Super League : Catastrophe ou bonne nouvelle ? Rothen, Larqué et Savidan divisés

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"Pour moi c'est une catastrophe de mettre deux compétitions comme ça en parallèle"
Jérôme Rothen réagit au projet de la Super League. 

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00:00 Est-ce que, Jérôme, ce serait une catastrophe que notre Ligue des champions soit en danger et qu'on abandonne ce qu'on a connu ?
00:06 - Pour moi c'est une catastrophe, parce que mettre deux compétitions comme ça en parallèle,
00:13 parce qu'apparemment c'est possible de mettre toutes les compétitions sur le calendrier,
00:20 c'est déjà problématique parce qu'on parle de la cadence infernale de certains clubs...
00:24 - Non, c'est pas possible de toutes les faire, de faire et la Ligue des champions et la Super Ligue.
00:28 - C'est le moral choix, là. Les deux auront peut-être lieu en même temps, mais pas avec les mêmes clubs.
00:32 - C'est pour ça que c'est compliqué déjà, quand tu crées une autre compétition que la Ligue des champions,
00:39 comme c'est le cas de la Super Ligue. Déjà, il faut que tous les clubs soient OK, Jean-Louis.
00:44 Tous les clubs soient OK, pas juste 2-3 clubs, tous les clubs.
00:48 Là, moi, déjà, ça me dérange parce qu'il y a plein de clubs qui veulent pas.
00:52 En plus de ça, je sais pas, on noircit quand même bien le tableau.
00:59 Et je vais te dire, je te donne la parole Jean-Michel dans deux secondes,
01:01 mais moi, je pars du principe que la Ligue des champions, ils essayent de se réinventer.
01:07 Ça va être le cas. - Oui, les nouvelles formules...
01:08 - C'est pour ça, Jérôme, que la Ligue des champions essaie de se réinventer.
01:16 C'est pour ça que Arsène Wenger, qui était contre les cadences infernales,
01:19 qui était imposée à ses joueurs lorsqu'ils étaient à Arsenal,
01:22 a décidé maintenant qu'il y aurait peut-être une coupe du monde des clubs à 32.
01:29 Ils essaient de se réinventer parce que la réaction de l'UEFA et de la FIFA est symptomatique.
01:37 D'abord, ils ont pris une claque, c'est-à-dire que le monopole qui est le leur n'existe plus.
01:44 Alors peut-être que ça s'arrêtera là, j'en sais rien.
01:47 Mais ce qui est certain, ce qui est indiscutable, ce qui est indéniable,
01:52 c'est que le monopole des compétitions internationales qui appartenait à l'UEFA,
01:57 à la FIFA et aux autres confédérations, n'existe plus.
02:01 - C'est très bien. - Et puis attention, ça c'est primordial.
02:06 Alors, je ne pense pas que ce soit en 24, je ne pense pas que ce soit en 25,
02:11 mais attention, messieurs. - Oui, le plus tôt, ce serait en 2025.
02:14 - Vous savez que dans la vie, tout est à vendre, tout est acheté.
02:19 - Bien sûr, bien sûr. - Tout est acheté.
02:21 Et tout est une question d'argent. - Ben oui, exactement.
02:23 - Je suis un peu tous les sports. Je suis un petit peu tous les sports.
02:27 Il y a un gars qui est un colosse qui n'a pas 30 ans, qui joue au golf.
02:32 - Ah oui. - Pas 30 ans.
02:34 Du jour au lendemain. Pour 400, on ne sait même pas si c'est 400, 500 ou 600 millions de dollars.
02:41 Il a quitté le circuit américain. - Oui, c'est vrai.
02:47 - Oui, mais tout est une... - Pour aller dans un circuit parallèle.
02:51 - Dans un circuit parallèle. - Financé par les Saoudiens, c'est ça ?
02:55 - Oui, exactement. Et pour vous dire qu'il y a quand même parfois de la porosité,
03:01 c'est que ce garçon, il ne s'est pas définitivement...
03:04 Oui, mais du côté de la Fédération internationale de golf,
03:09 on lui permet quand même de jouer les plus grands des tournois, les tournois majeurs.
03:17 - Oui, parce que Jean-Michel, la question pourrait se poser,
03:20 imaginons un club va en Super League, quitte des sélections nationales,
03:24 est-ce qu'il serait autorisé à jouer avec leurs sélections, la Coupe du monde, l'Euro ?
