La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au détournement des vœux de Marine Le Pen par le porte-parole de Renaissance via l'intelligence artificielle.
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00:00 Christophe Barbier, c'est à vous de prendre le pouvoir avec cette initiative, on ne sait pas d'ailleurs si ça a été une décision prise avec d'autres ou s'il l'a fait en solo,
00:13 du porte-parole de Renaissance Loïc Signor qui a utilisé l'intelligence artificielle pour faire parler Marine Le Pen en russe, c'était dimanche soir,
00:21 il a détourné les voeux de Marine Le Pen en russe à l'aide de l'IA, donc une vidéo diffusée sur son compte Twitter, voilà ce qu'il dit,
00:30 l'intelligence artificielle fait encore plus peur lorsqu'elle se rapproche de la réalité, retrouvez les voeux 2024 de Marine Poutine et on va écouter ce que ça donne, c'est quand même assez bluffant.
00:40 Mes chers compatriotes, c'est avec le cœur en forme d'optimisme, je vous souhaite le meilleur pour l'année prochaine.
00:49 Le nouvel an, ce n'est pas seulement un moment précieux pour rencontrer les amis et la famille, mais aussi une occasion pour nous tous de faire un point sur l'année qui s'en va et de regarder le nouveau.
01:02 C'est dangereux, non, Christophe ?
01:05 L'intelligence artificielle, ça peut être dangereux.
01:07 Et l'intelligence artificielle a des fins politiques ?
01:10 Oui, mais là, ce n'est pas le cas, ce n'est pas dangereux puisqu'on le voit, le montage est assumé, à aucun moment il dit "regardez, c'est Marine Le Pen qui parlait en russe, il n'est pas dans l'intox", je trouve deux vertus à ce message.
01:20 Enfin, vous, vous le voyez Christophe, pardonnez-moi, mais il y a aussi beaucoup de gens qui regardent les réseaux sociaux et qui croient ce qu'ils voient.
01:25 Eh bien, ces gens-là, donc, à vérifier leurs sources et regarder ce qu'ils voient un peu en profondeur.
01:29 Ça participe de l'éducation aussi de ceux qui regardent les réseaux sociaux et qui gobe trop facilement tout ce qu'on leur met sous les yeux.
01:34 Vous voyez que c'est le porte-parole de Renaissance, il met des images de Marine Le Pen, vous vous doutez bien que c'est un coup politique.
01:40 Il a fait un coup politique et il a fait un coup médiatique.
01:43 J'y vois deux vertus, au-delà de cette manœuvre, parce qu'on est dans une bataille politique à six mois des européennes.
01:48 La première vertu, c'est de nous dire "attention, intelligence artificielle".
01:51 Là, je vous fais parler Marine Le Pen, c'est sa voix acoustiquement parlant.
01:55 Elle parle russe. Demain, si vous entendez Macron parler japonais ou Julie Hamet présenter le "Julie jusqu'à minuit" en serbo-croate, méfiez-vous.
02:03 - Ou Mélenchon en arabe. - Ou Mélenchon en arabe.
02:05 - Ou Mélenchon... - Je crois qu'on l'a fait, Mélenchon.
02:07 - Vous ne connaissez pas mes capacités en serbo-croate. - En serbo-croate, je n'en doute pas.
02:11 Méfiez-vous. Dire aux gens "méfiez-vous de ce que vous entendez sur les réseaux sociaux".
02:14 Premier message. Et ça, il est vertueux et je pense qu'il peut être partagé par tout le monde, y compris par Marine Le Pen,
02:19 qui peut demain être victime de manière mal intentionnée de ce qui est là, une sorte de démo ou de canular.
02:25 Deuxième message, lui évidemment plus politique, c'est de dire "quand Marine parle, c'est Poutine qui tient le micro, qui rédige les textes".
02:32 Ça reprend ce qu'Emmanuel Macron avait dit pendant le débat d'entre deux tours.
02:35 "Quand vous parlez à la Russie, vous parlez à votre banquier", avait dit Emmanuel Macron à Marine Le Pen.
02:40 Depuis, elle a réglé ses problèmes de près.
02:42 Mais ça tombe au moment où le Washington Post publie une enquête, elle très sérieuse, sur la manière dont la Russie fait de certains hommes et femmes politiques
02:52 au sein de l'Europe occidentale ses sous-marins, ses porte-voix.
02:56 - Pour influencer l'opinion française et l'aide à l'Ukraine, notamment.
