Le Pas-de-Calais demeurait en vigilance rouge “crues” ce jeudi, alors que quatre autres départements sont en vigilance orange: le Nord, l’Aisne, les Ardennes et la Meurthe-et-Moselle. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a promis des “réponses exceptionnelles” à ce nouvel épisode de crues et a évoqué la possibilité d’exproprier certains quartiers fréquemment touchés par les inondations.
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00:00 Chez nous, la décrue est bien amorcée, la rivière est rentrée dans son lit.
00:05 Par contre, aujourd'hui, le problème, c'est les sources.
00:09 Ça source de partout.
00:11 Donc moi, personnellement, dans mon exploitation, j'ai de l'eau partout dans les moutons.
00:16 Parce qu'il y a les sources, plus les infiltrations des trois jours qu'on vient de prendre.
00:20 C'est compliqué.
00:22 On voit effectivement des vidéos de votre exploitation.
00:24 Ça, c'était aujourd'hui ?
00:26 C'était avant-hier. Hier avant-hier.
00:29 Vous dites que vous avez pompé, vous avez fait des barrages pendant trois jours
00:35 pour ne pas que cette rivière rentre directement sur votre exploitation.
00:40 Mais malgré tout, vous n'avez pas réussi à protéger vos étables, votre exploitation.
00:47 Alors oui, on a fait des barrages, on a lutté.
00:49 Parce que le 6 et le 10 novembre, la rivière est montée encore plus haut.
00:53 Et en fait, l'eau est rentrée directement.
00:56 Cette fois-ci, l'eau n'est pas rentrée directement dans les moutons.
01:00 Par contre, les murs ne sont pas 100% étanches.
01:02 Au bout de trois jours de puissance d'eau sur les murs, l'eau finit par passer à travers.
01:08 Plus à ça, vous ajoutez les sources.
01:10 Donc maintenant, le problème, c'est que l'eau est rentrée quand même.
01:15 Même si ce n'est pas rentré directement, il y a quand même de l'eau dans les moutons.
01:18 Et les animaux, ils sont en quelle forme ?
01:22 Ils sont en stress.
01:23 Ils sont stressés parce qu'ils ont passé trois jours…
01:26 J'ai été trois jours avec eux, jour et nuit.
01:29 Et donc, ils sont un peu désorientés.
01:32 Ils sont les pieds dans l'eau.
01:34 Un mouton n'aime pas l'eau.
01:35 Et là, on les voit, ils sont perturbés, ils sont stressés.
01:40 Les agneaux, on ne sait pas ce que ça va donner.
01:42 Parce que moi, j'ai 250 agneaux qui sont arrivés au mois de décembre.
01:46 Les derniers ont une semaine.
01:48 Et donc, ils sont dans l'eau, ils sont tristes.
01:54 Vous avez déjà vécu ça au mois de novembre ?
01:57 Oui, on a pris deux inondations au mois de novembre, le 6 novembre et le 10 novembre.
02:04 Et c'est encore pire que là, on a quand même eu un peu moins d'eau.
02:09 C'était pire au mois de novembre.
02:10 Au mois de novembre, là où vous voyez les vidéos, on ne voyait plus les anges.
02:15 Il y avait 1,50 m d'eau dans les bâtiments.
02:18 Malgré tout, on imagine à quel point ça doit être fatigant
02:21 de devoir gérer à nouveau ces infiltrations d'eau, ces inondations.
02:26 Vous êtes maire aussi de la commune.
02:30 Que vous disent les habitants, que vous disent vos administrés ?
02:34 Quelle solution aimeriez-vous mettre en place, par exemple ?
02:39 Là, en fait, les administrés, ils sont à bout de souffle.
02:42 Comme moi, comme tout le monde, comme toute la vallée, je veux dire.
02:45 On est tous à bout de souffle.
02:46 On est fatigués, on est dans le stress en permanence.
02:50 On ne dort plus la nuit.
02:51 Moi, j'ai passé, depuis la nuit de Saint-Sylvestre,
02:54 on a passé trois nuits blanches.
02:57 Donc, psychologiquement, physiquement, c'est très dur.
02:59 Et tous les administrés sont pareils comme moi, en fait.
03:02 Tous les administrés n'en peuvent plus et ils veulent des solutions rapidement.
03:06 Je pense qu'aujourd'hui, on a écouté M. Macron quand il est venu à Saint-Omer.
03:11 Il nous avait promis des choses, comme le droit de curer les rivières et tout ça.
03:16 Aujourd'hui, il n'y a toujours rien.
03:18 On attend des arrêtés ministériels parce qu'apparemment,
03:22 tant que ces arrêtés ne sont pas apparus, on ne peut rien faire.