Yoann Usaï reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 -Bonjour à tous. Il est précisément 11h.
00:00:03 Soyez les bienvenus en direct dans "Midi News".
00:00:06 Le sommaire dans un instant.
00:00:08 Je vous présente les invités qui vont nous accompagner
00:00:12 jusqu'à 14h.
00:00:13 Bonjour, Semaïa Labidi.
00:00:15 -Bonjour, Johan.
00:00:16 A la une, le père de famille soupçonné
00:00:18 d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants
00:00:21 retrouvé et arrêté à Sevran, chez son père.
00:00:24 L'homme de 33 ans est décrit comme instable par son voisinage.
00:00:27 Les cadavres de ses 4 jeunes enfants et leur mère
00:00:30 ont été découverts hier dans un appartement à Meaux.
00:00:33 Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte
00:00:37 et le procureur de la République doit prendre la parole.
00:00:40 L'avion qui avait été immobilisé pendant 5 jours
00:00:43 à l'aéroport de Vatry en raison de soupçons d'immigration
00:00:46 clandestine a atterri à Bombay avec 276 personnes à bord,
00:00:50 indique une source aéroportuaire indienne.
00:00:53 Deux passagers ont été placés sous le statut de témoins assistés
00:00:57 et sont vus délivrer des obligations de quitter le territoire français.
00:01:00 Et puis, Benyamin Netanyahou annonce une intensification
00:01:04 des combats contre le Hamas dans la bande de Gaza.
00:01:07 Le Premier ministre estime que la paix ne sera obtenue
00:01:10 que si l'anglave est, je cite, "démilitarisée et déradicalisée".
00:01:14 -Merci beaucoup, Somaya.
00:01:16 On vous retrouve dans une demi-heure
00:01:18 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:01:20 Raphaël Stainville est avec nous, journaliste au JLD.
00:01:23 Soyez le bienvenu. Merci de nous accompagner.
00:01:26 On a aussi avec nous, en dénommé,
00:01:28 le président Denis Deschamps, docteur en géopolitique.
00:01:32 Et puis, Sandra Buisson, journaliste
00:01:34 au service Police, Justice de CNews.
00:01:36 Vous allez être particulièrement utile, Sandra,
00:01:39 puisque nous allons suivre la conférence de presse
00:01:42 du procureur de Melun,
00:01:44 puisque un quintuple homicide a eu lieu en Seine-et-Marne
00:01:48 et l'auteur présumé de ce quintuple homicide
00:01:51 a été interpellé. De quoi parle-t-on ?
00:01:53 Que s'est-il passé exactement ?
00:01:55 -C'est une amie de la mère de famille
00:01:57 qui a donné l'alerte aux policiers
00:01:59 en disant qu'elle n'avait plus de nouvelles de cette femme
00:02:03 et que ça l'inquiétait, notamment parce qu'il y avait
00:02:06 des traces de sang dans le hall de l'immeuble.
00:02:09 On voit le procureur s'installer.
00:02:11 -Le procureur s'installe, on l'écoute,
00:02:13 et puis nous analyserons ensuite ses propos
00:02:16 après ce quintuple homicide qui a eu lieu en Seine-et-Marne,
00:02:19 à Meaux.
00:02:20 -Je suis le procureur de la République
00:02:23 et le général judiciaire de Meaux.
00:02:25 Je me présente à vous pour vous communiquer
00:02:28 un certain nombre d'éléments factuels
00:02:30 sur une procédure judiciaire
00:02:33 qui a fait suite à des découvertes hier
00:02:36 sur la commune de Meaux du corps de 5 personnes.
00:02:41 La découverte de ces corps a démarré de la manière suivante.
00:02:47 Le 25 décembre 2023,
00:02:51 peu avant 21h,
00:02:53 des amis, des proches, des membres du voisinage
00:02:57 de la famille victime
00:03:00 se sont manifestés auprès des services de police
00:03:05 s'inquiétant de l'absence de réponse des intéressés
00:03:08 alors que les requérants frappaient à la porte de leur domicile
00:03:13 et que ces mêmes requérants avaient constaté
00:03:16 sur le palier devant la porte, donc, de l'appartement,
00:03:20 la présence de traces de sang
00:03:24 en petite quantité, mais néanmoins, de traces de sang.
