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Mi-novembre, dans la foulée de la Transat Jacques-Vabre, notre reporter Pascal Sidoine a participé au convoyage retour en équipage du bateau vainqueur, le maxi-trimaran Banque-Populaire XI du duo Le Cléac'h-Josse. Il nous fait découvrir la vie à bord de ce géant des mers de 32 m. Un témoignage fort, une aventure incroyable à haute vitesse.

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Transcription
00:00 Traverser l'Atlantique. Ce rêve était ancré en moi depuis longtemps. Un rêve qui avait
00:10 pris la forme d'une boutade, adressée au team du maxi trimaran Banque Populaire 11,
00:16 quelques mois avant la 16e Transalp Jacques Vingt. Serait-il envisageable de prendre part
00:21 au convoyage retour de cette Formule 1 des mers ? Très vite, Armel Le Clea chez Sébastien
00:28 Ponce valide l'idée. Même si je suis prévenu, il y aura des moments difficiles.
00:33 Je vais donc bien traverser l'Atlantique, d'ouest en est, de Fort-de-France à l'Orient.
00:55 Mais pas sur le bateau de Monsieur Tout-le-Monde. Sur un bateau volant, capable de flirter avec
01:02 les 50 nœuds, soit 90 km/h, qui vient de remporter la Transalp Jacques Vingt.
01:08 Et voilà, nous voilà. Ça y est, à bord. Salut Clément. Embarquement un peu humide.
01:37 Très très humide la veille du départ. Un énorme grain qui tourne depuis plus d'une
01:43 demi-heure. Voilà, ça met dans l'ambiance. Quelque part c'est le début du convoyage,
01:48 là je ramène toutes mes affaires, c'est-à-dire les cirées, les sous-couches, le casque,
01:53 les genouillères. Et on va ranger tout ça dans le bateau. Et comme ça demain matin,
01:59 tout sera prêt pour le décollage vers Neuil. Ça va être mouillé, c'est ? Non, ça ne peut pas.
02:07 Ça c'est un, tu vois, j'ai deux t-shirts là. Les derniers préparatifs s'effectuent
02:12 entre introspection, appréhension et surtout excitation. La frontale, donc chacun a sa
02:19 trousse et sa frontale. Ça c'est ton espace à toi. Ah oui, c'est assez grand en plus. Oui,
02:24 tu peux mettre des choses. Les sacs de fringues, ils vont être rangés sur les étagères là.
02:29 D'accord. Avec le gras qu'on a pris, Bruno il a ses affaires trempées.
02:33 Puis vient le moment du départ. On va partir dans quelques minutes pour le grand départ,
02:45 une grande traversée de l'Atlantique. Donc pour moi c'est une première, une grande première sur
02:49 un engin de folie. Et là c'est le bateau. En plus on a cette chance, vainqueur de la Transat Jacques
02:55 Vabre avec Armel Le Clea chez Sébastien Joss le 7 janvier. Armel prendra le départ d'une
03:01 course toute nouvelle qui s'appelle l'Arkea Ultimate Challenge. C'est un tour du monde
03:05 en solitaire en course. Ça ne s'est jamais fait. Et donc là c'est important pour Sébastien Joss
03:10 et toute l'équipe de ramener le bateau en parfait état. Vient l'heure du premier briefing du
03:19 capitaine Sébastien Joss qui aura la responsabilité des six autres membres d'équipage.
03:24 Donc petit brief pour le départ. On va commencer par quoi ? Par la répartition de l'équipage. On va
03:33 faire deux quarts, deux, trois. Moi je suis hors quart. On a Thierry qui s'occupe d'un quart et
03:39 Clem le deuxième par expérience du bateau. Voilà on a un invité qui est Pascal. Il va falloir
03:47 s'occuper un petit peu pour au moins les premiers jours qu'il trouve bien ses marques, la vie à
03:52 bord. Clem s'en est déjà occupé mais pas hésité à... Voilà le rythme de la nourriture,
03:58 l'hydratation tout ça c'est pas quelque chose qui est forcément inné. C'est parti !
04:16 Tu as dit que j'étais l'invité donc logiquement le fauteuil est pour moi. On a pas dit le roi.
04:21 Tout de suite. Ta planète elle est pas mal. Ça y est personne ne monte sur la planète.
