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Transcription
00:00 Quatre ans après les événements de Jurassic Park, une attaque impliquant des touristes qui a eu lieu sur Isla Sorna, voisine d'Isla Nublar,
00:06 révèle au monde que des dinosaures sont toujours en vie.
00:09 John Hammond veut absolument préserver le bien-être de ces animaux et demande à Ian Malcolm de prendre la tête d'une équipe de quatre scientifiques,
00:16 dont fait partie sa petite amie Sarah Harding, afin de constituer un dossier photo destiné à rallier l'adhésion du grand public pour la protection de l'île et de ses dinosaures.
00:25 Malcolm, au vu des précédents événements, refuse. Et on se demande vraiment pourquoi.
00:29 *bruit de tirs*
00:33 Jusqu'à ce qu'il apprenne que Sarah est déjà sur l'île, totalement seule, et c'est là qu'il décidera de partir pour aller la sauver.
00:39 Mais une fois là-bas, ce petit groupe bienveillant va se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls,
00:43 et que le neveu d'Hammond a pour ambition de ramener les dinosaures aux Etats-Unis afin d'ouvrir un parc sur le continent.
00:48 "Sortir des dinosaures de cette île est la pire idée dans la longue et triste histoire des mauvaises idées."
00:54 Va alors commencer une bataille entre deux idéologies. Ceux qui veulent préserver ces animaux dans leur état naturel,
00:59 et ceux qui veulent exploiter leur potentiel pour le profit.
01:02 Dans le premier opus, Spielberg a délibérément filmé la bouteille de mousse à raser avec les embryons à l'intérieur,
01:07 afin de se préparer à une éventuelle suite, parce que logiquement, tous les dinosaures du premier film devaient mourir.
01:12 Mais on nous explique dans ce film que non.
01:14 "J'ai compris comment ces animaux ont survécu sans lysine."
01:17 "J'm'en fous !"
01:18 Enfin non, on nous explique rien du tout, mais en gros y'a des dinos sur une autre île, et ça va partir en cacahuètes.
01:22 Le premier film se voulait plutôt optimiste, mettant en avant la puissance de la nature face à la technologie.
01:27 Mais le deuxième sera beaucoup plus sombre, soulignant l'arrogance des êtres humains face à cette nature.
01:31 Une absence d'empathie qui nuira à la préservation de ces animaux.
01:34 Visuellement, le film est également à l'opposé de son prédécesseur.
01:37 La photo est bien plus sombre, le sang bien plus présent, et on assiste à des moments plus sadiques.
01:42 L'arrivée des mercenaires qui maltraitent les dinos,
01:44 John Abruzzi qui se fait salement dévorer par une ordre de mini dinosaures trop mignons,
01:48 qui nous seront introduits comme étant des mangeurs d'enfants.
01:51 Bref, Spielberg est à l'aube d'un changement dans sa manière de créer,
01:54 et quand on voit le film qui précédera ce monde perdu et celui qui lui succédera,
01:58 il est facile à parier que ce cher Steven était à la recherche de quelque chose de plus impactant, de plus mature.
02:03 Et on sent bien ici qu'il ne veut pas nous offrir cette féerie tant attendue et qui a fait du premier film un succès.
02:08 Voilà sans doute pourquoi le monde perdu sera assez mal reçu à l'époque, et il est toujours aujourd'hui.
02:12 Car le réalisateur est allé à l'opposé de ce qu'on attendait de lui.
02:15 Durant la production du film, Spielberg s'en désintéressera de plus en plus,
02:18 délégant très souvent à sa seconde équipe et avouant que revenir au divertissement tout public après la liste de Schindler était une erreur.
02:25 Voilà ce qu'il dira précisément.
02:27 "Souvent, j'avais l'impression de me retrouver dans la DeLorean de Doug Brown, à revenir quatre ans et demi en arrière.
02:31 Je ne faisais que servir les gens à un banquet.
02:33 Je ne me proposais rien de véritablement excitant comme défi.
02:36 Je me disais, ça n'est pas assez pour moi."
02:38 Malgré tout, aujourd'hui, je revois le film avec un certain plaisir.
02:41 Certes, la magie du premier et l'effet de surprise ont disparu,
02:43 mais Spielberg parvient à nous offrir un moment de pur divertissement grâce à des scènes d'anthologie.
02:47 Encore une fois, le T-Rex, ou plutôt les T-Rex,
02:50 arrivent au bout d'une heure de film pour nous offrir une des scènes les plus incroyables de la saga,
02:55 où Spielberg cite ouvertement Alfred Hitchcock et rend hommage à une de ses idoles dans une magnifique démonstration de suspense.
03:01 Et puis franchement, gros respect à Eddie, le héros sans cap de ce film,
03:05 qui a fait preuve d'un sang-froid et d'un courage incroyable, pour finir par se faire déchiqueter.
03:09 Quand je vous dis que Spielberg n'était pas dans le mood.
03:11 Je peux aussi citer l'attaque des Vélociraptors dans les Hautes Herbes,
03:14 et celle en fin de film qui, malgré un dénouement un peu chelou,
03:17 "Parcours !"
03:19 offre aussi une vraie leçon en termes de gestion de l'espace et de tension.
03:23 Les 15 dernières minutes du film n'étaient pas prévues à la base,
03:25 mais Spielberg les imposera pour simplement se faire un kiff d'ado
03:29 et rendre hommage à Ishiro Honda, réalisateur du premier Godzilla.
03:32 "Suddenly it's a Godzilla movie, and I just have only dreamed about making one of these as a child."
03:37 "Yeah."
03:38 "As a grown-up, I'm ashamed of myself."
03:40 "Move it that way so Mitch doesn't see it."
03:42 Les scènes du T-Rex à San Diego dénotent par une mise en scène un peu cartoonesque,
03:46 où on a l'impression que le réalisateur a juste voulu lâcher un gros chat dans la ville pour foutre le bordel.
03:51 Et ça marche ! Cette fin est superbe,
03:53 et le film, malgré sa réputation, est plus que correct.
03:56 Moins bon que le premier, assurément, mais tout à fait convenable.
03:59 Spielberg en a donc fini pour de bon avec Jurassic Park.
04:02 Mais à l'aube du XXIe siècle, un troisième opus va pourtant voir le jour,
04:06 sous la direction de Joe Johnston.

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