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00:00 Salem Bazoum s'est envolé pour le Togo.
00:02 Le fils de Mohamed Bazoum, président nigérien renversé par un coup d'Etat en juillet dernier,
00:06 était en détention avec ses parents depuis le putsch.
00:10 Il était accusé de complot contre l'Etat.
00:12 C'est un tribunal militaire qui lui a accordé la liberté provisoire.
00:16 Cette décision de justice pourrait-elle annoncer la libération de l'ancien président Mohamed Bazoum ?
00:22 Décryptage de Stéphane Ballon, notre rédacteur en chef.
00:26 Il est entendu aujourd'hui que la libération de Bazoum est une condition nécessaire
00:31 pour sortir de cette espèce d'impasse dans laquelle on se retrouve depuis plusieurs mois.
00:37 D'impasse mais de crise politique aussi,
00:40 qui divise le Niger et au-delà du Niger toute la sous-région ouest africaine.
00:44 Il y a une volonté de la part de cette jointe-là
00:47 d'aller dans le sens d'une décrispation de la situation.
00:52 Pour comprendre ce qui se joue, il faut revenir un peu dans le contexte régional.
00:58 Le 10 décembre, à Abuja, les chefs d'État de la CDAO reconnaissent pour la première fois,
01:05 même si c'est en des termes très diplomatiques,
01:08 ils prennent acte du coup d'État, du renversement de Mohamed Bazoum.
01:12 Et pour la première fois, là aussi en des termes très diplomatiques,
01:16 ils renoncent à la menace d'une intervention militaire.
01:19 Ce faisant, on crée là une condition pour des discussions, disons, plus apaisées.
01:26 D'ailleurs, dans la foulée de ce sommet, il y a eu une mission de la CDAO à Niamey
01:31 qui s'est relativement bien passée.
01:33 On a parlé de transition, de durée de transition.
01:36 Une autre mission était prévue ce 10 janvier, c'est-à-dire demain.
01:40 Elle a été reportée par les autorités nigériennes ce week-end,
01:45 hier ou ce week-end, je crois, pour, disent-elles,
01:49 organiser avant tout un dialogue national.
01:52 En général, dans cette configuration, quand on parle de dialogue national,
01:57 on entend définir les contours d'une transition,
02:00 on entend créer ou nommer les organes de la transition.
02:06 Et pourquoi pas mettre en place un chronogramme ?
02:10 Ici, ce qui se joue, c'est obtenir en contrepartie
02:13 un assouplissement des sanctions de la CDAO.
02:15 On est quand même passé d'une position très ferme
02:20 avec une exigence de retour à l'ordre constitutionnel,
02:23 avec une menace d'intervention militaire,
02:28 à une position, disons, plus conciliante,
02:31 avec la nomination d'un comité de chefs d'État composé de trois chefs d'État,
02:36 le président du Togo en tête, celui du Bénin,
02:40 mais aussi celui de Cyril Léonet.
02:43 Ce sont des sensibilités qui sont très différentes,
02:45 ce qui veut dire qu'on est plus ouvert à une négociation,
02:49 ce qui veut dire, en réalité, qu'on passe d'une position
02:51 où on impose des solutions venues de l'extérieur,
02:55 à une position où on souhaite accompagner une proposition nigérienne.
03:00 Donc, disons que c'est une victoire pour tout le monde.
03:04 !