• il y a 2 ans
Maîtriser l’impact environnemental.
Transcription
00:00 (Musique)
00:02 -Donnez-moi 5 minutes pour faire un petit historique,
00:13 parce qu'il faut remplacer les choses,
00:15 et vous montrer que le développement durable,
00:17 ça a déjà assez duré, si je puis dire.
00:19 Vous allez comprendre.
00:21 Bon, on s'est aperçu que la Terre avait des ressources limitées.
00:24 Quand on a pu la voir de loin, c'est à ça que servent les explorateurs.
00:28 C'est pour aller prendre du recul et nous regarder de plus loin
00:31 et nous montrer comment on est de loin.
00:32 Et on est en fait une petite boule dans l'espace
00:34 qui a des limites extrêmement importantes,
00:38 en ressources en particulier.
00:41 Alors, cette image datait de 68.
00:44 Elle a marqué les esprits.
00:46 On va dire que c'est la conception moderne actuelle, je dirais,
00:48 parce qu'elle a toujours existé, la conception de l'environnement,
00:50 ça date avant Hippocrate.
00:52 Mais depuis 68, on est dans l'époque moderne,
00:54 on va dire dans deux domaines de l'environnement.
00:56 Et ça a marqué les esprits à tel point que ce sont d'abord
00:59 les industriels qui se sont intéressés au sujet.
01:01 Et je veux dire que comme ils ont la puissance financière
01:02 et quelquefois la puissance politique attachée,
01:05 les industriels sont ceux qui font avancer le plus vite les dossiers.
01:08 Et en particulier, le club d'Europe
01:10 était un club d'industriels, le capitaine d'industrie,
01:12 comme on dit,
01:14 présidé par le patron de Fiat à l'époque,
01:16 à qui on demandait, dans les années 60,
01:18 d'avoir une croissance à 2 chiffres.
01:20 Vous voyez, 10%, 15%, etc.
01:22 Bon, il a bien expliqué à ses actionnaires
01:24 qu'une croissance à 2 chiffres, ça voulait des limites.
01:26 Il y avait un moment où ça allait s'arrêter assez vite
01:28 quand on fait un peu de mathématiques.
01:30 Donc il a demandé à des experts du MIT
01:32 de se pencher sur la question de la croissance,
01:35 jusqu'où on pouvait aller,
01:36 quelles seraient les limites de cette croissance.
01:38 Et le MIT a répondu, après 4 ans d'études, quand même,
01:40 sous la forme du rapport Midos en 72,
01:42 qui reste toujours d'actualité,
01:43 qui vient d'être remis à jour pour les 65 quinquennaires.
01:46 C'est vraiment un travail énorme qui a été fait pour montrer
01:49 qu'il y avait effectivement des limites à cette croissance,
01:51 en particulier à la consommation des ressources.
01:54 Donc c'est parti de là.
01:55 La conception politique est partie de cette époque, 70.
01:57 Et ensuite, ce sont les politiques qui sont intéressées au sujet.
01:59 Alors là, les dates que je vous ai mises,
02:00 ce sont les dates des conceptions politiques des événements
02:03 et pas de leur découverte, pas forcément.
02:05 En 72, la 1re conférence de Stockholm sur l'environnement,
02:08 qui a été menée par un Français, du moins conduite par un Français,
02:11 mais c'était l'ONU qui l'a organisée,
02:12 conduite par un Français, c'était René Dubos,
02:14 qui nous a laissé comme message dans son rapport
02:17 "Nous n'avons qu'une seule terre".
02:18 C'était déjà une idée bien connue, bien identifiée.
02:22 En 87, la naissance du développement durable.
02:24 Un développement, vous allez le voir,
02:26 il y a une plaque après qui explique comment c'est fait.
02:28 Mme Brunland, première ministre de la Norvège à l'époque,
02:32 une femme première ministre, c'était déjà exceptionnel,
02:34 qui s'intéresse avant tout le monde à ce sujet
02:36 de l'environnement, c'était une 2e personnalité
02:38 très particulière.
02:39 C'est également l'année où on s'est posé la question
02:41 de la couche d'ozone qui est en train de disparaître
02:42 et qui a réellement fait peur,
02:44 au point que les 1res puissances mondiales s'en sont occupées
02:47 et c'est un problème qui a été réglé pendant 30 ans.
02:49 Ca nous revient, le trou est en train de se refaire,
02:52 on sait pas bien pourquoi, mais en tout cas, pendant des années,
02:54 c'est le seul domaine où l'environnement
02:56 a réussi quelque chose.
02:57 Ca vaut le coup d'en parler, le trou de la couche d'ozone.
02:59 En 92, le développement durable a été complètement théorisé,
03:04 si vous voulez, au sommet de Rio,
03:05 sous la forme du trépied du développement durable.
03:07 Vous entendrez encore parler,
03:08 je vais pas vous le développer depuis longtemps.
03:10 Et puis, c'est l'époque où le 21e siècle se pointait,
03:12 donc on a fait un agenda du 21e siècle,
03:14 ça fait partie des promesses qui n'ont jamais été remplies,
03:16 comme celle du protocole du Coteau
03:18 avec la réduction des gaz à effet de serre.
03:19 Ca date de cette époque, 97,
03:21 c'est la conception politique de l'événement,
03:23 parce que la conception scientifique
03:25 de l'effet des gaz à effet de serre,
03:26 elle était déjà présente en 57, 1957.
03:29 En 1958, il y avait des films de vulgarisation
03:31 faits aux Etats-Unis pour expliquer
03:32 que le réchauffement climatique s'installait,
03:35 la fonte des glaces s'installait, qu'il y aurait des inondations.
