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00:00 "Nous sommes unis", a dit Benyamin Netanyahou dans le combat contre le Hamas.
00:05 L'union avant les questions, les interrogations.
00:09 Il y aura bien une enquête, une commission d'enquête parlementaire.
00:12 "La victoire prendra du temps", a dit Benyamin Netanyahou contre le Hamas.
00:18 "Il s'agit de notre existence".
00:20 Le Hamas veut éradiquer Israël et il oppose une nouvelle fois Gautier Rybinski.
00:26 L'humanisme avec la brutalité animale, il fait un parallèle entre le Hamas et Daesh.
00:32 Il évoque même le nazisme.
00:35 Oui, comment dire, je ne sais pas si le parallèle avec le nazisme est pertinent
00:43 dans la mesure où le nazisme s'est développé aussi par rapport à des conditions internes à l'Allemagne, bien sûr.
00:51 Mais dans une relative autonomie, justement.
00:57 Ce qui est quand même très important, c'est de revenir à chaque fois que c'est possible,
01:01 parce que ça ne doit pas être oublié, sur l'atrocité de ce qu'ont commis les Soudars, la soldatesque du Hamas.
01:11 1400 morts côté israélien.
01:13 1400 morts et la plupart dans des circonstances absolument abominables.
01:17 On a par chance diffusé quelques images qui rendent un peu compte de la chose,
01:22 mais le reste des images, d'ailleurs, qui n'est pas diffusée, c'est un choix qui a été fait,
01:27 est absolument insoutenable.
01:29 Et ça, il faut toujours le garder en mémoire, que l'on soit ici, là-bas,
01:34 quelles que soient les convictions que l'on puisse avoir par rapport à la situation au Proche-Orient,
01:38 c'est indispensable.
01:39 Alors après, il y a évidemment cette union dont on disait tout à l'heure qu'elle peut être extrêmement fallacieuse.
01:46 Je pense aussi au fait qu'un certain nombre, et on l'a largement relaté,
01:52 un certain nombre d'israéliens qui ont participé à toutes ces manifestations
01:56 qui étaient indirectement contre Netanyahou et le fait que l'état de droit en Israël était menacé,
02:01 est-ce qu'à nouveau, ils vont être, en quelque sorte, par l'obligation de ce qui se passe,
02:08 soudés, y compris sous la houlette de Netanyahou,
02:11 ou bien est-ce qu'ils vont dire "là, du prix suffit".
02:14 Et ça, c'est capital pour la suite du conflit.
02:16 Capital, parce que le conflit, bien sûr, ce sont des choses militaires, des actions, de la diplomatie,
02:21 mais interne à Israël, c'est important de voir combien, si vous voulez, vont se ranger derrière
02:26 et combien vont dire "c'est une supercherie, Netanyahou est une supercherie, du moins maintenant, et ça suffit".
02:32 Donc là, c'est aussi par rapport à ce discours, nous sommes engagés envers tous les otages, très bien.
02:38 Simplement, je crois qu'il faut penser à les mille et une façons que ceux qui sont concernés ont...
02:47 C'est une mille et une façons d'être juif, je m'explique.
02:50 Un certain nombre d'Israéliens, aujourd'hui des jeunes notamment, sont assez détachés, d'autres non, bien sûr,
02:56 mais sont assez détachés des principes de la Torah.
02:59 Et ils sont parfois, non pas en train de renier leur judaïsme, mais d'une manière assez, oui, assez lointaine.
03:06 Et qu'est-ce que la barbarie du Hamas fait ?
03:09 Elle rattache à nouveau, tout d'un coup, ces jeunes à leur judaïté, à leur judaïsme,
03:14 parce que c'est la même chose que ce que disait à une époque Sartre, qui a dit beaucoup de bêtises,
03:18 mais il n'avait pas tort à cette époque-là, il a dit "c'est l'antisémite qui crée le juif".
03:23 Alors non pas chez les religieux, mais pour des juifs qui sont détachés ou qui sont laïcisés,
03:28 c'est l'antisémite qui, un jour, leur rappelle que le danger est toujours là,
03:32 même pour eux qui sont plutôt décontractés, on va dire,
03:36 par rapport aux questions d'appartenance à la communauté et au judaïsme et à la judaïté.
03:41 Voilà donc ce qu'a fait le Hamas, et ce dont profitent aussi, bien sûr, bien sûr, des Tadjaoub.
03:46 Pour aussi camoufler, il va falloir faire ça, mais heureusement, il y aura une commission d'enquête.
03:50 Mais aussi pour dire, voilà, les failles, les incompréhensions, les aberrations.
03:57 Je termine un mot, on a dit quand même, et ça c'est vérifié,
04:01 qu'un certain nombre de détachements de l'armée qui était stationnée dans le sud
04:05 avaient été appelés en Cisjordanie pour protéger les colons.
04:09 Protéger les colons parce que ceux-ci se livrent à des manifestations anti-arabes, anti-palestiniennes.
04:15 Bon, alors ça n'explique pas tout seul, ça ne parvient pas à épuiser le sujet,
04:20 mais enfin, il y a quand même, là aussi, vous voyez bien, un choix politique,
04:23 d'égarnir en quelque sorte cette frontière sud avec Gaza pour la renforcer du côté des colons.
