Action française,
23:26etc., connus pour leur violente
23:28revendiquée antisémite.
23:30Et là, on ne parle pas juste d'explications
23:32vaseuses sur le Hamas, ou même
23:34condamnables. Là, on parle de revendications
23:36claires et nettes et de positionnements
23:38de partis politiques antisémites.
23:40Ces gens-là sont les héritiers
23:42de cette formation-là, assumés.
23:44Et, évidemment, ils s'embrouillent quand il s'agit
23:46de condamner les propos du père. Donc, ce que je veux dire,
23:48ils sont dans une stratégie où, aujourd'hui, c'est l'islam
23:50qu'on cible. Et ils se retrouvent, évidemment,
23:52avec M. Netanyahou. Je ne parlerai pas
23:54d'Israël, comme vous, de manière générale. Je parlerai
23:56du gouvernement israélien, qui est
23:58un gouvernement d'extrême droite,
24:00il faut peut-être le souligner, et le Likoud
24:02est un gouvernement d'extrême droite. Et là,
24:04la société israélienne est très
24:06divisée sur ce qui se passe. De plus
24:08en plus divisée, aujourd'hui, sur ce qui se passe,
24:10même si, évidemment, face
24:12aux atrocités qu'ont commis le Hamas,
24:14il y a, évidemment, une communauté israélienne qui est
24:16très soudée derrière ça. Mais, même face à ça,
24:18il y a une division au sein même d'Israël. Et là,
24:20c'est la rencontre de deux extrêmes droites. Le Likoud
24:22de M. Netanyahou s'est déjà allié
24:24avec d'autres formations d'extrême droite en Europe.
24:26On parle au PiS polonais, ou d'autres
24:28formations. Évidemment, il cherche des
24:30soutiens à l'intérieur de l'Europe
24:32pour pouvoir valider sa politique de colonisation
24:34qui, petit à petit, il fait tomber.
24:36C'est un exemple de bon procédé, et c'est un jeu
24:38d'influence politique. En les invitant, il sait
24:40qu'il appuie sur une formation qu'elle va en poupe en France.
24:42Donc, il ne fait pas ça par hasard, ce ministre
24:44israélien. Et tout ça est de la stratégie
24:46politique qui se joue à l'extrême droite
24:48sur laquelle, comme le disait très bien
24:50notre abein, il ne faut absolument pas être
24:52dupe. C'est de l'opportunisme
24:54politique. — Néanmoins,
24:56pardon, mais les Juifs de France
24:58ont aussi
25:00envie d'être protégés, et
25:02il y a un tiraillement, quand même,
25:04dans les institutions juives aujourd'hui.
25:06Le CRIF, le Conseil National Représentatif
25:08des Institutions Juives de France,
25:10a bien précisé que ça n'engagait
25:12pas du tout le CRIF, que c'était effectivement
25:14un ministre israélien qui les avait invités,
25:16et que le CRIF reste sur une
25:18ligne de méfiance vis-à-vis du Rassemblement
25:20National. Le Rassemblement National, qui n'est pas
25:22invité au dîner du CRIF, où tous les
25:24partis sont invités, ni
25:26LFI, ni l'URN sont invités.
25:28Et officiellement, bien sûr,
25:30il n'y a pas de problème. Et la ligne des institutions
25:32juives de France est très claire.
25:34Le Rassemblement National n'est pas un parti comme
25:36les autres. Mais ils discutent,
25:38et ils sont au
25:40contact de la communauté juive.
25:42Il y a une partie de la communauté juive
25:44dont le regard a changé sur le Rassemblement
25:46National, Franck, surtout après le 7 octobre,
25:48quand ils se sentaient dans une
25:50situation de fragilité
25:52extrême. Qu'est-ce qu'ils regardaient
25:54à ce moment-là ? Ils regardaient
25:56les responsables politiques qui voulaient les protéger,
25:58et qui disaient qu'ils allaient faire...
26:00Et ceux qui ne
26:02le faisaient pas. Et je peux vous dire qu'ils ont vu
26:04qui étaient leurs amis et leurs ennemis.
26:06Dans ces moments-là, ils avaient juste envie
26:08d'être protégés. Donc si le Rassemblement National
26:10disait « Nous, on va vous protéger, on va rien laisser
26:12passer », évidemment que ça pouvait sonner doux
26:14à certains. Et l'exemple emblématique est
26:16Serge Klarsfeld, le chasseur de nazis,
26:18qui a pris position
26:20en faveur du Rassemblement National. Ce qui aurait
26:22semblé, mais complètement impensable, quelques années
26:24auparavant. L'autre exemple étant
26:26Emmanuel Macron,
26:28qui n'est pas allé à la manifestation
26:30contre l'antisémitisme. Donc, effectivement,
26:32les seuls qui étaient à 150%
26:34du côté...
26:36C'était ressenti
26:38comme ça, en tout cas du côté
26:40des juifs après le 7 octobre.
26:42C'était incroyable, mais c'était comme ça.
26:44C'était le RN. Et
26:46c'est vrai qu'ils ont pris un créneau...
26:48Là où je suis d'accord, c'est que c'est un choix
26:50politique de leur part. Ils sont sur
26:52le combat contre l'islamo-gauchisme.
26:54Alors, ils ont les deux causes. Ils sont
26:56contre le gauchisme, contre l'islam. Ils mélangent
26:58les deux. Ils font leur cocktail. Et c'est
27:00leur ligne. Et c'est comme ça qu'ils rejoignent
27:02effectivement beaucoup de mouvements
27:04d'extrême droite en Occident.
27:06Et ils se mettent comme leur rempart
27:08en défendant Israël,
27:10que ce soit le gouvernement actuel
27:12ou ce sera tous les gouvernements d'Israël.
27:14Parce qu'ils ont fait le choix entre
27:16les juifs et les arabes. Ils choisissent les juifs.