04:30 C'est toi Warmel ? Ouais.
04:41 Bon Bruno ça y est c'est parti ? Ouais c'est parti ouais. Écoute, super condition là,
04:46 on va partir au reaching pendant normalement deux jours. Donc ça va être juste parfait et
04:50 on a bien la diète là.
05:06 C'est plus de l'endurance que de la force.
05:10 Premier coup de colonne.
05:19 Là c'est en activité tout de suite, on le sent au niveau du cardio. Pas tant au niveau de la force déployée mais au niveau du cardio.
05:27 Sébastien ça fait une heure à peu près qu'on est parti de sorte de France. Pour l'instant c'est très
05:35 paisible. On longe la côte sous le vent de la Martinique et c'est assez tranquille avant une
05:40 grosse accélération. C'est ça, là on passe sous le vent de l'île donc le vent est un peu perturbé.
05:44 Dès qu'on va être dans le canal entre la Dominique et la Martinique, on va vite être à des vitesses élevées de 30-35 nœuds.
05:52 Donc ça permet à tout le monde de prendre ses mars, s'acclimater, envoyer les derniers messages et puis après c'est parti.
05:57 Ce que tu me disais tout à l'heure c'est que contrairement à une croisière qu'on pourrait faire sur un bateau classique, là ce sera pas contemplatif.
06:04 Non c'est pas contemplatif. À plus de 35 nœuds sur un ultime, il faut se tenir, il faut se guêner. Malgré qu'on passe au-dessus de la mer, il faut être vigilant parce que les obstacles arrivent vite, il peut y avoir des grains.
06:16 Le fait de traverser l'Atlantique en 6-7 jours, s'il y a des contreparties à avoir, c'est que c'est pas de tout recours.
06:24 Là on a un flixible qui est sorti de son raccord, il est juste débordé parmi la bordure. Donc on a un peu d'huile partout au niveau du pied de mât et puis surtout on ne peut pas naviguer comme ça, donc on rentre à Fort-de-France.
06:52 C'est un peu un faux départ, on était sur le point de quitter l'île là dans le nord et il y a eu un souci d'hydraulique au pied de mât, un tuyau qui visiblement a dû céder, il y a de l'huile qui a giclé.
07:04 Et là pas d'autre solution que de rebrousser chemin, de revenir à Fort-de-France où l'équipe technique va ramener a priori un tuyau pour le changer et ensuite la réparation effectuée, on repartira pour cette fois un vrai départ.
07:21 Nous laissons finalement la Martinique derrière nous, le bateau accélère, la mer se creuse, les chocs dans les vagues se multiplient.
07:33 On entre dans le dur comme le dit Sébastien Josse.
07:41 Ça crée des changements d'univers, des changements d'ambiance, en gros les moyennes que je vois sur les écrans c'est 30 nœuds de moyenne, beaucoup de bruit, on entend le vent, en plus la nuit commence à tomber.
07:56 On est passé dans un autre mode et un autre univers.
07:59 Là du coup je vais aller me reposer un petit peu parce qu'on va commencer les quarts, au sud ce sera 3h, là on commence par un quart de 2h.
08:10 On va se reposer un petit peu.
08:12 Pascal, c'est le premier matin, on va dire le troisième arrêt parce qu'il y a déjà eu trois quarts.
08:30 C'est vrai, en tout cas c'est le deuxième jour de mer qu'on entame quelque part au milieu de la tentative, je ne sais pas d'où, puisque le bateau va relativement vite.
08:40 La nuit il y a eu des quarts mais elle est plutôt hachée, plutôt bruyante, je ne sais pas si on entend mais ça siffle, ça secoue beaucoup.
08:51 On arrive à bien se reposer et on va aller prendre notre quart dans le cockpit et relever l'autre quart d'autre fois.
09:00 C'est un peu acrobatique pour sortir évidemment et éviter de se faire mal.
09:06 Bonjour Sébastien, une nuit un petit peu hachée par les quarts et par le bruit mais c'est quand même confortable en bas.
09:18 Au deuxième jour de mer, le cocktail vitesse, bruit et mouvements chaotiques du bateau est éprouvant.
09:28 L'inconfort du temps qui passe, je l'avais anticipé, il est bien au rendez-vous.
