Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00 - Bonjour à tous, bienvenue dans cette émission
00:03 "Enquête d'esprit", émission spéciale Noël,
00:06 et d'abord, bien sûr, joyeux Noël à tous.
00:09 D'ailleurs, vous l'entendez, ce chant derrière nous
00:12 qui symbolise, entre autres, bien sûr, cette veillée de Noël.
00:16 Depuis toujours, Noël possède cette poésie
00:19 qui passe par des chants, la lumière des bougies,
00:22 la messe de minuit, puis les réjouissances familiales.
00:25 Mais ce parfum d'enfance inimitable
00:28 est bien souvent aussi troublé par une actualité,
00:31 hélas, plus brutale.
00:33 On pense bien sûr aux chrétiens de Gaza et de Bethléem,
00:36 la ville de naissance du Christ.
00:38 Comment garder dans ce contexte le véritable esprit de Noël,
00:41 la paix intérieure, la joie et l'espoir que procure
00:44 la naissance d'un sauveur?
00:46 Et pourquoi, justement, le dieu des chrétiens
00:49 a-t-il eu besoin de s'incarner dans ce monde?
00:52 Est-ce la seule manière de trouver finalement
00:55 la vraie joie et la paix de Noël?
00:57 C'est ce que nous allons découvrir
00:59 dans ce film de l'hommadaire France Catholique.
01:02 Et dans un instant, nous retrouvons nos invités.
01:05 ...
01:14 Pour parler du vrai sens de la fête de Noël,
01:17 nous sommes en compagnie en ce jour de Noël
01:20 de l'abbé Christian Mettez.
01:22 Bonjour, mon père. Merci d'être avec nous.
01:25 Nous sommes au village de 1000 habitants
01:28 dans les Deux-Sèvres, au sud d'Angers,
01:31 dont l'église vient d'être restaurée pour Noël
01:34 après avoir brûlé.
01:36 C'est Notre-Dame en plus petit, en quelque sorte.
01:39 La première messe a été célébrée dans cette église rénovée
01:42 il y a une semaine.
01:44 Noël, c'est aussi le symbole de la renaissance.
01:47 Vous nous en parlerez.
01:49 Avec nous également Gérard Leclerc.
01:52 Il nous parle de la place que tient Noël dans notre société.
01:55 Avec nous, Vianney Chatillon.
01:57 Bonjour.
01:59 Vous êtes le directeur de l'Académie musicale de Liès
02:02 qui fête cette année ses 10 ans.
02:04 La poésie de Noël passe par la musique, par les cantiques.
02:07 Vous faites des concerts à l'occasion de Noël.
02:10 Vous nous en parlerez aussi de la dimension éducative
02:13 de cette fête de Noël.
02:15 Véronique Jacquet est avec nous.
02:17 Bonjour, Véronique.
02:19 - Bonjour, Emeric.
02:21 - Nous allons parler de l'histoire de la date de Noël,
02:24 le 25 décembre, qui a été fixée par l'église.
02:27 Juste avant, je vais vous en parler
02:30 de ces chrétiens de Gaza et de Bethléem.
02:33 Puisque la fête de Noël n'est pas rose pour tout le monde,
02:36 regardez ce reportage sur la terre originale de la nativité
02:40 où les chrétiens n'ont que la prière
02:43 comme ressource pour fêter Noël à Gaza et à Bethléem.
02:46 C'est un reportage signé Antoine Esteve et Loire Auchbruine.
02:50 - Les rues de Bethléem sont étonnamment calmes,
02:53 quasi vides en ces temps de fête.
02:56 Les autorités locales ont choisi d'annuler les festivités
02:59 en solidarité avec les chrétiens palestiniens martyrisés
03:02 par la guerre entre le Hamas et Israël.
03:05 Dans le sanctuaire construit sur le lieu de naissance du Christ,
03:08 l'ambiance est morose, les pèlerins ont déserté.
03:11 - Noël sans les touristes, ce n'est rien.
03:16 Nous sommes très tristes.
03:19 - Face au désespoir, les communautés chrétiennes prient
03:25 et demandent à Dieu un miracle pour la paix.
03:28 - Nous ne pouvons rien faire, juste prier et demander la paix.
03:35 Nous disons gloire à Dieu et paix sur la terre.
03:43 - Il nous faut la paix en terre sainte.
03:46 - A Gaza, la situation empire chaque jour.
03:50 L'eau courante et l'électricité sont régulièrement coupées.
03:53 Dimanche dernier, dans la paroisse de la Sainte-Famille,
03:56 deux chrétiens ont été tués par l'armée israélienne.
03:59 Cinq autres ont été blessés.
04:02 - Gloire à Dieu et paix aux hommes.
04:05 Ce n'est pas une évidence, notamment en terre sainte.
04:08 J'aimerais avoir votre réaction.
04:11 On parle d'un Noël à bas bruit à Bethléem.
04:14 On peut le comprendre compte tenu des circonstances.
04:17 Mais ce n'est pas le moment où on a le plus besoin
04:20 de cette joie de Noël à Bethléem?
04:23 - C'est vrai.
04:26 Cela me rappelle une anecdote impressionnante.
04:29 Au début de la Première Guerre mondiale, en 1914,
04:32 Noël est arrivé alors que les prémices de la guerre
04:35 étaient déjà assez compliquées.
04:38 Il y a eu une fraternisation autour de la fête de Noël.
04:41 Plusieurs régiments français, anglais, allemand,
04:44 ont fait retentir des chants de Noël.
04:47 On a dû penser à ce moment-là que la guerre se serait arrêtée.
04:50 Les régiments ont été démembrés.
04:53 - C'est un fait historique.
04:56 Il y a eu un film, il n'y a pas très longtemps,
04:59 qui a été réalisé sur le thème de la guerre.
05:02 C'est un film qui a été réalisé sur le thème de la guerre.
05:05 - C'est un fait historique.
05:08 Il y a eu un film, il s'appelait "Joyeux Noël".
05:11 Est-ce que cela veut dire qu'on a encore plus besoin
05:14 au milieu des armes de cette paix, de cet esprit de Noël?
05:17 - Oui. Je crois que comme disait M. Labbé,
05:20 il parlait des chants que les soldats ont entonnés.
05:23 Quand on chante, cela unit les personnes.
05:26 On parle beaucoup de la joie de Noël.
05:29 Mais pour qu'il y ait la joie, il faut qu'il y ait la paix.
05:32 Les enfants font parfois la guerre entre eux.
05:35 La nature humaine est blessée par le péché originel.
05:38 Dès le plus jeune âge, on peut avoir des situations
05:41 dans nos familles, dans nos établissements scolaires,
05:44 dans nos communautés de vie, où les gens sont en conflit.
05:47 J'insiste souvent auprès des jeunes dont je m'occupe
05:50 sur l'importance de vivre en paix.
05:53 C'est de cette paix que jaillit la joie.
05:56 - Gérard Leclerc, en France aussi, ce sens de Noël
05:59 a tendance à s'estomper.
06:02 On a vu les polémiques qui renaissent chaque année
06:05 à la même période, que ce soit à Nantes ou dans d'autres villes
06:08 où on veut escamoter le sens de Noël.
06:11 Pourquoi y a-t-il cette volonté, à votre avis,
06:14 de déconstruire ce passé culturel, civilisationnel
06:17 que représente Noël ?
