Le géopolitologue, Alexandre Del Valle sur la fin de l'accueil des imams détachés en France : «Le problème, c'est que quand ils sont payés par des états étrangers, qui n’ont pas les mêmes valeurs que nous, il est bien évident qu’ils ne peuvent pas véhiculer des valeurs d’un état pluraliste».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 ils n'ont pas grand chose à voir, mais que ce soit la Turquie,
00:03 que ce soit le Maroc ou l'Algérie,
00:06 il est quand même compliqué pour un État
00:09 de voir des imams,
00:11 qui soient des fonctionnaires de pays étrangers,
00:14 de surcroît, qui n'ont pas les mêmes visions du monde.
00:17 Il faut savoir que même le Maroc, le pôle le plus modéré des trois,
00:20 ou avec l'Algérie c'est un peu kiff-kiff,
00:22 il faut savoir que dans les pays d'Afrique du Nord,
00:25 à part la Tunisie,
00:26 il n'y a aucune reconnaissance légale
00:29 de la conversion à un autre culte.
00:31 Il n'y a pas de liberté religieuse.
00:33 Au Maroc, on ne peut être marocain que si on est musulman ou juif.
00:36 Si on se convertit au christianisme,
00:39 on a des amendes
00:40 et les prédicateurs chrétiens, protestants,
00:43 souvent sont expulsés immédiatement
00:44 et on peut être emprisonné si on est citoyen marocain.
00:47 En Algérie c'est pareil,
00:48 toutes ces lois ont été durcies depuis des années.
00:50 Donc vous voyez bien que si l'islam de France dépend d'imams
00:54 qui sont formés, qui sont des fonctionnaires de pays
00:57 où on interdit toute liberté de culte,
01:00 vous voyez bien qu'il y a un problème de non-réciprocité
01:03 et de surcroît, il y a un problème d'ingérence
01:05 puisque surtout le Maroc, encore plus que l'Algérie,
01:08 le Maroc a beau être "modéré",
01:11 bien qu'il interdise le proséidisme chrétien chez lui,
01:13 le Maroc entretient une sorte d'irrédentisme.
01:16 Le roi du Maroc Hassan II, le père de l'actuel,
01:18 l'avait dit dans des vidéos,
01:19 dans un très très bon français d'ailleurs,
01:21 mais des vidéos qui sont encore très présentes sur internet,
01:24 il disait qu'il était contre toute forme d'intégration
01:27 et encore moins l'assimilation,
01:29 et il disait qu'un citoyen marocain restera toujours un Marocain
01:32 après 10 générations.
01:34 Et donc on ne peut pas accepter que des États étrangers
01:36 utilisent le religieux pour en fait empêcher l'assimilation
01:40 et pour une sorte de capitulation à l'envers.
01:43 Et Macron, j'en parlais avec Charles Goumy également tout à l'heure,
01:46 un autre imam, Macron a eu tout à fait raison,
01:49 enfin le gouvernement Macron, d'interdire ces imams étrangers,
01:52 non pas parce qu'ils sont étrangers,
01:53 ils peuvent être très bien étrangers résidents français,
01:56 le problème c'est quand ils sont payés par des États étrangers
01:59 qui n'ont pas les mêmes valeurs que nous,
02:01 le même rapport à la femme, à la religion, au pluralisme,
02:04 il est bien évident qu'ils ne peuvent pas être conformes,
02:07 ces imams, dans leur prêche, dans leur vision du monde,
02:09 dans leur discours privé, dans leur formation,
02:12 entre guillemets, leur catéchisme,
02:13 ils ne peuvent pas véhiculer des valeurs d'un État pluraliste
02:16 puisqu'ils sont payés par des pays
02:18 qui interdisent le prosélytisme chrétien
02:20 et qui punissent quelqu'un,
02:22 les gens qui changent de religion.
02:24 Vous voyez bien que...
02:25 - Ça pose la question de la formation des imams en France,
02:28 je vous pose la question tout de suite mais avant,
02:30 Denis Deschamps souhaiterait...
02:31 - Je m'en reviens.
02:31 (Générique)