03:37 C'était 58, je les ai...
03:39 J'ai pas le temps de vous les montrer, mais c'est extraordinaire
03:41 de savoir que ça date de 65 ans,
03:44 cette connaissance des événements,
03:46 et qu'aujourd'hui, on s'en occupe.
03:48 Alors la biodiversité, la notion de biodiversité,
03:51 le respect de l'environnement
03:52 pour les espèces vivantes qui nous entourent,
03:54 c'est 2002 seulement, donc une vingtaine d'années, je dirais.
03:58 Le changement climatique est entré en politique en 2009.
04:02 Et puis, depuis, il a pas vraiment quitté la scène,
04:04 puisque à chaque commission, conférence des parties,
04:07 la COP, c'est la conférence des parties,
04:09 des parties prenantes au même sujet,
04:11 et bien, chaque année, on remet sur le tapis
04:13 le changement climatique, l'échauffement,
04:16 les catastrophes, avec beaucoup de promesses
04:19 et malheureusement, pas beaucoup d'efficacité,
04:20 pas à la hauteur de ce qu'il faudrait.
04:23 Alors pour nous, système de santé, je dirais, globalement,
04:27 il y a un gros travail qui a été fait par le Shift Project
04:29 sur l'ensemble des émissions de carbone,
04:30 mais en particulier dans le domaine de la santé.
04:32 Il a montré qu'on était quand même pas négligeables,
04:34 le système de santé tout entier.
04:36 On était 8 % de l'ensemble des émissions
04:39 de gaz à effet de serre en France.
04:41 Les gaz à effet de serre contiennent une série de gaz,
04:43 vous en avez peut-être déjà parlé, je vous détaille pas.
04:45 Mais parmi ceux-là, 87 %,
04:47 c'est des médicaments et des dispositifs médicaux.
04:49 Donc c'est bien ce qu'on utilise tous les jours,
04:50 nous, dans nos pratiques essentiellement.
04:52 Après, le reste, c'est des transports.
04:53 Il y a beaucoup de gaz, bien sûr, déduits aux transports.
04:58 Et oui, quand on les modélise,
04:59 cette fois, on a des évaluations qui ont été publiées
05:04 et en particulier dans ce fameux guide qu'on vous a montré,
05:05 qui est vraiment tout à fait excellent.
05:07 Je vous recommande sa lecture le soir, la nuit,
05:09 avant de vous endormir, 3 pages par jour.
05:11 Ça sera... Voilà, au bout de quelques semaines,
05:13 vous y serez arrivé au bout.
05:15 57 kg de CO2 par séance.
05:18 CO2 équivalent, c'est-à-dire l'équivalent de CO2.
05:20 C'est des gaz à effet de serre,
05:21 ça se transforme en équivalent de CO2 par des calculs
05:24 et par séance, 57 kg.
05:26 8 tonnes neuves par patient et par an,
05:29 c'est la consommation...
05:30 Enfin, c'est la production annuelle par habitant en France.
05:33 C'est-à-dire, en fait, un dialysé double le poids
05:36 de sa production de gaz à effet de serre
05:38 par rapport à un habitant standard.
05:41 Alors, le développement durable, vous le savez,
05:42 vous l'avez entendu, vous l'entendrez souvent,
05:44 encore, puisque c'est encore le terme
05:46 qui est utilisé la plupart du temps
05:48 dans nos établissements,
05:50 encore un peu en politique, mais de moins en moins.
05:52 C'est un développement, voilà.
05:54 C'est un développement qui assure,
05:57 pour les générations futures,
05:59 les besoins qu'ils auront pour se développer eux-mêmes.
06:01 Voilà. Ca répond à nos besoins,
06:03 mais en plus, ça conserve ou ça préserve,
06:05 ça permet aux futurs de se prélever,
06:07 de se développer aussi.
06:10 Alors ça, je sais pas si c'est vraiment durable, vous voyez,
06:12 parce que tel qu'on se développe aujourd'hui,
06:14 ça peut pas durer.
06:16 Je sais, ça ne doit pas durer.
06:18 Et donc, je pense que le terme "développement durable" a vécu,
06:20 il a déjà son année,
06:22 parce qu'il ne correspond plus à un vrai besoin.
06:24 Alors, ces 3 piliers, je les détaille pas.
06:26 Et je passe, avant de passer à pourquoi ça va évoluer
06:29 et comment ça va évoluer, par un concept
06:31 qui est également des années 90
06:33 et qui nous a appris que, maintenant, c'est l'homme
06:35 qui est l'élément majeur qui modifie la surface de la Terre.
06:39 Alors, ça a été dur à faire entendre à des géologues
06:41 qui ont l'habitude de voir des volcans,
06:43 des montagnes qui montent et qui s'usent,
06:45 vous savez, sur des périodes de temps très longues.
06:47 Pour eux, les aires géologiques sont des aires très longues
06:50 qui sont essentiellement, uniquement, je dirais,
06:52 conservées par des phénomènes naturels.
06:54 Et on avait l'habitude de les découper en tranches,
06:57 ces aires géologiques,
07:01 on les découpe en tranches qui correspondent à des événements
07:03 que l'on peut enregistrer à l'échelle de la planète.
07:06 C'était ça, l'enjeu. C'était l'échelle de la planète.
07:09 Par exemple, la crise crétacé-tarsière,
07:12 il y a une grosse masse qui vient s'écraser sur la Terre,
07:18 disparition des dinosaures, changement de climat,
07:20 changement de nombreuses espèces, pas que les dinosaures.
