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00:00 Jurassic Park 3 signe le retour d'Alan Grant, toujours dans la sauce financièrement,
00:04 et Ellie Suttler, qui a fini par avoir plein d'enfants comme elle le voulait, mais pas avec Grant,
00:08 juste avec un gars du gouvernement, histoire de justifier l'arrivée de toute une armada à la fin du film,
00:13 pour sauver Dinosaur Man et ses amis.
00:15 Mais ne nous perdons pas dans la timeline.
00:17 Grant, qui était allé sur Isla Nublar dans le premier film contre une grosse somme d'argent,
00:21 promet ici de ne plus jamais y remettre les pieds.
00:24 Non, à la place, il accepte d'aller sur Isla Sorna, contre une grosse somme d'argent bien entendu.
00:29 C'est vénal un paléontologue quand même.
00:31 "Nous voilà dans le pire endroit de la Terre et nous ne serons pas payés."
00:34 Malheureusement pour lui, le couple qui l'a engagé pour survoler Isla Sorna n'a pas d'argent,
00:38 et veulent en réalité sauver leur fils, qui a eu la bonne idée en début de film de faire du parapente
00:43 au large d'une île plein de fucking dinosaures géants.
00:45 Quand Alan, visiblement encore très marqué par les événements du parc,
00:49 "Hi, how are you OG ?"
00:50 se rend compte de la supercherie, il n'a pas d'autre choix que de guider ce petit groupe vers un échappatoire
00:55 avant de tomber sur le... Ah bah non, il est déjà là en fait.
00:58 Mais bref, durant 90 minutes de ce rollercoaster, le groupe va devoir survivre à des dinopunks,
01:03 "Qu'est-ce que vous êtes en train de vous dire ?"
01:05 "Non mais y'a plus de rock, y'a plus de rocker, y'a plus de rocker pour être honnête !"
01:09 des dinos volants, et des dinos Virgin Mobile.
01:11 *Dinos*
01:14 Mon rapport à ce film est assez paradoxal, parce que c'est avec lui que j'ai découvert la saga.
01:18 Et à l'époque, j'avais vraiment adoré. J'avais 10-12 ans et j'ai poncé le DVD.
01:22 Ne pas avoir vu les deux premiers films et en entendre parler dans celui-ci, ça a nourri un certain imaginaire en moi,
01:27 où je me suis mis à imaginer tout ce qui s'était passé avant,
01:29 et quand j'ai découvert les deux premiers films, j'ai pas du tout été déçu, ça a été à la hauteur de mes espérances.
01:34 Aujourd'hui, avec du recul, je me rends bien compte des faiblesses du film.
01:37 Il est le moins bon de cette première trilogie. L'absence de Spielberg se fait cruellement ressentir.
01:42 La mise en scène perd de sa magie. Certains moments n'ont aucun sens.
01:45 Et la plupart des personnages sont plutôt insupportables.
01:47 "Ben !"
01:48 "Alain !"
01:49 "Papa !"
01:50 "Eric !"
01:50 "Monsieur Iudeski !"
01:52 "La ferme, la ferme, la ferme !"
01:55 On est plus proche d'un Anaconda avec Ice Cube que du film de 1993.
01:59 Mais c'est aussi pour ça que j'aime ce film.
02:01 Il dénote des deux autres, car il transpire la série B décomplexée,
02:04 le film de monstre un peu con qu'on a pu voir germer au début des années 2000 et que personnellement j'adore,
02:08 la découverte des Vélociraptors, la séquence dans la volière, la planque du gamin qui a survécu,
02:13 le retour d'Alan Grant qui ici porte le film sur ses épaules,
02:16 le nouveau dinosaure qui est le plus gros animatronique jamais fabriqué à l'époque,
02:20 bref, plein de bonnes choses que je trouve encore cool aujourd'hui.
02:22 Mais ça ne suffit pas, j'en suis bien conscient.
02:24 Le film est une redite du premier et du second opus.
02:27 Certains plans et certaines idées sont reprises telles quelles.
02:30 "Tu as été attaqué."
02:32 "Ah non, c'est mon sac porte-bonheur."
02:34 "Même avec ce que je te paie, tu pourrais t'offrir un sac mieux que ça."
02:37 "Pas question, c'est un porte-bonheur."
02:40 Les personnages sont bien moins attachants.
02:42 Le gamin qui a survécu sur l'île c'est bien, mais pas assez exploité.
02:45 Laura Dern reléguée au second plan comme une mère au foyer lambda,
02:48 mais surtout le manque de souffle épique dans la mise en scène.
02:51 Si Spielberg décide de faire apparaître le T-Rex au bout d'une heure,
02:54 sous la pluie et de nuit, c'est pas pour rien.
02:56 Ça accentue la terreur du moment,
02:58 ça offre du contraste et ça sublime ce monstre terrifiant.
03:01 Ici, le Dino Star arrive au bout de 20 minutes,
03:03 en plein jour, sans aucun panache.
03:05 Donc forcément, quand les fans l'ont vu dégommer un T-Rex en moins de 30 secondes,
03:09 ils n'étaient pas super contents,
03:10 parce que le T-Rex est une figure iconique depuis deux films
03:13 grâce à la manière dont il est mis en image par Spielberg.
03:16 Ici, on a un dino impressionnant, certes, mais très mal exploité.
03:19 Bon, au moins, ça confirme que Spielberg est un chirurgien du cinéma
03:22 et qu'il réfléchit chaque détail.
03:24 Contrairement à Joe Johnston, qui n'est pas un tâcheron,
03:26 mais qui n'apporte rien de spécial à ce qu'il fait.
03:28 Le film souffre donc d'un manque d'ambition, mais aussi d'investissement.
03:31 Notamment des acteurs qui n'en pouvaient plus de ce tournage éreintant
03:35 et qui se rendaient bien compte de ce qu'ils étaient en train de tourner.
03:37 L'acteur qui joue Billy, par exemple,
03:39 avouera qu'il avait beaucoup de mal à entrer dans la peau de son personnage
03:42 tant il était mal écrit.
03:43 Il était totalement désorienté par son manque de développement.
03:46 Rajoutez à ça des problèmes liés au budget,
03:48 les accidents de tournage,
03:49 Spielberg qui menace de se retirer si le scénario n'arrête pas d'être remanié sans raison par le studio.
03:54 Bref, un gros bazar.
03:56 "Très bien, alors vas-y, hurle. Seulement si le tricycloplote t'attaque, ne viens pas pleurer sur moi."