27:18Allez, on s'arrête là. Et ce sera intéressant peut-être de voir
27:20d'ailleurs quel est le discours de Jordan Bardella
27:22à cette fameuse tribune
27:24en Israël. Les informés, on se retrouve dans un instant.
27:26Il est 20h30, l'heure d'un nouveau
27:28journal.
27:32...
27:34...
27:36Bonsoir, Benjamin Rokoubra. Bonsoir à tous.
27:38Un premier pas entre Russes et Ukrainiens. Ce soir,
27:40les deux pays acceptent une trêve militaire
27:42en mer noire après les discussions
27:44bilatérales d'hier à Riyad.
27:46Les Etats-Unis s'engagent en échange
27:48à aider la Russie à revenir sur les marchés
27:50internationaux, notamment des céréales et des
27:52engrais. Les accords annoncés
27:54vont dans la bonne direction mais ne sont pas suffisants
27:56pour un cessez-le-feu durable, estime
27:58à l'instant l'Elysée.
28:00La charge est violente au procès du financement
28:02libyen présumé de la campagne de Nicolas
28:04Sarkozy en 2007. Au début
28:06des réquisitions, aujourd'hui, le parquet financier
28:08a fustigé l'ambition personnelle
28:10dévorante de l'ancien chef de l'Etat
28:12et estime qu'il a commandité
28:14lui-même un pacte de corruption
28:16avec le dictateur Muammar Qadhafi pour
28:18financer sa campagne, ce que l'ancien
28:20président a toujours contesté.
28:22Le choc dans le hameau du
28:24Auvergné depuis ce matin après l'arrestation
28:26des grands-parents maternels d'Émile,
28:28ont été placés en garde à vue pour homicide volontaire
28:3020 mois après la disparition du garçon
28:32de 2 ans et demi. Leur domicile a été
28:34perquisitionné. Un oncle et une
28:36tante de l'enfant ont aussi été placés en garde
28:38à vue. Deux enquêtes sont ouvertes
28:40ce soir après la collision entre
28:42deux avions de la patrouille de France, cet après-midi
28:44près de Saint-Dizier en Haute-Marne.
28:46L'accident s'est produit pendant une répétition.
28:48Les deux pilotes ont pu s'éjecter
28:50à temps. L'un d'eux a dû être hospitalisé.
28:52Un des AlphaJet est
28:54tombé sur une cimenterie. Enfin,
28:56l'intervention s'est bien passée. Le demi-démêlé
28:58du 15 de France de rugby, Antoine Dupont, a été
29:00opéré hier après sa rupture des ligaments
29:02croisés lors du tournoi des 6 nations.
29:04Annonce de son club du Stade Toulousain.
29:06Aujourd'hui, il devrait rester hors
29:08des terrains pendant 8 mois.
29:18Deuxième grande partie des informés avec
29:20Sylvie-Pierre Brossolette, littoraliste au point.
29:22Laurent Mouloud, rédacteur en chef à l'Humanité.
29:24Christophe Jacques Tubisin, directeur de la rédaction
29:26des Echos. Franck Boisy, journaliste
29:28à Libération.
29:30On va revenir sur une autre actualité ce soir.
29:32La Russie et l'Ukraine qui ont accepté
29:34une cessation des
29:36hostilités en mer noire.
29:38Annonce de la Maison Blanche. Alors que les
29:40négociations pour parler se poursuivent
29:42en Arabie Saoudite, Kiev et
29:44Moscou ont accepté d'assurer la sécurité
29:46de la navigation, de supprimer
29:48l'usage de la force et
29:50d'empêcher l'utilisation de navires commerciaux
29:52pour des objectifs militaires
29:54en mer noire, selon l'exécutif
29:56américain. Un accord qui va dans
29:58le bon sens pour l'Elysée qui vient
30:00de réagir à l'instant, mais pas suffisant
30:02pour un cessez-le-feu durable,
30:04dit le palais présidentiel.
30:06Quant à Volodymyr Zelensky, le président
30:08ukrainien, il a parlé de bonnes
30:10mesures. Bonsoir Christian Macarion.
30:12Bonsoir.
30:14Vous êtes éditorialiste internationale au point
30:16et à Radio Classique.
30:18Volodymyr Zelensky qui parle de bonnes mesures. Est-ce que c'est
30:20vraiment une bonne chose pour l'Ukraine, cet accord ?
30:22Écoutez,
30:24avant toute chose, si cet
30:26accord a pu être conclu, c'est
30:28nécessairement qu'il convient
30:30particulièrement à la Russie.
30:32Avant toute chose.
30:34Alors il faut rappeler un petit peu le contexte.
30:36La Russie a une perte
30:38de bénéfices, perte
30:40de profits liée au commerce
30:42de céréales extrêmement importante.
30:44Elle a perdu environ 10 millions
30:46de tonnes de trafic
30:48dans les deux dernières années.
30:50Elle est située à
30:5252 millions
30:54de tonnes de trafic de céréales.
30:56À l'heure actuelle, elle est tombée
30:58plutôt aux alentours de 40.
31:00Donc il faut remonter la pente
31:02si j'ose dire, et pour cela
31:04conclure cet accord.
31:06Les Ukrainiens de leur côté obtiennent
31:08peut-être, et
31:10on le souhaite pour eux, la sécurité
31:12à l'Ouest
31:14par la route maritime qu'ils
31:16empruntent pour évacuer leurs propres
31:18céréales et les exporter, à savoir
31:20le long de la frontière de la Roumanie,
31:22de la Bulgarie. On voit ça très bien
31:24sur la carte, donc à gauche
31:26à l'Ouest. Ce chenal
31:28le long de la Roumanie et de la Bulgarie
31:30à proximité
31:32de deux pays de l'OTAN
31:34empêche évidemment la Russie
31:36de cibler les navires ukrainiens.