04:29 Il n'a rien dit, Gauthier, sur l'incursion terrestre, qui semble imminente.
04:34 Enfin, on le dit depuis la semaine dernière, en fait, l'armée israélienne, soyons honnêtes,
04:37 ne communiquera jamais, n'annoncera pas cette incursion.
04:42 Elle devrait se faire au petit matin.
04:44 En tout cas, il y a des milliers de soldats israéliens qui sont massés à la frontière nord de la bande de Gaza.
04:50 Il dit, Benjamin Netanyahou, la victoire prendra du temps.
04:53 Reste à savoir quels seront les buts de guerre des israéliens.
04:57 C'est quoi ? Éradiquer le Hamas, faire le plus de morts possible, y compris des civils,
05:02 reprendre la bande de Gaza ? Ça reste très flou.
05:05 Alors, reprendre la bande de Gaza, ça serait quelque chose qui ne serait pas forcément dans l'intérêt d'Israël.
05:10 Il y a autre chose qui est un peu douteuse, enfin, en tout cas, qui est dans la balance du coût et des avantages pour Israël.
05:17 Chasser les habitants du nord, c'est déjà en soi quelque chose qui est totalement inadmissible.
05:23 Mais est-ce que pour Israël, ça veut dire que dans le nord,
05:26 ils vont pouvoir aller et faire du porte-à-porte pour déloger les vrais responsables, c'est-à-dire le responsable du Hamas ?
05:32 Ce n'est pas garanti du tout, parce que vous savez que le Hamas, contrairement aux civils,
05:36 dispose de tous les moyens pour pouvoir partir, fuir, revenir quand ils le veulent.
05:42 Donc, si vous voulez, c'est une élite à la fois ploutocratique, c'est-à-dire qui se paie sur la bête de leur territoire,
05:49 donc qui accumule des richesses, et qui, lorsque les choses tournent mal,
05:54 est capable de pouvoir s'y soustraire, être ailleurs, pour ne pas justement être victime de ce type d'action.
06:03 Donc, c'est là aussi l'incertitude pour Israël, y compris si on veut voir les choses d'une façon strictement opérationnelle.
06:10 - Le camp de l'Occident a occupé Gaza et donc éradiqué le Hamas, oui, le but de guerre est là.
06:15 - Rappelons qu'Israël a occupé Gaza jusqu'en 2005.
06:18 - Jusqu'en 2005, et d'ailleurs, le retrait a été proclamé... - Chaotique aussi.
06:22 - Pardon ? - Chaotique aussi.
06:24 - Chaotique aussi, mais bon, il a été proclamé par quelqu'un qui était un faucon, qui s'appelait Ariel Sharon,
06:28 mais qui a dit finalement "on paie plus en mort, en tracas, en soucis, en problèmes, en étant à Gaza, qu'en s'en retirant".
06:37 - Et le Hamas n'était toujours pas là, enfin, il n'y avait pas encore le Hamas politiquement qui régnait sur la bande de Gaza, en tout cas pas à l'issue des...
06:43 - C'est-à-dire que le Hamas avait été quand même créé en 1988, mais c'est vrai que ce qui l'a poussé,
06:48 ce qui a propulsé le Hamas vers un certain nombre de positions avantageuses,
06:53 c'était aussi l'échec de ce que donnait l'autorité palestinienne et l'intransigeance d'Israël sur des points
07:01 où pourtant Israël s'était engagé à les remplir.
07:04 - Un dernier mot Gauthier, sur l'adresse de Benyamin Netanyahou, il a fait une mise en garde,
07:09 "message à l'Iran et au Hezbollah, ne nous testez pas", dit-il, "le prix que vous paierez sera coûteux".
07:15 C'est vrai qu'on assiste à des accrochages depuis dix jours maintenant entre le Hezbollah libanais et les Israéliens,
07:21 pour l'instant ça reste, disons, un dérapage contrôlé ?
07:24 - Oui, avec tous les risques que vous signalez, ce qu'il faut garder en tête, c'est quand même,
07:30 l'objectif d'une organisation comme le Hezbollah, c'est de se maintenir en vie.
07:34 Or on sait très bien que le Hezbollah est situé sur un territoire libanais,
07:38 si la guerre s'étend, le Liban s'effondre totalement, qu'en sera-t-il du Hezbollah ?
07:42 C'est un peu compliqué, donc ils ne veulent pas forcément, ils veulent représenter une menace,
07:46 mais aller jusqu'au bout, quitte à disparaître ou être dans une situation extrêmement délicate,
07:50 ça ne ferait pas leur jeu, et surtout ça ne ferait pas le jeu des parrains iraniens,
07:54 qui eux, souhaitent ce fameux arc chiite, qui part de Téhéran, qui passe par Bagdad, Damas et Beyrouth,
08:01 et si le Hezbollah était en difficulté, en délicatesse, ça serait un trou dans le filet,
08:09 une sorte de partie bancale de cet arc.
08:12 - Merci infiniment.