Jérémy Rousset, représentant du Snuipp dans la Loire

  • il y a 8 mois

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00:00 Bonjour Jérémy Rousset, vous êtes représentant dans la Loire du syndicat enseignant SNUPP,
00:04 également membre du collectif des écoles publiques Stéphane Rez,
00:08 l'ancien ministre de l'Éducation nationale à Matignon, c'est signe de quoi pour vous ?
00:11 Écoutez, déjà le passage à l'Éducation nationale, ça a été un grand courant d'air.
00:17 Un grand courant d'air sur la forme, on a beaucoup commenté la forme,
00:21 mais surtout un grand courant d'air sur le fond.
00:23 Parce qu'effectivement il est resté 5 mois, mais 5 mois pour faire quoi ?
00:26 Eh bien il y avait une diagnostic qui était très claire en 2017, et ça ce n'est pas le SNUPP qui le dit,
00:30 ce sont les études internationales, un financement, la France est au fond du classement
00:35 au niveau de l'investissement pour les écoles publiques, la situation est identique en 2024,
00:39 donc en clair ce sont des classes plus chargées dans la Loire, on le sait bien,
00:43 qu'ailleurs dans les pays notamment qui réussissent bien évidemment aux évaluations internationales.
00:48 Et puis les systèmes éducatifs qui fonctionnent, fonctionnent sur deux jambes,
00:51 il y a l'investissement et la formation.
00:53 Et là encore, en 2017, l'école française était en fond de classement,
00:57 c'est toujours le cas en 2024, et c'est pourtant un des leviers fondamentaux pour changer les choses.
01:01 Donc moi le pédigré de Gabriel Attal, j'allais dire Emmanuel Macron,
01:05 parce que je crois que c'est vraiment lui qui...
01:06 - Il se ressemble beaucoup selon vous ?
01:07 - Et surtout c'est celui qui gouverne, pour de vrai,
01:10 et peu importe la biographie de celui qui est Premier ministre,
01:12 il y a une vraie continuité de l'État depuis 2017,
01:15 et des actes qui ne bougent pas pour l'école, c'est un immense gâchis,
01:18 il y aurait tant à faire, tant à faire, avec une vraie volonté politique pour changer les choses.
01:22 - Donc quand il dit hier, pour ses premières déclarations à Matignon,
01:26 "J'emmène la cause de l'école avec moi à Matignon, ce sera la mer des batailles",
01:30 vous n'y croyez pas Jérémy Rousset ?
01:32 - Stop ! Plus d'air, plus de courant d'air, des actes.
01:35 Nous voulons des actes.
01:36 2017, nous attendons des actes,
01:38 nous souhaitons que l'école française redevienne un pôle d'investissement massif,
01:42 ce n'est pas le cas, les études sont têtues,
01:44 ce n'est pas le syndicat encore qui le dit, le SNIPP,
01:46 ce sont les études internationales.
01:48 - Jérémy Rousset, le collectif des écoles publiques Stéphane,
01:51 s'est réuni hier justement pour parler de moyens dans les écoles,
01:54 alors là on parle surtout de moyens matériels, humains quand même un petit peu,
01:58 est-ce qu'il y a eu des avancées depuis le lancement de cette action en septembre ?
02:02 - En fait il y a une grande déception,
02:03 la grande déception et une grande incompréhension à vrai dire,
02:05 c'est la volonté de la municipalité de Saint-Etienne de ne pas recevoir,
02:10 de couper le dialogue avec les membres du collectif.
02:14 - Il n'y a eu aucun échange ?
02:15 - Ce collectif ne souhaite pas nous recevoir.
02:16 Donc c'est une grande surprise,
02:18 parce que ce qu'on demande c'est de se mettre autour de nos tables
02:20 pour trouver des solutions pratiques aux problèmes qui sont rencontrés.
02:23 Ce collectif, de qui est-il composé ?
02:25 La FCPE soutient le collectif,
02:27 les organisations syndicales dans toute leur variété soutiennent ce collectif.
02:31 - Donc enseignants, parents d'élèves ?
02:33 - Des parents d'élèves, très nombreux.