00:03:27 Les requérants sollicitaient donc
00:03:30 l'intervention des policiers du commissariat de Meaux
00:03:34 qui se déplaçaient rapidement sur les lieux.
00:03:38 Entre autres unités, la brigade anticriminalité
00:03:43 se rendait sur place,
00:03:45 tentait en vain de prendre contact
00:03:47 avec les occupants de l'appartement situé au rez-de-chaussée,
00:03:51 appartements dont les fenêtres donnant sur l'extérieur
00:03:54 étaient toutes fermées,
00:03:57 les volets roulants étant mis en place.
00:04:01 Les fonctionnaires de la BAC parvenaient
00:04:06 à forcer l'un de ces volets
00:04:08 et à pénétrer dans l'appartement,
00:04:12 donc par une fenêtre, plus précisément,
00:04:15 celle de la chambre conjugale.
00:04:18 Ils découvraient ce qui constituait à l'évidence
00:04:24 une scène de crime d'une très grande violence.
00:04:27 Je devais le constater moi-même quelques heures plus tard,
00:04:32 et 5 cadavres étaient découverts sur place.
00:04:37 Tout d'abord, celui de la mère de famille,
00:04:44 une dame née en avril 1988 en Haïti.
00:04:49 Ensuite, celui de 4 jeunes enfants,
00:04:56 une fillette née en 2013 et donc âgée de 10 ans,
00:05:02 une seconde fillette née en 2016, âgée de 7 ans,
00:05:11 un petit garçon né en 2019, âgé de 4 ans,
00:05:15 et enfin, un garçon né en mars 2023
00:05:22 et qui aurait eu 9 mois hier.
00:05:27 La direction intérrégionale de la police judiciaire de Versailles
00:05:34 était saisie d'une enquête en flagrance
00:05:37 des chefs d'homicides volontaires.
00:05:40 À ce stade, avec préméditation,
00:05:43 je reviendrai ensuite sur les qualifications
00:05:45 que je retiendrai pour la suite de l'enquête.
00:05:48 Les constatations médico-légales effectuées durant la nuit
00:05:53 révélaient que les 3 défuntes,
00:05:56 j'insiste, les 3 défuntes,
00:05:58 donc la maman et les 2 fillettes,
00:06:01 avaient été victimes d'un très grand nombre de coups de couteau,
00:06:05 donc il est impossible de déterminer le nombre en l'état.
00:06:11 Les coups étant portés tant sur la face avant
00:06:13 que la face arrière des corps,
00:06:16 et aussi le tronc, les membres inférieurs et supérieurs,
00:06:22 ainsi que ce qu'on appelle couramment des lésions de défense.
00:06:27 Le petit garçon de 4 ans et le bébé de 9 mois
00:06:34 ne présentaient pas de plaies apparentes sur le corps,
00:06:39 et donc évoquer à ce stade, sous toute réserve,
00:06:43 la piste d'un étouffement,
00:06:46 ou possiblement, notamment pour le garçon de 4 ans,
00:06:50 d'une noyade,
00:06:52 mais les cheveux de celui-ci ne sont pas mouillés.
00:06:57 Les autopsies des 5 corps auront lieu
00:07:03 à l'Institut médico-légal de Paris,
00:07:06 demain, 27 décembre 2023.
00:07:11 Sur la scène de crime,
00:07:17 qui est constituée d'un appartement situé au rez-de-chaussée,
00:07:24 de petite taille,
00:07:26 très encombré par de nombreux meubles
00:07:31 et de nombreux vêtements et paires de chaussures,
00:07:34 évocateurs d'une vie de famille ordinaire,
00:07:37 on découvre, pour ceux qui peuvent intéresser l'enquête,
00:07:44 d'une part, un très grand nombre de kleenex ou de sopalin
00:07:51 portant des traces de sang,
00:07:53 pouvant laisser penser que quelqu'un les a utilisées pour s'essuyer.
00:08:01 Et il n'est pas la peine d'épiloguer sur le nombre et la quantité
00:08:06 des traces, des flaques et des marts de sang
00:08:12 dans différentes pièces de l'appartement.
00:08:15 On relève, et c'est évidemment important pour la suite,
00:08:21 la présence de documents médicaux et administratifs
00:08:28 pouvant évoquer un internement de nature psychiatrique
00:08:33 en 2017 du père de famille,
00:08:36 ainsi que des ordonnances médicales
00:08:40 portant prescription de tranquillisant.
