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00:00 - On va arrêter avec Shirley Sidbon. Bonjour Shirley. Les Israéliens vont se défendre, ils ont la parole demain.
00:05 Quels seront leurs arguments ? Première indication, le ministre des Affaires étrangères dit que l'Afrique du Sud est le bras juridique du Hamas.
00:13 - Oui, encore une déclaration et c'est l'une des choses que l'on reproche aux responsables israéliens, c'est d'avoir fait beaucoup de déclarations.
00:20 Alors les Israéliens qui disent en effet, puisqu'on commente ceci, que l'Afrique du Sud est hypocrite dans ses démarches.
00:26 L'Afrique du Sud, on l'a vu, a détaillé tout ce qu'elle reproche à Israël. Mais pour les Israéliens, d'abord, au lendemain même de l'attaque du Hamas,
00:35 donc le 8 octobre, l'Afrique du Sud a tout de suite dit que l'attaque du Hamas était justifiée par la situation des Palestiniens,
00:42 qui est extrêmement injuste, l'occupation et le blocus sur la bande de Gaza. Et puis Israël rappelle que dans le passé, l'Afrique du Sud,
00:49 lorsque Omar El-Bashir était en Afrique du Sud et que la Cour pénale internationale avait demandé à ce que l'Afrique du Sud l'arrête,
00:56 l'Afrique du Sud avait refusé de le faire. Et donc les Israéliens disent "Ah bon, vous vous intéressez au génocide, quand ça vous arrange, c'est un peu politique".
01:01 Donc c'est une déclaration qui va encore dans ce sens. Donc peut-être que les Israéliens, demain, vont également répondre sur ce côté,
01:08 en disant que l'Afrique du Sud, dans sa plainte, n'a pas du tout tenu compte du rôle du Hamas dans la situation, dans la bande de Gaza.
01:15 Alors on l'a vu, donc l'Afrique du Sud qui dit, qui explique que d'abord elle reproche le nombre de morts, qui est extraordinaire,
01:23 enfin qui est sans précédent, on l'a vu sur les chiffres du Hamas, mais on le sait, le chiffre était sans précédent dans cette zone région du monde.
01:32 Également le fait que des églises, des écoles, des hôpitaux ont été frappés. Et puis les déclarations de certains responsables israéliens.
01:40 Et donc c'est ce que dit, c'est l'ensemble qui montre qu'Israël serait responsable selon l'Afrique du Sud. Alors Israël va répondre point par point.
01:47 Ils vont répéter comme à chaque fois que les opérations sont en fait une défense face à ce qu'a fait le Hamas, ce qu'il menace de faire encore,
01:55 les tirs de roquettes, les otages qui se retrouvent toujours dans la bande de Gaza. Il va également dire que s'il a attaqué des hôpitaux,
02:02 c'est pas pour empêcher les femmes d'accoucher, mais parce que le Hamas utilise ce genre de sites.
02:05 Également dire que s'il a déplacé des populations, c'est pour tuer moins de gens.
02:09 Mais un casse-tête encore plus important que d'habitude est celui des déclarations de certains responsables,
02:14 des déclarations qui sont plus qu'extrêmes, qui sont un appel à commettre un génocide parfois,
02:20 puisque certains ont appelé à utiliser l'arme nucléaire, à mettre le feu à toute la bande de Gaza.
02:25 Alors comment répondre à cela ? Ils vont dire, c'est ce que j'ai entendu aujourd'hui, que ces gens-là, oui, ce sont des députés,
02:32 ou alors même pour certains, même ministres, mais ils sont pas dans le vrai gouvernement, le cabinet de guerre, celui qui compte.
02:37 C'est vraiment un casse-tête pour les gens qui seront là, parce que depuis quand est-ce qu'on met des gens aussi radicalisés dans un gouvernement,
02:43 même si c'est un gouvernement qui est moins important, qui sert à maintenir quelqu'un peut-être au pouvoir, le Premier ministre israélien ?
02:50 C'est très difficile à défendre. Pourquoi est-ce que le gouvernement israélien n'a pas sanctionné ces gens, clairement ?
02:55 On n'a pas tout de suite dit que c'est scandaleux de dire des choses pareilles, pas plus fortement.
02:59 Et puis pourquoi la justice israélienne n'a commencé à enquêter sur ces déclarations que récemment,
03:04 qu'après que l'Afrique du Sud ait déposé sa plainte, cette dispute devant la Cour internationale de justice ?
03:11 Ce sont donc des questions très difficiles auxquelles la délégation israélienne va devoir répondre.
03:15 Est-ce que cette procédure en cours à l'AE, Charlie, change quelque chose pour les citoyens israéliens dans la perception qu'ils ont aujourd'hui de la guerre ?
03:22 Oui, parce que pour la première fois, ils ont tout entendu et presque tout vu à la télévision,
03:28 puisque en général, la télévision israélienne, les médias israéliens, pas tous, mais en grande partie et la plupart du temps,
03:35 se focalisent sur les tirs de roquettes, sur la situation des otages, sur les massacres du 7 octobre.
03:40 Et quand ils disent que les choses se passent à Gaza, ils se basent sur les opérations, les soldats qui sont tués,
03:46 ce que les soldats auraient accompli ou pas.
03:49 Ils ne montrent pas les images des hôpitaux, les images des familles qui pleurent, des choses qu'on voit partout dans le monde.
03:56 Et ils le disent d'ailleurs, parfois ils disent, si partout dans le monde, nous sommes critiqués,
03:59 c'est parce que le monde entier voit des images que nous, on ne voit pas forcément.
04:02 Et donc aujourd'hui, on a vu à la télé israélienne, toutes ces plaintes de l'Afrique du Sud, pas l'ensemble, mais presque,
04:08 et des personnes à la télé qui disaient "ah oui, c'est très très dur à entendre et à voir".
04:12 Mais oui, exactement, donc les israéliens le savaient évidemment, mais ils le voient plus fortement,
04:19 et puis certains responsables politiques disent "c'est aussi ce qui va arriver après, qui va compter".
04:24 On va se défendre en disant "voilà ce qu'on prévoit pour l'avenir".
04:26 S'il y a une solution d'avenir avec les palestiniens, deux États, une solution claire, eh bien c'est ça la défense d'Israël.
04:32 C'est ça la façon de dire "non, nous ne cherchons pas à éliminer les palestiniens, nous cherchons une vie commune,
04:37 nous voulons nous défendre, mais nous ne voulons pas détruire ou éliminer".
04:40 En tout cas, cette procédure a pris des années.