02:34 Nous avons les DDEN, les délégués de l'éducation nationale qui soutiennent le collectif,
02:38 des enseignants très nombreux, des directeurs d'école, des ADSEM, des AESH,
02:41 il y a vraiment une force commune qui pousse un cri du cœur
02:46 pour changer les choses sur différents sujets,
02:48 et pour l'instant c'est porte-close.
02:50 Quel signal !
02:51 - Pour quelles raisons ?
02:53 - On ne comprend pas la raison de cette volonté de ne pas ouvrir le dialogue,
02:58 ça n'a aucun sens d'un point de vue démocratique,
03:00 et je crois que c'est contre-productif pour les problèmes qui sont réels pour nos écoles stéphanoises.
03:04 - La mairie de Saint-Etienne a annoncé ses vrais désinvestissements pour les écoles stéphanoises,
03:09 est-ce qu'il y a déjà eu des retombées concrètes sur le terrain ?
03:13 Vous voyez des changements, Jérémy Rosset ?
03:14 - La municipalité a engagé 40 millions d'euros,
03:18 40 millions d'euros ce n'est pas 0 euro,
03:20 il y a effectivement des écoles qui ont été rénovées et on le salue.
03:23 Simplement il faut prendre la mesure du travail qui reste à faire.
03:27 A la fin des années 2000, Saint-Etienne avait un parc des écoles
03:30 qui était similaire à la ville de Marseille,
03:32 des écoles vraiment dans un état catastrophique.
03:34 La ville de Marseille à l'heure actuelle investit,
03:36 si on rapporte au nombre d'écoles stéphanoises en proportion,
03:40 trois fois plus que la mairie de Saint-Etienne.
03:43 - Vous dites qu'il faut qu'on fasse cet effort ?
03:45 - Mais c'est évident, quel temps perdu là encore ?
03:48 La mairie de Marseille a été chercher des financements autres que ceux municipaux.
03:52 Il y a eu une volonté politique de changer les choses,
03:54 l'État a mis la main à la poche,
03:56 et bien nous on réclame la même énergie politique.
03:58 - Et cette demande là elle doit venir de la municipalité ?
04:00 - Mais c'est évident, je crois que là quand il n'y a pas de conjonction
04:02 entre l'action politique locale et l'action nationale,
04:05 et bien on en paie les prix.
04:06 Oui 40 millions c'est une somme,
04:09 mais cette somme elle ne permet pas de rénover toutes les écoles de Saint-Etienne.
04:13 Moi j'invite la municipalité à faire le tour des écoles
04:16 et regarder dans les angles morts avec les journalistes.
04:18 - Sans faire de catalogue, qu'est-ce qui manque
04:20 et quels sont les vrais soucis dans ces écoles ?
04:22 - Globalement on a des classes, des cages d'escalier,
04:24 des cantines qui sont dans le chloroforme des années 80.
04:28 Elles n'ont pas vu un coup de pinceau pour certaines depuis 40 ans.
04:31 C'est cruel, mais c'est la réalité.
04:33 Après, je l'admets, et avec plaisir,
04:35 il y a des écoles qui ont été rénovées, bien sûr.
04:38 Simplement, les enfants qui sont dans les écoles qui n'ont pas été rénovées,
04:41 devront passer leur scolarité dans des écoles qui sont dans un mauvais état.
04:45 Il faut le reconnaître.
04:46 Donc il y a le matériel et il y a évidemment d'autres sujets
04:49 sur lesquels on n'a pas besoin d'euros, mais juste d'idées.
04:52 Et même sur les idées, on n'est pas entendu.
04:54 Et là, c'est une insulte à l'intelligence collective.
04:57 - Et donc là, ce que vous demandez clairement, c'est de nouveau
04:59 de pouvoir rencontrer la municipalité.
05:01 On l'entend bien ce matin, Jérémy Rousset,
05:02 merci d'être venu poser ce constat avec ce collectif des écoles publiques Stéphanase.
05:07 Je signale d'ailleurs que vous allez vous rassembler
05:09 au moment du prochain conseil municipal, le 29 janvier,
05:12 devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne.
05:14 Merci à Jérémy Rousset, représentant également du SNUPP,
05:17 un syndicat enseignant dans la Loire.

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