03:28 - Moi, je ne comprends pas pourquoi, Jérôme, tu dis que c'est une catastrophe.
03:31 - Jean-Michel Skinnier, après Steve Jobs.
03:33 - Si on donne beaucoup d'argent à ces clubs,
03:36 si on donne beaucoup d'argent à ces clubs, je ne sais pas de quelle manière,
03:40 parce que ce ne sera qu'une question d'argent.
03:44 Et peut-être que...
03:46 - Mais c'est déjà le cas, Jean-Michel.
03:47 - Le promoteur... Oui, mais ce ne sera...
03:50 Oui, mais enfin, pour l'instant, il y a deux clubs.
03:52 On ne va pas faire une compétition avec deux clubs.
03:55 Pour l'instant, on est au balbutiement.
03:57 Ce qui serait très grave, un, c'est que l'UEFA, la Fédération française et la FIFA
04:03 considèrent que circuler, il n'y a rien à voir,
04:06 mais c'est bien dans leur caractère.
04:09 Attention, messieurs, parce que vous pouvez avoir un retour de manivelle
04:12 qui risque de vous fracasser la mâchoire.
04:17 Attention. Et deuxièmement, ce sont des choses qui peuvent arriver
04:21 parce que c'est arrivé ailleurs.
04:22 Parce que c'est arrivé ailleurs.
04:24 - Et c'est aussi... - Oui, Steve.
04:26 - Moi, honnêtement, je trouve ça extraordinaire ce qui s'est passé.
04:28 C'est une superbe décision.
04:30 Moi, je prends ça, c'est comme des grandes entreprises,
04:32 des grands groupes, des grandes institutions
04:34 qui ont un monopole depuis des décennies et qui ont créé un schéma
04:38 dans lequel nous avons appartenu et que nous appartenons quand même aujourd'hui
04:42 et qui est historique.
04:43 Donc là, on est sur le côté passionnel.
04:45 Forcément, on se dit, il n'y aura plus de Ligue des champions.
04:47 Mais non, mais en fait, on a toujours connu ça comme ça.
04:50 Aujourd'hui, ce monopole a explosé.
04:53 Et moi, je trouve que la réaction de la FIFA et de l'UEFA
04:55 était d'une prétention incroyable de dire que notre monopole,
05:00 nous qui avons créé et qui créent quand même des richesses incroyables.
05:04 Et on me dit que la Super Ligue, qu'est-ce que ça va changer ?
05:08 Déjà, ça va changer quand même beaucoup de choses
05:10 parce que ça les bouscule un peu, comme dit Jean-Michel.
05:12 La Ligue des champions, aujourd'hui, c'est déjà une super Ligue.
05:15 Quand on arrive en huitième, c'est toujours pratiquement...
05:18 - Attends, attends, laisse-moi finir.
05:20 Attends, attends, attends, laisse-moi finir.
05:23 Laisse-moi finir.
05:24 Attends, attendez !
05:26 C'est quand même déjà pratiquement toujours les mêmes équipes.
05:28 Et à la marge, il arrive qu'il y ait une équipe qui passe.
05:34 Mais un exploit.
05:35 Mais sinon, c'est déjà une ligne fermée à partir des huitièmes de finale.
05:38 Donc aujourd'hui, il y a des mecs qui se sont dit,
05:41 et toi, tous les gens, les institutionnels,
05:43 parce que attention que ça tombe pas dans les championnats nationaux
05:45 et la FED, ils ont intérêt de se bouger maintenant et à réévaluer.
05:48 Aujourd'hui, moi, je joue dans un championnat,
05:49 et que Jean-Michel connaît, à Bordeaux,
05:51 la Ligue celtique, je joue en championnat fermé vétéran.
05:54 On n'appartient pas à la FED.
05:55 Et ça se passe très, très bien.
05:57 Très, très bien.
05:58 Et aujourd'hui, tout le monde en est content.
06:00 Et sur la Gironde, le championnat vétéran fédéral a un peu plus de mal
06:04 que notre championnat celtique, où il y a trois divisions, trois catégories.
06:07 Et je finis là-dessus.
