• l’année dernière
Après six mois de lutte qui ont permis de sauver la papeterie meusienne et ses 130 emplois, l'Humanité a assisté au redémarrage de la ligne de production de papier couché du site.

Alors que la papeterie de Stenay était vouée à la fermeture sur décision du géant finlandais Ahlstrom, c'était sans compter sur l'esprit combatif de ses salariés.

Après un premier plan social en 2019, où 77 personnes ont quitté l'entreprise afin de «renforcer la compétitivité et moderniser l'entreprise», les investissements n'ont finalement, jamais été réalisés...

En mars 2023, les syndicats découvrent la volonté de l'actionnaire de procéder à une fermeture imminente du site. Le combat des salariés s'engage avec une intersyndicale forte et unie. L'appui de la mairie et le soutien sans faille du préfet Xavier Delarue seront également déterminants, souligne Alain Magisson, secrétaire CGT du CSE (Comité social et économique).

«Derrière les salariés il y a des familles, toute une population, des commerces, des écoles et ce travail n'est pas que pour la papeterie mais pour tout un canton», souligne le responsable syndical.

Aujourd'hui, l'usine baptisée Stenpa (Stenay-papers) redémarre. Les salariés ont bien conscience que des embauches et des investissements significatifs sur la machine doivent être la priorité.

Une première commande de 1000 tonnes de papier à produire permet de relancer la gigantesque machine. Tous les espoirs renaissent mais les salariés restent prudents et attentifs à la stratégie du repreneur, le fonds allemand Accursia Capital.

En 2025, la papeterie fêtera ses 100 ans et tous restent déterminés à se battre pour leur avenir.

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Transcription
00:00 On a beau essayer de nous fermer comme on a essayé de faire au mois de mars,
00:06 ça reste notre cuisine. On n'y touche pas et si on y touche,
00:09 nous on sera là pour la défendre quoi qu'il arrive.
00:11 Derrière nous il y a des salariés, derrière les salariés il y a des familles,
00:34 derrière les familles il y a toute une population, il y a des commerces,
00:37 il y a des écoles et tout le travail qu'on fait c'est pas que pour l'usine,
00:40 c'est aussi pour tout un canton.
00:42 Donc nous on reçoit des balles de pâtes qui peuvent être fabriquées partout dans le monde
00:56 et donc en fait par rapport au type de balles de pâtes que vous avez,
00:59 c'est pas forcément le même type d'arbre donc c'est pour ça que les
01:02 balles de pâtes viennent du monde entier.
01:04 La balle de pâte elle tombe dans le pulpeur et après un mélange,
01:16 on a ce qui ressemble un peu comme du coton,
01:18 avant un raffinage, avant une épuration et avant d'arriver sur machine à papier.
01:23 Retrouver des clients, faire des investissements sur la machine,
01:31 mais le potentiel des salariés il est là et à mon avis le rachat de notre usine,
01:37 ça a été grâce à ça parce qu'ils ont très bien vu que malgré un plan social,
01:41 les gens ont continué à travailler et ça c'était un plus.
01:43 L'annonce du PSE ça a eu un retentissement assez fort d'une part d'un point de vue économique,
01:55 mais aussi on peut dire d'une part d'un point de vue contexte et sociologie,
01:58 dans le sens où c'est une entreprise qui est ultra familiale.
02:01 Nous avons des générations entières qui ont travaillé, qui travaillent ici.
02:05 Certains ne savent pas faire autre chose que faire du papier,
02:13 ils ont appris sur le tas, c'est à dire qu'on n'a pas de formation papetière,
02:19 on n'a pas une école de papetier, on apprend sur le tas avec les anciens.
02:22 C'est comme ça qu'on forme tout le personnel de l'usine.
02:25 La première chose, les phases de recrutement sont en cours,
02:33 donc c'est le cas actuellement, mais nous après ce qui nous intéresse c'est sur la machine.
02:37 Surtout que pendant plus de 20 ans il n'y a rien eu de fait, le strict minimum,
02:41 ça fait que maintenant il y a de l'argent à mettre pour pouvoir continuer correctement.
02:46 On a eu une baisse de la production dans tout ce qui est journal, par exemple magazine.
02:58 Ces papetiers là qui faisaient des journaux, des magazines, c'est des grosses machines à papier,
03:03 et ils ont réorienté leur secteur d'activité sur le papier couché en rajoutant des coucheuses.
03:09 Ils nous ont d'une part concurrencé, après ils nous ont rattrapé, dépassé.
03:15 Nous on était loin derrière par rapport à tous ces concurrents là par la suite.
03:20 Il était estimé qu'il y avait une surcapacité européenne de plus de 50 000 tonnes sur le marché du papier couché.
03:26 Et 50 000 tonnes ça représente l'équivalent de ce que nous on est capable de produire ici en une année.
03:32 La France c'est un pays où il y a d'autres industries qui ont besoin de notre papier.
03:42 Je donne un exemple, tous les pots de yaourt, les banderoles de pot de yaourt, c'est le papier qui est fabriqué à Stenay.
03:48 Donc notre job c'est aussi de travailler avec tous les industriels en France pour bien comprendre
03:53 qu'il est primordial d'acheter du papier pour leurs besoins industriels ici en France.
03:57 Et donc comme ça il faut travailler ensemble avec toute l'industrie française
04:00 pour vraiment pérenniser pas seulement le site industriel ici à Stenay, mais vraiment toute l'industrie française.
04:07 Ce que je dirais c'est une usine, c'est une industrie mais ça reste un lieu familial.
04:12 On dit notre usine, qui que ce soit qui achète cette usine, ça sera toujours la nôtre.
04:17 On a beau changer de propriétaire comme on a changé plusieurs fois,
04:20 on a beau essayer de nous fermer comme on a essayé de faire au mois de mars, ça reste notre usine.
04:24 On n'y touche pas et si on y touche, nous on sera là pour la défendre quoi qu'il arrive.
04:28 [Musique]

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