31:38Tout cela finit au Détroit
31:40où la Turquie, qui est
31:42détentrice des Détroits,
31:44exerce à son tour ses propres
31:46droits et vend
31:48cette farine à un certain nombre de
31:50pays du Moyen-Orient
31:52ses céréales
31:54après les avoir transformées en farine,
31:56c'est-à-dire après avoir réalisé une
31:58plus-value substantielle.
32:00Donc cet accord...
32:02Si je vous écoute bien, Christian Macarian, on comprend
32:04que c'est aussi stratégique,
32:06évidemment militaire, mais avant tout quasiment une question de business.
32:10De business, de nécessité
32:12pour continuer à financer la guerre.
32:14Et puis il y a une autre réalité,
32:16c'est que la Russie a perdu
32:18d'après, par exemple,
32:20l'Institut Montaigne à Paris,
32:2230% de ses capacités navales
32:24en mer Noire en raison
32:26des attaques de drones
32:28très bien exploitées
32:30par les Ukrainiens
32:32et en raison aussi
32:34de l'excellent emploi que font les Ukrainiens
32:36des missiles franco-britanniques
32:38contre la flotte russe. On se souvient tous
32:40de ces navires florants
32:42de la marine russe qui ont coulé.
32:44Merci. Christian Macarian, vous restez
32:46avec nous. Christophe Jacobusine voulait réagir
32:48sur ce que vous disiez. Oui, c'est vrai, c'est
32:50au grand profit de la Russie, notamment
32:52parce que ça devra lui permettre d'exporter davantage.
32:54Mais pour ça, il faut quand même que l'Europe
32:56soit d'accord. Parce que ce que demande la Russie,
32:58elle l'a rappelé dans un communiqué tout à l'heure, elle demande aux Américains,
33:00elle rappelle aux Américains
33:02qu'il y aurait la promesse aussi derrière
33:04de refaire partie du système des paiements
33:06internationaux, le fameux système SWIFT.
33:08Et pour ça, il faudrait l'accord des Européens.
33:10Le système SWIFT, c'est un système de paiement
33:12international. Oui, qui permet notamment de payer les céréales
33:14russes, par exemple, à travers un système de
33:16transaction internationale. Et pour ça, il faudrait
33:18que l'Europe enlève
33:20son embargo et son blocus
33:22sur ce système. Donc,
33:24c'est intéressant ce que vous avez dit sur le fait que l'Élysée
33:26salue un accord qui va
33:28dans le bon sens. Ça veut dire que peut-être...
33:30Mais pas suffisant. Mais pas suffisant.
33:32Mais c'est pas suffisant, parce qu'effectivement, on voit bien...
33:34Et le pauvre président ukrainien,
33:36on l'a entendu dire qu'il
33:38respecterait l'accord validé
33:40par les Américains. On se souvient dans quel
33:42état il était sorti de la Maison-Blanche
33:44il y a une dizaine de jours. Et on voit que maintenant, il est
33:46obligé d'accepter un accord qui, manifestement,
33:48sur le plan militaire, il ne se passait plus grand-chose.
33:50En mer noire. Donc, ça ne va pas non plus
33:52soulager l'effort
33:54de guerre ukrainien. Mais ça va surtout
33:56profiter potentiellement, effectivement,
33:58au commerce de l'Europe.
34:00C'est un peu, pardon, une mascarade.
34:02C'est une histoire de négociation. C'est pas une négociation.
34:04C'est la Russie qui dicte ses conditions.
34:06Et Trump voit qu'est-ce qu'il va imposer
34:08après Zelensky. On lui tord dans le bras.
34:10Franchement, il n'y a aucun équilibre dans les
34:12négociations. Le pauvre Zelensky,
34:14il ne peut plus rien. Il peut, de temps en temps, dire
34:16« Oh là là, pas trop, pas trop. Je refuse ceci,
34:18je refuse cela. » Mais, en fait,
34:20Poutine dicte totalement son rythme,
34:22ses conditions, surtout. Et Trump,
34:24qui est pressé, puisqu'il ne veut pas
34:26avoir la ridicule, s'il n'y a pas, qu'il n'y a toujours pas
34:28de cessez-le-feu, lâche des choses.
34:30Et, au fond, ça arrangerait aussi
34:32pour même l'Europe que tout ça se termine
34:34parce qu'on ne va pas
34:36traîner des mois.
34:38Et donc, c'est un peu
34:40un lâche-soulagement à chaque fois qu'il y a
34:42un accord qui, malheureusement, bénéficie
34:44uniquement à Poutine.
34:46On peut bloquer. Je ne sais pas
34:48si la France a un lâche-soulagement.
34:50On est obligé de dire que c'est allé dans le bon sens.
34:52Mais, après, on peut bloquer la réalisation
34:54de cet accord si on considère que c'est
34:56trop en faveur de la Russie.
34:58J'ai fait un rapide calcul.
35:00Les 10 millions de tonnes en plus
35:02à 223 euros la tonne
35:04de blé prix actuel, ça veut dire
35:06que, sur ce coup-là, Poutine vient de gagner 2 milliards.
35:08S'il vend 2 millions
35:10de tonnes en plus.
35:12C'est quoi la suite, Christian Macaron ? Parce qu'on a l'impression
35:14qu'à chaque étape, c'est plutôt la Russie
35:16qui gagne ou la Russie qui en sort
35:18renforcée. La paix totale
35:20à laquelle était prête Volodymyr Zelensky,
35:22elle s'éloigne
35:24au fur et à mesure ou elle se rapproche ?
35:26Christophe vient de
35:28très bien résumer la complexité
35:30du dossier économique.
35:32Les Russes espèrent, non seulement
35:34exporter davantage de céréales,
35:36mais la levée des sanctions qui pèsent
35:38sur les transactions bancaires.