06:08 Comme tous les très grands groupes qui se croient avec un grand monopole
06:11 et qui regardent tout le monde très, très haut avec leurs lents ambitions,
06:15 leurs copains et tout ça,
06:17 ils ont laissé dormir un petit gars qui réfléchissait,
06:20 qui a bien essayé, qui a dit,
06:20 "Tiens, à un moment donné, je vais peut-être sortir quelque chose."
06:22 Ils ne l'ont pas trop écouté, ils l'ont vu de côté.
06:24 Et puis, ce mec-là, il a trouvé un vice.
06:26 Et rappelez-vous ce qui s'est passé il y a quelques décennies maintenant,
06:30 ou une décennie, avec les taxis.
06:32 Ils se sont dit, "Bon, ben moi, je vais acheter une plaque,
06:33 ça va me coûter 100 000 euros dans cette ville-là."
06:35 Et puis, il y a un gars, il va dire, "Ben moi, tu sais quoi,
06:37 je vais sortir une application.
06:38 Et ben moi, aujourd'hui, je vais faire du berceau."
06:40 - Et qu'on va mettre Pierre-Égo Légasse, là ?
06:41 - On est sur l'autorisation de la Ligue des champions ?
06:43 - Ben oui ! Et alors, c'est dans le sens de l'histoire et de la nature qui est comme ça.
06:47 Et moi, aujourd'hui, quand je le vois, je suis vraiment désolé,
06:50 parce qu'il y a le côté passionnel de la Ligue des champions.
06:53 Mais il va falloir changer notre prisme de regard.
06:55 Il y a des choses qui bougent.
06:56 - Le football est une passion. - Et regardez, dans le basket...
06:58 - C'est ta passion, le football ?
07:00 - Ben oui ! Et alors ?
07:01 - D'accord, non, non, non.
07:02 - Si ! Et alors ?
07:03 Moi, je suis dans la tech.
07:05 Et honnêtement, aujourd'hui, je dis que je suis dans la tech.
07:07 Je vends des caméras sportives.
07:08 Tu sais quoi ? Oui ! Je vends des caméras sportives.
07:11 Aujourd'hui, on a ce concept où on remplace le bénévole
07:15 qui était derrière le caméscope pendant 4 heures, aujourd'hui.
07:18 Alors tu vas me dire, "Ce bénévole-là, il ne va plus avoir..."
07:21 Ben si, il va faire aussi autre chose.
07:22 Mais le côté un peu chiant, on l'enlève et on le simplifie.
07:27 Le foot, aujourd'hui, quand tu regardes la Ligue des champions,
07:29 tu regardes les champions là...
07:30 - C'est exactement ce que tu veux dire.
07:31 - Exactement, parce qu'aujourd'hui...
07:33 Tu regardes aujourd'hui la Fedé, la Ligue 1,
07:35 ils ont déjà du mal à vendre 800 millions.
07:37 Là, demain, tu vas faire de l'élite,
07:39 parce que tout le monde s'offusque de ça.
07:41 Mais tout le monde ne veut voir que des super matchs.
07:42 - Steve, Steve, Steve...
07:43 Moi, je comprends ton discours.
07:48 - De toute façon, dès qu'il y a un monopole,
07:49 déjà, c'est un sous-discours avec le monopole.
07:52 - J'entends peut-être des passionnés de foot qui en ont marre,
07:54 en effet, qui veulent passer à autre chose,
07:57 qui sont des révolutionnaires, il n'y a pas de souci.
07:58 Excuse-moi d'être nostalgique.
07:59 - Ce n'est pas révolutionnaire.
08:00 - Non, mais si, si, si.
08:01 - Mais ce n'est pas être révolutionnaire.
08:02 Je te dis que je suis passionné.
08:04 - Le football est fait d'exploits.
08:06 Avec cette hyperligue, il n'y aura plus d'exploits.
08:09 - Pourquoi ?
08:09 - Parce que les plus riches vont gagner.
08:13 - Mais c'est déjà le cas.
08:14 - Jérôme, c'est déjà le cas.
08:16 - Mais qu'est-ce que c'est ?
08:17 - C'est déjà le cas, les plus riches...
08:19 - Mais arrête.
08:20 Il y a Jean-Michel qui patiente très sagement.
08:22 - Non, mais comment tu peux me dire que c'est déjà le cas ?