09:35 L'ensemble de l'équipage est au potisson avec moi mais il devient difficile de participer aux manœuvres.
09:44 Le bateau est en train de se débrouiller.
09:48 Heureusement après quelques heures difficiles, le mal de mer n'est plus qu'un mauvais souvenir.
10:11 Alors ça ne rigole pas, la cadence est toujours infernale mais on se sent un petit peu mieux.
10:16 On commence vraiment à s'amariner parce que les deux jours précédents, surtout le jour précédent,
10:21 on était au près face au vent à 30-35 nœuds sur une mer assez forte quand même, il y avait 3-4 mètres de vagues.
10:28 Le bateau tapait, ça faisait beaucoup beaucoup de bruit.
10:31 On perçoit mieux quand les skippers nous parlent de l'usure de la vitesse du bruit
10:37 parce qu'on entend du bruit, ça siffle à l'intérieur comme à l'extérieur.
10:42 Et évidemment en même temps, on n'est pas non plus au mieux au niveau de son corps.
10:48 C'est-à-dire qu'on sent parfois nos EE, on a du mal à prendre ses repères.
10:53 Il est difficile, voire très difficile de se déplacer, de manger évidemment.
10:58 Bruno est dans le siège de veille et il va nous expliquer ce qu'il fait.
11:05 Il a quelque chose au poignet et il a ses boutons en lui.
11:10 Je ne dis pas quoi, mais en fait là je suis en train de conduire le bateau en quelque sorte.
11:15 Donc le bateau actuellement est sous pilote automatique.
11:18 Il y a un ordinateur qui est en train de le diriger.
11:21 On voit que la barre bouge, c'est l'ordinateur qui l'a fait bouger.
11:25 Moi là avec ma télécommande, je dirige l'ordinateur.
11:28 Je lui mets une consigne d'angle par rapport au vent.
11:33 L'ordinateur s'adapte en fonction de tous les autres capteurs qu'il a sur le bateau.
11:37 La vitesse, le vent, tous les capteurs qu'il peut recevoir.
11:41 Il essaie d'aller à la consigne que je lui ai donnée.
11:44 On a eu une entame directe dans des alizés assez soutenues.
11:53 Vraiment inconfortable, une mer très croisée.
11:56 Là on est passé de l'autre côté, on commence à avoir le vent au portant.
12:00 On a la bordure de l'anticyclone, comme on voit il y a du soleil.
12:03 On a le vent qui vient de derrière.
12:05 On glisse sur la mer plutôt que de lutter contre elle.
12:08 Les mouvements du bateau sont beaucoup plus soft.
12:11 On le voit, tout le monde tient debout, tout le monde reboit un peu et tout le monde remange.
12:16 On a au moins deux ou trois jours où ça va bien se passer.
12:21 [Musique]
12:46 Au quatrième jour, je me rends compte que l'alternance des cars brouille ma notion du temps.
12:52 Le bateau lui a ralenti.
12:54 Une voile est endommagée, il faut réparer.
12:57 [Musique]
13:03 Ce n'est pas grave Sébastien ?
13:05 Rien n'est jamais grave, on trouve toujours des solutions.
13:08 Donc un peu de couture, la tradition.
13:11 La tradition, même sur des gros bateaux.
13:14 [Musique]
13:26 C'est réparé, c'est les petits aléas du bord.
13:29 Hier, on avait déjà eu un petit problème de fuite au niveau du cuit de dérive
13:33 qui avait nécessité d'enlever un petit peu d'eau, d'écoper, de vider quelques seaux.
13:39 Et là, cette fois, c'est une voile d'avant qui est un petit peu abîmée,
13:43 mais rien de grave comme l'a dit Sébastien.
13:46 Et sinon, nous, ça nous fait une petite pause qui est la bienvenue d'ailleurs.
13:49 On va tout le temps à 35, 35 nœuds, voire 43 nœuds en vitesse de pointe par moment.
13:55 Là, du coup, ça fait du bien de se poser un petit peu,
13:58 de regarder un petit peu l'océan, de contempler tout ça.
14:01 Et là, on va partir toujours vers le nord.
14:04 On est toujours entre deux dépressions.
14:06 Là, on va monter encore un petit peu.
