• l’année dernière
Sans répit, le Pas-de-Calais est balloté entre crues historiques et pluies torrentielles. Une série noire entamée le 2 novembre dernier avec la tempête Ciaran et qui ne semble plus vouloir lâcher le département. Nos envoyés spéciaux se sont rendus au plus près des sinistrés, ont emboîté le pas des secouristes et des maires qui se battent, comme ils le peuvent, contre les éléments. Regis Desconclois, Jérémy Muller, Stéphanie Zenati et Isabelle Gollentz avec Manuela Braun et Sophie Herbé.

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Transcription
00:00 A une quinzaine de kilomètres de là, plus à l'est,
00:02 c'est la canche qui déborde.
00:04 Ce matin-là, le maire Christophe Cousin sillonne son village.
00:11 - Bonjour, bonjour.
00:13 Comment ça se passe, les travaux?
00:15 - On fait du mieux qu'on peut.
00:16 - Avec l'eau, c'est pas facile, j'imagine.
00:19 Vous avez réussi à retirer les embâcles un peu?
00:22 - Un peu.
00:23 - Bon, OK, ça favorisera l'écoulement de l'eau.
00:25 C'est une bonne chose.
00:28 Depuis le début de la semaine, Doudoville est sous l'eau,
00:30 inondée par la course, un affluent de la canche qui prend sa source ici
00:35 et qui n'a jamais été aussi haut.
00:37 - C'est un événement qu'on n'a jamais vu avec cette intensité.
00:41 Donc, les anciens du village n'ont jamais vu un tel déferlant de dos.
00:47 C'est ça qui est très inquiétant, c'est cette durée, en fait,
00:51 dans le temps et le fait que les dégâts sont déjà là et qu'à un
00:56 certain moment, on ne sache plus maîtriser les évacuations, les secours.
01:00 De maison en maison, ils passent voir chacun de ses administrés
01:04 pour s'assurer de leur sécurité.
01:06 - Tout va bien?
01:08 OK, on va passer en vigilance rouge pour cet après-midi.
01:16 Attention.
01:19 Merci.
01:23 - Le relogement, c'est la priorité sécurisé, faire en sorte que
01:27 l'accès ici soit possible pour les gens, la vie courante,
01:31 mais aussi les urgences, s'ils devaient accéder.
01:33 Sachant qu'en cas de cru ici, on peut avoir jusqu'à à peu près
01:40 un mètre d'eau ici, dans la rue.
01:42 Donc, en somme, l'accès n'est pas possible.
01:45 Et si certains se montrent raisonnables?
01:50 D'autres, en revanche, ont plus de mal à accepter de quitter
01:53 leur maison.
01:54 - Monsieur Bizet? Monsieur Bizet, n'ayez pas peur.
02:00 Bon, vous allez venir à la salle, il faut arrêter de nettoyer.
02:06 Vous avez préparé vos affaires pour le relogement?
02:08 Il faut que vous prépariez vos affaires cet après-midi,
02:11 on vous emmène à courser.
02:12 Joseph Bizet, 69 ans, a toujours vécu ici.
02:19 Cette maison, il la tient de son père.
02:21 Alors, même si depuis lundi, il a les pieds dans l'eau,
02:24 difficile pour lui de se décider à partir.
02:27 Avec son balai, chaque jour, il essaye de nettoyer en vain.
02:39 - Ça diminue, mais ça va toujours revenir.
02:44 Les sources, elles le donnent en permanence.
02:47 - Oui, mais là, les sources, elles diminuent un peu quand même.
02:50 - D'accord.
02:51 - Et il n'y aura pas de dégâts?
02:54 - On renonce un avis de vigilance cet après-midi.
02:57 C'est pour ça que vous ne pouvez pas rester là.
02:59 C'est trop dégradé pour que vous puissiez vivre ici maintenant.
03:02 Il va falloir trouver une autre solution.
03:05 Comme on se l'est dit ensemble, il va falloir qu'on vous trouve
03:08 un logement dans les meilleurs délais.
03:11 Là, temporairement, vous vivrez dans le gîte de Corset.
03:15 Et puis après, vous irez où on trouvera une place.
03:19 On n'a pas le choix, mais cette maison ne sera plus habitable.
03:22 Elle ne peut plus l'être. Elle est trop risquée, trop dangereuse.
03:25 On ne maîtrise pas les événements à venir.
03:27 - Elle est costaud, comme maison.
03:28 Un abus. Non, mais le principal, c'est qu'il arrête de pleuvoir
03:35 pour que je nettoie un peu.
03:36 A demi mot, Joseph Bizet s'engage finalement à évacuer son logement
03:42 quelques heures plus tard.
03:43 Des réticences qui sont loin de décourager le maire de Doudoville.
03:48 - On cherche des logements à disposition pour reloger des familles.
03:52 Et c'est pour ça que je t'avais contacté.
03:54 J'ai su que tu avais des travaux en cours, là où tu avais un logement occupé.
03:59 Et donc, l'idée, c'est de savoir si on pouvait, dans l'urgence,
04:03 reloger quelqu'un.
04:03 Régulièrement, Christophe Cousin contacte des habitants des communes
04:09 voisines pour trouver des solutions de relogement aux riverains
04:13 les plus touchés par ces inondations.
04:15 - On mettrait un logement qui se rend disponible pour une situation
04:22 d'un accueil ponctuel, pas durable, mais ponctuel.
04:25 Donc, on pourrait reloger dans le village encore une famille.
04:29 Un logement en travaux sur les hauteurs.
04:32 - Stéphane !
04:36 La maison est loin d'être terminée.
04:38 Pourtant, d'ici quelques heures, une famille tout entière
04:41 viendra s'y installer.
04:42 - C'est le propriétaire qui finalise d'équiper au plus vite.
04:47 Et on reçoit les gens dans la foulée.
04:50 Donc, merci à Stéphane de bien vouloir accepter du relogement.
04:55 C'est vraiment sympa à vous.
04:56 Un grand merci.
04:58 La solidarité s'organise pour aider des habitants désemparés
05:05 souvent épuisé.

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