08:25 - Bien sûr, c'est déjà le cas, Jérôme.
08:26 - Ceux qui gagnent la Ligue des champions, en général,
08:28 ils font partie des plus riches.
08:30 - Mais comme les Coupes du Monde.
08:31 Comme les Coupes du Monde, aujourd'hui,
08:32 c'est ceux qui sont plus structurés,
08:34 les plus économiquement avec les joueurs.
08:35 - La demi-finale de la dernière Coupe du Monde,
08:37 c'est le Maroc qui a été en demi-finale.
08:40 - Non, mais arrête.
08:41 Ça arrive tous les 50 ans, c'est toujours un exploit.
08:43 Et c'est très bien.
08:44 Mais lise-toi !
08:45 - Jérôme, tu me dis...
08:47 - Je suis désolé, Jérôme.
08:48 - Moi, je trouve ça hallucinant.
08:50 - Moi, je suis tellement attaché à la Ligue des champions...
08:53 - Eh ben ouais, continue, continue.
08:55 - Non, mais oui, continue.
08:56 - J'ai le goût d'avoir vécu des émotions dans cette compétition-là
08:59 et que ça me fait mal au cœur de la voir disparaître.
09:02 - J'ai dit que t'étais dans mon éco, t'étais pas un privilégié.
09:04 T'étais pas dans un club riche.
09:06 - Non.
09:07 - Ah bon ?
09:08 - Jérôme.
09:09 Jérôme, d'abord, c'est pas demain que ça arrivera.
09:12 Donc, je te rassure, tu vas encore vivre des émotions.
09:15 - Ah 2025, c'est demain.
09:16 - Mais Jérôme, Jérôme, il faut...
09:19 Malheureusement, je sais pas, j'ai l'impression d'être le plus avant-gardiste,
09:24 le plus progressiste des trois.
09:26 Jérôme, il y a des sports.
09:30 Il y a, par exemple, un sport...
09:32 - Le basket ?
09:33 - Et des fédérations, notamment aux États-Unis.
09:36 Non seulement ils vivent en vase clos,
09:40 y'a pas de montée, y'a pas de descente,
09:43 y'a pas de concurrence internationale.
09:46 - C'est vrai.
09:47 - Y'a pas...
09:48 Et les salles de basket, les salles de basket...
09:51 - Mais qu'est-ce que tu vas me comparer les deux sports, Jean-Michel ?
09:53 Pas toi, quand même, pas toi.
09:55 - Mais c'est incroyable, ça.
09:56 - Pas toi.
09:57 - Que tu ne puisses pas voir l'évolution des sports modernes.
10:01 Et à un moment ou un autre, les stades de basket,
10:05 les enceintes de basket sont pleines à craquer du début à la fin.
10:09 - Et c'est pas le cas aux Ligues des champions ?
10:10 - Même les sports de San Antonio,
10:12 qui perdent même 20 matchs de suite...
10:14 - Et l'excitation à la Ligue des champions, elle existe plus ?
10:15 - Elle existe pas, l'excitation à la Ligue des champions ?
10:16 - Laisse-moi terminer.
10:17 Même les sports de San Antonio,
10:19 qui perdent 20 matchs de suite...
10:21 - Ouais.
10:22 - Et bien leur salle, à leur 21ème match,
10:24 leur salle est encore pleine.
10:26 - C'est vrai.
10:27 - Mais ça veut dire que certains trouvent leur passion...
10:31 - Comme en Belgique,
10:32 ils ont pris tout le stade, toute la compagnie,
10:34 et pourtant ils ont pris des branlées à chaque fois.
10:35 - Et bien ça arrive !
10:36 Si ça arrive aux Etats-Unis, ça peut arriver en Europe.
10:40 - Non mais vous, les plus petits...
10:41 - Et en général, ce qui arrive aux Etats-Unis, ça arrive aussi en Europe.
10:43 Mais le plus grave, Jérôme, le plus grave...
10:46 - Regarde, il y a un truc positif dans la sphérique,
10:48 c'est les matchs gratuits à la télé.
10:50 Ça a été annoncé aujourd'hui.
10:51 - Ah bon, ça va pas durer longtemps, ça.
10:53 - Jérôme, le plus grave, le plus grave,
10:56 et le début de la fin...
10:57 - Le plus grave, c'est de vous entendre.