35:40Et aussi, surtout, les mécanismes
35:42d'assurance. Mais est-ce qu'ils vont obtenir
35:44gain de cause sur ce point ?
35:46Pardon ? Est-ce qu'ils vont obtenir gain de cause
35:48les Russes sur ce point, sur la levée
35:50des sanctions sur les transactions bancaires ? Alors, ce soir,
35:52le ministre de la Défense et
35:54le président ukrainien,
35:56les deux, ont déclaré qu'il était
35:58hors de question que
36:00tout cela s'apparente
36:02à une levée partielle
36:04des sanctions pesant sur la Russie.
36:06Donc,
36:08moyen angoisse, a dit Zelensky, les négociations
36:10seront interrompues, tout simplement.
36:12Mais est-ce que Zelensky
36:14a le poids pour s'opposer
36:16aux Américains sur ce point précis ?
36:18Bon, peut-être demain
36:20à Paris, obtiendront-ils
36:22l'appui des Européens,
36:24ce qui n'est pas
36:26forcément décisif, mais ce qui
36:28est susceptible de l'aider
36:30à faire entendre raison aux Américains,
36:32parce que là encore,
36:34les Russes ont une idée
36:36derrière la tête, au-delà de la concession
36:38qu'ils ont déjà obtenue.
36:40Ils veulent, je le répète, la levée
36:42partielle des sanctions économiques
36:44qui pèsent sur la Russie.
36:46Parce que Volodymyr Zelensky sera demain à Paris.
36:48Voilà, les négociations qui continueront donc demain.
36:50Merci beaucoup, Christian Macarion, éditorialiste international,
36:52au Point et à Radio Classique,
36:54d'avoir été ce soir dans Les Informés.
36:56Il nous reste quelques minutes pour parler
36:58du procès Depardieu qui s'est
37:00poursuivi aujourd'hui,
37:02une ambiance qui était, Agathe, assez électrique.
37:04Gérard Depardieu qui a pris
37:06la parole en ce deuxième jour d'audience
37:08pour nier toutes les accusations
37:10d'agressions sexuelles en bloc.
37:12Je ne vois pas pourquoi je m'amuserais à peloter
37:14une femme, je ne suis pas un frotteur
37:16dans le métro, s'est défendu l'acteur
37:18qui prétend que s'il a attrapé
37:20les hanches d'une plaignante, c'était uniquement
37:22pour ne pas glisser.
37:24Une thèse développée aussi par son avocat,
37:26Maître Jérémy Assou, s'écouter.
37:28Monsieur Depardieu n'a jamais reconnu
37:30la moindre agression sexuelle.
37:32Et c'est tellement vrai que personne,
37:34personne, alors qu'il y a 46 personnes
37:36sur le tournage, il n'y a pas une seule
37:38personne qui atteste qu'il y a eu une agression sexuelle.
37:40Qu'il y ait eu un contact physique dans le cadre
37:42d'un échange, mais monsieur Depardieu
37:44ne tient pas, même debout, seul.
37:46Donc il est normal que quand il s'adresse
37:48à quelqu'un, il puisse chercher un appui
37:50pour avoir son équilibre. Mais c'est tout.
37:52Il n'y a aucune connotation sexuelle là-dessus.
37:54Donc il n'y a aucune reconnaissance de quoi que ce soit.
37:56Il y a un procès très tendu
37:58en présence de personnalités du cinéma
38:00de part et d'autre, de camps
38:02face à face. Fanny Ardand
38:04est notamment mise en cause pour son soutien
38:06à Gérard Depardieu. Pourquoi tant
38:08de passion et que dit ce procès
38:10de l'état de notre société ? Laurent Mouloud,
38:12évidemment c'est parole contre parole, évidemment tout ça
38:14va se passer au tribunal et à la fin la justice va trancher.
38:16Tout de même l'explication
38:18de Gérard Depardieu, elle déroge.
38:20On a l'impression qu'il est dans le déni.
38:22On ne sait pas
38:24s'il se rend compte ou pas
38:26de ce qu'il dit.
38:28Et de quelle vision en fait, c'est un peu
38:30comme beaucoup
38:32le disent, mais c'est l'ancienne génération,
38:34c'est la vieille génération, c'est le côté graveleux
38:36et c'est pas très grave, etc.
38:38Et il représente exactement
38:40ce pourquoi d'ailleurs le mouvement MeToo,
38:42contre quoi le mouvement MeToo s'est élevé.
38:44Et il est cette
38:46génération-là, même si ça a été
38:48un très grand acteur évidemment,
38:50mais il est de cette génération où
38:52les propos
38:54sexistes, les
38:56attitudes, les a priori sexistes,
38:58etc. étaient quelque chose d'absolument courant,
39:00etc. Et on sent que chez lui,
39:02il y a quelque chose de complètement débridé,
39:04peut-être par son parcours d'acteur,
39:06par la liberté qu'il revendique dans ses propos,
39:08il y a quelque chose d'absolument débridé dans son expression
39:10d'un sexisme quotidien et ordinaire.
39:12Là, on parle pas que de sexisme.
39:14Les faits qui lui sont reprochés, c'est quand même des faits
39:16d'agression aussi, où il prend,
39:18il saisit quelqu'un, ça va beaucoup plus loin.
39:20C'est parole contre parole. Mais au-delà
39:22de la vérité judiciaire qui va émerger de ça,
39:24il est déjà le symbole de cette
39:26espèce de vieux graveleux, comme l'ont dit
39:28certaines des militantes qui ont manifesté
39:30devant le tribunal, il est un peu
39:32la symbolique de ce vieux graveleux.
39:34Et de cet inconscient, je termine juste,
39:36de cet inconscient collectif
39:38qu'il y a chez beaucoup d'hommes,
39:40d'une certaine génération aussi,
39:42sur le fait que, bon, parler comme ça,
39:44c'est pas si grave que ça.