14:08 Les conditions, au fur et à mesure, devraient s'améliorer.
14:11 La mer, déjà, c'est un petit peu aplani.
14:13 En revanche, il va faire de plus en plus froid.
14:16 Comme on peut le voir, là, on est déjà habillé, on a mis les cirés et tout.
14:20 Et de ce que me disait Sébastien, c'est quand on sera à ses nœuds là-bas,
14:24 on devrait atteindre les 7 degrés.
14:26 Donc, il fera plutôt très, très frais.
14:29 [Musique]
14:45 À la nuit tombée, le balai des lampes frontales confère une ambiance particulière, propice à l'échange.
14:51 [Musique]
14:54 Tu nous racontais l'autre jour que pendant même la course, la transat, en fait,
14:58 il y a un soir où, je ne sais plus quand, vous étiez assez tout près d'un cargo,
15:03 alors qu'il n'y avait pas de signal AIS sur l'écran.
15:07 Alors, ça arrive qu'il y ait des bateaux qui ne soient pas équipés de l'AIS,
15:10 ou ils ont une panne, ou c'est des bateaux qui ont décidé d'être furtifs pour diverses raisons,
15:16 parce qu'ils font du trafic de quelque chose.
15:19 Ça, c'est dangereux, donc ce n'est pas une technologie sur laquelle on se repose,
15:24 mais on essaie quand même toujours de garder une veille attentive sur l'extérieur.
15:28 La nuit, les bateaux ont quand même des soucis,
15:30 donc ça permet de les repérer à 10 milles au bout des lumières,
15:33 donc ça permet quand même de les voir.
15:35 Mais aussi, on a le radar, donc là, c'est un écho qui est capté par l'appareil,
15:40 qui nous le renvoie, et là, on a une alarme.
15:43 Il nous signale aussi là pour certains objets.
15:45 [Musique]
16:11 [Musique]
16:22 Au fur et à mesure de l'aventure, une routine s'installe.
16:25 Les conditions de navigation sont optimales,
16:28 l'occasion pour moi de vous faire découvrir l'intimité de la vie à bord.
16:33 [Musique]
16:52 Alors, il faut que je vous présente un truc qui interpelle un petit peu.
16:56 Vous voyez là, au fond du cockpit, on voit une espèce de bouteille inversée.
17:02 Je pense que c'est du carbone, je ne sais pas trop.
17:04 Il y a un tuyau qui est relié directement à l'arrière du bateau et qui sort dehors.
17:09 Mais en fait, ce truc-là, c'est tout simplement un urinoir,
17:13 on va dire un urinoir maison.
17:15 Peut-être qu'ils ont même déposé un brevet, parce que c'est quand même assez étrange.
17:19 En fait, on l'enlève et puis voilà.
17:22 Après, je ne vous en dis pas plus.
17:24 Et c'est assez simple et très fonctionnel.
17:26 [Musique]
17:31 Là, on est descendu à l'intérieur de la coque centrale du bateau,
17:35 dans la zone de vie et puis particulièrement au coin cuisine.
17:39 Donc là, dans cette grosse marmite, on fait chauffer de l'eau pour réchauffer les plats.
17:44 D'ailleurs, il y a des plats plutôt super bons.
17:47 Ensuite, ici, pareil, on a une bouilloire pour faire chauffer de l'eau pour le café ou le thé,
17:52 des choses comme ça.
17:54 Juste devant moi, là où je vous éclaire, il y a les réserves quotidiennes
17:59 pour chacun des membres de l'équipage.
18:01 Donc, chacun va piocher ce qu'il a envie de manger.
18:04 Il y en a plus qu'il n'en faut, il faut l'admettre.
18:07 Puis là, il y a des petites choses plutôt bonnes.
18:11 Il y a un petit pot de Nutella qui traîne, un peu de confiture.
18:15 Il y a un peu de tout.
18:17 Franchement, on ne meurt pas de faim à bord du bateau.
18:20 [Musique]
18:23 Là, on va se faufiler toujours dans la coque centrale
18:26 et on va aller découvrir le deuxième lieu d'aisance du bateau.
18:30 [Musique]
18:38 Alors ça y est, on est arrivé, c'est ici.