10:59 - Mais non !
11:00 Ce serait que nos amis, les pontes de l'UEFA et de la FIFA,
11:06 ils n'en tiennent pas compte,
11:08 qu'ils restent calfeutrés dans leurs bunkers.
11:12 - Mais la preuve que non, Jean-Michel...
11:14 - Ils sont morts !
11:16 - Mais la preuve que non,
11:17 ils ont réinventé la Ligue des Champions,
11:19 le format de la Ligue des Champions.
11:20 - Bah oui, pourquoi tu rigoles, Siv ?
11:22 C'est la vérité, il va changer.
11:23 - Ils ont inventé plus d'équipes.
11:26 Mais par contre, t'as toujours quatre Anglais
11:28 qui sont qualifiés en Champions League,
11:30 t'as quatre Italiens, t'as quatre Allemands...
11:32 Attends, c'est quand même, de toute façon,
11:34 quoi qu'il arrive, les pays les plus économiquement forts...
11:36 - Mais même si la Ligue des Champions,
11:37 qui sont qualifiés en Ligue des Champions...
11:39 - Donc c'est déjà un bascule, déjà.
11:40 - Jérôme, à un moment ou à un autre,
11:42 je te dis, ce ne sera qu'une question de dollars.
11:46 - Vous voulez plus les clubs turcs,
11:48 vous voulez plus les clubs grecs,
11:49 vous voulez plus les clubs roumains, hongrois,
11:51 laitons, ukrainiens, ce que vous voulez.
11:54 Vous voulez plus de ça, belges.
11:55 Vous voulez plus, en fait, pour moi...
11:57 C'était le foot de Michel Platini.
11:59 Michel Platini, il était là,
12:01 il essayait quand même que les petits clubs
12:04 arrivent, en travaillant correctement,
12:06 à participer à la plus belle des compétitions,
12:08 qui est la Ligue des Champions.
12:10 - Mais la plus belle des compétitions,
12:11 c'est normal, c'était la seule qui existait.
12:13 - Mais c'est très bien ça, Jérôme !
12:15 Mais ça n'empêche pas de ne pas voir le danger
12:19 qu'ils puissent devenir gagnants.
12:21 Moi aussi, je suis pour que les Laitons,
12:23 les Lituaniens, les Estoniens
12:25 fassent des exploits en Coupe d'Europe.
12:27 Ça ne me dérange pas, au contraire,
12:29 ça m'excite.
12:30 Mais si tu ne vois pas le danger
12:32 de ceux qui se préparent ailleurs,
12:34 eh bien, ces exploits-là,
12:36 là, tu es sûr que tu ne les verras plus jamais.
12:38 - Moi, je vais te dire,
12:41 sur les huitièmes de finale, par exemple,
12:43 j'attends impatiemment de voir
12:45 la Real Sociedad contre le Paris Saint-Germain.
12:47 Cette affiche-là, elle ne pourra pas exister
12:50 avec la Super Ligue.
12:51 Voilà, c'est tout !
12:52 C'est la récompense du beau jeu,
12:54 comment ils jouent le club, et pourquoi ?
12:56 Parce que là, ce sera les Alliés en division, je crois.
13:00 Eh bien voilà, ça sera une conférence.
13:02 - Là, aujourd'hui, c'est comme ça.
13:04 - Jérôme, tu es en train d'imaginer
13:07 que la Super Ligue ne puisse jamais exister.
13:10 Moi, modestement,
13:12 - Ah mais non, je le souhaite,
13:13 je le souhaite qu'elle n'existe pas.
13:15 - Moi, modestement, je te dis,
13:17 attention, danger,
13:19 parce que cette Super Ligue,
13:21 je ne la connais ni Dave Nidagan,
13:23 ni Delèvre, ni Dédan, comme disait l'autre,
13:25 un jour ou l'autre,
13:27 elle peut débouler.
13:29 Et là, si tu n'es pas préparé, là...
13:32 - Mais Jean-Michel, je suis d'accord avec cette réflexion-là.
13:34 - Ah, ben voilà, je te remercie d'être d'accord à ce point.
13:37 - Je pars du principe,
13:39 et j'espère, par rapport à ce qu'ils ont fait
13:41 de cette Ligue des champions,
13:43 la révolution un peu de la Ligue des champions,
13:45 que l'UEFA et la FIFA restent conscients du danger.
