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Regardez Ca va beaucoup mieux avec Jimmy Mohamed du 16 janvier 2024 avec Jimmy Mohamed.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Oui, ça va beaucoup mieux avec Jimmy Mohamed.
00:08 Vous nous parlez docteur de cette étude française qui montre des discriminations dans la prise en charge des malades.
00:13 Et on y apprend que les femmes et les personnes noires seraient moins prises au sérieux en cas de douleur à la poitrine. C'est fou.
00:19 Oui, et on a interrogé près de 1500 médecins et infirmiers exerçant dans une structure d'urgence,
00:23 en leur faisant passer un cas clinique avec la photo d'un patient.
00:26 Le cas clinique c'est toujours le même, la seule chose qui va changer c'est que le patient va être différent.
00:31 Ça va être soit un homme, soit une femme de différentes origines, caucasienne, c'est-à-dire blanche, africaine, nord-africaine ou encore asiatique.
00:39 Pardonnez-moi, dans ces cas cliniques le patient se plaint de douleur à la poitrine ?
00:43 Oui, je vais vous le résumer. Vous êtes à l'accueil des urgences, vous avez un patient de 50 ans avec la photo suivante,
00:49 qui présente depuis ce matin une douleur à la poitrine qu'il a du mal à décrire.
00:53 Le patient semble essoufflé, ne prend aucun traitement, il a fumé pendant 12 ans, un demi-paquet de cigarettes et il a arrêté il y a 5 ans.
00:59 On va aussi donner les paramètres du patient avec une tension artérielle, une fréquence cardiaque et un taux d'oxygène.
01:05 Tout ça est normal.
01:06 Avec toutes ces informations, le praticien était censé évaluer le degré d'urgence de ce cas clinique ?
01:11 Oui, comme c'est le cas habituellement, quand vous êtes aux urgences, on va calculer un score pour savoir si on doit vous prendre en charge en extrême urgence,
01:17 ou si on peut vous faire attendre. Dans ce cas clinique, la note allait de 1 pour une urgence vitale à 5 pour quelque chose de pas du tout urgente.
01:24 Et dans cette étude, on s'aperçoit qu'en fonction de son sexe ou de sa couleur de peau, on n'est pas pris au sérieux de la même manière.
01:29 Oui, car ce cas clinique est celui d'un possible infarctus ou d'une pathologie potentiellement grave et urgente,
01:35 sauf que dans les faits, à symptômes et histoire équivalents, les femmes seront moins prises au sérieux que les hommes.
01:41 Et le degré d'urgence sera considéré comme moins important pour les femmes que pour les hommes.
01:47 Et c'est exactement la même chose, et c'est accablant, pour les personnes de couleur noire.
01:51 Mais comment explique-t-on ce résultat inquiétant ?
01:53 Pour le professeur Xavier Bobia, c'est l'urgentiste au CHU de Montpellier qui a fait l'étude,
01:57 et bien cette réflexion médicale des urgentistes est tout simplement, je le cite, sexiste et raciste.
02:02 Et ses conclusions s'appuient sur deux chiffres de son étude.
02:05 63% des hommes blancs de l'étude ont été placés en urgence vitale, contre simplement 42% pour les femmes noires.
02:13 Et je le rappelle, ils avaient tous la même histoire d'un possible infarctus.
02:16 Alors ça rappelle l'épouvantable affaire de la jeune Naomi Mousenga,
02:20 qui avait été raillée au téléphone par l'opératrice du SAMU,
02:22 et qui est décédée après avoir été prise en charge avec un retard de 2h20, selon l'inspection des affaires sociales.
02:28 Oui, l'opératrice a été mise en examen la semaine dernière, et ça traduit ce qu'on appelle le syndrome méditerranéen.
02:32 Ce syndrome, il n'existe pas, c'est tout simplement un préjugé raciste pour les soignants,
02:36 qui vont considérer que les personnes noires, nord-africaines, ou bien d'origine étrangère,
02:40 exagèrent leurs symptômes, font des caisses, et que leur douleur serait finalement un peu surexprimée, un peu exagérée.
02:47 Ce qui va entraîner une mauvaise prise en charge, avec une perte de chance.
02:51 Alors pour autant, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, car non, les soignants ne sont pas racistes,
02:55 il ne faut pas faire de généralité, mais il faut travailler d'arrache-pied,
02:58 pour faire disparaître ce genre d'inégalité, et faire évoluer les mentalités.
03:02 Une autre étude est en cours d'ailleurs, pour intégrer...
03:04 pour intégrer.

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