07:22 Du coup, on en voit la trace dans les fossiles.
07:24 Alors, il y a des Français qui ont eu une idée.
07:26 Ils viennent de le publier il y a 15 jours.
07:27 C'est pour ça que je vous le montre, c'est intéressant.
07:28 Au Muséum d'histoire naturelle, ils ont dit
07:30 quels sont les fossiles qu'on trouvera dans 10 000 ans
07:32 et qui prouveront qu'on vient de changer, nous, l'homme,
07:35 le visage de la Terre,
07:36 c'est-à-dire qu'on a vraiment la trace fossile à changer.
07:39 Eh bien, ils se sont intéressés aux poissons de rivière.
07:41 Un poisson de rivière, ça naît dans une rivière,
07:43 ça va pas dans la mer,
07:44 donc son espace de vie, il est limité aux effluents de sa rivière,
07:49 aux affluents de sa rivière, point barre.
07:51 Donc il y avait de très nombreuses espèces.
07:53 Dans les années 50, très nombreuses espèces.
07:54 Chaque continent, chaque pays avait ses poissons de rivière
07:58 adaptés à sa rivière et ça se mélangeait pas
08:00 parce que les rivières se mélangent pas.
08:02 Ça passe par la mer et l'océan n'est pas adapté à ses poissons.
08:05 Eh bien, il se trouve que depuis cette étude,
08:08 on s'aperçut, vous voyez, vous avez à gauche
08:11 les continents représentés par les espèces
08:15 des poissons de rivière, chacun à sa couleur, si vous voulez,
08:18 et complètement à droite, vous vous rendez compte
08:20 qu'on a complètement modifié l'allure
08:22 de l'habitat des poissons de rivière
08:24 parce qu'on les a fait voyager pour le commerce,
08:26 on les a fait voyager pour les élever,
08:28 on a fait un élevage intensif.
08:30 On connaît les 12 espèces principales
08:32 qui sont responsables de ce changement.
08:34 Et donc, on trouvera, effectivement,
08:36 dans les années qui viennent, on trouvera,
08:37 on a les millénaires qui viennent,
08:39 des fossiles de poissons qui n'avaient rien à voir
08:42 avant notre époque.
08:43 Et donc, ça, c'est un des éléments de preuve
08:44 qu'encore on vit bien dans une nouvelle époque.
08:47 On vivait jusqu'à présent dans le concept qui s'appelait
08:48 Holocène depuis la fin de la glaciation terminale,
08:51 il y a 12 000 ans.
08:53 Maintenant, on vit dans l'Anthropocène.
08:55 Et moi, j'ai envie de l'appeler aussi,
08:56 d'un autre nom que j'utilise déjà depuis longtemps,
08:58 qui s'appelle le poubellifère.
08:59 C'est-à-dire que quand on va creuser,
09:00 dans 10 000 ans, on trouvera une couche
09:03 où il y a plein de poubelles, c'est notre époque actuelle,
09:05 ce sera le poubellifère.
09:07 Alors donc, si on arrive à là où on en est aujourd'hui,
09:10 on en est à un concept différent qui est de dire
09:12 il n'y a pas d'espèces vivantes qui peuvent être en bonne santé
09:14 si l'ensemble du vivant autour de lui ne l'est pas.
09:18 Parce qu'on est en relation permanente.
09:20 Si les abeilles meurent, on n'a plus de quoi manger
09:22 parce que 80 % de ce qu'on mange
09:24 provient directement des végétaux
09:26 ou indirectement par les animaux qui mangent les végétaux.
09:28 De la pollinisation, la pollinisation disparaît,
09:31 il faudra polliniser à la main.
09:32 On peut le faire pour l'instant uniquement pour la...
09:36 Dites-moi pourquoi on le fait aujourd'hui,
09:37 la pollinisation à la main ?
09:40 Pour la vanille.
09:41 La vanille, polliniser à la main,
09:43 parce que l'insecte qui la pollinise naturelle,
09:44 il est limité à un tout petit espace,
09:46 il sait pas vivre ailleurs.
09:47 Donc partout où on fait de la vanille, c'est pollinisé.
09:49 Fleur par fleur.
09:50 Pas question d'y arriver, à faire pareil,
09:52 tant qu'on sait pas mécaniser.
09:55 Voilà. Donc le concept, c'est "one health".
09:56 Une seule santé, une santé animale,
09:58 une santé végétale, une santé humaine
10:01 qui sont liées les unes aux autres,
10:02 et même une quatrième,
10:03 qui pourrait faire le trèfle à quatre feuilles,
10:05 puisque l'OMS vient de redéfinir
10:07 ce qu'on appelle la santé des écosystèmes,
10:09 l'eau, l'air, la qualité des sols.
10:12 Voilà. Tout ça marche ensemble.
10:13 Et un des éléments qui a été introduit récemment également,
10:15 c'est la résistance aux antibiotiques.
10:17 Si j'ai le temps, je vous en parle aussi,
10:18 parce que c'est vraiment une menace
10:19 qui menace l'humanité toute entière
10:21 pour les années qui viennent.
10:22 Alors les lois se sont adaptées,
10:23 et en France, on n'est pas en retard de loi.
10:25 On a un retard de pratique, mais on n'est pas en retard de loi.
10:28 On s'adapte un peu lentement aux directives européennes.
10:31 C'est vrai, il faut entre 7 et 10 ans
10:32 pour arriver à mettre en application
10:34 dans nos lois les directives européennes.
10:37 2015, c'est 50 % de moins des fichiers en décharge.
10:40 Alors ça a un sens aujourd'hui.