06:20 - Il y a des adversaires évidents du christianisme
06:23 qui veulent effacer tout ce qui est culturel.
06:26 La façon dont on s'en prend à de très humbles statues
06:29 de Saint Michel, de la Vierge Marie,
06:32 de façon un peu ridicule, etc., c'est quand même incroyable.
06:35 Nous sommes sans arrêt dans une discussion polémique
06:38 autour de la notion de laïcité.
06:41 Or, la notion de laïcité est beaucoup moins simple
06:44 et beaucoup plus complexe qu'on ne le pense à l'époque.
06:47 C'est un peu comme si on avait un peu de laïcité
06:50 dans la vie de la société.
06:53 La laïcité, c'est la neutralité de l'Etat
06:56 ou est-ce que c'est en quelque sorte une pensée officielle
06:59 qui va se substituer à toutes les philosophies
07:02 ou toutes les conceptions religieuses du monde ?
07:05 Si c'est la neutralité de l'Etat,
07:08 la puissance publique n'a pas à se mêler de Noël
07:11 et n'a pas à manifester, à se défendre,
07:14 à se défendre contre la laïcité.
07:17 - Vous avez parlé de la laïcité.
07:20 - La laïcité n'a pas à manifester
07:23 une intention hostile à l'égard de Noël
07:26 comme ça se passe dans certaines villes, comme à Nantes.
07:29 Je voudrais donner une note un peu plus optimiste
07:32 parce qu'il me semble que l'opinion publique
07:35 est en faveur de Noël.
07:38 Quand le maire inaugure la crèche,
07:41 il invite toutes les autorités spirituelles du pays
07:44 à les exiger.
07:47 Il y a les imams, les rabbins, etc.
07:50 Ça ne fait aucun problème.
07:53 La visite de la crèche,
07:56 il y a plusieurs dizaines de milliers de personnes
07:59 qui défilent devant cette crèche.
08:02 C'est un signe intéressant en période de déchristianisation.
08:05 On redécouvre quand même
08:08 que nous venons d'une civilisation
08:11 qui est imprégnée de christianisme.
08:14 Dans cette période,
08:17 on est en train de s'en ressouvenir.
08:20 - On va écouter parmi les exceptions
08:23 le maire d'Anières-sur-Seine.
08:26 On en parlait déjà lors de l'émission de la semaine dernière.
08:29 Dans son bulletin municipal,
08:32 il a donné une explication au sens de la fête de Noël.
08:35 La bonne explication, c'est-à-dire la naissance de Jésus-Christ.
08:38 C'est suffisamment rare pour être salué.
08:41 On va écouter ses explications au micro.
08:44 - Quand on est élu, quand on est maire,
08:47 on fait une politique d'intérêt général pour toutes et pour tous,
08:50 pour toutes les communautés.
08:53 Mais il ne s'agit pas de s'effacer,
08:56 de cacher qui l'on est, ce que l'on pense.
08:59 Je considère que simplement rappeler que Noël,
09:02 c'est la naissance de Jésus-Christ, c'est très basique.
09:05 Mais ce que je conteste, c'est cette vision très restrictive
09:08 de la liberté, cette vision attentatoire
09:11 aux libertés de chacun.
09:14 Annoncer les choses objectivement,
09:17 sans faire de prosélytisme et sans faire d'exclusives,
09:20 je pense que c'est au contraire quelque chose de bien
09:23 et que chacun doit assumer ce qu'il est et qui il est
09:26 à partir du moment où ça n'occulte pas la liberté des autres
09:29 d'être ce qu'ils sont aussi.
09:32 - Je voudrais compléter ce que disait M. Leclerc.
09:35 Dans les communes rurales, il y a beaucoup moins
09:38 cette difficulté. Nous sommes nés dans une commune
09:41 de 1 200 habitants, aujourd'hui une commune de 2 000 habitants.
09:44 Souvent, les relations sont beaucoup plus paisibles.
09:47 - C'est très urbain comme réaction ?
09:50 - J'ai l'impression qu'il y a un syndrome parisien
09:53 ou des grandes villes, alors que dans le monde rural,
09:56 les choses sont plus simples. Il y a des crèches
09:59 que l'on peut voir un peu partout. Les gens,
10:02 aujourd'hui, se rendent bien compte qu'il y a un excès
10:05 de consumérisme, une obsession, des cadeaux.
10:08 Il faut faire des gueuletons, il faut manger,
10:11 il faut dépenser beaucoup d'argent parce que c'est Noël.
10:14 Tout le monde se rend bien compte que c'est absurde.
10:17 On essaie de nous faire dépenser de l'argent
10:20 et de faire marcher la machine à argent.
10:23 Mais quand on descend dans le fond, on sait que ce n'est pas ça Noël.
10:26 Noël, c'est vivre un repas tout simple en famille, dans la paix.
10:29 C'est plus important que d'offrir des cadeaux
10:32 avec des centaines d'euros. Je vois dans notre école,
10:35 nous nous offrons des petits cadeaux chacun les uns aux autres
10:38 de moins de 5 euros. Ça peut paraître ridicule,
10:41 et pour autant, c'est tellement extraordinaire de voir
10:44 le sourire et la joie des enfants quand ils reçoivent
10:47 un tout petit cadeau. On est vraiment, je crois,
10:50 dans le bon sens. Je pense que la plupart de nos compatriotes
10:53 se rendent bien compte que Noël, ce n'est pas ces grands
10:56 dégâts, ce n'est pas la contrée, mais au contraire, c'est la simplicité,
10:59 c'est l'humilité, ce sont les choses authentiques et vraies.
11:02 - Le bon sens, avec Christian Mettet, mais dans le fond,
11:05 finalement, pourquoi est-ce qu'on a perdu le sens de l'incarnation
11:08 et du sens aussi du salut ?
11:11 Parce que finalement, les deux sont liés.
11:14 Est-ce que ce n'est pas cela le fond du problème aujourd'hui ?
11:17 C'est que l'incarnation, Noël, finalement, on ne sait plus
11:20 vraiment ce que c'est, à quoi ça renvoie ?
11:23 - Je pense qu'il faut considérer que dans la succession
11:26 des événements depuis des décennies, peut-être même des siècles,
11:29 c'est un peu comme si le terme de notre vie
11:32 soudain s'effaçait un peu. Alors évidemment,
11:35 quand on a reçu la grâce de la foi,
11:38 il y a une direction, et la direction, c'est le ciel.
11:41 Et donc, aujourd'hui, c'est un peu comme si le monde
11:44 voulait effacer un peu le terme de cette vie
11:47 pour que nous restions le regard attaché sur la Terre.
11:50 Évidemment, le prêtre que je suis,
11:53 quand je célèbre les Saints Mystères,
11:56 et que je le célèbre d'ailleurs de manière orientée,
11:59 j'emmène les gens, j'essaie de les emmener
12:02 pour qu'ils voient le ciel. Et donc, soudain,
12:05 ce qui s'efface, ce n'est pas le terme, ce n'est pas le ciel,
12:08 mais c'est le monde qui prend une autre dimension,
12:11 et les gens qui sont là, en fait,
12:14 vont à nouveau revoir cette lumière qui vient d'ailleurs,
12:17 et qui, elle, peut apporter une paix extraordinaire.