00:08:43 Au cours de la nuit,
00:08:49 ou au petit matin, pour être plus précis,
00:08:52 les premiers éléments d'une enquête de voisinage
00:08:58 permettaient de recueillir les déclarations
00:09:01 qui seront formalisées dans la procédure dans la journée
00:09:05 de voisins des étages supérieurs
00:09:09 qui indiquaient avoir entendu des cris
00:09:12 dans la soirée du 24 décembre,
00:09:15 et donc entre plus précisément le 24 décembre 23h
00:09:21 et le 25 décembre 3h du matin.
00:09:26 Ces personnes déclaraient toutefois ne pas s'être inquiétées
00:09:29 dans la mesure où, je cite,
00:09:31 si ce n'est mot pour mot ou moins dans l'esprit,
00:09:34 la mère de famille avait pour habitude
00:09:36 de crier après ses enfants.
00:09:39 Il ne vous aura pas échappé que, à ce stade-là,
00:09:48 la porte du domicile était fermée
00:09:53 et que le père de famille n'était pas présent.
00:09:56 Toutefois, très rapidement,
00:10:02 avant même d'arriver sur place dans les 20 minutes,
00:10:06 l'exploitation des vidéosurveillances
00:10:10 à la fois situées dans l'enceinte de cette propriété,
00:10:14 il y a un grand parking clos et plusieurs bâtiments,
00:10:21 puis dans un deuxième temps, l'exploitation des vidéosurveillances
00:10:24 de la ville de Meaux permettait, pardonnez-moi,
00:10:28 d'identifier qu'un individu de type masculin,
00:10:33 pouvant correspondre au père de famille,
00:10:35 mais revêtu d'une casquette,
00:10:38 avait quitté l'immeuble à 20h08.
00:10:42 L'exploitation de la vidéosurveillance
00:10:47 permettait d'une certaine manière de pister le suspect,
00:10:51 qui était notamment vu
00:10:56 en direction du pont d'Ide-Beauval,
00:10:59 chutant à deux reprises,
00:11:02 dont une fois aux abords d'un abribus,
00:11:06 donc dans une zone éclairée,
00:11:08 qui permettait donc une exploitation de la vidéosurveillance
00:11:10 de manière satisfaisante,
00:11:12 et où l'on constatait que, manifestement, il se blessait.
00:11:16 Lors de cette chute,
00:11:18 des effectifs de police dépêchés sur place
00:11:21 constataient effectivement la présence d'une trace de sang.
00:11:24 Donc cette zone a été considérée comme une zone annexe
00:11:28 complémentaire de la scène de crime,
00:11:30 et naturellement traitée comme telle
00:11:31 sur le plan de la police technique et scientifique.
00:11:35 L'exploitation de ces vidéos montrait ensuite
00:11:40 l'individu monté dans un véhicule
00:11:44 à 20h56.
00:11:46 Le dit véhicule devait être retrouvé dans la nuit,
00:11:53 ultérieurement, dans le 93,
00:11:56 garé au pied du domicile de son propriétaire,
00:12:00 vraisemblablement quelqu'un travaillant pour la société Uber.
00:12:04 La présence rapidement sur les lieux de membres de la famille,
00:12:12 de celui qui devenait assez naturellement un premier suspect,
00:12:16 permettait la mise en place d'une géolocalisation,
00:12:21 là aussi dans des temps extrêmement rapides,
00:12:24 qui attestait de la présence
00:12:27 du détenteur de ce téléphone dans le 93,
00:12:33 en Seine-Saint-Denis, plus précisément,
00:12:35 du côté de la commune de Sevran.
00:12:41 Le recueil très rapide d'un premier témoignage
00:12:44 de la sœur de ce même suspect
00:12:46 permettait aux enquêteurs d'entrer en contact très rapidement
00:12:50 avec le père et la mère de celui-ci,
00:12:53 qui ne sont pas domiciliés ensemble.
00:12:56 Ces personnes se montraient très coopératives
00:13:00 aux investigations.
00:13:02 Et en définitive,
00:13:04 un des dispositifs de police
00:13:07 ayant été déployé aux différents endroits
00:13:11 où, dans le 93, l'intéressé était susceptible de se rendre,
00:13:16 ce dispositif, ces dispositifs,
00:13:18 permettaient l'interpellation, ce matin à 7h47,
00:13:22 du suspect devant ou aux abords immédiats
00:13:27 du domicile de son père.