10:41 Les décharges sont surveillées,
10:43 que nous appelons les décharges,
10:44 ce qu'on appelle les installations de stockage des déchets,
10:48 dangereux ou non dangereux, donc ISD, ND,
10:51 pour les noms savants des décharges,
10:53 non techniques, mais elles sont surveillées.
10:55 Si vous amenez maintenant des déchets
10:56 en quantité, en proportion importante,
10:58 qui ne sont pas triés,
10:59 le camion est renvoyé avec une amende
11:01 pour celui qui l'accepte, si jamais la décharge l'accepte,
11:03 et surtout pour celui qui est responsable du déchet,
11:04 c'est-à-dire celui qui a produit le déchet.
11:07 Et ça se fait même pour les hôpitaux aujourd'hui.
11:08 Ça commence à arriver régulièrement.
11:10 Donc on n'a plus le droit de mettre en décharge
11:11 des déchets qui peuvent avoir une autre filière.
11:14 On va en parler après.
11:15 En 2020, c'est la loi anti-gaspillage,
11:16 et pour l'économie circulaire,
11:17 qui parle beaucoup de plastique
11:19 et de l'arrêt du plastique à usage unique,
11:20 progressif, mais rapide.
11:23 Il y a des objectifs fixés dans le temps.
11:25 Et pour nous, vous allez voir que ça a un impact
11:26 vraiment important, cette notion,
11:29 puisque dès l'année prochaine, les textiles sanitaires,
11:33 ça comporte les surblouses, les tenues à usage unique,
11:35 les lavettes, les franges, les pansements, les masques,
11:37 tout ça, ce sont des textiles, parce que c'est tissé.
11:40 Même si c'est de l'artificiel, même si c'est du synthétique,
11:43 ce sont des textiles.
11:44 Eh bien, ils doivent être recyclés
11:46 à partir du 1er janvier 2024.
11:48 Alors ça va se faire progressivement.
11:49 Les décrets sont en cours d'écriture,
11:50 sont en cours de réalisation
11:52 pour les premières filières de déchets.
11:54 Et le gouvernement souhaite que cette filière
11:57 soit à la charge du producteur du produit
12:00 ou du vendeur principal en France,
12:01 en gros, de ceux qui vous le vendent,
12:02 et non pas de nous qui l'achetons.
12:05 Donc ça va rejoindre les autres filières
12:08 qu'on appelle responsabilité élargie du producteur,
12:10 comme les piles, les lampes, les ampoules,
12:12 depuis des années, l'huile, les voitures,
12:15 puisque le recyclage de vos voitures
12:18 est payé par les fabricants de voitures, ainsi de suite.
12:21 Bon, je ne vous détaille pas toutes les autres filières,
12:24 mais sachez que les filières vont s'élargir.
12:26 Je vous en parlerai plus loin.
12:27 Donc le gouvernement a mis en place
12:28 une feuille de route pour l'ensemble du système de santé français,
12:32 la planification écologique du système de santé.
12:35 Il a mis en ordre tous les ministères qui sont concernés
12:38 et il a proposé 7 domaines d'action
12:40 qui sont en train de s'installer dans les ministères
12:41 et chez les administratifs pour commencer ce travail.
12:45 Et par exemple, nous commençons un travail en groupe,
12:48 là, avec la DAHOES, sur l'éco-conception des soins.
12:51 Voilà, un soin de dialyse peut être éco-conçu,
12:54 ça a tout un sens, depuis la fabrication des produits
12:56 jusqu'à l'élimination de déchets, en passant par le transport.
12:59 Et l'éco-conception des soins
13:02 passe souvent par une analyse des cycles de vie,
13:05 par exemple, pour tout ce qui est matériel,
13:06 des déchets ou des produits, des installations,
13:09 également des installations.
13:11 On analyse, depuis la ressource jusqu'à la fin de vie,
13:15 tous les impacts que peut avoir ce DM
13:20 sur les gaz à effet de serre, sur les déchets, sur...
13:23 Ca s'appelle les analyses de cycles de vie.
13:25 Vous en entendrez parler, donc je vais pas plus loin.
13:28 Et en hémodialyse, on sait qu'il y a des consommations
13:30 de ressources importantes.
13:31 Ces patients ont besoin...
13:33 Comme quoi, le rein, quand même, c'est économe.
13:35 Parce que regardez ce qu'on dépense
13:36 quand le rein fonctionne pas. C'est quand même pas mal.
13:38 On dépense, pour un patient qui fait 150 séances,
13:41 156 séances par an...
13:44 Alors, les chiffres qui sont là sont des chiffres estimés.
13:45 Bien sûr, on les connaît pas en détail.
13:47 Mais ils ont été publiés, donc ils ont une valeur scientifique
13:49 parce qu'il y a des gens qui les ont quand même un peu contrôlés.
13:52 Au moins 2 millions de dialysés dans le monde,
13:53 300 millions de séances par an.
13:55 Donc les déchets avec, sur la base de 1,5 kg,
13:58 peu ou prou, par acte,
14:01 vont le plus souvent en filière d'ASCRI aujourd'hui,
14:03 même si ce sont pas des ASCRI, je vous en parlerai après.
14:06 500 kg par patient et par an, 625 000 tonnes dans le monde en 2020.
14:09 Pour l'eau potable, j'ai fait un petit calcul
14:11 sur à quoi ça correspondait.
14:13 La consommation totale de la Belgique,
14:15 il passe en matière d'eau potable
14:16 pour l'ensemble des dialysés du monde.
14:18 Quant à l'énergie, oui, ce sont des...
14:19 Un générateur consomme autant qu'un aspirateur.
