Interview Françoise Caillette-Deneubourg

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Transcript
00:00 Je m'appelle Françoise, je suis peintre.
00:04 Le voyage c'est découvrir l'autre.
00:13 Je suis fascinée par les visages et ce qu'ils peuvent me raconter,
00:19 avec leur intelligence, leur beauté, leur profondeur.
00:24 Quand je commence à dessiner, je commence par les yeux.
00:29 Dans le regard, il passe tellement de choses.
00:33 Ou la détresse, ou la tendresse, ou la joie passent par les yeux.
00:39 Il peut y avoir des visages souriants de la bouche, mais pas des yeux.
00:44 Je vois un visage et je me dis, oui, c'est lui, c'est elle.
00:57 C'est évident.
00:59 Ce sont les portraits que je fais des gens, des Marocains, des Népalais, des Algériens.
01:12 En Amélie Bié aussi, elle était très belle cette femme, Martha.
01:19 Il y a des émotions qui passent sur leur visage et puis il y a des émotions que moi je ressens.
01:26 Et c'est ces deux émotions qui fusionnent et qui me donnent envie d'en faire une peinture ou pas.
01:31 Quand je viens dans un village, je me pose, je sors mon carnet, je commence à dessiner.
01:40 Et là, tout de suite, les enfants se précipitent, ils m'entourent.
01:45 Les gens s'approchent, ils m'offrent un thé.
01:47 Une des femmes vient de me mettre un petit coussin si je suis assise sur une pierre.
01:50 Il y a un contact qui s'établit.
01:53 Et puis, une fois que j'ai dessiné, les enfants en général me prennent par la main et m'emmènent en me disant
01:58 "tu as dessiné ma maison, viens dans ma maison".
02:01 Je n'ai pas de recette, je ne me fabrique pas un style, je peins comme je sens.
02:09 En technique pure, ce qui est intéressant c'est la mise en page, l'équilibre.
02:15 J'ai un cadrage assez photographique.
02:19 Ça vient des études de graphisme et de mon passage dans la publicité.
02:23 Quand je peins ici, ensuite, je revis le moment de la rencontre.
02:31 Je suis en osmose avec le personnage.
02:36 Mais c'est éprouvant.
02:39 Parce que parfois, j'ai tellement d'empathie pour des enfants ou des vieilles femmes.
02:48 J'ai cette empathie pour leur fragilité, pour le côté éphémère des choses.
02:54 Il me faudrait encore une autre vie pour arriver à exprimer et à faire tout ce que je voudrais faire.
03:00 [Logo de l'Ontario]
03:05 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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