00:13:29 Cette interpellation était donc effectuée
00:13:33 par des effectifs de police
00:13:35 du département de Seine-Saint-Denis.
00:13:38 Le placement en garde à vue était immédiat,
00:13:41 mais très rapidement, naturellement.
00:13:44 La police judiciaire de Versailles
00:13:46 reprenait la garde à vue à son compte.
00:13:49 Bien évidemment, l'intéressé n'a pas encore été entendu,
00:13:58 mais il m'est rendu compte par les policiers
00:14:00 qui ont pu procéder à sa notification de garde à vue
00:14:04 qu'il a pu indiquer informellement, savoir pourquoi il était
00:14:07 en garde à vue sans être pris à sa famille
00:14:11 et évoquer son mal-être personnel et sa dépression.
00:14:15 L'intéressé présentant d'importantes blessures à la main,
00:14:21 les médecins suspectent des radeaux saut en cours
00:14:25 des 2 sections ou des sections de 2 tendons,
00:14:29 il est, à cette heure, toujours hospitalisé,
00:14:32 mais dans un cadre juridique de garde à vue,
00:14:35 ce qui fait qu'il est entre les mains des médecins,
00:14:37 mais avec littéralement un policier devant la porte
00:14:40 pour s'assurer évidemment qu'il ne se soustrait pas
00:14:44 à l'autorité de police.
00:14:46 Quelques éléments concernant ce monsieur.
00:15:01 L'intéressé est né en avril 1990
00:15:06 sur la commune de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
00:15:11 Il est donc, naturellement, ça n'aura échappé à personne,
00:15:15 de nationalité française, titulaire d'un C1P de plombier,
00:15:20 et je n'ai pas d'informations sur sa situation professionnelle
00:15:23 à ce jour.
00:15:26 Son casier judiciaire est dépourvu de tout antécédent.
00:15:30 Il existe cependant une procédure relative à des violences
00:15:38 avec usage d'un couteau,
00:15:41 à raison de faits commis au sein du même domicile que celui
00:15:46 où est donc survenue l'affaire que je vous évoque.
00:15:52 Violence commise sur la même victime,
00:15:55 s'agissant de la mère de famille.
00:15:58 Violence commise le 14 novembre 2019,
00:16:05 soit un mois et demi à peine avant l'accouchement de madame
00:16:10 pour leur troisième enfant et premier garçon.
00:16:17 A l'époque, cette dame avait été victime d'un coup de couteau
00:16:22 dans l'homoplate gauche,
00:16:25 occasionnant 5 jours d'interruption totale de travail.
00:16:30 Nous avons naturellement pu travailler ce matin
00:16:36 sur la procédure établie à l'époque,
00:16:39 et elle nous apporte un certain nombre d'éléments
00:16:43 fort intéressants pour rechercher la vérité
00:16:48 dans l'affaire qui nous occupe plus précisément.
00:16:52 En 2019 donc, lors de son audition,
00:16:56 la victime, donc cette dame aujourd'hui défeinte,
00:17:00 avait expliqué être en couple avec son conjoint,
00:17:04 donc l'individu actuellement en garde à vue.
00:17:07 A l'époque, ils n'étaient pas mariés.
00:17:09 Ils se sont mariés en octobre 2023.
00:17:13 A l'époque, donc, ils n'étaient pas mariés,
00:17:15 mais elle avait indiqué qu'ils étaient en couple depuis 14 ans,
00:17:19 précisant s'être connus ou se connaître depuis le lycée.
00:17:23 Elle évoquait un état dépressif ancien chez son conjoint,
00:17:31 qui, selon elle, avait interrompu son traitement
00:17:34 depuis quelque temps.
00:17:36 On se situe donc en novembre 2019.
00:17:40 Interrogée sur l'existence de violences
00:17:43 de toute nature, physique, psychologique,
00:17:46 sexuelle, économique, matérielle,
00:17:50 elle avait affirmé n'avoir subi qu'une,
00:17:53 je mets le terme entre guillemets pour qu'il n'y ait
00:17:55 aucune ambiguïté sur, évidemment, l'appréciation
00:17:57 que l'on peut porter sur de tels faits.
00:17:59 Elle affirmait donc, disais-je, n'avoir subi qu'une gifle
00:18:03 quand l'aîné du couple était petite.