02:59 - Et comment il y a des agents d'influence qui permettent de faire passer les points de vue de la Russie dans la vie démocratique de la France.
03:06 Essayez l'inverse, essayez de faire passer le point de vue de la démocratie française dans la vie politique en Russie, aux élections présidentielles.
03:12 - Vous irez avec Navalny.
03:13 - Bon courage, bon courage.
03:15 Mais Poutine, notamment grâce aux réseaux sociaux et à ses maîtrises numériques, il arrive à le faire.
03:19 Méfions-nous lors des prochaines échéances de toutes les ingérences, parce que celles de Trump, s'il est réélu en 2024, ne seront pas plus innocentes que celles de Poutine,
03:27 de toutes les ingérences qui passeront en grande partie par l'intelligence artificielle et les réseaux sociaux, le deep fake d'Internet.
03:35 - Alors là, c'est un type terfuge.
03:39 Alors que nous avons connu, Christophe Barbier et moi, le parti communiste français, avec Georges Marchais, qui respectait les ordres mot-à-mot du parti communiste néo-soviétique,
03:48 qui participait au gouvernement de la République.
03:50 François Mitterrand a pris 4 ministres communistes dans son gouvernement, un parti qui obéissait aux consignes de Moscou officiellement,
03:57 et d'ailleurs jusqu'à un destin appelé le parti de l'étranger.
03:59 On est en train de nous refaire le coup du parti de l'étranger, sauf qu'on l'a fait par les Russes, puisqu'on a ce moyen technique de faire cette parodie.
04:06 Mais le parti communiste était lui. Elle, elle ne représente pas du tout M. Poutine. Elle a peut-être des affinités, elle fait ce qu'elle veut.
04:12 En tout cas, ça l'a grandi de l'avoir par les Russes, parce que les gens qui vont...
04:15 "Ah, finalement, elle parle russe, si un jour..."
04:17 - Ah, vous pensez ça, vous ?
04:18 - Ah, pour aller à Moscou négocier avec Poutine, puisqu'elle parle russe.
04:21 Ils sont bêtes à renaissance, quelquefois, ces pauvres crétins, ils ne se rendent pas service.
04:25 Mais sachez, je dis donc à ce jeune blanc-bec, il est quoi ? Il porte parole de renaissance ?
04:30 - Il porte parole de renaissance, oui, s'il vous plaît.
04:31 - Il faut peut-être qu'il arrête de porter la parole, parce que ça va très mal se finir dans les urnes.
04:34 Voilà. Il y avait un parti, le parti communiste français, qui avait quatre ministres, et qui était un parti qui obéissait aux ordres de Moscou.
04:40 - Mais Péricault, il n'était pas né.
04:41 - Il n'était pas né, alors qu'il fasse un petit cours d'histoire, Christophe va le prendre en formation quelques semaines.
04:45 - Alors, Péricault...
04:46 - On va lui donner quelques coups.
04:47 - Nous avons eu un président russophone, c'était Jacques Chirac.
04:49 - Alors, moi, je ne suis pas d'accord avec Péricault, parce que j'ai connu aussi cette époque où George Marchais...
04:53 - Il parlait de Moscou, globalement positif.
04:55 - Oui, mais alors, attention, Péricault, quand on disait du George Marchais et du parti communiste français qu'il prenait ses ordres de l'Union soviétique,
05:03 c'était de la propagande anticommuniste. C'est ce qu'on disait à l'époque.
05:05 - Oui, sauf que c'était vrai.
05:06 - C'était la propagande anticommuniste qui mère.
05:08 - Sauf que c'était vrai, hélas.
05:09 - Et tout le monde, quand il a été question d'élire François Mitterrand en 1981, tout le monde avait peur que les chars russes soient à l'entrée de Paris.
05:18 - Mais que Moscou donnait ses conseils au parti communiste.
05:22 - Et c'était de la propagande anticommuniste, de la propagande antisocialiste.
05:26 - Non, non, non, non, Mitterrand, Mitterrand, c'est...
05:28 - Je suivais tous les débats à l'époque, j'étais jeune et je suivais tout.
05:32 - Non, non, non, non, là, vous faites erreur.
05:34 - Ah, si, si, si, par contre, je vous ai...
05:35 - Chermette, vous vous trompez.
05:36 - Ah, non, non, je ne me trompe pas, je me souviens très bien parce que j'ai eu la chance d'avoir des grands-parents communistes.