13:47 - Mais ça ne suffit pas dans le football !
13:49 - Juste une seconde, quand même,
13:50 ils s'engouffrent aussi dans un truc,
13:51 c'est qu'il y a une espèce de crise du football mondial,
13:53 - En plus, en plus !
13:55 - C'est-à-dire que les clubs considèrent qu'ils ne touchent pas assez d'argent,
13:57 qu'il y en a trop qui va dans les caisses de l'UEFA et de la FIFA,
14:00 que les droits de télé ne sont pas rentables également pour les diffuseurs,
14:03 ils payent très cher et ils ne sont jamais pour leurs frais,
14:06 donc il faut changer les choses !
14:08 - Mais c'est pour ça !
14:09 - Pour faire changer les choses, il faut se mettre autour de la table !
14:12 - J'en ai pour trois secondes !
14:13 - Mais pour répondre à Jean-Louis sur l'aspect financier,
14:15 et tu as raison Jean-Louis,
14:17 il y a des clubs qui se sentent lésés aujourd'hui,
14:19 et qui se disent "ah ces Super Ligues, on va gagner beaucoup plus d'argent !"
14:22 Ce qui est le cas du Real Madrid de Barcelone,
14:25 - Avec peut-être même une compétition peut-être plus attractive !
14:27 - Par contre, là où je te renvoie la balle,
14:30 c'est que pourquoi les clubs anglais ne sont pas à fond sur cette Super Ligue ?
14:35 Parce que déjà leur championnat,
14:36 ils rapportent beaucoup plus cher que la Ligue des Champions,
14:39 donc eux ils se disent "écoute, on reste postagiques à la Ligue des Champions"
14:42 - Les diffuseurs, c'est pas rentable, les droits de télé en anglais.
14:44 - Non mais on est d'accord, sauf qu'ils restent focalisés sur la Ligue des Champions,
14:48 leur format aujourd'hui, ça leur correspond,
14:50 parce qu'ils gagnent très bien leur vie dans leur championnat.
14:52 Eh bien, à la Ligue des Champions,
14:54 - Jérôme !
14:55 - De faire en sorte à FIFA et l'UEFA de ne pas casser ce mythe-là,
14:58 il ne faut pas toucher à ce mythe-là !
15:00 - Jérôme, il y a eu un signal d'alarme,
15:02 qui date de quelques mois,
15:04 et c'est très simple,
15:06 en l'espace d'une inter-saison,
15:09 en l'espace d'un mercato d'été,
15:12 aujourd'hui, il y a une télévision française
15:15 qui était le diffuseur historique du championnat de France,
15:18 qui a mis à la place de ce championnat de France,
15:22 le championnat d'Arabie Saoudite.
15:25 - Ça fonctionne pas autant.
15:27 - Comment ?
15:28 - Ça fonctionne pas autant.
15:29 - Ça fonctionne pas autant quoi ?
15:31 - Niveau audience.
15:32 - Ah, niveau audience ?
15:34 Mais peut-être qu'ils l'ont pas payé très cher, hein ?
15:36 Parce que c'est pas des philanthropes !
15:40 Entre ce qu'ils ont payé, et ce que ça leur coûte,
15:44 peut-être qu'ils s'y retrouvent,
15:46 mais en tout état de cause,
15:48 celui qui remplace un championnat européen de qualité,
15:53 en l'occurrence le championnat de France,
15:55 c'est le championnat d'Arabie Saoudite.
15:56 Pour quelle raison ?
15:57 Parce qu'il y a des stars qui sont parties là-bas.
15:59 - Oh, mais ça intéresse personne.
16:02 Et puis je vais te dire, Jean-Michel et Steve...
16:04 - Dans l'espace de 15 jours, ça a duré...
16:07 Le mercato d'été, ça a duré 15 jours !
16:09 - On touche pas à un mythe, c'est tout, c'est comme ça.
16:12 A eux de se réinventer, c'est la coupe aux grandes oreilles.
16:16 Écoute, j'espère...
16:18 Je serais peut-être un vieux con,
16:20 moi je rentre pas au général de Gaulle,
16:22 on touche pas à la Ligue des champions.
16:24 - Si tu n'es pas méfiant,
16:27 tu risques d'avoir des déboires.

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