Regardez Lenglet-Co du 03 janvier 2024 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h37, Langley Co avec vous François Langley.
00:09 Bonjour à tous.
00:09 Alors vous nous expliquez ce matin cher François que le palmarès mondial des ventes de voitures électriques connaît une véritable révolution.
00:15 Oui, les chiffres de vente de véhicules électriques ont été publiés pour le quatrième trimestre 2023 et c'est le chinois BYD
00:23 qui prend la première place mondiale avec un peu plus de 500 000 véhicules livrés pendant ces trois mois juste devant l'américain Tesla
00:32 qui a pourtant fait une année record.
00:34 Je ne me rends pas compte c'est beaucoup plus que les autres constructeurs.
00:36 Ecoutez si on ne prend en compte que les électriques oui.
00:38 Volkswagen par exemple a écoulé 500 000 voitures mais sur les trois premiers trimestres de l'année.
00:44 Sa gamme ID est un échec commercial et technologique.
00:48 Mercedes et BMW sont encore plus loin derrière.
00:51 Quant à nous français ils sont eux aussi distancés sur ce critère malgré le redressement spectaculaire de Renault
00:57 et puis les succès de Stellantis qui est l'ex PSA bien sûr.
01:01 Alors qu'est-ce qui explique les succès de Tesla et de BYD ?
01:04 Alors ce qui est intéressant c'est que ces deux là sont les plus récemment arrivés sur le marché.
01:08 L'un et l'autre ont été créés il y a 20 ans même un peu moins en reprenant des constructeurs en faillite.
01:13 Alors que leurs compétiteurs européens ou américains ont plus d'un siècle d'existence.
01:18 Et tout est là parce que pendant un siècle c'était le savoir-faire, l'expérience qui permettait de réussir
01:25 en fabriquant des moteurs performants avec des économies d'échelle sur les grandes séries produites à la chaîne, le Fordisme.
01:32 Les vieux avaient donc l'avantage. Aujourd'hui dans l'électrique le moteur il est ultra simple.
01:37 Ce qui compte c'est la rapidité de réaction et d'exécution pour intégrer à la voiture
01:42 les nouvelles fonctionnalités, le confort, l'aide à la conduite, l'ergonomie.
01:47 - Et alors quoi ? Les vieux constructeurs n'arrivent pas à s'adapter ?
01:49 - Vous savez il y a une question de culture. Les allemands ils restent le nez dans l'huile de moteur.
01:54 Parce que leur excellence a été conquise en réglant des cylindres et des pistons mieux que les autres.
02:01 C'était "Das Auto". C'est complètement sans objet aujourd'hui.
02:05 Du coup ce sont les constructeurs qui viennent du secteur de l'électronique, c'est le cas de Tesla, c'est le cas de BYD,
02:10 qui réussissent mieux que ceux qui viennent de la mécanique.
02:14 Parce qu'ils sont habitués à faire très vite, parce qu'ils pensent la voiture comme un ordinateur sur roue,
02:19 en quelques années Tesla est devenu LA référence mondiale pour tout le secteur.
02:23 Alors les autres constructeurs s'y mettent, mais ils font la course avec des chaussures plus lourdes.
02:29 - Quand on possède de grandes usines comme les constructeurs traditionnels, on est quand même plus profitables pardonnez-moi.
02:36 - C'était vrai Yves, mais ça l'est plus autant.
02:39 Il est désormais possible d'être rentable avec de petites séries, à ce qu'on appelle la barrière à l'entrée,
02:43 qui a protégé les industriels traditionnels pendant un siècle, elle a disparu.
02:47 D'ici peu, figurez-vous que 60% de la valeur d'une voiture, ça sera la batterie et le système électronique.
02:55 Pour pilotage, sécurité, dépannage à distance, les options payables par abonnement, c'est une révolution et elle n'est pas terminée.
03:03 - Alors qu'est-ce qui va se passer encore ?
03:05 - L'arrivée de l'intelligence artificielle, qui va diviser par deux ou par trois les coûts de recherche et développement.
03:10 Là encore, jusqu'ici, le fait de disposer d'une armée d'ingénieurs, ça protégeait les industriels établis,
03:16 parce que ça leur assurait le monopole de l'innovation, et bien c'est fini.
03:21 [SILENCE]