14:21 Alors autant qu'un aspirateur moderne.
14:23 Des aspirateurs modernes, ça fait baisser un peu.
14:24 Ils sont à 600 W, 700 W.
14:26 Ce que j'ai encore chez moi, il est à 2 000 W.
14:28 Oui, ça existe plus. On en enlève plus, les aspirateurs,
14:31 parce que c'est trop consommateur, bien sûr.
14:33 Même si ça marche beaucoup mieux, c'est sûr.
14:35 Mais c'est trop consommateur.
14:36 Voilà. Une des infections, c'est 1 500 W.
14:38 Vous savez mieux que moi tout ça.
14:39 Et le nombre de dialysés augmente rapidement.
14:41 On a même parlé de le voir doubler avant 2025,
14:44 ce qui me frappe un peu. Je pense qu'on exagère peut-être,
14:46 mais je suis pas trop dans le domaine.
14:48 En tout cas, il augmente.
14:49 Il augmente pour des tas de raisons.
14:51 Voilà. Alors, les rejets, maintenant.
14:53 Parce que quand on parle des déchets,
14:54 on a tous en tête l'objet
14:56 que l'on peut tenir dans la main, si vous voulez.
14:58 C'est le déchet. Mais en réalité, le déchet,
15:00 c'est tout ce qu'on rejette.
15:01 Et dans tout ce qu'on rejette, il y a une grosse proportion,
15:03 surtout, de déchets liquides.
15:05 Ce sont des déchets aussi.
15:06 Et la réglementation s'applique de la même façon.
15:08 C'est des déchets. Donc si c'est des dasseries,
15:10 c'est des dasseries, même si c'est liquide.
15:12 Il faut pas imaginer que uniquement,
15:13 le déchet ne s'applique qu'à la matière solide.
15:16 Entre autres raisons, c'est qu'on peut transformer
15:18 un déchet liquide en solide et l'inverse.
15:19 Un liquide, vous le jellifiez,
15:21 vous le faites passer dans une filière solide.
15:23 Ne le compactez pas, ça se compacte très mal.
15:25 Mais voilà. Vous voyez,
15:26 vous le passez en filière solide, si vous voulez vous débarrasser.
15:28 C'est le cas de nombreux déchets chimiques dangereux, par exemple.
15:31 De toute façon, on les transporte plus simplement.
15:33 On les jellifie et ensuite, on les envoie se faire brûler
15:35 plutôt que de les mettre à l'égout.
15:37 Ce qu'on n'a pas le droit de faire, bien sûr.
15:39 Et l'inverse est vrai aussi.
15:40 Un déchet solide, peut-être, c'est le cas des médicaments.
15:43 Quand vous les écrasez, vous les mettez...
15:45 ou que vous les jetez dans les éviers ou dans les toilettes,
15:48 vous transformez votre déchet solide en déchet liquide.
15:51 Pour moi, il faut penser aux deux parce que les deux sont liés.
15:55 Alors, commencez par... Je n'en parlerai pas plus
15:56 parce que c'est votre domaine, c'est pas le mien.
15:58 Et je pense que d'autres personnes n'auront pas les mieux que moi
16:00 sur le déchet liquide le plus massif et le plus inutile,
16:04 je dirais, le plus inacceptable qui est fait dans votre activité,
16:09 c'est le rejet de l'eau des osmoseurs
16:12 qui partent directement à l'égout.
16:13 Ça, vraiment, c'est une eau qui a toutes les qualités
16:15 pour être réutilisée et pas repotable
16:18 parce que l'eau potable, c'est un autre concept.
16:19 Mais en tout cas, elle peut être utilisée à des tas de choses.
16:21 Donc c'est vraiment dommage.
16:22 Et ça représente 30 % de votre consommation, quand même,
16:25 de renvoyer cette eau directement à l'égout.
16:27 Maintenant, l'effluent hospitalier.
16:29 Qu'est-ce qu'on trouve dans l'égout ?
16:30 On trouve ce qu'on y a mis et on sait que ce qu'on met dans...
16:32 Alors, je dis "hospitalier"
16:33 parce qu'on n'a pas de travaux spécifiques
16:35 sur l'effluent d'un site de dialyse.
16:37 En tout cas, si on cherche, on a du mal à en trouver.
16:39 Quel impact il peut avoir lui-même tout seul, si vous voulez.
16:43 Donc on le met dans les effluents hospitaliers.
16:45 Souvent, les sites importants de dialyse, en tout cas,
16:48 sont liés à un établissement.
16:49 Et donc, on sait que ce que montrent ces courbes,
16:51 c'est que les effluents hospitaliers
16:52 ont une écotoxicité, c'est la courbe du haut,
16:55 à même échelle, beaucoup plus importante.
16:57 Les paramètres d'écotoxicité sont des paramètres biologiques.
17:00 C'est la survie des algues et des micro-organismes.
17:03 Par rapport à ce que vous voyez en bas,
17:04 les courbes du bas à la même échelle,
17:05 qui sont l'écotoxicité des effluents urbains.
17:08 On voit qu'on est beaucoup plus écotoxique dans le temps.
17:10 Il y a des variations, mais on est beaucoup plus écotoxique.
17:11 C'était des travaux remarquables qui ont été faits par le GRES
17:14 sur un hôpital tout neuf.
17:15 Donc, vraiment, on a pu mettre en place
17:17 des études complètes et valables scientifiquement.
17:20 Alors, la question qui s'était posée,
17:21 c'est "faut-il mettre une station d'épuration
17:23 à la sortie de vos établissements, à la sortie des hôpitaux,
17:25 de façon à renvoyer un effluent qui soit correct,
17:29 qui ait peu d'impact
17:30 pour l'aval de la chaîne de traitement d'effluents ?"