00:18:07 Pas davantage de précision sur la date.
00:18:10 Je vous rappelle que l'aîné du couple est né en 2013.
00:18:14 Elle évoquait aussi un épisode en 2017,
00:18:17 au cours duquel elle disait très clairement
00:18:19 n'avoir subi aucune violence,
00:18:22 mais au cours duquel son conjoint avait tenté de se suicider.
00:18:26 On trouve trace d'ailleurs d'une main courante
00:18:28 d'intervention des services de police en 2017,
00:18:32 une main courante dans laquelle on apprend
00:18:34 que lors de cette tentative de suicide,
00:18:36 monsieur était hors la présence de sa femme
00:18:40 ou de leurs enfants à l'époque.
00:18:42 Ce qui confirme ce qu'avait pu dire en 2019 cette dame
00:18:46 en disant en 2017, il y a eu un épisode,
00:18:48 mais je n'ai pas été victime de violence.
00:18:52 S'agissant donc des faits du 14 novembre 2019,
00:18:56 elle expliquait que son conjoint n'était pas bien depuis 8 jours,
00:19:00 qu'il était déprimé et que plus précisément ce matin-là,
00:19:05 il s'était emparé des clés de l'appartement
00:19:07 pour que personne ne sorte, qu'il était bizarre
00:19:11 et n'avait cessé de répéter depuis le matin,
00:19:14 depuis son réveil, "tu ne comprends pas, tu ne comprends pas".
00:19:19 D'un coup, se rendant dans la chambre conjugale,
00:19:21 elle avait vu son conjoint armé d'un couteau.
00:19:27 Et à ce moment-là, son conjoint affirmait vouloir se suicider,
00:19:32 vouloir mourir.
00:19:34 La victime expliquait alors au policier
00:19:38 qu'elle avait voulu quitter la chambre
00:19:41 en s'emparant de vêtements
00:19:42 et que, donc, tournant le dos à son conjoint,
00:19:45 elle avait ressenti un choc au niveau de l'épaule,
00:19:48 constaté que du sang coulait.
00:19:52 Elle expliquait cependant être parvenue à raisonner son conjoint
00:19:57 et à appeler le SAMU, lequel lui-même déclenchait
00:20:00 l'intervention, outre la sienne, des services de police.
00:20:05 Dans son audition de novembre 2019, du jour des faits,
00:20:13 elle refuse de déposer plainte et décline l'assistance
00:20:18 de l'association d'aide aux victimes
00:20:19 qui lui est explicitement proposée par les policiers
00:20:22 conformément aux pratiques et aux mesures
00:20:26 qui, déjà à l'époque, étaient mises en oeuvre.
00:20:29 En dépit de cette absence de plainte,
00:20:33 l'intéressé, l'auteur des faits, j'entends, pardon,
00:20:36 était bien naturellement placé en garde à vue,
00:20:40 mais son état justifiait un examen psychiatrique immédiat,
00:20:48 au terme duquel le praticien concluait
00:20:51 à l'incompatibilité de son état psychiatrique
00:20:54 avec le maintien de la mesure privative de liberté.
00:20:57 Ce premier psychiatre évoquait par ailleurs
00:21:01 une altération de la responsabilité pénale,
00:21:04 mais pas une abolition.
00:21:06 Et le mis en cause était hospitalisé en psychiatrie
00:21:11 le jour même, 14 novembre 2019.
00:21:14 Pardonnez-moi.
00:21:22 Le jour même de la fin de cette hospitalisation psychiatrique,
00:21:26 les enquêteurs ayant pris soin de manière très rigoureuse
00:21:29 de requérir l'établissement psychiatrique
00:21:32 afin d'être informés de la fin de l'hospitalisation
00:21:35 de manière immédiate, donc le jour même
00:21:37 de la fin de son hospitalisation, le 13 janvier 2020,
00:21:42 l'intéressé était replacé en garde à vue.
00:21:45 Au terme d'une audition brève, il expliquait les faits
00:21:50 qu'il ne contestait pas dans la matérialité
00:21:52 par ses idées noires et l'envie qui avait été la sienne
00:21:57 de se faire du mal à lui.
00:21:59 Il affirmait ne pas avoir voulu faire du mal à son épouse
00:22:03 qui l'aimait et affirmait, je cite,
00:22:06 "Le coup de couteau est parti tout seul", fin de citation,
00:22:11 affirmant l'avoir touché sans faire exprès.