12:20 - Vous retrouvez le sens de la hiérarchie ici, on vous dit.
12:23 - Oui, tout à fait. - Véronique.
12:26 - Oui, pour rejoindre ce que disait Gérard Leclerc,
12:29 il y a deux choses. Il y a effectivement eu la déchristianisation,
12:32 et on est de nouveau dans une époque où on a des gens
12:35 qui ont soif de retrouver la lumière et la paix dont vous parlez,
12:38 c'est-à-dire le vrai trésor, le vrai cadeau de Noël,
12:41 et puis il y a quand même aussi une offensive de déconstruction
12:44 et de monocultisme, et ça, c'est nouveau, ça n'existait pas
12:47 il y a 30 ou 40 ans. - Oui, je crois.
12:50 Il y avait déjà des courants anticléricaux athées extrêmement virulents,
12:53 mais aujourd'hui, c'est un phénomène,
12:56 un phénomène qui se traverse l'ensemble de l'Occident,
12:59 notamment le monde universitaire aux Etats-Unis.
13:02 C'était effrayant, c'est arrivé chez nous,
13:05 dans nos universités, et cette déconstruction,
13:08 c'est une démolition, en fait, une démolition
13:11 de tout ce qui est au fondement
13:14 de nos pensées, de nos convictions, etc.
13:17 Et c'est extrêmement grave,
13:20 parce qu'on est conduits ainsi à un nihilisme,
13:23 non pas à ce que Nietzsche appelait un nihilisme positif,
13:26 au contraire, mais à un nihilisme total.
13:29 - Alors, heureusement que la fête de Noël, finalement,
13:32 résiste, comme on le disait à l'instant,
13:35 à cette entreprise, à ce nihilisme.
13:38 Cependant, Véronique, j'aimerais, avant la pub,
13:41 que vous nous expliquiez ce qu'est vraiment la paix de Noël,
13:44 parce qu'on l'a dit, que ce soit à Bethléem ou en France,
13:47 aujourd'hui, cet esprit de Noël a tendance à s'effacer,
13:50 on ne le comprend plus vraiment, et on a l'impression
13:53 que cette paix, c'est une paix immanente sur Terre,
13:56 mais qu'en réalité, la paix de Noël, c'est bien d'autres choses
13:59 dont il s'agit, y compris dans les familles.
14:02 - Alors, Noël, d'abord, c'est l'anti-nihilisme,
14:05 c'est la raison quand on parle de la paix de Noël,
14:08 parce qu'on présente Jésus comme le prince de la paix,
14:11 c'est comme ça qu'il est amené jusqu'à nous,
14:14 et c'est important de s'arrêter sur cette signification,
14:17 parce qu'on le voit bien, durant la période de Noël,
14:20 on voit les familles souvent souffrir d'être déchirées,
14:23 de ne pas être en capacité de s'apporter cette paix.
14:26 Alors, Jésus, prince de la paix, mais dans l'évangile,
14:29 Jésus déclare aussi "je suis venu apporter le glaive,
14:32 mettre en lutte le fils avec son père, la fille avec sa mère,
14:35 et celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
14:38 n'est pas digne de moi". Alors là, on se dit,
14:41 ça jette en froid au pied du sapin familial tout de même.
14:44 Mais paradoxalement, il est celui qui dit aussi "je vous donne ma paix,
14:47 mais je ne vous donne pas cette paix comme le monde la donne".
14:50 Alors là, on est un petit peu perdus, mais en fait,
14:53 il faut comprendre que d'un côté, la paix du monde
14:56 est celle qui met les conflits comme la poussière sous le tapis,
14:59 qui est aussi, finalement, la paix de la neutralisation réciproque,
15:03 la paix par indifférence ou par écrasement de l'ennemi,
15:06 donc c'est pas joli, joli tout ça. Et puis de l'autre,
15:09 il y a la paix de Jésus, qui est fondée sur la vérité
15:12 avec un grand V, sur la réconciliation des âmes
15:15 au-delà des cœurs. Mais cette réconciliation,
15:18 elle arrive quand, finalement, il use de son glaive
15:21 le glaive de sa parole, qui dit "refus d'acheter
15:24 la paix sociale, refus d'acheter la paix familiale,
15:27 si elle n'est pas alignée sur la charité
15:30 ou la justice divine". Les valeurs du monde
15:33 ne sont pas les valeurs de Dieu. Et en fait, finalement,
15:36 la paix, et d'après moi, c'est l'un des grands messages de Noël,
15:39 la paix dans les familles existe et perdure uniquement
15:42 quand elle répond d'abord à l'obéissance de Dieu
15:45 avant d'être, finalement, la loi de la famille,
15:48 donc la loi des hommes. - Christian, mais t'as une réaction ?
15:51 Est-ce que, finalement, la paix telle qu'on la considère aujourd'hui,
15:54 comme la paix de Noël, est un peu artificielle ?
15:57 - En fait, cette paix-là a l'air de ressembler un peu à la paix de 1938,
16:00 après Munich, où les plénipotentiaires sont revenus
16:03 en disant "nous avons la paix",
16:06 et je crois que c'est l'un de ceux qui est revenu
16:09 en voyant qu'à la descente de l'avion, tout le monde applaudit
16:12 "sail", il s'est dit "c'est perdu". - D'ailleurs, le dire.
16:15 - Voilà. Merci infiniment. Et donc,
16:18 cette paix-là, c'est une paix qui n'est pas du tout fondée sur la justice,
16:21 ni même sur le bon sens.
16:24 Or, cette paix de Noël, on la retrouve au cœur de la crèche.
16:27 Dans un enfant-dieu qui est là,
16:30 qui ne dérange personne,
16:33 qui oserait batailler contre un enfant-dieu,
16:36 et Roth va le faire très vite, car il sait que
16:39 le pouvoir qu'il avait acquis
16:42 va être un peu mis en péril, parce que
16:45 il ne supporte pas, finalement,
16:48 les commandements du ciel et préfère la terre.
16:51 - Gérard Leclerc, avant la pub. - Il faut se souvenir aussi
16:54 que la nativité ne se déroule pas
16:57 dans une ambiance de paix.
17:00 C'est que Joseph, là, il est protecteur de l'enfant et de sa mère,
17:03 il va bientôt les emmener en Égypte,
17:06 parce qu'ils sont en danger de mort.
17:09 Et puis, il y a eu les Saints Innocents qu'on va célébrer aussi.
17:12 - Massacrés par le roi Hérode, effectivement, qui avait peur que son pouvoir soit menacé.
17:15 - C'est un message qui intervient
17:18 au sein du plus grand péril, du plus grand danger
17:21 et pour les plus petits.
17:24 - On retrouve d'ailleurs dans les psaumes cette notion,
17:27 il y a juste à côté de chez nous l'Abbaye de Solème, que tout le monde connaît,
17:30 l'abbaye Saint-Pierre de Solème, où le chant grégorien a été restauré
17:33 par Don Guéranger, et la devise de cette abbaye,
17:36 c'est "fiat pac sine virtut et toi", que la paix se fasse
17:39 par la vertu et le mot latin.
17:42 - La vertu, c'est à la fois le mot pour la vertu et la force.
17:45 La vertu, c'est une force et la force, c'est une vertu.