17:34 Eh bien, le résultat est non.
17:35 Et ça, on le savait déjà depuis les années 90.
17:38 Personnellement, j'avais fait cette étude
17:39 pour une chaîne hospitalière en 97,
17:42 et on avait déjà dit non.
17:44 Pourquoi ? Parce que la station d'épuration
17:46 fera beaucoup mieux que toutes les petites stations
17:48 qu'on pourra mettre, nous, au cul des hôpitaux,
17:50 à la sortie des hôpitaux.
17:52 D'abord, parce qu'on sait pas le faire.
17:53 A l'époque, on incinérait les déchets.
17:54 C'était une catastrophe, parce qu'on savait pas le faire.
17:55 Du coup, on envoyait beaucoup plus de pollution
17:57 que n'envoient aujourd'hui les incinérateurs professionnels,
18:00 si vous voulez, industriels.
18:02 Et puis, d'autre part, c'est pas utile,
18:04 parce qu'on peut jouer sur l'effet de dilution
18:06 que nous apporte une grande station urbaine
18:08 pour abaisser le niveau de toxicité en sortie globale,
18:11 en tout cas, de toxicité globale en sortie de station.
18:13 C'est ce que montrent également ces études du GREE.
18:15 Néanmoins, je voudrais appeler votre attention
18:17 sur les problèmes des molécules en petite quantité,
18:21 qui, elles, qu'on appelle les micropolluants,
18:23 qui posent d'autres problèmes,
18:24 qui sont pas les macropolluants qu'on transporte dans les égouts.
18:27 Et là, vous avez un certain nombre de substances
18:29 qui ont été testées, et c'est vraiment intéressant,
18:30 parce qu'on vous parle de...
18:32 Ca vous apprend ce qu'est la biodégradabilité.
18:36 La biodégradabilité, en général, on voit la mesure
18:38 à la sortie d'une station d'épuration
18:39 dans la fraction liquide de la sortie,
18:41 donc la fraction qui retourne à la mer ou à la rivière.
18:43 Et on vous dit, le produit est biodégradable,
18:45 parce que la sortie y en a plus.
18:46 Alors là, pour chacune des barres,
18:48 quand elle va jusqu'à la barre verticale,
18:51 ça veut dire qu'on retrouve la totalité de la substance
18:53 à l'issue de la station d'épuration.
18:55 La station d'épuration, dans nos pays, fonctionne
18:57 par des microbes qui sont chargés de se nourrir
19:00 de ce qu'on met dans la station pour la dépolluer,
19:03 c'est-à-dire pour épurer l'eau.
19:04 L'épuration est biologique, elle se fait sur la base
19:07 de "je donne à manger au microbe
19:08 "pour qu'il en fasse ses propres déchets
19:10 "et qu'il élimine mes déchets que je lui mets."
19:12 Vous voyez que toutes ces substances ont été choisies
19:14 parce qu'elles avaient un intérêt particulier.
19:15 Vous avez au milieu l'eustrone 17-beta-eustradiol,
19:17 c'est dommage que j'ai pas une lame,
19:20 qui, elle, est parfaitement bien, presque totalement traitée,
19:25 c'est épurée par un système d'épuration.
19:27 Il y en a plus, il y en a très peu qui reste à ce côté gauche.
19:30 Après, tout le reste est blanc, c'est-à-dire 90 % est traité.
19:33 Ça, c'est la pilule.
19:34 Rassurez-vous, on peut continuer à donner de la pilule,
19:36 ça n'a pas d'impact sur le système.
19:39 Ensuite, on avale, bien sûr, c'est éliminé par les urides.
19:42 Et c'est bien traité.
19:43 Par contre, vous avez en haut, en bleu, là,
19:46 le trimétoprime, c'est le backtrime.
19:48 Le backtrime, il est soluble dans l'eau,
19:49 il reste dans l'eau, il n'est pas évacué, il n'est pas éliminé.
19:51 C'est pas hasard, c'est parce qu'il tue les bactéries.
19:54 C'est un antibiotique qui est serré de le manger.
19:57 Il peut pas. Des antibiotiques et des infectants,
19:59 ça tue les bactéries.
20:00 Ça peut pas être épuré.
20:03 Si ça n'est pas neutralisé avant d'être mis à l'égout,
20:05 ça peut pas être épuré, c'est clair.
20:07 C'est le cas du backtrime qu'on trouve dans l'eau,
20:09 dans l'eau de mer, dans l'eau d'hier, dans l'eau des lacs.
20:11 Donc on sait que c'est pas épuré,
20:13 on sait qu'il y a une non-biodégradabilité
20:16 officiellement de ces produits.
20:17 Le Técrétol, c'est le premier en eau,
20:19 mais on l'utilise de moins en moins.
20:21 On le sait depuis longtemps.
20:22 Et puis un peu plus bas, vous avez ceux qui ont
20:23 surtout une dominante jaune.
20:24 La dominante jaune, c'est la fraction du produit
20:26 qui va non pas dans l'eau, mais dans les bouts de station,
20:29 qui se déposent, qui sédimentent dans les grands bassins
20:33 de stations et qui vont se déposer et former des bouts.
20:35 Ces bouts, on doit les éliminer régulièrement,
20:36 sinon la station se remplit de bouts et elle fonctionne plus.
20:38 Et on les élimine en captant ces bouts
20:40 et en les épendant sur des sols naturels.
20:43 C'est comme ça qu'on fait en France, en tout cas.
20:44 On les brûle pas.
