"Inédit" : le scrutin en RDC s'est déroulé dans la sérénité, les congolais à l'étranger ont pu voter

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00:00 C'est l'heure d'accueillir notre invité. Bonsoir à vous Patrick Mouyaïa, vous êtes porte-parole du gouvernement congolais, ministre de la communication et des médias.
00:07 Merci d'avoir accepté l'invitation de France 24. Patrick Mouyaïa, nos équipes nombreuses envoyées spéciales en République démocratique du Congo ont tout d'abord constaté
00:15 un important engouement autour de ces élections, mobilisation importante, même si on n'a pas encore les chiffres de la CENI qu'on attend d'ailleurs,
00:24 puisque les premières tendances seront publiées normalement ce vendredi. Fait inédit aussi, les Congolais de cinq pays, le Canada, les États-Unis, l'Afrique du Sud,
00:33 la France et la Belgique ont pu voter. Vous en êtes satisfait ?
00:37 Bonsoir France 24. Évidemment, comme gouvernement, nous sommes satisfaits. D'abord, le premier enjeu, il fallait éteinir le délai.
00:46 Le délai a été étenu. Le deuxième enjeu, il fallait que les Congolais répondent massivement à l'appel de la Commission électorale nationale indépendante pour voter,
00:54 ce qui a été fait. Cette élection, nous l'avons voulue inédite à plusieurs titres d'ailleurs. Et le fait que vous relevez que les Congolais de l'étranger ont pu voter,
01:01 c'est une première dans l'histoire politique de la République démocratique du Congo. L'enjeu est détaillé parce qu'il y a près de 44 millions d'électeurs
01:10 qui se sont mobilisés ou qui ont été enrôlés pour ces scrutins, avec plus de 100 000 candidats à quatre scrutins combinés.
01:17 Vous comprenez donc que la tâche était bien ardue pour la Commission électorale indépendante, mais nous sommes plutôt satisfaits de voir que les élections,
01:24 contrairement à ceux qui pensaient que les élections s'étiendraient dans la violence, dans l'exclusion, mais vous allez observer, depuis le début du processus électoral,
01:32 les choses se sont plutôt déroulées dans la sérénité, même s'il y a eu évidemment quelques incidents pour lesquels la Commission électorale nationale indépendante
01:39 a donné des réponses, mais aussi la police et les autres services du gouvernement qui suivent de près ces processus.
01:45 Donc globalement, comme gouvernement, nous sommes plutôt satisfaits de la mobilisation et du délai qui a été tenu, mais nous avons continué à encourager la Cénie
01:53 à faire en sorte que tous les Congolais qui se sont mobilisés puissent s'exprimer librement, choisir les dirigeants de leur choix.
02:00 Justement, et vous avez souligné ces incidents, ils ont été nombreux dans plusieurs bureaux de vote, des machines défaillantes, des batteries à plat,
02:08 des cartes électorales illisibles, des noms d'électeurs pas inscrits sur les listes, des bureaux de vote qui ont ouvert très en retard.
02:17 Je voudrais qu'on écoute ensemble le témoignage d'un électeur, d'un observateur et ensuite je vous fais réagir.
02:22 Ce que nous avons observé, il y a eu juste un engouement de la population. Tout le monde est venu avec intérêt de voter et avec ses sens patriotiques.
02:36 Certains ont passé la nuit ici en train de patienter à savoir comment ils vont voter.
02:43 C'est depuis hier matin que je suis là. Je suis passé la nuit ici en train de chercher comment pénétrer dans la salle de vote.
02:51 Mais ça n'a pas pu marcher. Il y a eu des problèmes et ce problème a causé que tout le monde ici ne puisse pas avoir accès à la salle.
03:01 C'est maintenant même qu'on vient de réouvrir encore le bureau de vote.
03:07 Voilà donc ces frustrations. Est-ce qu'il n'aurait pas fallu, Patrick Mouyaïa, décaler, reporter ce scrutin ?
03:13 Pourquoi l'avoir absolument maintenu à la date du 20 décembre puisqu'il faut constater que le pays n'était pas prêt à voter à cette date-là ?
03:22 Écoutez, vous pouvez regarder la question sous un autre prisme parce que là vous avez relevé des incidents.
03:28 Mais remarquez par exemple dans la province du Congo central ou dans la province du Nord-Kiwou ou même dans la ville de Kinshasa,
03:34 les votes s'est déroulés normalement. Évidemment qu'il y a eu de retard dans la distribution de matériel électoral
03:40 mais la CENI avait donné des indications qu'il fallait observer 11 heures par bureau de vote.
03:45 Ça signifie que si votre bureau a ouvert à 12 heures, vous devez terminer à 23 heures
03:49 et que les opérations de vote ne s'arrêteraient pas jusqu'à ce que les derniers votants sur la file d'attente auraient voté.
03:55 Mais les bureaux de vote auraient dû ouvrir à 6 heures du matin, pas à midi par exemple.
03:58 Écoutez, nous tous comme gouvernement nous avons constaté, c'est pour ça que nous avons encouragé la CENI à repondre justement à ces retards
04:08 et c'est pour ça que la CENI a pris des dispositions, notamment le vote qui s'est prolongé
04:12 parce qu'il fallait s'assurer que tous les Congolais qui s'étaient mobilisés puissent voter.
04:16 Ici, il faut peut-être regarder la question sous un autre prisme.
04:19 Vous parlez évidemment des incidents de quelques bureaux, mais il faut savoir qu'il y avait 75 400 bureaux prévus.