17:48 Et donc, comme on le disait, c'est vrai que la véritable paix
17:51 telle que nous la concevons, nous, les chrétiens,
17:54 ce n'est pas une paix artificielle qui vient du fait qu'on a tous bu du champagne,
17:57 donc on est tous dans la paix, ou alors on a tous bien mangé,
18:00 donc on est dans la paix, ou on soif des cadeaux avec plus ou moins d'hypocrisie,
18:03 mais c'est véritablement une paix qui est basée sur le fait
18:06 de vivre ensemble les vertus chrétiennes.
18:09 Et ces vertus, je crois qu'on les a illustrées admirablement bien
18:12 dans le mystère d'incarnation et la crèche.
18:15 - On va en parler, bien sûr. Comment retrouver cet esprit de Noël ?
18:18 En quoi Noël est-il aussi une renaissance ?
18:21 Tout cela, évidemment, on en parle juste après la publicité.
18:24 Et vous restez avec nous.
18:27 De retour dans "Enquête d'esprit", émission spéciale consacrée,
18:32 bien sûr, à la fête de Noël.
18:35 En ce jour du 24 décembre, nous sommes en compagnie
18:38 de Christian Mettez, le curé de Bouillée-Lorraine.
18:41 C'est un petit village des Deux-Sèvres dont l'église vient d'être restaurée.
18:44 Et Noël, c'est une fête de la renaissance.
18:47 Il nous expliquera pourquoi et comment cela s'est passé pour lui.
18:50 Et puis Gérard Leclerc est également avec nous,
18:53 journaliste, éditorialiste à France Catholique, ainsi que Vianney Chatillon,
18:56 directeur de l'Académie musicale de Liès,
18:59 qui fête ses 10 ans et qui fait aussi des concerts de Noël.
19:02 Parce que, évidemment, cette poésie de Noël,
19:05 elle passe d'abord sans doute peut-être par les chants.
19:08 En tout cas, il nous en parlera.
19:11 Et puis Véronique Jacquier, bien sûr, est toujours avec nous pour cette émission
19:14 qui est en partenariat avec France Catholique.
19:17 Alors, Véronique, justement, expliquez-nous parce que Noël,
19:20 c'est le 25 décembre, évidemment, pour tout le monde, c'est à peu près clair,
19:23 mais il n'en a pas toujours été ainsi.
19:26 Donc, parlez-nous de l'historique, justement, de cette fête de Noël
19:29 qui a été fixée au 25 par l'église.
19:32 - Oui, bien sûr. Et c'est un sujet qui est aujourd'hui relaté dans l'évangile de Luc.
19:35 Nous sommes sur du lieu, Bethléem, mais nous n'avons pas de date.
19:38 Au début du christianisme, la grande fête, c'était Pâques, la résurrection du Christ.
19:41 Alors, ça ne veut pas dire que ce n'était pas important de fêter Noël,
19:44 mais c'était un petit peu au gré des traditions locales.
19:47 Donc, pour certains, c'était en mars, pour d'autres, c'était en avril.
19:50 Bon, assis en Orient, et c'est toujours le cas, d'ailleurs, dans l'église orthodoxe,
19:53 on choisit la date du 5-6 janvier,
19:56 jour de la naissance du Christ et de son épiphanie,
19:59 sa révélation au monde comme Dieu.
20:02 C'est au 4e siècle, en fait, que l'église romaine choisit
20:05 de célébrer la nativité un 25 décembre. Alors, pourquoi cette fameuse date du 25 décembre ?
20:09 Eh bien, parce que c'était le jour de la fête du culte du soleil dans l'Empire romain.
20:14 Le 25 décembre, jour du solstice d'hiver dans le calendrier julien,
20:20 jour où les jours commencent à rallonger,
20:23 et c'était l'une des grandes fêtes du paganisme.
20:26 Et disons les choses, l'église a tout à fait assumé
20:29 d'écraser de la sorte le paganisme en supplantant la fête du soleil
20:33 par la fête de la nativité. Pourquoi ? Parce que les premiers pères de l'église ont dit
20:37 "Jésus, notre sauveur, c'est le soleil de justice,
20:41 et puis c'est la lumière qui vient éclairer le monde,
20:44 la lumière qui doit éclairer les nations."
20:46 Saint Augustin, d'ailleurs, au 4e siècle, dit à ses ouailles à la messe,
20:50 il ne se cache pas de faire allusion aux origines païennes de cette fête du 25 décembre,
20:54 il dit d'adorer non le soleil, mais celui qui a créé le soleil.
20:58 Voilà ce qu'il dit dans son sermon.
20:59 Et nous trouvons trace de la naissance du Christ mentionnée dans le calendrier
21:03 un 25 décembre pour la première fois à Rome en 354,
21:07 un an après son institution en fait par le pape Libérius.
21:10 Ensuite, cette fête de Noël un 25 décembre,
21:13 s'est progressivement étendue à toute la chrétienté en fait,
21:19 sans trop de difficultés, ça ne s'est pas fait tout de suite.
21:22 - Merci beaucoup Véronique.
21:24 Gérard Leclerc, est-ce qu'aujourd'hui,
21:26 où on parle des fêtes de fin d'année, des fêtes de l'amour à la place de Noël,
21:30 est-ce qu'il faut de nouveau christianiser une fête qui est redevenue païenne ?
21:35 C'est un peu un paradoxe.
21:37 - Tout à fait, il faut revenir au sens des choses.
21:41 Et d'ailleurs, cette persistance, de la présence des crèches,
21:47 doit être l'occasion de revenir au mystère en pleine lumière.
21:53 Parce que la façon la plus naïve, avec ces personnages de terre cuite,
21:59 est de représenter le mystère même du christianisme,
22:04 qui est l'incarnation du Fils.
22:06 Et c'est cela, ce petit enfant, c'est Dieu, c'est Dieu devant nous,
22:11 c'est Dieu incarné.
22:13 Il y a quelque chose de bouleversant dans ce fait.
22:17 Je lisais avant d'arriver ici un magnifique texte de Chesterton.
22:22 - Écrivain anglais.
22:24 - Expliquant qu'il y avait une sorte de retournement total.
22:28 On cherchait Dieu dans le ciel, comme une circonférence qui nous entourait.
22:33 Et puis on le découvre dans ce tout petit, comme le centre même du monde.
22:38 Et c'est cela qu'il s'agit de retrouver dans nos crèches de Noël.
22:42 - C'est très concret.
22:44 Véronique puis Vianney Chatillon.
22:46 - Avec Christian Améthée, qu'est-ce qu'on dit aux gens
22:49 qui sont fascinés par la poésie de Noël,
22:53 mais qui pour autant ne connaissent pas Dieu, ne connaissent pas Jésus,
22:57 ne sont pas forcément sensibles à la dimension de ce petit enfant dans la crèche ?
23:01 Comment peuvent-ils trouver Dieu malgré tout ?
23:04 - En fait, en contemplant la crèche, toutes les crèches,
23:07 les églises dans d'autres endroits,
23:09 je pense qu'il y a une pédagogie qui peut être extrêmement belle.
23:12 Quand saint François d'Assise a inventé la crèche...
23:16 - Il y a 800 ans exactement.
23:18 - Exactement. Il y avait dans son esprit un aspect très pédagogique.
23:22 Et donc le fait d'arriver devant cette crèche humblement, silencieusement,
23:29 cette incarnation dans la crèche, c'est déjà une explication.