20:45 C'est très dur de brûler des bouts, c'est très humide.
20:47 On les épend.
20:48 Et donc, ensuite, elles vont contaminer les sols.
20:50 Mais quand on vous montre...
20:51 Le dernier en bas, par exemple, c'est le Siflox.
20:54 Le Siflox, tout le monde connaît cet antibiotique.
20:56 Le vendeur de Siflox vous dit "Moi, j'ai pur.
20:58 "Mon produit, il est biodégradable.
21:00 "Regardez, il n'en sort pas de la station."
21:01 Non, il n'en sort pas de la station en fraction liquide.
21:03 Il n'en sort pas.
21:04 Mais tout va sortir avec les déchets solides.
21:08 Et ça va contaminer les sols et on trouve dans les sous-sols,
21:11 y compris dans les nappes phréatiques, ce médicament,
21:13 parce que, malheureusement, il n'est pas du tout épurable,
21:16 facilement, en tout cas, par la nature,
21:17 parce qu'il détruit les bactéries qui essayent de le faire.
21:19 Donc je ne parle pas de ce qui est au milieu,
21:21 qui s'appelle les perfurés, qui sont des catastrophes,
21:23 parce que ce sont des persistants ou des poulents persistants,
21:26 et même qui se multiplient dans le système d'épuration,
21:29 parce que ces molécules sont cassées en petits morceaux.
21:32 Ce sont des grosses molécules très longues,
21:34 cassées en morceaux par les bactéries.
21:35 Les morceaux qui sont dans le même milieu se recombinent
21:37 et vont chercher ce qui leur manque comme morceau
21:39 dans ce qui vient d'autres déchets.
21:41 Voilà, et donc ça fait des morceaux plus grands.
21:43 Et il y en a une, là, qui est multipliée par 3.
21:44 Vous mettez un kilo dedans, il en sort 3 kilos à la sortie.
21:46 Ce sont les perfurés, les PFAS,
21:49 dont on essaie de se débarrasser, même si on peut pas totalement,
21:51 parce qu'il y a des systèmes qui ne peuvent pas s'en passer.
21:54 Donc je passe pas sur le reste, mais quand vous entendez
21:56 biodégradabilité, soyez bien conscients
21:58 qu'on vous parle de la fraction liquide
22:00 qui est éliminée par les stations et pas le reste.
22:02 Et nous, nos désinfectants, en particulier,
22:04 vont dans les déchets solides,
22:06 ceux qu'on utilise à l'hôpital,
22:07 qui sont des ammonium quaternaires,
22:08 ça s'appelle surfaniose, entre nous.
22:11 Ces produits-là, et tous en contiennent,
22:13 ceux qui sont à l'hôpital,
22:14 s'absorbent sur les bouts parce qu'ils sont chargés électriquement.
22:17 Donc ils ont une attraction électrique
22:18 et ils vont descendre dans les bouts
22:21 et non pas dans les fractions liquides.
22:22 Donc on vous dit, tout ça, c'est parfaitement épuré.
22:23 On dit, "Ah oui, le surfaniose, il est épuré."
22:26 Non, il va dans la boue. Et ensuite, on le retrouve,
22:28 effectivement, continuer sa vie de désinfectant.
22:30 Par contre, l'autre côté,
22:31 vous avez ceux qui sont solubles dans l'eau.
22:33 C'est ceux que vous utilisez à la maison,
22:34 qui, eux, sont solubles jusqu'à un certain point.
22:36 Il faut pas que la chaîne carbonée soit trop longue,
22:38 sinon ils sortiront de toute façon.
22:39 Et en France et en Europe,
22:41 on a le droit de mettre sur le marché des détergents.
22:44 Là, on est dans les détergents, plus dans les désinfectants,
22:47 sous réserve qu'ils soient épurables, si vous voulez,
22:51 à 60 % en un mois.
22:52 C'est-à-dire qu'on autorise que 40 % ne soient pas épurés.
22:55 C'est ça que ça veut dire aussi.
22:56 Ces désinfectants, pour moi,
22:57 c'est un gros enjeu en tant qu'hygiéniste.
22:59 Ils sont écotoxiques, ils sont génotoxiques
23:01 pour certains d'entre eux,
23:02 ils sont capables de mutagénicité, voire cancérogénicité.
23:05 Dans certains cas, c'est le cas de la javel,
23:07 qui se combine. La javel, en elle-même,
23:08 on va dire, elle est biodégradable.
23:10 Le chlore est tellement avide de tout qu'il se fixe à tout.
23:12 Et donc, vous avez plus de javel très vite.
23:14 Mais vous avez des produits de dégradation de la javel
23:15 qui sont les chloramines, celles qui se lient aux protéines,
23:18 qui, elles, continuent leur vie.
23:19 Ils sont des désinfectants et sont, en plus, des génotoxiques.
23:22 Et puis, autre observation qu'on vient de faire
23:24 depuis quelques années maintenant,
23:25 c'est que les désinfectants, les antiseptiques
23:28 et les antibiotiques ont une action commune
23:30 auprès des bactéries et elles cherchent à les tuer.
23:32 Avec plus ou moins d'efficacité.
23:33 Les plus efficaces, d'ailleurs, c'est les désinfectants,
23:35 c'est pas les antibiotiques,
23:36 parce qu'ils ont un large spectre, etc.
23:38 Eh bien, toutes les bactéries réagissent de la même façon
23:40 quand on veut les tuer.
23:41 Elles ont quelques mécanismes de réaction.
23:44 Elles extraient la molécule qui veut la détruire
23:46 ou elles la détruisent.
