• l’année dernière
Sébastien Loeb, neuf fois champion du monde des rallyes, prendra le départ du prochain Dakar avec l'équipe Bahrain Raid Xtreme (BRX). Trois fois deuxième de l'épreuve (2017, 2022 et 2023), le pilote français espère enfin triompher lors de la prochaine édition qui se tient en Arabie saoudite du 5 au 19 janvier 2024.

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Sport
Transcription
00:00 (Générique)
00:03 C'est une légende du sport automobile, 9 fois champion du monde en rallye WRC,
00:06 mais à qui le Dakar résiste encore et toujours.
00:09 Sébastien Nob est avec nous en direct de sa voiture.
00:11 Voilà, on ne se refait pas quand on est un champion.
00:12 Salut Seb, bienvenue dans l'équipe de choc.
00:14 - Salut, merci.
00:16 - Alors, dernière ligne droite avant le départ en Arabie Saoudite.
00:18 On rappelle que le Dakar sera à suivre en direct
00:20 et c'est nouveau sur la chaîne l'équipe du 5 au 19 janvier.
00:22 La valise est bouclée, tout est prêt, on se repose,
00:24 on prend des forces avant le départ, c'est ça ?
00:27 - C'est ça. La valise n'est pas bouclée, mais à force,
00:30 on commence à savoir ce qu'il faut mettre dedans.
00:33 On en emmène toujours beaucoup, mais on ne sert de pas grand-chose.
00:36 Donc ça va être vite fait pour la valise.
00:38 Et puis pour le reste, oui, j'essaie de profiter un petit peu
00:42 de la fin d'année avec la famille.
00:44 Là, justement, je vous avais un peu oublié,
00:46 j'étais au bowling avec ma fille.
00:48 Donc c'est pour ça que je suis ressorti dans la voiture.
00:51 Mais oui, pour l'instant, tout va bien, tout se prépare.
00:53 - Sébastien Nob au bowling, moi j'ai hâte de voir ce que ça donne.
00:56 Ça fait des strikes ou pas ? Il est bon ou pas, Séb ?
00:58 - Je viens d'en faire un. La dernière boule que j'ai lancée,
01:01 avant de déléguer le rôle à ma fille, c'était un strike.
01:06 - Bon, on rappelle tes derniers résultats sur le Dakar,
01:08 parce que c'est pour ça qu'on t'invite.
01:09 Tu restes sur deux deuxième places d'affilée,
01:11 avec l'année dernière notamment un record de six victoires d'étape d'affilée.
01:14 Ça progresse, ça se rapproche. Est-ce que cette année, c'est la bonne ?
01:18 Normalement, c'est bon, tu vas les taper, là,
01:20 Alnasser, Attia et Mathieu Beaumel.
01:24 - On espère toujours, c'est clair.
01:26 Après, c'est clair que le Dakar, ce n'est pas quelque chose de simple.
01:30 Ça demande de l'expérience, ça c'est sûr.
01:32 Ça demande de la réussite.
01:34 Il faut être capable de tout mettre bout à bout,
01:35 que ce soit la fiabilité, le pilotage, la navigation,
01:38 pendant deux semaines et sans faire la moindre erreur,
01:42 ou en tout cas, en en faisant un minimum.
01:44 Donc, ce n'est pas toujours simple de réussir à tout faire comme ça.
01:48 Là, on voit Daniel qui tapait sur la voiture.
01:51 Donc, il y a des hauts, des bas, il faut réussir à tout optimiser.
01:57 Donc, je pense qu'avec l'expérience qu'on a maintenant,
02:01 la collaboration avec Fabian, etc.,
02:03 tout ce qui s'est mis en place depuis quelques années maintenant,
02:07 on est plus près que jamais.
02:09 Mais encore, faut-il y arriver.
02:12 C'est vrai que ce n'est pas simple.
02:13 Plusieurs fois deuxième, une fois troisième.
02:15 Donc, je crois que c'est déjà quatre podiums au Dakar,
02:17 mais pas de première place.
