Doria Tillier nous raconte le tournage du film « Une Affaire d’honneur », en salles ce mercredi 27 décembre 2023
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00:00 Une pratique qui pourrait nous paraître aujourd'hui un peu aberrante, d'en venir à se battre
00:12 jusqu'au sang et jusqu'à la mort parfois, d'en arriver là pour défendre son honneur
00:17 qui était à l'époque quelque chose de vital du coup, en tout cas d'assez important
00:23 pour qu'on risque sa vie pour ça.
00:25 Enfin moi je ne sais pas, je risquerais ma vie pour presque rien, en tout cas clairement
00:29 pas pour mon honneur.
00:30 Et puis je ne considérerais pas surtout que le fait d'avoir blessé quelqu'un au sang
00:34 a défendu mon honneur.
00:35 C'est quand même vraiment un peu aberrant de penser comme ça.
00:40 Mais je pense que partout, tout le temps, il y a des pratiques qui sont aberrantes si
00:45 on prend du recul.
00:46 A l'époque c'était ça et puis encore que, on peut le défendre, on peut comprendre
00:48 le sens de ça.
00:50 Mais se pencher sur cette pratique c'est intéressant.
00:52 Ce n'est pas tant son côté "une femme défend son honneur", une femme est libre
01:02 en fait et considère que c'est normal d'être libre.
01:06 Ce n'est même pas tant une féministe qui se bat pour les femmes, même si de fait,
01:11 oui mais c'est plus pour la simple liberté.
01:13 Quand j'ai lu le scénario, je me suis beaucoup reconnue dans le personnage ou en tout cas
01:19 je l'ai aimée.
01:20 Je ne sais pas si je me suis reconnue mais je l'ai aimée, j'ai trouvé qu'elle pensait
01:23 assez justement et assez simplement.
01:25 C'était vraiment un entraînement assez long et pas toujours agréable pour moi parce
01:34 que comme je détestais le sport avant, je continue de ne pas trop aimer mais je m'y
01:37 suis un peu mise du coup.
01:38 Au début, j'avais quatre entraînements de deux heures par semaine.
01:44 Alors comparé à d'autres acteurs, je ne sais pas, des Américains, ils font des trois
01:47 heures par jour.
01:48 Mais moi, à la base, ce n'est pas mon délire d'être une actrice physique.
01:51 Donc, c'était déjà énorme pour moi, quatre fois deux heures.
01:54 C'était vraiment beaucoup.
01:56 Ça a été graduel.
01:57 Au début, ce n'était pas quatre fois deux heures.
01:58 Ça m'a été présenté un peu différemment.
01:59 C'était genre deux fois et puis c'était une.
02:01 Mais assez vite quand même.
02:02 Et quand le prof d'esprit me disait « ouais, ouais, on commence par des entraînements
02:05 d'une heure, après ce sera deux heures.
02:06 » Mais moi, faire deux heures, ça me semblait carrément fou.
02:09 Je ne voulais même pas y songer.
02:10 Finalement, ça s'est fait, ça a été.
02:12 Ce n'est pas tant un exercice particulier qu'un plaisir.
02:19 Et c'est simplement plus facile.
02:21 En tout cas, les fois où j'étais dirigée par un acteur, et c'était le cas avec Vincent,
02:24 c'était plus agréable, plus simple, plus doux et plus précis.
02:29 Donc, mieux en tous points, je dirais, pour moi.
02:31 Oui, des nuances.
02:33 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de réalisateurs qui n'ont pas, je trouve, autant de sensibilité
02:38 sur le jeu d'acteur, j'entends.
02:39 Parce que réaliser, ce n'est pas seulement diriger les acteurs.
02:41 Il y a ça, mais il y a plein d'autres aspects qui sont très importants.
02:44 Et c'est vrai qu'en tout cas, le jeu d'acteur, c'est souvent, je trouve, quelque chose d'un
02:49 peu plus négligé par certains réalisateurs.
02:52 Ce n'est pas grave, mais en tout cas, avec Vincent, c'était très nuancé.
02:59 Voilà.
03:00 Merci.
03:01 [Musique]