18:41 Alors, si on regarde là, vous avez tout bêtement un seau, c'est assez simple.
18:45 Et dans ce seau, en fait, on place un sac comme ça, c'est un sac vert, biodégradable.
18:50 Et voilà, une fois qu'on a terminé ce sac, on ouvre le hublot,
18:56 on jette dans la mer et c'est terminé.
18:59 On va finir par la zone de nuit, on peut dire, avec les trois bannettes.
19:04 Et vous pouvez voir en ce moment là, il y a les trois équipiers de l'autre quart
19:08 qui sont en train de dormir.
19:10 On ne va pas les réveiller, on ne va pas faire trop de bruit.
19:12 Et en gros, dans une demi-heure, trois quarts d'heure, il va y avoir le relais.
19:17 Et nous, on va descendre, eux, ils vont monter pour leur quart.
19:21 Et voilà, ils vont partir pour un petit repos de trois heures.
19:25 - Bonne carte, Pascal. - Ça y est, c'est l'heure.
19:37 Arrive déjà le dernier quart de nuit.
19:41 Les hommes restent concentrés, mais l'atmosphère est détendue.
19:47 Alors, ce n'est pas le moment que je préfère le matin au réveil comme ça.
19:52 Parce que se réveiller et faire se bousculer direct dans la coque centrale du bateau,
19:58 c'est un peu délicat.
20:00 Même si là, aujourd'hui, il n'y a pas trop de...
20:02 visiblement, ça ne va pas trop vite, donc c'est plus calme que d'habitude.
20:06 Et bien, on va monter pour aller prendre le quart.
20:09 Et là, pendant trois heures, on va veiller, on va regarder les écrans,
20:14 on va faire la cartographie, faire quelques manœuvres
20:17 quand c'est nécessaire pour les réglages des voiles ou des appendices.
20:21 Et puis, la nuit, c'est aussi une atmosphère particulière.
20:24 On le sent, il y a des moments de silence qui peuvent être assez longs,
20:28 des moments partagés, des discussions.
20:33 Voilà ! Il a pris le moment que je voulais !
20:37 Allez, je l'ai !
20:40 J'ai évité de se mettre véhicule devant tout le monde.
20:43 Le bateau fonce dans la nuit noire, c'est plutôt sympa.
20:50 Pas inquiétant, parce qu'il y a les systèmes pour surveiller.
20:53 Et c'est un petit peu notre dernier...
20:57 enfin voilà, les dernières heures partagées avant d'entamer cette sixième et dernière journée.
21:02 Et très semblablement avant l'arrivée à Lorient.
21:04 Une petite pêche qui rit !
21:31 On arrive en fait dans une zone assez périlleuse,
21:33 où comme vous pouvez le voir sur la carte, ces petits points verts,
21:37 c'est un tas de bateaux de pêche.
21:39 Et nous, on l'est le petit bateau orange ici au centre.
21:42 Et il faut être hyper vigilant.
21:44 Alors du coup, il y a une surveillance sur la cartographie que vous avez devant vous.
21:48 Et il y a une surveillance aussi visuelle.
21:50 On passe la tête par le hublot pour regarder un petit peu dans la nuit,
21:54 si on voit des feux.
21:55 Et pour éviter évidemment toute collision, parce que là, ce serait dramatique.
22:00 Oh, c'est bon, pas de bateau sous le vent !
22:03 Oh, c'est bon, pas de bateau sous le vent !
22:31 Les derniers milles sont l'occasion pour moi de prendre la barre
22:34 et d'effleurer les sensations qu'ont pu ressentir
22:37 Armel Le Cleac'h et Sébastien Josse durant leur transat victorieuse.
22:41 Pour l'instant, ça ne va pas vite,
22:48 mais ça permet de sentir un petit peu les réactions de la barre.
22:59 D'ailleurs, là, je ne suis pas…
23:01 Et en même temps, je regarde les écrans là-bas.
23:06 Et je surveille de l'intérieur.
23:08 Je suis bien là-bas.
23:09 Tu étais limite…
23:10 Je sais que j'étais…
23:11 Je sais, je sais, j'ai dérapé un peu.
23:13 On fait toujours très très attention au bateau,
23:18 parce qu'il y a toujours pas mal de bateaux de pêcheurs sur zone.