05:40 - Mais...
05:41 - D'alors, je suivais bien l'actualité.
05:43 - Et avec cela, dire que les chars russes allaient prendre le pouvoir à l'arrivée de la gauche en 1981, c'est un leurre, c'est de la doctrine, c'est un mensonge, c'est un indoctrinement.
05:52 Dire que le parti communiste obéissait aux consignes de Moscou, c'était un fait.
05:56 - Mais non.
05:57 - Et ils en étaient très fiers.
05:58 - Pas du tout.
05:59 Mais je me souviens, attendez, mais jamais, c'était de la propagande.
06:01 - Mais vous plaisantez.
06:02 - Non, je ne plaisante pas, j'ai bien connu, je m'en souviens bien.
06:04 - Non, mais vous plaisantez, car c'était un pissenier.
06:06 - Mais c'était de la propagande.
06:07 - Les dirigeants du parti communiste allaient à Moscou chercher à leurs consignes.
06:11 - Sébastien Wild, là-dessus.
06:12 - Non, non, je ne vous demande pas votre avis, je vous donne une intervention.
06:15 - Non, mais moi je m'en souviens.
06:17 - Sébastien Wild, là-dessus.
06:19 Vous, quel est votre regard ? Est-ce que vous trouvez ça inquiétant ?
06:24 Est-ce qu'au contraire, vous faites confiance finalement, comme Christophe Barbier, aux internautes qui sont capables de faire le tri ?
06:32 - Je n'ai pas entendu forcément Christophe avoir confiance dans les internautes.
06:34 - Je leur en donne.
06:35 - Vous leur en donnez, oui.
06:36 - Et Christophe est tout sauf une intelligence artificielle.
06:39 C'est une intelligence tout court.
06:41 - Ma bêtise naturelle suffit amplement.
06:44 - Non, mais je pense qu'il a tout dit Christophe là-dessus.
06:47 Effectivement, s'éduquer, un peu de goût de l'effort pour aller chercher de l'information
06:50 et ne pas croire que sur les réseaux sociaux, tout ce qui est publié est vrai.
06:53 Il suffit d'ailleurs de regarder le Leaping, lamentable, déjà là.
06:55 Mais ce que je veux dire, je pense qu'aujourd'hui, notre société a besoin aussi de s'informer,
07:00 passer par différents canaux, creuser un peu et ne pas avaler bêtement dans son canapé
07:05 avec un pot d'une pâte à tartiner, Netflix de l'autre côté,
07:09 tout ce qu'on leur a avec leur smartphone.
07:10 A eux aussi de s'instruire.
07:12 On n'a jamais eu autant de moyens de s'informer.
07:13 - Mais vous savez bien que...
07:15 - Je suis un grand enfant, Julie.
07:17 - La plupart des internautes, ils vont sur les réseaux sociaux,
07:19 ils croient quand même ce qu'ils voient.
07:21 Alors vous avez raison, ils devraient...
07:23 - Oui, la terre est plate, on n'a pas marché.
07:24 - Je suis désolée, mais malheureusement, et d'ailleurs, le parti d'Emmanuel Macron,
07:27 Renaissance, ils sont les premiers à avoir dit "attention aux deepfakes,
07:31 attention à ces vidéos sur l'intelligence artificielle, attention aux déformations"
07:34 et ils l'utilisent.
07:35 - Un citoyen responsable, il ne gobe pas, il regarde, il réfléchit, il vérifie,
07:40 il discute et il se fait son opinion.
07:42 Cela dit, n'oublions pas que la guerre de 1870 a été déclenchée par une fausse dépêche,
07:47 rédigée par Bismarck.
07:48 Vous voyez, ce n'est pas d'hier qu'on se fait abuser par des fakes.
07:51 - La dépêche d'Ems.
07:52 - La dépêche d'Ems.
07:53 - Et puis c'est un peu d'humour aussi, non ?
07:55 - Oui, on a le droit d'avoir aussi de l'humour.
07:58 - On se rapproche tout doucement de Matrix quand même.
08:01 C'est quand même assez inquiétant.
08:02 Mais oui, le virtuel, à un moment donné...
08:04 - Et ça peut avoir aussi des conséquences.
08:06 - Julie, nous avons déjà des gens aujourd'hui qui prennent les fakes de X au pied de la lettre
08:12 et qui vous soutiennent mordicus que ça s'est passé comme ça.
08:15 - Énormément.
08:16 - Ils l'ont lu.