23:36 - Est-ce qu'il n'y a pas aussi l'idée de faire comprendre
23:39 que Dieu ou Jésus vient dans la crèche pour chacun d'entre nous ?
23:43 Parce que sinon, on ne se sent pas concerné.
23:45 - Tout à fait. C'est-à-dire qu'en fait, cette arrivée-là,
23:48 qui était à l'opposé même de l'attente d'un certain nombre de contemporains du Christ,
23:52 qui les attendaient à voir un roi avec des armées,
23:56 un Lucre extraordinaire autour, elle n'a pas du tout.
24:00 Il vient discrètement, secrètement, de manière...
24:03 dans un environnement très combatif.
24:05 Et dans cet arrivée extrêmement simple,
24:10 je pense que chacun peut se retrouver, même s'il ne sait pas.
24:13 - Dieu nous prend un peu à contre-pied dans cette histoire, finalement.
24:17 - Oui, oui, oui. Exactement.
24:19 - Moi, si j'oserais... - Yannick Chatillon.
24:21 - Est-ce que la crèche n'est pas presque une preuve de la véracité
24:27 de notre religion catholique ?
24:29 Parce que si on avait dû inventer un Dieu,
24:31 si on avait voulu imaginer une religion parfaite,
24:34 je ne suis pas sûr qu'on aurait fait en sorte qu'elle démarre
24:37 dans cette humilité, ce presque ridicule, d'ailleurs, de la crèche.
24:40 Franchement, c'est le sauveur, il est dans une grange, dans la paille,
24:44 enfin franchement, avec une mère vierge...
24:46 - C'est ça, la paille ?
24:47 - C'est complètement absurde d'un point de vue humain.
24:49 Et puis alors, la mort de Dieu, n'en parlons même pas, sur une croix.
24:53 Donc le début et la fin de la vie du Christ,
24:55 humainement parlant, sont assez inconcevables.
24:58 Et je pense que c'est peut-être une des preuves les plus évidentes
25:01 du fait que la religion catholique n'est pas quelque chose d'inventé par l'homme,
25:05 mais c'est vraiment quelque chose qui nous est révélé.
25:07 Et puis alors, moi, je voulais rebondir peut-être une seconde sur ce que disait...
25:09 - Bien sûr, Aléric.
25:10 - Par rapport à l'homme contemporain, c'est vrai, quand on arrive devant la crèche,
25:12 parfois on a un peu l'impression d'être...
25:14 Alors, on voit cette très belle image, d'ailleurs, derrière vous, Emeric,
25:17 on peut se dire, mais c'est quelque chose d'un peu suranné, d'une autre époque,
25:19 pour autant que ce soit très beau.
25:21 Et alors, moi, j'aime beaucoup le récit de la conversion de Paul Claudel.
25:24 Tout le monde connaît Paul Claudel,
25:26 et peut-être que les gens ont oublié Paul Claudel avant d'être catholique.
25:30 Il avait 18 ans, il le raconte, je le relisais ce matin dans le train, l'histoire.
25:34 - Converti à Notre-Dame.
25:35 - Voilà, il parait 18 ans.
25:36 Il a 18 ans, il dit lui-même qu'il a une vie un peu immorale,
25:39 qu'il est au bord du désespoir.
25:41 18 ans, on peut imaginer beaucoup de choses comme l'homme contemporain.
25:43 Il se laisse sans doute aller.
25:45 Il va à la messe de Noël, et clairement, il s'ennuie.
25:47 Il dit, bon, aucun sentiment, bref.
25:50 Et puis, par une motion étrange, il retourne l'après-midi à Notre-Dame,
25:54 et là, il assiste au vepre, et au coin, à côté d'un pilier,
25:57 il entend la maîtrise de la cathédrale,
25:59 qui chante les magnifiques chants de Noël,
26:02 et tout d'un coup, il dit, "Mon cœur fut touché, et je crus."
26:06 - "En un instant, je crus."
26:08 - "En un instant, je crus."
26:09 Et donc, je me permets de prêcher pour ma chapelle,
26:11 mais je crois que les maîtrises et les chœurs d'enfants, de jeunes,
26:14 les chorales en général dans nos paroisses,
26:16 et la vie musicale,
26:19 a vraiment une importance à jouer aussi
26:21 pour transmettre ce message de Noël à nos contemporains.
26:23 Parce que parfois, notre intelligence est un peu obstruée,
26:26 parfois, nous sommes très rationalistes,
26:28 on a du mal à accepter, à rentrer dans le mystère de Noël,
26:30 mais le beau, à travers la musique sacrée, à travers les chants,
26:34 à travers tous ces concerts de Noël qui ont lieu dans la France entière en ce moment,
26:38 eh bien, ça peut véritablement toucher notre âme.
26:41 Et donc, je vous encourage beaucoup, nos téléspectateurs, vos téléspectateurs,
26:44 à aller à des concerts de Noël, il y en a partout dans tout le monde.
26:47 - On va leur apporter sur un plateau, et merci de cette transition, effectivement.
26:51 On va écouter "La marche des rois",
26:53 c'est joué par l'Académie musicale de Liège que vous dirigez,
26:56 de Jean-Baptiste Lully, au Festival Sacré Musique à Fréjus,
27:00 c'était les 16 et 17 décembre dernier. Écoutez.
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28:02 "La marche des rois", bien sûr, ce sont les rois mages
28:09 qui arrivent le 6 janvier pour la fête de l'Épiphanie.
28:12 Abbé Christian Mettet, cette place de la musique,
28:15 mais plus largement de tout ce qui est sensible dans le christianisme,
28:19 c'est extrêmement important, notamment à Noël.
28:22 - C'est très important parce que nous avons besoin,
28:27 comme personnes corporelles, de médiations, en fait.
28:31 Et ces médiations, on les trouve dans des réalités extrêmement sensibles.
28:36 C'est-à-dire que là, devant la crèche, si vous voulez, le cœur fond,
28:40 l'intelligence se met à genoux, en quelque sorte.
28:43 - C'est peut-être ça le plus difficile, d'ailleurs.
28:46 - Sans doute, sans doute.
28:48 Mais le fait est que dans toute son histoire, l'Église catholique
28:51 a toujours basé de manière assez considérable, en fait,
28:55 sa prédication aussi à travers de très nombreuses médiations.
29:00 Médiation du chant, médiation de l'architecture,
29:03 médiation de la peinture, de la sculpture.
29:06 Et tous ces éléments-là sont de nature à recréer ou donner envie
29:11 de voir un peu le ciel.
29:13 Et donc, quand on entre dans un sanctuaire, quand on écoute un chant,
29:17 il y a comme une espèce d'exclamation.
29:20 Et ceux qui voient, ceux qui entendent font "Ah !"
29:26 - On est saisi. - Oui.
29:28 - Gérard Leclerc, est-ce que l'Église a besoin aussi de redécouvrir,
29:32 de remettre à l'honneur cette dimension finalement charnelle
29:36 de la religion qui lui est propre aussi, après des années
29:40 où peut-être on a mis en valeur l'intellect ?
29:43 - Moi, je crois tout à fait, l'éducation de la sensibilité,
29:46 c'est fondamental.
29:48 Vous savez que Maurice Barès avait retenu une expression
29:51 de saint Thomas d'Aquin, "In imnis et cantitis".