23:21 Donc on est toujours très vigilant à regarder le moindre feu qui clignote au large.
23:28 Tu vas à 35.
23:29 Je peux aller jusqu'à 135 ?
23:31 Là, on vole en fait.
23:32 Ah d'accord, d'accord.
23:33 Tu t'en rends pas compte.
23:34 Si, je vois qu'on est monté quand même.
23:36 Ah, t'as vu, de l'un à l'autre, je ne vois plus l'horizon.
23:38 Là, ça y est, je commence à mieux sentir un petit peu.
23:43 Il y a un vent qui monte.
23:46 Oui, je sens un petit peu que le vent monte.
23:49 Mais ce n'est pas dur du tout au niveau de la barre.
23:53 C'est plutôt plaisant de se retrouver à la barre d'un engin comme ça.
23:57 [Musique]
24:16 [Musique]
24:32 C'est un des plus beaux numéros de barre de ma vie.
24:35 [Musique]
24:48 Bon, Sébastien, ça y est, on y est.
24:50 On est à l'Orient.
24:51 Donc, une travestie express, moins de six jours.
24:54 Et là, pour vous, c'est mission accomplie.
24:56 Le bateau est là.
24:57 On a son intégrité parfaite.
25:00 On a fait tout ce qu'il fallait.
25:02 On a fait une belle transat à l'aller et une très belle transat au retour.
25:05 L'idée, c'était de ramener le bateau dans l'état dans lequel on nous l'avait donné.
25:09 Ce qui a été fait.
25:10 Les opérations de démontage vont commencer dès notre arrivée pour préparer l'archéage.
25:14 Pour moi, c'était une première.
25:16 Je dois avouer que c'était vraiment un voyage extraordinaire.
25:19 Très intense, par moments un peu difficiles pendant 36 heures.
25:23 Mais c'est vraiment une expérience énorme qui sera sans doute inoubliable.
25:29 Et je dois dire aussi que Sébastien, comme tout l'équipage, a été au petit soin avec moi.
25:34 Dans des moments, et notamment parce que j'avais quelques difficultés à rester dans la coque centrale
25:40 pour aller faire des plats ou des choses.
25:42 Donc, ils se sont bien occupés de moi.
25:44 Et ça, c'est aussi très, très important pour le bien-être dans le bateau.
25:48 On est l'esprit d'équipe.
25:50 Quand on est en équipe, on s'occupe de tout le monde.
25:53 Et pour que tout le monde aille au mieux.
25:55 [Musique]
26:20 Eh bien, ça y est, cette fois, on est bien arrivé sur la terre ferme.
26:23 Le bateau vient d'être amarré.
26:25 Donc, c'est le retour au port d'attache de Banque Populaire 11.
26:30 Et la fin de l'aventure pour nous.
26:32 Et quelle aventure !
26:33 5 jours, 16 heures pour traverser l'Atlantique depuis la Martinique.
26:37 C'est quelque chose de fabuleux, surtout pour quelqu'un comme moi
26:40 qui n'avait jamais traversé l'Atlantique.
26:42 Le faire sur un bateau comme ça, l'un des plus rapides,
26:45 l'un des bateaux les plus rapides de course au monde.
26:48 C'est vraiment une aventure fantastique.
26:51 [Musique]
27:03 Une fois le pied posé au sol, ça tangue fort.
27:06 Ça marche plus droit, Pascal. Une mousse, ça y est, il est en vrac complet.
27:10 Mais je plane.
27:12 Entre le bonheur d'avoir réalisé mon rêve,
27:15 d'avoir participé à ce convoyage retour,
27:18 et la certitude d'avoir vécu une expérience exceptionnelle en très bonne compagnie.
27:23 [Musique]
27:29 Petite anecdote, un moment que tu retiens.
27:32 L'arrivée à Lorient, le jour de mon anniversaire.
27:35 Le bateau est fantastique et l'équipage était top.
27:38 Grande première pour moi, des super souvenirs.
27:41 Les boîtes de bonbons bien fournies.
27:43 Mission accomplie, donc ça, ça fait plaisir.
27:45 C'est vraiment une machine infernale ce bateau.
27:47 Pourquoi ? Il ne s'arrête jamais.
27:49 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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