39:46Son type de défense,
39:48même s'il a le droit d'emprunter ce type de défense,
39:50est une deuxième violence vis-à-vis
39:52des victimes. C'est quand même incroyable
39:54de mettre en cause la parole.
39:56Il y en a, au-delà des deux
39:58qui portent plainte
40:00et qui ont droit à un procès
40:02aujourd'hui, il y en a une trentaine derrière.
40:04Et ce qui est terrible, c'est que c'est toujours
40:06le même type de profil. Les victimes
40:08sont évidemment les personnes les plus
40:10précaires, qui n'ont pas les plus beaux jobs dans le cinéma
40:12et sur qui il s'est
40:14senti libre
40:16de faire toutes ses agressions sexuelles.
40:18C'est jamais sur les grandes stars. C'est pour ça que les grandes stars
40:20le défendent. Non mais bon, jamais.
40:22Il est parfait, de par Dieu.
40:24Bien sûr que non. Il est tout à fait
40:26charmant. C'est un type très très sensible.
40:28Et en fait, il s'est
40:30défoulé et laissé aller
40:32sur toutes les personnes vulnérables.
40:34C'est d'autant plus un peu vraiment moche.
40:36Son avocat
40:38fait de la provocation, en rajoute.
40:40C'est absolument incompréhensible.
40:42Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer.
40:44Mais en tout cas, c'est une deuxième violence
40:46qu'il inflige aux victimes et je trouve ça charrier.
40:48Franck Boisis, vous voulez y réagir ?
40:50Je suis assez d'accord avec Sylvie, c'est qu'il y a un vrai sujet
40:52de stratégie de défense. Regardons toute la scénographie.
40:54Il rentre dans
40:56le tribunal judiciaire
40:58de Paris, en s'appuyant
41:00sur Jérémy Assoult, son avocat, en mettant la main sur son
41:02épaule, alors qu'on a l'impression qu'il se
41:04déplace plutôt bien.
41:06Essayons d'analyser sa stratégie
41:08de défense parce que, en positionnant
41:10Gérard Depardieu
41:12comme quelqu'un de rablaisien, d'outrancier,
41:14en fait, son avocat cherche
41:16peut-être, comme l'a indiqué une de ses consoeurs,
41:18à obtenir une requalification
41:20des faits qui pourraient être reprochés à Gérard Depardieu,
41:22agression verbale ou ce
41:24genre de choses. Donc, tout ceci n'est pas
41:26innocent. Il y a véritablement quelque chose
41:28qui a été réfléchi de la part de la défense.
41:30D'ailleurs, il assume d'avoir un vocabulaire cru.
41:32Oui, mais le fait d'assumer d'avoir un vocabulaire
41:34cru pourrait justement, par voie de conséquence,
41:36être une voie pour son
41:38avocat pour tenter d'obtenir du tribunal
41:40une requalification des faits, une requalification
41:42minorée des faits, bien entendu.
41:44Et c'est cette stratégie de défense-là
41:46qui, je pense, est effectivement une forme de double
41:48peine pour les victimes parce que
41:50c'est d'une violence, à l'égard de ce qu'elles
41:52ont subi, qui est assez grande.
41:54C'est vrai que l'attitude
41:56de prédateur, elle est manifeste.
41:58En fait, il choisit ses victimes
42:00et il choisit des victimes qui ne sont pas
42:02en position de résister. Et la deuxième chose,
42:04moi ça m'a choqué, effectivement, la scénographie aussi
42:06où on voit Gérard Depardieu appuyer sur
42:08l'épaule de son avocat alors qu'il a l'air de marcher
42:10très très bien. Alors en fait, il y a d'autres
42:12images dans ce tribunal où on voit
42:14qu'il marche très bien.
42:16Ça ne m'étonne pas.
42:20Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.
42:22Après,
42:24c'est très pénible comme
42:26moment pour les victimes.
42:28Et voilà, on compatit parce que
42:30c'est des moments extrêmement douloureux.
42:32Le procès se poursuit demain, évidemment.
42:34On continuera d'en parler sur France Info.
42:36Dans un instant, notre dernière séquence, les cartes blanches.
42:38Pour l'heure, il est 20h45.
42:40On fait un nouveau tour de l'actualité avec Stéphane Minhomme.
42:42Les accords annoncés
42:44vont dans la bonne direction mais ne sont
42:46pas suffisants pour incesser le feu durable.
42:48L'Elysée l'annonce quelques heures
42:50après que Volodymyr Zelensky
42:52a salué de bonnes mesures. Les Etats-Unis
42:54disent avoir obtenu un accord
42:56entre l'Ukraine et la Russie pour
42:58cesser le conflit dans le secteur de la mer Noire.
43:00Mais le Kremlin met une condition
43:02que les Occidentaux lèvent
43:04les sanctions commerciales et notamment agricoles.
43:06Le Sénat
43:08durcit les restrictions au droit du sol
43:10à Mayotte. La Haute Assemblée opte
43:12pour imposer un délai d'un an
43:14de résidence à un parent pour que son enfant
43:16obtienne la nationalité française.
43:18Une proposition des Républicains soutenue par le
43:20gouvernement. La gauche est toujours contre.
43:22Députés et sénateurs tenteront
43:24de sortir une version commune du texte lors d'une commission
43:26mixte paritaire d'ici quelques jours.
43:28Le maire d'Orléans, Serge Grouard
43:30salue une manifestation très digne.
43:32Il le dit sur France Info, 1300
43:34personnes se sont rassemblées ce soir
43:36dans le centre de sa ville contre
43:38l'antisémitisme et surtout en soutien au rabbin
43:40qui s'est fait agresser dimanche dernier
43:42en pleine rue et devant son fils.
