• l’année dernière
En six ans, le ministère de la Santé a subi un défilé de ministres. Au total, six ministres de la Santé se sont succédés. Une instabilité ministérielle qui ne présage rien de bon pour un secteur méfiant et sous tension. Le décryptage politique de Matthieu Croissandeau. 

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Transcription
00:00 La politique, Mathieu Croissando, après la démission d'Aurélien Rousseau, le monde des soignants s'inquiète de voir défiler les ministres de la santé.
00:08 Il faut lui faire du un paquet.
00:10 Nos confrères des échos le relèvent ce matin. Les soignants sont dégoûtés.
00:13 Alors pas tellement de voir partir Aurélien Rousseau, celui-ci avait plutôt de bonnes relations avec le monde de la santé,
00:19 mais depuis sa nomination l'été dernier, il a surtout été accaparé par le budget de la Sécurité sociale,
00:23 vous savez, ce gros morceau qui accapare les ministres de la santé tout l'automne.
00:26 Pas tellement non plus pour les raisons qui l'ont poussé à partir, qu'il respecte, on rappelle qu'il est parti parce qu'il n'est pas d'accord avec cette loi immigration.
00:33 Non, ils en ont juste ras-le-bol de voir défiler les ministres.
00:36 Ce ministère en est à son troisième ministre en un an et demi, dit l'union syndicale Action praticien hôpital.
00:41 Quand cela va-t-il s'arrêter ?
00:44 Le SNIL, qui est le syndicat national des infirmiers libéraux, lui, en attend davantage de rigueur et de sérieux de la part du gouvernement.
00:49 Nous ne pouvons plus nous permettre de se laisser dériver de la sorte.
00:52 Alors je dis encore, ils sont charitables parce qu'ils ne remontent qu'à 2022.
00:55 Mais regardez, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017, on en est maintenant au sixième ministre en six ans et demi.
01:02 On a eu Agnès Buzyn qui est resté deux ans et huit mois.
01:05 Olivier Véran, deux ans et trois mois.
01:07 On rappelle qu'Agnès Buzyn était partie quand même en plein Covid pour tenter la mairie de Paris.
01:12 Brigitte Bourguignon qui a fait un passage éclair parce qu'elle a été battue aux législatives.
01:15 Elle est restée qu'un an et un mois et demi.
01:18 Pardon. Ensuite, François Braune, l'urgentiste qui avait fait la mission Flash.
01:22 Eh bien lui, il est resté un an. Aurélien Rousseau, cinq mois.
01:25 Et désormais, Agnès Firmin-Lebaudot.
01:28 Et encore, cette dernière n'est qu'en intérim et cet intérim pourrait ne pas durer.
01:33 Mediapart révélait hier soir qu'elle était visée, Agnès Firmin-Lebaudot, par une enquête judiciaire ouverte en juin 2023
01:39 pour avoir reçu, sans les déclarer, des cadeaux d'une valeur estimée à 20 000 euros lorsqu'elle était pharmacienne.
01:45 Et cette instabilité ministérielle a forcément, Mathieu, des conséquences sur notre politique de santé.
01:49 Oui, alors la politique ne change pas non plus en fonction des locataires de l'avenue de Ségur.
01:54 C'est différent, par exemple, de ce qui se passe à l'Éducation nationale, où on a eu Jean-Michel Blanquer,
01:58 puis Pape Ndiaye qui menait une politique complètement différente, puis Gabriel Attal qui menait une politique différente.
02:02 Non, à la santé, il y a quand même un cheminement et une cohérence.
02:07 Mais tout de même, on est à un moment où la science maladie est en pleine négociation.
02:11 Des négociations se sont aussi engagées avec les médecins libéraux.
02:14 L'hôpital reste en crise, on le voit. Il ne cesse de le répéter.
02:18 On manque de médicaments, on en parlait sur ce plateau.
02:20 Alors ce changement, cette valse des postes, ça fait quand même mauvais genre.
02:24 Mais ça veut dire quoi ? Que la santé, ce n'est pas une priorité présidentielle ?
02:26 C'est en tout cas une priorité des Français.
02:28 Régulièrement, quand on interroge les Français, on le fait avec Bernard Salanès des Lab,
02:31 sur leurs préoccupations, la santé, elle arrive en haut.
02:34 Et on ne peut pas dire que l'exécutif s'en désintéresse.
02:37 On sait que depuis le Covid, il y a de nombreux emplois qui ont été engagés.
02:40 Mais cette instabilité ministérielle, elle ne produit rien de bon.
02:42 Parce qu'à chaque fois, un nouveau ministre, il faut qu'il s'adapte.
02:44 À chaque fois, il faut qu'il prenne ses marques.
02:46 À chaque fois, il faut qu'il renoue le dialogue avec les professions de santé.
02:48 Bref, tout ça fait perdre un temps considérable.
02:51 On a des ministères à l'inverse où on a fait le choix de la stabilité.
02:54 Prenez Bercy par exemple, où Bruno Le Maire a battu un record de longévité.
02:58 Personne n'est resté aussi longtemps ministre de l'Économie.
03:01 Elle est peut-être là la priorité.

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