00:22:14 Ce même 13 janvier 2020, il était examiné
00:22:20 par un second psychiatre dans le cadre
00:22:21 d'une réquisition judiciaire.
00:22:23 Son examen nous permet d'apprendre que le mis en cause
00:22:29 était suivi depuis 2017 pour des troubles dépressifs
00:22:33 et psychotiques.
00:22:34 Ce même examen concluait à l'existence
00:22:37 d'une pathologie dysthymique et psychotique
00:22:42 et à l'existence d'une abolition du discernement
00:22:47 au moment des faits du 14 novembre 2019.
00:22:51 Le 11 juin 2020, après transmission de la procédure
00:22:56 et étude par le parquet de mots,
00:22:59 cette procédure était classée sans suite
00:23:01 au visa du motif "état mental déficient".
00:23:04 Bien que de mon point de vue, l'existence de cette expertise
00:23:10 concluant explicitement à l'existence
00:23:12 d'une irresponsabilité pénale, d'une abolition du discernement,
00:23:17 aurait justifié un classement au visa du motif
00:23:20 "irresponsabilité pour troubles psychiques".
00:23:22 J'en reviens donc à la procédure qui nous occupe aujourd'hui.
00:23:30 Je vous l'ai dit, l'intéressé est actuellement en garde à vue
00:23:33 et hospitalisé dans un établissement de Seine-Saint-Denis.
00:23:37 À ce stade, il est hospitalisé, donc, pour les blessures à la main.
00:23:42 Il n'est évidemment pas possible de se prononcer
00:23:46 sous les conditions dans lesquelles la garde à vue va se poursuivre.
00:23:50 Ce qui est certain, c'est qu'à l'issue de celle-ci,
00:23:55 mon parquet procédera à l'ouverture d'une information judiciaire
00:24:00 du double chef criminel suivant,
00:24:04 homicide volontaire, homicide volontaire,
00:24:08 au pluriel sur mineur, au pluriel de 15 ans,
00:24:13 et homicide volontaire par conjoint.
00:24:16 Pour ces deux crimes, la peine encourue
00:24:21 et la réclusion criminelle à perpétuité.
00:24:24 Si les autorités judiciaires,
00:24:29 les institutions, les autorités judiciaires compétentes
00:24:31 devaient conclure,
00:24:33 ce qui ne sera pas le cas avant plusieurs mois,
00:24:36 évidemment, à une existence d'une altération
00:24:39 du discernement au moment des faits,
00:24:43 la peine encourue au terme de l'article 122-1 du Code pénal
00:24:47 serait de 30 ans, de 30 années de réclusion criminelle.
00:24:50 Si il était au contraire conclu
00:24:55 à l'abolition complète du discernement,
00:24:58 il existerait néanmoins une voie procédurale
00:25:02 consistant à la saisine de la chambre de l'instruction
00:25:06 de la Cour d'appel de Paris
00:25:07 pour le prononcer au terme d'une audience spécifique
00:25:11 de mesures de sûreté.
00:25:13 J'en termine en procédant
00:25:16 à un rappel à la loi
00:25:20 qui me paraît aller de soi
00:25:24 et sur le respect duquel ou de laquelle la loi,
00:25:28 je serai extrêmement vigilant,
00:25:31 qui est le fait que la loi interdit,
00:25:33 sous peine de sanction pénale,
00:25:35 la publication de l'identité
00:25:38 d'une mineure ou d'un mineur victime
00:25:42 d'une infraction pénale
00:25:44 ou de tout élément permettant cette identification.
00:25:47 Et je remercie chacune et chacun
00:25:52 d'être vigilant à ce respect de la loi de la République.
00:25:56 J'ajoute enfin, en dépit des circonstances,
00:25:59 que le rappel du principe au terme duquel
00:26:02 nul ne peut être reconnu coupable
00:26:04 autrement que par une juridiction compétente
00:26:07 est un principe qui fonde notre Etat de droit
00:26:10 et notre République.
00:26:11 Je vous remercie de votre attention.
00:26:14 -Vous avez suivi en direct la conférence du presse
00:26:22 du procureur de la République de Meaux
00:26:25 après ce quintuple homicide.
00:26:27 Sandra Buisson, du service police-justice de CNews.