43:44La suite de la 31ème journée est de reliques de
43:46basket avec le démarrage à l'instant
43:48de Lyon-Villeurbanne face aux Grecs
43:50et leader de l'Olympiakos avec aussi
43:52en ce moment les prestations de Paris face
43:54au Fernabatier et de Monaco
43:56face à Caonas.
44:08Allez, la dernière partie des Informes
44:10avec Franck Boissy de Libération, avec Christophe
44:12Jacobizine des Echos, avec Sylvie-Pierre
44:14Brosselette du Point et avec Laurent Mouloud
44:16de l'Humanité. Voilà les cartes blanches.
44:18Et c'est vous qui commencez Laurent Mouloud avec
44:20ce que vous avez interpellé, c'est le populisme
44:22de Gabriel Attal, disons-nous plus.
44:24Oui, je voulais revenir sur cette proposition de loi
44:26que porte Gabriel Attal
44:28qui est arrivée aujourd'hui
44:30devant le Sénat, qui est sur
44:32restaurer l'autorité de la justice
44:34envers les mineurs délinquants et leurs parents.
44:36Et c'est cette question de la délinquance
44:38des mineurs qui m'a un petit peu interpellé
44:40et sur la manière dont Gabriel Attal
44:42l'apprenait. J'avais l'impression de revoir,
44:44j'ai l'impression de revoir, rejouer
44:46un sujet que j'ai bien suivi pendant des années
44:48qui était le populisme pénal de Nicolas Sarkozy
44:50et à chaque fait divers
44:52une loi, etc. Et notamment sur la justice
44:54des mineurs, Nicolas Sarkozy était extrêmement
44:56actif, on va dire, et pointait ça.
44:58Et j'aimerais juste
45:00mettre ça en parallèle avec la réalité
45:02des chiffres de la
45:04délinquance des mineurs. Sur la délinquance
45:06des mineurs, il faut savoir
45:08qu'on pourrait tous penser qu'il y a une explosion
45:10de cette délinquance des mineurs au regard de ce qu'on
45:12entend, ce qui n'est absolument pas le cas.
45:14J'ai regardé les chiffres du ministère
45:16qui sont produits, les statistiques du ministère d'Intérieur
45:18qui montrent que depuis 2016 jusqu'à 2023
45:20même 2024, il y a une baisse de 16%
45:22des actes de délinquance
45:24des mineurs. C'est une première chose. On est passé
45:26je vous le dis pas de mémoire parce que j'ai noté le chiffre
45:28de 274 000 faits
45:30de délinquance à 228 000.
45:32Il n'y a donc pas d'explosion. Le taux de réponse
45:34pénale de la justice des mineurs
45:36est de 93%. On dit
45:38la justice des mineurs c'est quelque chose
45:40de laxiste, etc. 93%
45:42de taux de réponse pénale.
45:44C'est un taux qui est extrêmement élevé
45:46et qui est beaucoup plus élevé que pour la justice des majeurs.
45:48Ensuite, il y a
45:50une fois que les mineurs sont passés
45:52devant la justice des mineurs,
45:54dans 85% des cas, on ne revoit plus
45:56jamais ces jeunes, ni quand ils sont mineurs
45:58ni quand ils sont majeurs d'ailleurs devant la justice.
46:00Ce sont des statistiques aussi
46:02assez parlantes. Mais donc vous dites, pourquoi il fait ça
46:04Gabriel Ester ? Mesure d'opportunisme.
46:06Voilà ce que je dis. C'est-à-dire que c'est une mesure
46:08d'opportunisme électoral comme
46:10beaucoup d'autres l'ont fait avant lui.
46:12On fait l'organe là-dessus.
46:14Est-ce qu'il y a un élément, malgré tout, sur les statistiques ?
46:16Alors sur les statistiques, le seul
46:18élément qu'il y a un peu... C'est en baisse, mais ils sont plus violents.
46:20Ils sont plus jeunes. Sur la violence.
46:22Sur la jeunesse, ils ont
46:24difficile de le dire. Sur la
46:26violence, certains actes, ils disent,
46:28certains chercheurs disent, c'est parce que comme ils sont plus rares,
46:30les faits les plus violents sont plus mis en avant.
46:32Mais il peut y avoir
46:34effectivement une augmentation
46:36de la violence de ces faits. Mais ils ne sont
46:38pas plus nombreux. Et la deuxième chose
46:40que je voudrais mettre en regard avec ça,
46:42je terminerai avec ça, c'est juste qu'en même temps
46:44qu'il fait ça, il y a des
46:46mobilisations en ce moment même
46:48de tous les personnels de la PJJ,
46:50c'est la production judiciaire de la jeunesse.
46:52Tous ces personnels
46:54du monde de la justice sont chargés
46:56de s'occuper des mineurs, notamment.
46:58Et qui sont en grave déficit
47:00de personnel. Il y a
47:02180 postes qui manquent aujourd'hui.
47:04Je crois qu'on est un pays qui est capable de
47:06se mobiliser à coups de milliards.
47:08Il faut savoir que sur cette question essentielle
47:10du suivi et de l'encadrement de ces mineurs,
47:12il y a 180 postes qui manquent.
47:14Et aujourd'hui, les derniers chiffres que j'ai pu relever,
47:16c'est au 1er octobre dernier, il y a
47:184200 mesures éducatives
47:20pour ces jeunes mineurs délinquants qui sont en attente
47:22d'exécution. Pourquoi ? Pas par laxisme,
47:24la réponse pénale est là, mais
47:26par manque de moyens, tout simplement.
47:28Est-ce qu'il y a une réelle volonté de mettre fin à ça ?
47:30Je n'y crois pas.
47:32Voilà la carte blanche de Laurent Mouloud. Votre carte blanche,
47:34Sylvie-Pierre Brossolette,
47:36c'est une image, finalement, avec ces manifestations
47:38en Turquie, suite à l'arrestation du maire
47:40d'Istanbul. Expliquez-nous.