04:25 Et donc, on ne va pas minimiser lorsqu'un bureau ou lorsqu'une machine a été défaillante,
04:30 mais il faut regarder cela dans la complexité du processus et dans la grandeur de ce qui s'est fait.
04:36 Nous, on note majoritairement, et d'ailleurs ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est des rapports d'observateurs,
04:41 notamment du Centre Carter il y a tout à l'heure ou encore de l'Union africaine,
04:45 qui notent que les Congolais se sont mobilisés pour voter.
04:48 Évidemment, il y a eu des problèmes pour lesquels la CNI a donné des réponses.
04:52 Ici, ce n'est pas le chaos comme on a entendu dire.
04:55 C'est ce que dit l'opposition absolument.
04:57 Alors pour dissiper tout doute, puisque justement certains candidats de l'opposition
05:01 appellent à réorganiser ce scrutin pour lui accorder toute la crédibilité et la transparence.
05:07 Vous y seriez favorable, vous, à réorganiser ces élections ?
05:10 Ce qui est bien, c'est que ces opposants qui préparaient la contestation depuis le début du processus
05:16 ont participé au vote. Ils ont tous voté.
05:19 Il y avait un enjeu de taille dont on parlait, la publication de vote bureau par bureau.
05:24 C'est ce que la Commission électorale nationale est en train de faire.
05:27 Et c'est un faux fouillant que de dire qu'on doit refaire des élections,
05:31 simplement parce qu'il y a eu des problèmes logistiques qui sont inhérents à l'étendue du pays.
05:36 Nous avons 100 000 candidats.
05:38 C'est aussi un enjeu majeur parce que lorsque un électeur va devant l'urne,
05:43 ça lui prend 3 à 4 minutes. Regardez pour un scrutin de 44 millions de personnes,
05:48 il est évident qu'il devait y avoir des problèmes de temps.
05:52 Mais ici, madame, il faut saluer la patience de Congolais qui ont attendu des heures pour voter.
05:59 Certains ont passé la nuit devant des bureaux de vote, absolument, pour pouvoir voter.
06:02 Nos équipes l'ont constaté.
06:04 Patrick Mouyaya, est-ce qu'on efface simplement un problème logistique
06:07 ou un problème de gouvernance au sein même de la CENI ?
06:10 Elle avait le temps d'organiser ses élections,
06:12 elle avait les 1 milliard de dollars nécessaires à l'organisation de ses élections.
06:16 Je ne pense pas qu'il y ait un problème de gouvernance au sein de la CENI
06:19 parce que la CENI d'abord, elle représente toute la classe politique.
06:22 Ensuite, ce qui rend le processus complexe, madame, c'est la taille du pays.
06:26 Regardez la taille du pays, regardez les problèmes des infrastructures que nous avons,
06:30 mais regardez aussi la quantité des électeurs qui doivent venir voter.
06:34 C'est pour ça qu'ici, nous, nous considérons, on n'a jamais dit,
06:37 on n'a jamais pensé qu'on aurait des élections parfaites dans tous les coins du pays,
06:40 sans des difficultés.
06:42 Ce que nous notons, c'est des difficultés qui pourront évidemment être prises en compte
06:46 et qui ont déjà pour certaines trouvé des réponses au niveau de la CENI.
06:50 Ici, il faut considérer que la population s'est élevée massivement pour voter.
06:55 La CENI a répondu au rendez-vous du 20 décembre.
06:59 Il y a des problèmes qui auraient toujours survenus un mois,
07:03 ou même si on devait se poser dans une semaine,
07:05 il y aurait forcément des problèmes au regard de l'engouement,
07:08 au regard du fonctionnement, de l'autonomie des certaines machines.
07:11 Mais le plus important, madame, ce ne sont pas les problèmes qui ont été rélevés,
07:14 mais c'est surtout les réponses qui ont été données.
07:16 Et de ce soir, la CENI va commencer à communiquer le premier tendance.
07:20 Et donc aujourd'hui, on est là…
07:22 Vous le savez Patrick Mouyahia, à partir de quelle heure ?
07:24 Ce sera sûrement autour des 20 heures,
07:27 parce que par exemple, vous avez parlé des élections qui se sont tenues à l'étranger,
07:30 dans les pays en Occident ou en Afrique du Sud.
07:34 Ce sont des résultats qui ont déjà été transmis à la CENI.
07:36 Je vous ai parlé des provinces comme le Congo central et tous les autres.
07:39 Je n'ai pas les dernières données au niveau de la CENI,
07:42 qui font que la CENI peut aujourd'hui commencer le processus de publication des résultats,
07:47 un peu comme le souhaite la loi électorale.
07:50 Et donc les amis de l'opposition qui savaient que la loi avait des exigences,
07:54 savent aussi aujourd'hui que la CENI répond aux exigences de la loi.
07:58 Ici, il faut considérer que nous avons répondu à ces rendez-vous importants
08:02 pour la consolidation de notre démocratie.
08:05 Il n'y a pas eu d'incidents majeurs, contrairement à ce que beaucoup attendaient.
08:09 Il n'y a pas eu d'incidents majeurs, même s'il y en a eu.
08:11 Et aujourd'hui, nous considérons que le peuple congolais a une nouvelle fois
08:15 prouvé sa maturité politique en élisant librement ses dirigeants.
08:19 Et donc nous tous, nous attendons les résultats.
08:20 Ce sera le mot de la fin.
08:21 Merci beaucoup Patrick Mouyahia, porte-parole du gouvernement congolais.
08:24 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.
08:27 On marque une très courte pause, on se retrouve dans quelques instants, tout de suite.
08:30 [Musique]

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