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00:00 Jurassic Park est l'idée d'un homme, John Hammond, et il est sur le point de concrétiser
00:04 cette idée sur Isla Nublar, une île au large du Costa Rica.
00:07 Grâce à des avancées scientifiques dans la génétique, Hammond a réussi à recréer
00:11 des dinosaures éteints depuis plusieurs millions d'années.
00:14 Mais à la suite d'un incident qui causa la mort d'un des employés du parc, et pour
00:17 prouver qu'il n'y a pas de faille en termes de sécurité, il invite un groupe d'experts
00:21 à le visiter.
00:22 Voilà comment le paléontologue Alan Grant, la paléobotaniste Ellie Sattler, le mathématicien
00:27 Ian Malcolm, et un avocat qui servira de dessert au T-Rex, se retrouvent sur une île
00:32 et sont partagés entre l'émerveillement et la crainte.
00:34 Car si le fait de voir des dinosaures en vie est une chose extraordinaire, cela pousse
00:38 également à la réflexion, notamment en termes d'éthique et de responsabilité.
00:42 Évidemment, il ne va pas falloir longtemps pour que ça ne parte en cacahuète, puisque
00:45 Hal de la ferme aux jouets, enfin non, Dennis Nedry plutôt, ne sabote la sécurité du
00:49 parc afin de dérober des embryons de dinosaures qu'il doit vendre aux fameux "Dodson,
00:54 Dodson est parmi nous, Dodson est là !"
00:57 "Tout le monde s'en fout, ma b*te !"
00:59 Pendant ce temps, le groupe est arrêté pile devant l'enclos du tyrannosaure qui
01:02 va s'échapper et causer le chaos dans le parc, tout autant que les vicieux vélociraptors
01:06 bien entendu.
01:07 Ce petit groupe va donc devoir survivre à une force de la nature qu'il n'aurait
01:11 jamais dû affronter.
01:12 Cette rencontre, séparée par 65 millions d'années, va aboutir à une confrontation
01:16 entre l'homme et le dinosaure qui ne peut se terminer que dans le chaos.
01:19 Voilà le résumé d'une histoire absolument fabuleuse, qui ne connaît aucun temps mort,
01:23 et qui développe des personnages ultra attachants et un univers très crédible grâce notamment
01:27 à un travail technique bluffant.
01:29 C'est un des premiers films à utiliser le numérique aussi habilement.
01:31 Seulement 7 minutes d'effets numériques seront visibles dans le film, mais il ne suffira
01:35 que de 7 minutes pour révolutionner le cinéma hollywoodien et le faire entrer dans une nouvelle
01:39 ère.
01:40 Le grand Stan Winston et toute son équipe sont également responsables de ce succès
01:43 puisque les animatroniques vont crédibiliser ces animaux et offrir un véritable souffle
01:48 épique au film.
01:49 Non mais, je veux dire, regardez-moi ça ! Ça fait encore effet aujourd'hui, croyez-moi.
01:52 La révolution est totale et le film va d'ailleurs, consciemment ou non, nous raconter cette révolution
01:58 à travers cette histoire de parc à dinosaures.
02:00 Spielberg devait à la base animer ses dinosaures en stop motion, mais quand il a reçu cette
02:04 démo d'ILM, la société d'effets spéciaux fondée par George Lucas, il a préféré
02:08 opter pour cette nouvelle méthode, mettant sur la touche tout un procédé qui existait
02:11 au cinéma depuis de longues décennies.
02:13 Dans Jurassic Park, on peut se dire que John Hammond est les équipes du parc, c'est
02:17 Spielberg et ILM, et que Grant représente les responsables du stop motion, puisqu'en
02:21 amenant les dinosaures à la vie, Hammond a d'office et sans le vouloir mis au chômage
02:25 cher Alan Grant.
02:26 D'ailleurs, il le dit lui-même.
02:27 "Que notre métier est fini, vous voulez dire éteint ?"
02:30 On a souvent utilisé le terme "métafilm" pour résumer Jurassic Park, et c'est totalement
02:35 vrai.
02:36 L'attraction Jurassic Park existe aussi dans le monde réel, et elle vend les mêmes sensations
02:39 fortes et le même merchandising.
02:41 Spielberg, c'est Hammond, un homme passionné, parfois un peu trop, qui va se faire dépasser
02:46 par sa propre création, Jurassic Park étant devenu indissociable du réalisateur.
02:50 L'avocat, c'est le studio universel, qui se fiche de l'aspect créatif ou de la révolution
02:54 que ça engendre, mais ne voit que le profit qui va s'en dégager.
02:57 Il y a même une tempête qui a stoppé l'équipe durant le tournage à Hawaii, tout comme dans
03:01 le film où c'est une tempête qui va mettre à mal les installations du parc.
03:05 D'ailleurs, ces plans là sont des plans de la véritable tempête vécue par l'équipe
03:08 du film.
03:09 Si l'affiche du film ne reprend que sobrement le logo du parc, c'est parce que le film
03:12 nous vend ce que vend le parc.
03:14 Les deux se confondent, le destin du film, sa fabrication, tout est similaire en tout
03:18 point à l'histoire qu'il nous raconte.
03:20 Le parc et le film ont rendu réel quelque chose qui relevait de l'imaginaire, parce
03:23 que oui, avec ses quasi 1 milliard de dollars au box office et la dino-mania qui en suivra,
03:28 on peut dire que Jurassic Park a littéralement ramené les dinos à la vie.
03:31 "Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? King Kong ?"
03:33 Les personnages sont aussi un des gros points forts du film.