00:26:30 Que faut-il retenir de cette conférence de presse
00:26:33 et des nombreux éléments qui ont été divulgués
00:26:36 par le procureur de la République ?
00:26:38 -On a parlé de ce que les policiers ont découvert
00:26:41 quand ils ont entré dans cet appartement,
00:26:43 petit, très encombré, une scène d'une très grande violence.
00:26:47 Les trois victimes féminines, la maman et les deux fillettes
00:26:50 de 10 ans et 7 ans ont été tuées avec un grand nombre
00:26:53 de coups de couteau, tant et si bien qu'il est impossible
00:26:57 pour les enquêteurs de dire le nombre de coups de couteau
00:27:00 qui leur ont été donnés de dos, de face, aux torses
00:27:03 et sur tous les membres.
00:27:05 Et puis le garçon de 4 ans et le bébé de 9 mois
00:27:08 ont vraisemblablement, mais il va falloir le vérifier,
00:27:11 été victime d'étouffement ou de noyade,
00:27:13 puisque les enquêteurs n'ont pas retrouvé de plaies sur eux.
00:27:17 Le procureur a dit qu'il y avait des marts de sang
00:27:20 dans certaines pièces.
00:27:21 C'est la sauvagerie de ce qui s'est passé,
00:27:23 vraisemblablement, dans la nuit du 24 au 25 décembre,
00:27:26 puisque c'est là que des voisins ont entendu du bruit
00:27:29 entre 23h et 3h du matin. Ils ne se sont pas inquiétés
00:27:33 parce qu'ils ont dit qu'ils entendaient régulièrement
00:27:36 des bruits de la nuit. Ce qui est intéressant,
00:27:38 c'est le profil du suspect qui a été interpellé.
00:27:41 Il n'avait pas de cagier judiciaire,
00:27:43 en revanche, il avait des antécédents psychiatriques.
00:27:46 Il a été suivi depuis 2017
00:27:48 pour des troubles dépressifs et psychotiques.
00:27:51 L'expert psychiatre qui l'avait examiné
00:27:53 suite à un premier fait de violence en 2019
00:27:56 a conclu à une personnalité psychotique
00:27:59 et à l'abolition du discernement ce jour-là, en 2019,
00:28:02 quand cet homme a donné un coup de couteau
00:28:05 à sa femme qui lui tournait le dos,
00:28:07 un coup de couteau à l'homoplate.
00:28:09 En audition, il avait dit que ce n'était pas sa faute,
00:28:12 qu'il ne voulait pas lui faire de mal à elle,
00:28:14 que c'était, je cite, "parti tout seul".
00:28:17 Les examens psychiatriques avaient conclu
00:28:19 un état mental déficient,
00:28:21 avec abolition du discernement ce jour-là.
00:28:24 Cette procédure a été classée sans suite en juin 2020.
00:28:28 La femme de cet homme, à ce moment-là,
00:28:31 c'est un homme avec qui elle était
00:28:33 depuis plusieurs années,
00:28:35 elle n'avait pas voulu porter plainte,
00:28:37 il était dépressif et elle n'avait pas souhaité
00:28:40 l'appui d'une association d'aide aux victimes.
00:28:43 La clé, aujourd'hui,
00:28:44 sera de comprendre cet homme,
00:28:46 dans quel état il était le soir des faits,
00:28:49 voir s'il sera entendu dans le cadre de la garde à vue.
00:28:52 Il est hospitalisé, non pas pour des troubles psychiatriques,
00:28:56 mais parce qu'il a une double...
00:28:58 Il s'est coupé le tendon de la main,
00:29:00 il a eu une double coupure du tendon.
00:29:03 Quand ça sera possible de l'entendre,
00:29:05 il faudra déterminer, via une expertise psychiatrique,
00:29:08 s'il avait une altération ou une abolition du discernement.
00:29:12 -On a compris une scène extrêmement violente.
00:29:15 Ce père de famille qui est soupçonné d'avoir tué
00:29:18 ses quatre enfants, ainsi que son épouse.
00:29:21 J'accueille sur ce plateau Xavier Roffert.
00:29:23 Bonjour. Vous êtes criminologue.
00:29:25 Vous venez d'entendre cette conférence de presse
00:29:28 qui a évoqué des scènes absolument effroyables.
00:29:31 Il dit que trois des victimes présentent...