29:54 C'est l'hymne de saint Thomas d'Aquin.
29:59 Je ne sais plus, là, j'oublie le...
30:02 - C'est le "Laudatio". - Le "Laudatio",
30:04 "Laudatio salvatorem", "Laudat ut chem",
30:07 "Et pastorem in imnis et cantitis", dans les hymnes et les cantiques.
30:11 Moi, je trouve cette expression magnifique.
30:14 Et Barès montrait justement que c'était comme ça
30:17 que se faisait la délicate éducation de l'enfance
30:21 et même de l'ouverture au monde.
30:23 C'est pas seulement la rationalité qui compte.
30:26 C'est cette sensibilité profonde qui doit être découverte.
30:31 Et c'est une des grâces de Noël, moi.
30:34 C'est mes souvenirs d'enfance personnelle.
30:37 Les chants, devant la crèche, on chantait forcément avec mon père, etc.,
30:42 qui reprenait lui-même des chants qu'il avait appris dans son enfance.
30:46 - Une transmission qui se fait aussi à travers...
30:49 - Je fais la même chose avec mes enfants et mes petits-enfants.
30:52 J'associe toujours la crèche au chant de Noël, aux cantiques de Noël.
30:57 C'est comme ça que se développe ce chant intérieur de l'âme
31:01 qui vous approche du mystère.
31:04 - Viennez, Châtillon, la puissance du chant.
31:07 - Je rebondis sur ce que vous disiez.
31:09 Là où il y a quelques années, même dans nos paroisses,
31:12 tout ce qui était un peu trop ornements, les bougies, les étendards, les bannières,
31:17 on a un peu remisé tout cela dans les greniers.
31:20 Aujourd'hui, au contraire, c'est le phénomène inverse.
31:23 On retrouve des écarts, des processions, les jeunes veulent des bougies.
31:26 Aujourd'hui, le truc à la mode, c'est les concerts à la bougie.
31:29 On a ça partout en ce moment. Mais pourquoi ?
31:32 Parce que cette chaleur de la bougie, cet éclairage tamisé, cette simplicité,
31:37 ce n'est pas du LED ultra, c'est tout simple.
31:40 C'est un petit peu à l'ancienne, mais ça nous permet de revenir
31:44 sur ces choses fondamentales.
31:46 Je le vois également avec nos élèves.
31:48 Les enfants sont extrêmement sensibles au beau.
31:51 Un beau sapin de Noël bien décoré, une belle crèche toute simple.
31:54 Ça ouvre le cœur, ça ouvre l'âme et ça nous élève tout simplement.
31:58 - Christian Mettet, vous vouliez ajouter ?
32:00 - Simplement, lorsque vous parliez des chants de Noël et des chants en particulier,
32:05 des hymnes et des chants, cela me rappelle évidemment le bon père de Montfort
32:09 qui, lui, n'était pas la moitié de l'intelligence.
32:12 - L'apôtre des campagnes de l'Ouest au 18e siècle.
32:15 - Voilà, fin des 17e, début des 18e.
32:18 Je le cite d'autant plus volontiers que dans le lieu dont je suis le pasteur,
32:24 son premier compagnon, le frère Maturin Ranjard, sa famille vient de Bouillelauré.
32:29 Le père de Montfort y est passé, mais le père de Montfort,
32:32 réutilisait des mélodies de chants pas éminemment religieux,
32:37 créait des textes éminemment théologiques.
32:41 Les gens connaissaient l'air et hop, immédiatement,
32:44 il y avait une pédagogie assez délicate.
32:49 Et ces chants-là entraient dans la mémoire des gens
32:52 et c'était tout un apprentissage théologique aussi.
32:55 - Donc l'Église, finalement, ne fait que recycler.
32:57 Si je vous suis bien à ce que disait Véronique avec la fête de Noël
33:00 qui a repris la fête du solstice d'hiver.
33:03 - Si je peux me permettre, plutôt d'utiliser le mot au lieu de "recycler"
33:06 qui peut être un peu connoté péjoratif.
33:08 - Je vous le concède.
33:09 - Peut-être de dire que l'Église a conscience que l'humanité n'est pas mauvaise.
33:13 Au contraire, et donc les chants populaires, même les chants un peu paillards,
33:17 je rejoins ce que disait M.Labbé, sans lui Marie-Grillon de Montfort,
33:20 il arrive et dit "mais tout n'est pas mauvais, tout n'est pas acheté,
33:22 je vais les prendre, je les christianise, c'est-à-dire je les élève".
33:26 Et comme dit Saint Thomas, la grâce ne supprime pas la nature,
33:29 elle l'élève.
33:30 Et donc toutes ces traditions populaires sont bonnes.
33:32 Je le vois dans les concerts également de musique sacrée,
33:35 on peut chanter très bien à la sortie du concert
33:37 "Vive le vent, vive le vent d'hiver, mon beau sapin".
33:40 C'est excellent, c'est très bon.
33:42 À partir du moment où ça nous élève vers le beau,
33:44 mais la foi vient sublimer tout cela en y apportant la transcendance.
33:48 - Alors cependant, c'est vrai qu'il faut tenir compte de la société
33:53 telle qu'elle est aujourd'hui.
33:54 Et parler de Noël dans cette société de 2023, ce n'est pas si évident.
33:58 C'est pourquoi une paroisse de Paris, regardez ce reportage,
34:01 a organisé une évangélisation à la rencontre des gens dans la rue
34:06 pour leur parler de Noël.
34:08 Regardez ce reportage signé Eloi Rochebrune.
34:11 - Bon, et bien voilà, c'est parti.
34:14 - C'est parti, en mission.
34:16 - On a de la chance d'avoir du soleil.
34:18 Dans le froid de décembre, Eric et Dominique sortent dans les rues de Paris
34:22 pour une mission pas comme les autres, évangéliser pour la fête de Noël.
34:26 - Vous allez fêter Noël ?
34:28 - Non, pas vraiment.
34:30 - Vous n'êtes pas...
34:32 - Vous venez de...
34:34 - Vous allez à la synagogue, là, maintenant ?
34:36 - Oui, à Newcastle.
34:37 - Ah, très bien.
34:38 - C'est formidable.
34:39 - C'est formidable.
34:40 - Écoutez, on prie beaucoup pour vous.
34:41 - En vous servant.
34:42 - Surtout en ce moment.
34:43 - Vous aussi.
34:44 Pour le duo, ces rencontres sont l'occasion d'ouvrir un dialogue
34:46 sur la foi et sur le sens de Noël.
34:48 - Nous, on a tellement reçu par les paroisses parisiennes,
34:52 entre autres, mais surtout Saint-François-de-Saint-Denis,
34:54 qu'on se doit, je dirais, de rendre ce qu'on a reçu.
34:57 S'entament parfois des discussions plus personnelles.
34:59 Certains leur confient des intentions de prière.
35:02 - Vous confiez ma maman qui a eu un AVC il y a une semaine.
35:05 - On va prier pour elle, tout de suite.
35:07 - Patrick et Dominique vont à l'approche de tous,
35:09 des croyants, mais surtout des non-croyants.
35:12 - Moi, je ne suis pas trop favorable à ce genre de choses,
35:15 mais bon, les croyances, on y a droit.
35:18 Et on a droit d'en sortir aussi.