02:18 Donc, il va falloir y arriver un jour.
02:21 - Tu pensais que ce serait plus facile à gagner un Dakar, honnêtement,
02:23 quand tu t'es engagé en 2016 ?
02:24 Tu pensais être là sept ans plus tard,
02:26 toujours à rester deuxième, à la limite ?
02:29 - Je pensais déjà la même chose qu'aujourd'hui,
02:33 c'est que ce n'est pas simple de tout réunir,
02:35 de réunir tous les éléments.
02:36 Aujourd'hui, on a une voiture perfo, on a tout ce qu'il faut.
02:39 Donc, je ne savais pas franchement à quoi m'attendre.
02:43 Depuis sept ans, je vois que j'ai le niveau, la vitesse qu'il faut.
02:48 Par contre, c'est vrai qu'on a souvent eu des petits soucis,
02:51 des petites erreurs, etc.
02:52 Donc, il va falloir se débrouiller pour en faire le moins possible cette année.
02:58 - Tiens, Bobby.
02:59 - Salut, Seb.
03:00 Je voulais savoir s'il y avait une vraie différence en termes de préparation
03:03 entre le rallye que tu as fait pendant de nombreuses années
03:07 et le fait de préparer le Dakar, où c'est ultra sportif,
03:10 même émotionnellement.
03:12 Est-ce qu'il y a une vraie différence de préparation entre le rallye
03:14 et le Dakar que tu fais maintenant depuis un moment ?
03:17 - Non, il n'y a pas une vraie différence de préparation.
03:20 On va dire, physiquement, on essaye d'être en forme.
03:22 Le Dakar, c'est vrai que c'est long, c'est deux semaines.
03:25 Il faut être concentré pendant sept heures par jour.
03:30 Donc, il peut faire chaud, etc.
03:33 Donc, ça, c'est une chose.
03:34 Après, au niveau préparation, roulage, etc.,
03:38 on ne fait pas beaucoup d'essais, nous,
03:40 parce que pour l'instant, on est dans un team privé,
03:41 à part qu'il y en a de l'an prochain,
03:42 ce sera avec Dacia,
03:43 et je pense qu'on va rouler un peu plus en essais avant.
03:46 Par contre, tout ce qui est préparation sur place,
03:49 on va dire, sur les parcours, les roadbooks, etc.,
03:52 tout est secret maintenant.
03:53 Donc, on découvre les parcours.
03:55 On a un roadbook électronique qui s'ouvre
03:57 sur la ligne de départ des spéciales.
03:58 Donc, il n'y a aucune préparation possible,
04:00 il n'y a pas d'anticipation.
04:02 Donc, à part se préparer, se caler avec son copilote,
04:05 apprendre à changer une roue le plus vite possible,
04:08 mais en dehors de ça,
04:09 il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire en préparation.
04:11 - Tu commences à savoir faire changer les roues.
04:13 Georges Quirino !
04:14 - Salut Sébastien !
04:16 Depuis tout à l'heure, tu insistes beaucoup sur le mot "expérience"
04:18 pour ce Dakar.
04:20 C'est ta 16e participation, si je ne me trompe pas.
04:23 Justement, c'est quoi les erreurs que tu faisais peut-être
04:25 sur ton premier Dakar, au tout début,
04:27 et qu'aujourd'hui, tu ne ferais plus du tout, par exemple ?
04:31 - Plus du tout, je ne peux pas dire.
04:35 Mais je pense que l'expérience de savoir lire le terrain,
04:37 de savoir adopter le bon rythme,
04:43 un peu sur tous les différents...
04:47 - Ah ! Ça c'est le strike !
04:48 - Parce que c'est de la piste, on sait qu'il ne va pas y avoir de...
04:51 - C'est bon, c'est bon, c'est bon.
04:52 Tu avais perdu, mais tu es revenu. On t'écoute.
04:54 - Ouais, c'est bon.
04:55 Ouais, ok.
04:57 Des fois, on sait que voilà, on est sur une piste,
04:59 il faut attaquer à bloc comme en WRC.