03:35 Il n'y en a pas beaucoup, mais c'est ce qui renforce l'affection qu'on leur porte.
03:38 Ian Malcolm a beau être ultra égocentrique, il est pourtant d'une pertinence assez incroyable,
03:43 en plus de faire preuve d'un certain courage.
03:45 *Rire*
03:48 La passion d'Ellie est ultra communicative et sa badasserie n'a rien à envier aux
03:52 autres.
03:53 Et les enfants sont très attachants, Spielberg a toujours su bien choisir les enfants acteurs.
03:57 Ariana Richards et Joseph Mazzello font un superbe travail et sont très justes dans
04:01 leur interprétation.
04:02 En termes de casting, le film se pose là, Laura Dern, le fabuleux Jeff Goldblum, Richard
04:07 Attenborough et même Samuel L. Jackson qui tient ici un de ses premiers rôles importants.
04:11 "Vous n'avez pas dit le mot magique !"
04:13 "MEEERDE !"
04:14 Sans oublier Sam Neill bien entendu, qui interprète le légendaire Alan Grant, paléontologue
04:19 qui peine à vivre de sa passion et qui passe son temps à traumatiser les gosses.
04:23 *Cri*
04:29 Surtout celui-ci que les fans vont lier à la trilogie suivante en supposant que c'est
04:33 le personnage d'Owen Grady, ce qui n'est pas une approche ridicule sur le papier puisque
04:37 ce gamin qui n'aime pas les dinosaures va être traumatisé par cette histoire de Raptor
04:41 et va grandir avec cette peur constante jusqu'à ce qu'il finisse par les dompter et donc
04:45 dompter sa peur par la même occasion.
04:47 "Owen Grady, Owen Grady, oui je sais qui vous êtes !"
04:51 Alan n'aime pas les enfants mais va apprendre à le faire.
04:54 Cette griffe qui représente son absence de paternité, il la garde précieusement.
04:58 Il s'en sert de bouclier contre toute forme d'affection provenant d'un enfant.
05:01 Puis il finira par l'abandonner afin d'offrir protection et réconfort à des enfants qui
05:05 en ont besoin.
05:06 Spielberg aime que ces personnages se débarrassent de leur peur.
05:09 Grady n'aura plus peur de l'eau à la fin des dents de la mer.
05:12 Peter n'aura plus peur de son passé.
05:13 Wade ne craindra plus la réalité.
05:15 Et Alan ne fuira plus devant sa paternité.
05:17 Le film doit également beaucoup à la légendaire composition du tout aussi légendaire John
05:22 Williams, qui parvient à retranscrire l'émerveillement avec une telle justesse qu'aujourd'hui
05:26 la bande originale a totalement dépassé le cadre du film et est devenue automatiquement
05:29 reconnaissable.
05:30 Avec cette bande-son, l'émotion est décuplée et la mise en scène de Spielberg sublimée.
05:34 Parce que bon, c'est un travail d'équipe bien entendu.
05:36 Mais la raison principale du succès du film reste quand même la vision de Steven Spielberg.
05:40 Quand Alan nous décrit la violence des terrifiants Vélociraptors au bout de 7 minutes de film,
05:44 on commence à nous teaser la dangerosité de ces animaux.
05:47 Quelqu'un est déjà mort en introduction, mais on a pour l'instant rien vu du tout.
05:50 C'est toute la force et le génie de Spielberg qui sait faire monter la tension en repoussant
05:54 le plus possible une vision claire de la menace.
05:57 Et c'est comme ça qu'au bout de quasi une heure, on est témoin de la première
06:00 apparition du T-Rex qui offre une intensité incroyable.
06:03 Chaque plan est un monument, du verre qui tremble, à la libération, jusqu'à la
06:07 dégustation de l'avocat.
06:08 Le souffle est coupé.
06:09 Et si on était tout aussi frustré que les personnages de ne pas voir les bêtes au début,
06:13 on n'est pas du tout déçu quand elles arrivent.
06:15 Et ça on le doit à la mise en scène de Steven Spielberg et à son choix de ne pas précipiter les choses.
06:20 La deuxième scène marquante du film, c'est l'attaque des Vélociraptors dans la cuisine,
06:23 où Alexi et Tim vont se livrer à un jeu de cache-cache et d'illusions d'une tension hallucinante.
06:28 Et si le spectateur est autant investi à ce moment-là, c'est parce que la mise en scène l'invite à l'être.
06:32 Nous sommes également bernés par les pièges que les personnages tendent au Raptor.
06:36 On est dans cette angoisse permanente, car Spielberg va piocher dans les codes du slasher
06:40 movie afin de personnifier les intentions de ces animaux, des animaux armés littéralement.
06:45 Une scène d'ailleurs qu'il reprendra à son compte dans la guerre des mondes 12 ans plus tard.
06:48 On se retrouve donc avec deux gamins, deux dinosaures terrifiants, tout ça dans une cuisine
06:52 des plus lambda, et pourtant c'est toutes les sens même du film qui se retrouvent ici.
06:56 Le seul qui aura compris ça en dehors de Spielberg, c'est Juan Antonio Bayona, mais on va y revenir.
07:00 Au final, on a un film de plus de deux heures qui s'appelle Jurassic Park,
07:04 et on ne va voir ces bêtes que pendant 15 petites minutes.
07:07 "Euh, auriez-vous par exemple projeté d'avoir des dinosaures dans votre parc à dinosaures, hein ?"
07:12 Spielberg veut que le spectateur comprenne la rareté de ces animaux,
07:16 et c'est comme ça que, comme les personnages du film, quand un dino pointe le bout de son nez,
07:20 le moment est inoubliable.

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