35:21 - Si certains semblent moins réceptifs,
35:23 les missionnaires ne se découragent pas
35:25 et préfèrent voir en chacun une rencontre providentielle.
35:28 - C'est toujours un émerveillement de rencontrer les gens
35:31 qui s'arrêtent, qui s'écoutent.
35:33 Aussi divers que ceux qu'on a rencontrés depuis ce matin.
35:36 C'est assez formidable.
35:38 L'Esprit Saint est là, c'est formidable.
35:40 - Une joie qui s'inscrit dans le message de Noël,
35:43 la venue du Christ dans le monde.
35:45 - C'est pas facile quand même de parler de Noël aujourd'hui
35:50 à nos contemporains.
35:52 Abbé Christian Mettet, ça peut être l'occasion
35:54 de remettre l'église au centre du village,
35:56 d'un réveil spirituel.
35:58 Vous, d'une certaine manière, ça a été aussi
36:00 une véritable renaissance, Noël,
36:02 c'est l'occasion peut-être de témoigner de cette beauté
36:05 et de la fête de Noël, qui est une fête de la renaissance,
36:08 votre église.
36:10 - Il va y avoir l'église de Bouilleloré le 20 mars 2016,
36:14 le jour des rameaux.
36:16 Dieu soit béni, non point pour l'incendie,
36:19 mais parce que le jour des rameaux,
36:21 évidemment, l'office commence dehors.
36:23 Ce qui fait que l'incendie dans la Sainte-Christie,
36:26 par un feu électrique, des explosions d'encontreurs,
36:29 tout cela a engendré des dommages considérables
36:32 dans la Sainte-Christie et dans l'église.
36:34 Les pompiers sont intervenus extrêmement vite,
36:37 on leur doit vraiment une immense gratitude, bien sûr.
36:40 Et à la suite, j'ai eu le temps,
36:43 en entrant dans l'église ce jour-là,
36:45 j'arrivais d'une première messe,
36:47 de prendre le Saint-Sacrement, de l'emmener au précipitaire,
36:49 et puis en revenant quelques minutes après,
36:51 les fumées extrêmement nocives étaient dans l'église,
36:54 on ne pouvait plus y entrer.
36:56 Et quelques heures après,
36:59 certains sont rentrés dans l'église,
37:01 l'église entièrement noire,
37:03 avec les choses du sanctuaire qui avaient été détruites irrémédiablement,
37:06 et donc une véritable tragédie.
37:09 Et dans cette tragédie, c'est la maison de famille,
37:13 en fait, qui disparaît.
37:15 La maison de famille spirituelle.
37:17 Et comment dire, les habitants de Bouilleloré,
37:20 tous ceux qui viennent à la messe
37:22 ou qui viennent fréquenter l'église,
37:24 souvent de beaucoup plus loin,
37:26 ont eu cette impression que leur propre chair
37:29 était vraiment attaquée.
37:32 Donc la comparaison avec Notre-Dame de Paris n'est pas usurpée,
37:34 bien sûr, à l'échelle de votre territoire.
37:37 Ce qui n'est pas étonnant,
37:39 mais Notre-Dame c'était donc peu de temps après,
37:41 un lundi saint,
37:43 toujours au début de la semaine sainte,
37:45 et donc là, cette église a vécu
37:47 une sorte de calvaire.
37:50 A la suite de cela,
37:52 il y a eu tout un ensemble de négociations,
37:56 d'expertises,
38:00 et puis enfin,
38:02 les travaux ont commencé avec...
38:06 - Ça a duré 7 ans à peu près.
38:08 - 7 ans, alors, pas 7 ans de travaux,
38:10 mais avant, vous savez,
38:12 il y a des choses un peu difficiles parfois
38:14 pour arriver à commencer les travaux.
38:17 - Un petit détail, votre église datait de quand ?
38:20 - Alors, cette église-là,
38:22 les éléments les plus anciens sont du XIIIe,
38:25 il y en a eu du XVe, du XVIe, du XVIIe,
38:28 du XVIIIe, du XIXe, du XXe, du XXIe.
38:31 - Donc c'était à la commune, l'église appartenait à la commune.
38:34 - Oui, l'église appartenait à la commune.
38:36 - Si on peut avancer, pardonnez-moi,
38:38 parce que, effectivement, le temps compte
38:40 et avance lui aussi.
38:42 Qu'avez-vous expliqué à vos paroissiens
38:44 quand vous avez inauguré, en quelque sorte,
38:46 il y a une semaine,
38:48 une église nouvelle restaurée en cette période de Noël ?
38:52 - Alors, je vous citerai un fait.
38:54 Donc, le samedi 9 décembre,
38:57 elle a été officiellement inaugurée.
38:59 Le vicer général représentant l'évêque de Poitiers,
39:01 qui ne pouvait pas se déplacer, était là,
39:03 a béni les travaux, ceux qui avaient agi.
39:05 Et les pompiers, qui donc avaient sauvé, en fait,
39:08 sauvé l'édifice, en fait,
39:11 aussi au péril de leur vie,
39:13 car ils accomplissent une mission extraordinaire.
39:15 Certains sont rentrés dans l'église,
39:17 ils ont fait tout cela.
39:19 Et là, leur regard était pétillant.
39:21 Ils ont fait ce dont je parlais tout à l'heure.
39:23 Et cette exclamation devant,
39:26 une telle beauté d'un édifice
39:29 qui est redevenu une sorte de petite crèche, en fait.
39:32 - On voit les images s'afficher sur l'écran, également.
39:35 - Parce qu'évidemment, ce très beau retable
39:38 que vous voyez sur les écrans
39:41 a été entièrement restauré.
39:43 Alors, il y a eu un tableau qui a fondu
39:45 de la chaleur extrêmement puissante, en fait.
39:48 Mais ils ont vu un écran
39:51 qui, à nouveau, allait être un sanctuaire attirant.
39:55 - Viennez, Châtillon, vous avez connu aussi
39:57 une expérience, à l'occasion de ce temps de Noël,
40:00 d'évangélisation.
40:02 C'était au Sab-d'Olonne,
40:04 là où, effectivement, il y a eu aussi contestation.
40:06 Donc, finalement, on est bien dans notre opposition
40:08 entre la guerre et la paix, d'une certaine manière,
40:10 à l'occasion de Noël.
40:12 - Tout le monde a entendu, je pense, parler de ce fameux statut
40:14 qui a dû être déplacé, parce que certaines personnes
40:16 trouvaient cela offensant de la voir sur la voie publique.
40:20 Donc, elle a été déplacée, je crois, de quelques mètres
40:22 pour être dans le domaine privé.
40:24 C'est un peu ridicule comme débat,
40:26 parce qu'à la fin, tout le monde la voit
40:28 et franchement, c'est une très belle statue.
40:30 Mais nous avons vécu, il y a quelques jours,
40:32 une belle expérience. Nous sommes allés chanter au Sab-d'Olonne,
40:34 invités, justement, par les Sablais.
40:36 Et, à notre grande surprise,
40:38 le concert était archi-plein.
40:40 Voilà, complètement plein.
40:42 Concert de chants de Noël.
40:44 Donc, on voit qu'au-delà des débats,
40:46 au-delà des querelles un peu idéologiques,
40:48 il y a vraiment ce désir aussi
40:50 de se recueillir, de se retrouver
40:52 pour vivre toutes ces belles traditions
40:54 et au-delà des traditions,
40:56 pour vivre quelque chose de fort et de profond pour Noël.