05:01 Parfois, on est dans des hors-piste où il faut vraiment faire attention,
05:05 suivant le type de terrain, on peut rouler vite ou pas trop,
05:08 parce que c'est très piégeux, il y a des trous cachés, etc.
05:12 Donc, trouver ce rythme-là,
05:14 c'est ça, je pense que j'ai progressé avec l'expérience.
05:18 Au niveau navigation aussi, on faisait parfois des grosses erreurs,
05:22 qu'aujourd'hui, avec Fabien, avec le travail qu'on a fait ensemble,
05:25 les préparations, on en fait beaucoup moins.
05:29 Dire qu'il y a des erreurs qu'on ne fera plus du tout, c'est difficile,
05:31 parce que ça reste toujours très imprévisible, le désert.
05:35 Et quelque part, je dirais que plus on a roulé dedans,
05:39 plus on s'en laisse, plus on sait lire les terrains.
05:41 Et c'est ce qui fait la force de certains de mes adversaires,
05:44 peut-être à Ancel, à La Tilla, etc.
05:46 C'est des gars qui sont dans le désert depuis qu'ils sont jeunes.
05:50 Donc, voilà, c'est cet écart, je pense, qui est difficile à combler pour moi.
05:56 - Julien Alian.
05:57 - Bonsoir Sébastien.
05:58 On l'a dit, tu es un pilote expérimenté.
06:00 Est-ce qu'il existe encore une part de stress chez toi
06:03 quand tu vas aborder un nouveau Dakar ?
06:07 - Oui, toujours.
06:09 Toujours avant le rallye, toujours pendant le rallye aussi,
06:13 au départ des journées le matin.
06:15 On sait que tout se peut se passer.
06:17 Ça peut partir dans un sens comme dans l'autre.
06:20 On n'est jamais à l'abri de rien.
06:22 Donc oui, forcément, il y a toujours une petite tension.
06:25 Après, je ne suis pas stressé à ne pas endormir,
06:27 mais il y a toujours une certaine tension.
06:30 - Là, on est en train de te voir en train d'installer une tente.
06:32 Est-ce que c'est vrai que vous partez avec un diététicien, un physio,
06:36 une douche multigé ?
06:37 C'est le grand luxe, en fait, le Dakar.
06:38 - Une douche multigé ?
06:41 Alors, diététicien, non.
06:43 Un physio, oui.
06:46 On est principalement logé dans un camping-car.
06:49 Après, la tente, c'est pour les journées,
06:51 comme ils appellent ça, les journées marathons.
06:53 Il y a certaines journées où on n'a pas le droit à l'assistance.
06:55 On n'a pas le droit de rentrer au bivouac.
06:57 On est sur un mini-bivouac où on doit se débrouiller tout seul.
07:00 Donc là, on a une tente, mais autrement, effectivement,
07:03 on n'est pas si mal logé que ça.
07:05 On est quand même dans un motorhome,
07:08 un camping-car avec la clim, avec le chauffage,
07:11 avec tout ce qu'il faut.
07:13 Donc, on n'est pas en survie dans le désert non plus.
07:16 - Tu me diras où est l'emplacement, parce que moi, cette année,
07:18 je vais venir avec vous.
07:19 D'ailleurs, c'est ma question, Seb, la dernière chose
07:21 qu'il faut absolument emporter sur le Dakar.
07:24 Toi, le truc que tu n'oublieras jamais.
07:25 Et comme ça, je penserais à me le mettre dans ma valise
07:27 si j'en ai besoin.
07:28 - Ma machine à café, ma machine Nespresso.
07:31 - C'est pratique !
07:34 Bon, j'apporterai les capsules et puis je viendrai les mettre
07:35 dans ta machine.
07:36 Merci, Sébastien ! On te laisse, parce qu'il y a le bowling.
07:39 Il y a deux, trois strikes qui t'attendent.
07:40 C'était un plaisir. On se retrouve sur le Dakar. Salut !

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