47:42Oui, c'est formidable, comme les Turcs
47:44sont courageux, en tout cas ceux d'Istanbul
47:46et d'ailleurs, parce qu'ils manifestent partout.
47:48Donc, résumons, le président
47:50turc a mis en prison
47:52son principal opposant, qui est
47:54le maire d'Istanbul, au moment où il allait
47:56être investi. Il a été investi, d'ailleurs,
47:58pour la prochaine présidentielle.
48:00Qui est dans trois ans, mais c'était déjà
48:02en route. Et
48:04d'ailleurs, Erdogan voudrait se faire
48:06réélire pour un troisième
48:08mandat, ce qui n'est normalement pas constitutionnel,
48:10mais on sent que le coup d'État n'est pas bien loin.
48:12En tout cas, il a déjà été fait.
48:14Il n'y a plus rien de démocratique
48:16dans ce pays. Et là, les Turcs
48:18se sont levés, essaient de manifester,
48:20mais ils sont formidablement courageux
48:22et je voudrais leur faire un coup de chapeau, parce que
48:24ils risquent énormément de choses,
48:26comme la justice est tenue,
48:28la police est tenue, il n'y a plus que des gens qui sont
48:30inféodés au régime. Même manifester
48:32devient dangereux et il y a un nombre de prisonniers
48:34politiques dans ce pays qui
48:36dépassent tous les compteurs. Et donc,
48:38chapeau à cette population qui se lève
48:40contre un pouvoir omnipotent
48:42et auquel on ne dit rien
48:44dans les démocraties occidentales. Pourquoi ?
48:46Parce qu'il a
48:48un pouvoir énorme dans l'OTAN,
48:50il a une très grosse armée, on compte sur lui
48:52pour contenir Poutine,
48:54que dans la fameuse coalition
48:56des pays qui veulent bien
48:58éventuellement mettre
49:00quelques soldats et beaucoup de moyens
49:02pour garantir
49:04une éventuelle paix en Ukraine, il en fait partie
49:06et que pour l'instant, Erdogan
49:08ne s'est pas jeté dans les bras de Poutine et que
49:10si on commence à l'embêter avec sa démocratie
49:12qui ne l'est plus,
49:14eh bien, il risque de nous
49:16lâcher en route. Donc, on ne dit rien
49:18et on laisse faire comme si de rien n'était et on fait
49:20business as usual avec M. Erdogan
49:22à l'OTAN. On en reparlera
49:24de ce sujet. Merci Sylvie.
49:26Christophe Jacobisi, nous voulons parler de croissance.
49:28Ben oui, la croissance, ces chiffres ne sont pas bons.
49:30La Banque de France vient de réviser à la baisse les prévisions du gouvernement.
49:32C'était au départ 0,9%,
49:34ça passe à 0,7% et c'est sans doute pas fini.
49:36D'après ce que nous disent les économistes
49:38qu'on a interrogés, ça veut dire quoi ? Moins de croissance,
49:40ça veut dire que l'objectif de maintenir
49:42le débit, c'est à 5,4%,
49:44ne pourra pas se faire à moins
49:46de faire 10 milliards d'euros d'économies
49:48supplémentaires. Donc, on va bientôt nous présenter
49:50l'addition et pourquoi
49:52il faut 10 milliards de plus ? Parce que
49:54moins de croissance, moins de recettes fiscales,
49:56notamment moins de TBA et plus de dépenses sociales
49:58notamment parce que le chômage
50:00inévitablement va augmenter
50:02et donc les prestations sociales vont
50:04augmenter. Donc, ce n'est pas une bonne nouvelle
50:06et c'est sans doute pas fini. Il y a deux raisons à cela.
50:08Le contexte international,
50:10notamment la guerre commerciale qui a été initiée
50:12par Donald Trump et qui fait que la croissance
50:14américaine, d'ailleurs j'espère que c'est
50:16ce qui va réveiller les Américains, va être
50:18beaucoup moins bonne que prévu. Regardez
50:20les marchés financiers qui sont un bon baromètre, n'est-ce pas ?
50:22Ils ont beaucoup chuté aux Etats-Unis. Finalement,
50:24le marché européen se débrouille beaucoup mieux.
50:26Il y a cette première raison et la deuxième raison, c'est
50:28quand même encore et toujours l'incertitude
50:30politique en France et l'incapacité
50:32d'un gouvernement sans majorité
50:34de faire des vraies réformes et vraies grandes réformes.
50:36D'ailleurs, petit mot encore,
50:38regardons attentivement ce qui se passe en ce moment
50:40au Parlement sur la loi, sur la simplification
50:42administrative. Il y a eu
50:44une salve d'amendements qui a été
50:46votée en commission pour supprimer une trentaine
50:48d'organismes qu'a dit la gauche.
50:50Évidemment, elle ne veut pas supprimer les organismes.
50:52Elle dit qu'il faut d'abord étudier pour savoir
50:54s'ils servent à quelque chose. Je vous épargne
50:56la liste des organismes qui sont visés
50:58pour ces amendements. C'est souvent assez drôle,
51:00un peu à l'après-vert. Mais en tout cas,
51:02il est temps que, peut-être pas faire le doge
51:04américain de Musk, mais quand même,
51:06effectivement, réformer l'État.
51:08On cherche 10 milliards, nous disait à l'instant
51:10Christophe Chacubizine, Laurent Mouloud.
51:12Comment on les trouve ces 10 milliards ?
51:14Je sais ce qu'il va répondre. Ce n'est pas la bonne réponse.
51:16Ah bon ?
51:18Pas sur la fonction publique, en tout cas, c'est ça ?
51:20Comment on les trouve ces 10 milliards ?