40:58 - Alors, je voudrais qu'on écoute à présent
41:00 un auteur récent,
41:02 un journaliste, Gérard Bardi,
41:04 qui a une bonne idée
41:06 pour le 24 au soir, et nous sommes donc
41:08 la veille du jour de Noël.
41:10 Écoutez-le, voilà ce qu'il suggère,
41:12 justement, pour retrouver cet esprit de Noël.
41:14 - Ma volonté,
41:16 elle est toute simple.
41:18 C'est, à l'occasion des fêtes de Noël,
41:20 alors que nous sommes tous dans la joie,
41:22 particulièrement nous, les chrétiens,
41:24 c'est de saisir cette occasion
41:26 pour répondre à tous ceux
41:28 et à toutes celles
41:30 que la situation du pays angoisse.
41:32 Il y a une solution assez simple.
41:34 C'est, nous,
41:36 nous réunir dans les églises,
41:38 que nous soyons pratiquants,
41:40 non pratiquants,
41:42 que nous soyons même
41:44 simples citoyens,
41:46 et de nous réunir dans le silence,
41:48 dans le recueillement,
41:50 dans nos églises, à l'occasion des fêtes de Noël,
41:52 et de marquer notre attachement
41:54 à la civilisation chrétienne.
41:56 Vous savez, André Malraux disait,
41:58 "Une civilisation, c'est tout ce qui s'agrège autour d'une religion."
42:00 Eh bien, c'est le moment,
42:02 aujourd'hui, dans la joie,
42:04 dans l'espérance de Noël,
42:06 de nous réunir silencieusement dans le recueillement,
42:08 dans la paix,
42:10 notre force et notre foi dans cette civilisation.
42:12 Voilà Gérard Bardi
42:14 qui vient de publier
42:16 un livre qui s'appelle "Les combattantes
42:18 de l'info" aux éditions
42:20 Télémac.
42:22 Peut-être un dernier mot, très rapidement,
42:24 à nos invités, pour retrouver
42:26 justement cette vraie dimension
42:28 de Noël. Quel conseil pouvez-vous donner
42:30 en ce 24 décembre,
42:32 veille de Noël, Vianney Chatillon ?
42:34 N'ayez pas peur d'entrer dans les églises.
42:36 Comme le disait tout à l'heure, à l'instant,
42:38 justement, votre invité,
42:40 qu'on soit croyant ou non, les églises
42:42 sont un lieu ouvert à tous. Et même si
42:44 on n'est pas croyant, voilà, n'ayons pas peur d'entrer
42:46 dans les églises et puis ouvrons notre coeur
42:48 et dans tous les cas, nous en sortirons, je crois,
42:50 grandis et dans la joie.
42:52 Monsieur Labbé ? Évidemment, avec l'expérience
42:54 que nous avons vécue à Bouillalauré,
42:56 où l'on voit tous ceux qui entrent dans
42:58 l'église, qui poussent la porte,
43:00 il y a une, comment dire,
43:02 une expérience de grande simplicité
43:04 que tout le monde
43:06 peut vivre, en fait.
43:08 Et la liturgie qui est
43:10 extrêmement, extrêmement
43:12 contagieuse pour
43:14 la nuit de Noël, eh bien, elle est ouverte
43:16 à tous ceux qui veulent venir trouver
43:18 un peu de paix, un peu de joie intérieure
43:20 et de la liberté intérieure.
43:22 Voilà, c'est pas si compliqué, finalement.
43:24 Gérard Leclerc, le mot de la fin. Moi, je parlais qu'en tant que père
43:26 de famille et grand-père, voilà,
43:28 qui a eu la chance d'avoir baptisé sa
43:30 dernière petite fille île-de-garde dimanche
43:32 dernier, eh bien,
43:34 comment dirais-je,
43:36 l'église domestique, elle se bâtit
43:38 autour de la crèche et Noël,
43:40 c'est un moment privilégié de fête
43:42 familiale pour se retrouver autour du
43:44 mystère en pleine lumière.
43:46 Véronique, un dernier mot pour
43:48 nous parler de France Catholique ? Alors, France Catholique,
43:50 bien entendu, un numéro double,
43:52 un numéro spécial sur
43:54 Noël et la paix,
43:56 justement la paix dont on a parlé dans l'émission
43:58 "La paix qui est donnée aux hommes de bonne volonté".
44:00 Voilà, et puis,
44:02 vos actualités les uns les autres, Vianney Chatillon,
44:04 vous avez un concert le 14 janvier
44:06 à la paroisse Saint-Pierre
44:08 de Chaillot, à Paris. - Tout à fait, Saint-Pierre de Chaillot,
44:10 et puis également le 4 mai, nous fêterons les 10 ans
44:12 de notre établissement, tout le monde est invité à Saint-Roch,
44:14 un très grand concert avec
44:16 Jean-Sébastien Bach, donc pour tous les
44:18 mélomanes, n'hésitez pas, le 4 mai à Saint-Roch à Paris.
44:20 - Et on entend les anges dans la campagne,
44:22 jetés par les enfants de l'Académie de Liège.
44:24 Monsieur l'abbé, on peut continuer à aider
44:26 parce que finalement, les travaux de restauration,
44:28 ils ont tout juste commencé.
44:30 Il y a encore un peu de travail.
44:32 - Oui, l'essentiel pour cette tranchée
44:34 faite, bien sûr, il y a tout un projet
44:36 de vitraux qui va être
44:38 réalisé, des vitraux historiés, dont
44:40 un en particulier offert
44:42 pour remercier les pompiers,
44:44 justement, de Ligue des Entraînements Brûlés
44:46 et les pompiers agissants, et puis
44:48 donc là, évidemment, l'association
44:50 de l'Orgue des Marchés de Langeau
44:52 accompagne ce financement,
44:54 et un instrument,
44:56 un orgue à tuyaux de 22 jeux
44:58 est en train d'être réalisé, et
45:00 il sera béni le samedi 9 mars
45:02 au soir, l'éveil
45:04 de l'orgue qui est un événement extraordinaire.
45:06 - Le rendez-vous est pris, merci aussi
45:08 à Gérard Leclerc de nous avoir
45:10 accompagnés en cette belle fête de Noël,
45:12 pour en décrypter et en trouver
45:14 le sens, merci aussi à Aurélie
45:16 Loucanot et aux équipes
45:18 techniques de CNews.
45:20 Je vais y arriver, un joyeux Noël, évidemment,
45:22 à tous, et la semaine prochaine, Véronique,
45:24 bien sûr, nous parlerons de la fête
45:26 du Sacré-Cœur, puisque ce sera une
45:28 année 2024 qui sera consacrée
45:30 au Sacré-Cœur à travers le Jubilé
45:32 de Parrain le Monial, la ville du Sacré-Cœur.
45:34 - 27 décembre 2023, les 350 ans
45:36 de l'apparition du Christ à
45:38 Marguerite Marie à la coque, pour
45:40 instituer la dévotion, le culte
45:42 de son Sacré-Cœur. - Voilà, merci à vous d'avoir
45:44 suivi cette émission, et bien sûr, l'info continue
45:46 en cette journée de Noël,
45:48 sur CNews.
45:50 [Musique]
45:52 ...