51:22Je ne sais pas, il y a une question d'investissement aussi.
51:24Je ne saurais pas votre réponse. Vous me bloquez
51:26avec cette question. Je ne vais pas vous trouver
51:2810 milliards sur lequel acheter.
51:30Mais je crois, effectivement,
51:32que faire payer les riches, ce ne serait pas
51:34une mauvaise idée. Je ne sais pas si
51:36vous savez combien de dividendes ont été versés
51:38aux actionnaires du CAC 40 cette année.
51:40Non, vous ne le savez pas. Donc, il y a
51:4280 milliards environ de dividendes qui ont été
51:44versés, avec des résultats...
51:46C'est la rémunération du capital.
51:48Je vous encourage à lire...
51:50Tout à fait.
51:52Il faut féliciter...
51:54Non, laissez-le s'enfoncer.
51:56Laissez-le s'enfoncer, je le reprends après.
51:58C'est grâce à ça qu'on a des champions mondiaux.
52:00Bravo. Le discours est parfait,
52:02sauf que la réalité est toute autre.
52:04Je vous invite à lire, d'ailleurs, l'Humanité
52:06magazine ont fait un excellent dossier
52:08sur à quoi servent les dividendes.
52:10Et vous vous apercevez, non seulement,
52:12que les stratégies de rémunération des actionnaires ont
52:14beaucoup servi l'augmentation du chômage,
52:16qui est très cher aujourd'hui, ont beaucoup servi
52:18également la montée des inégalités,
52:20mais aussi l'investissement.
52:22Et c'est là où j'ai été un peu étonné, en disant
52:24que le discours libéral, c'est de dire
52:26que ces braves actionnaires investissent dans les entreprises.
52:28Donc, il y a le retour sur l'investissement,
52:30entre la mise qu'ils mettent au départ et ce qu'ils
52:32versent aux dividendes, il y a un écart gigantesque.
52:34On va parler d'un autre grand gros français,
52:36puisqu'on cherche 10 milliards, il y a peut-être 2,4 milliards
52:38qui auraient pu être trouvés facilement, Franck Boisid.
52:40Alors, ils ne sont pas encore complètement trouvés,
52:42ne mettons pas la chair avant les bœufs. Néanmoins,
52:44c'est un tweet du Canard Enchaîné,
52:46qui a commencé à révéler les choses,
52:48mais l'affaire est assez captivante.
52:50Le FISC,
52:52la Direction des Vérifications
52:54Nationales et Internationales, c'est-à-dire ceux qui chassent le gros
52:56au ministère des Finances,
53:00s'intéresse à Vivendi.
53:02Et s'intéresse de très près au groupe Vivendi,
53:04qui est présent dans les médias,
53:06notamment. S'intéresse au Groupe Vivendi
53:08parce que celui-ci aurait mis
53:10dans ses comptes une plus-value de l'ordre
53:12de 2,5 milliards,
53:14qui n'a pas été véritablement déclarée
53:16ou pris comme une plus-value.
53:18Alors, ça paraît très compliqué.
53:20Ça veut dire quoi, là ?
53:22Ça veut dire qu'en gros, ils auraient peut-être un peu minoré leurs bénéfices.
53:24Et donc, ça, le FISC n'aime pas du tout.
53:26Il dit à Vivendi, on est en train de vous passer à la boulinette
53:28et là, il y a 2,5 milliards qui nous posent
53:30véritablement problème et peut-être qu'on va vous remonter
53:32les bretelles très très fort là-dessus
53:34et vous envoyer un redressement, pas piquer des hannetons.
53:36L'affaire est en plein contentieux,
53:38c'est-à-dire que du coup, Vivendi se défend comme un beau diable,
53:40c'est ça qui est captivant.
53:42Il se trouve que dans la suite du cas de l'enchaînée, il se passe un coup de fil à Vivendi pour savoir ce qu'il en était.
53:44Et effectivement, l'affaire est au Conseil d'État
53:46aujourd'hui, on se bat avec les meilleurs avocats
53:48entre d'un côté le FISC, qui espère bien récupérer
53:50quelques centaines de millions
53:52d'euros de ce côté-là, et Vivendi
53:54qui a mobilisé ses équipes de juristes
53:56pour essayer de ne pas payer le moindre centime.
53:58Enseignement de tout ça quand même, c'est qu'on a
54:00une administration fiscale qui est indépendante
54:02dans ce pays et qui n'hésite pas à s'en prendre au plus grand groupe.
54:04Allez, très vite l'une, Franck Boisise,
54:06à la Une de Libé demain.
54:08A la Une de Libé, un dessin assez
54:10amusant lié à la situation internationale.
54:12Le titre est, après
54:14McDo, Tesla et les autres,
54:16le boycott à la cote.
54:18Sylvie Pierre-François, t'as l'une du point cette semaine.
54:20Poutine, l'étrangleur, ça nous étonnera pas.
54:22Laurent Mouleau,
54:24d'à la Une de Lima. On revient sur ce plan
54:26d'éducation sexuelle qui est
54:28dans les écoles et la grande croisade des
54:30réacs, comme on les nomme en une,
54:32face à ce plan pour
54:34l'éducation sexuelle.
54:36Agathe dans l'Humanité, à la Une des Echos demain, Christophe Jacubidine.
54:38La réforme de l'Etat, la simplification
54:40des paroles aux actes.
54:42C'est notre manchette, évidemment, une belle photo
54:44de mer Noire, avec
54:46ce premier accord, insuffisant
54:48certes, mais une trêve, en tout cas,
54:50militaire sur la mer Noire.
54:52Merci les informés. Agathe, on se retrouve demain.
54:5418h-20h à la radio, 18h30 votre interview
54:56politique. Les informés
54:58qui reviennent demain à 9h avec
55:00Renaud Delis et Célia Bracliat.