23:47 Mais les mécanismes sont les mêmes pour les antibiotiques,
23:49 les désinfectants et les antiseptiques.
23:52 Pour une bactérie, elle connaît pas notre classification des produits.
23:55 Il y a quelque chose qui veut la tuer, elle se défend,
23:57 elle le rejette.
23:58 Elle a appris à rejeter.
23:59 Toutes les molécules qui auront le même système de rejet
24:02 seront également traitées de la même façon.
24:04 Du fait, les désinfectants favorisent,
24:06 induisent la résistance aux antibiotiques.
24:08 C'est particulièrement vrai quand ce produit
24:11 se retrouve dans l'environnement.
24:12 Et il s'y retrouve parce qu'il est pas biodégradable.
24:14 Il se dilue.
24:16 Quand vous l'utilisez à l'hôpital, il y a un effet biocide.
24:17 La bactérie a pas du tout le temps de mettre en oeuvre
24:20 ses systèmes de défense contre les désinfectants
24:23 à la dose où on les utilise.
24:24 On se permet, bien sûr, de dépasser largement
24:26 les doses mortelles, puisque les tables
24:28 ne se plaignent pas, ne viennent pas rouges,
24:29 ne font pas d'allergie, ni les chaises, ni les sols.
24:31 Donc on met des doses très efficaces.
24:33 Quand on est dans l'effluent, on baisse la concentration.
24:37 Et cette fois, c'est l'écotoxicité qui se met en place.
24:39 Et puis, quand on est cette fois dans le milieu naturel,
24:41 la dilution est extrême.
24:43 Et la dilution de ces infectants ne suffit plus
24:45 pour tuer les bactéries. Elles apprennent à s'en défendre.
24:46 Et ces mécanismes leur servent ensuite
24:48 pour passer à travers le système animal.
24:50 Tout ça est démontré. Je n'ai pas le temps de vous le démontrer.
24:53 Et à passer dans le système d'abord environnemental,
24:56 puis animal, et vous donner ensuite un transfert,
25:00 un transport de ces gènes de résistance
25:02 à travers tous les continents,
25:03 sauf un seul, qui est le continent antarctique.
25:06 Je suis allé vérifier moi-même. Ils sont à l'abri.
25:08 Ils sont à l'abri pour des tas de raisons géologiques et autres,
25:11 qui fait que, pour l'instant, il n'y a pas d'antibio-résistance.
25:13 Là, à droite, vous avez tous les glaciers du monde
25:16 qui ont été testés pour chercher, sur la glace
25:18 qui se dépose à cause des vents, des gènes d'antibio-résistance.
25:21 Il y en a partout, sauf dans les glaciers antarctiques.
25:23 Et il n'y en a pas non plus chez les animaux antarctiques.
25:25 C'est ça que je suis allé vérifier dans leurs microbiotes.
25:28 Ceux qui ne vivent qu'en Antarctique, bien sûr.
25:30 Voilà, pour vous dire que l'enjeu, c'est la résistance
25:32 aux antibiotiques. C'est un enjeu majeur.
25:34 On a perdu 1 270 000 personnes
25:39 du fait de l'antibio-résistance dans le monde en 2019.
25:42 Et ça ne fait qu'augmenter. Et on pense que ce chiffre
25:44 va atteindre 10 millions en 2050,
25:46 autant, voire plus, que les maladies cancéreuses.
25:49 Imaginez... On ne s'imagine pas aujourd'hui.
25:51 La situation où une pneumonie, une angine
25:54 ou une infection rhéniaire, ça tue les patients.
25:57 Pour l'instant, on n'y imagine pas. On n'y croit pas.
26:00 On prend ça à la légère, comme on le prenait à la légère
26:02 au changement climatique dans les années 60.
26:05 Voilà. Autre effet indirect, passionnant de ces égouts,
26:08 ces volets, et de la façon dont on traite
26:10 surtout notre environnement,
26:11 c'est les perturbations endocriniennes
26:13 qui peuvent être induites. Et là, l'exemple est très intéressant.
26:15 L'étude 750 enfants élevés pendant 5 ans,
26:18 étudiés, séparés en 2 catégories.
26:21 Les enfants qui sont élevés à la maison,
26:23 on utilise des désinfectants tous les jours
26:25 pour faire le ménage. En gros, l'age avait, mais pas que.
26:27 Et l'autre catégorie, on utilise des produits d'étergent,
26:30 éventuellement, mais pas de désinfectant.
26:31 La différence au bout de 5 ans, elle est nette.
26:33 Vous avez 3 fois plus d'obèses dans la catégorie
26:35 de ceux qui ont utilisé des désinfectants.
26:36 Pourquoi ? Parce que le microbiote intestinal a changé.
26:39 C'est pas qu'ils ont avalé les désinfectants,
26:41 c'est qu'ils ont été mis dans un milieu
26:42 où les bactéries sont plus du tout les mêmes,
26:43 puisqu'on les a modifiées grâce aux désinfectants.
26:46 Leur intestin, à cet âge-là, il constitue son microbiote
26:49 avant 3 ans, avant 2 ans, je dirais même.
26:51 Il constitue son microbiote et, de ce fait,
26:53 il constitue un microbiote qui devient favorable à l'obésité.
26:56 Vous savez que l'obésité est une maladie du microbiote,
26:58 on le sait maintenant.
26:59 C'est un effet de perturbation endocrinienne
27:01 par modification de l'environnement, indirect,
27:03 par, un terme que j'utilise maintenant,
27:06 rupture de la microbiodiversité.
27:08 Rupture de la microbiodiversité.
27:10 Il y a une biodiversité, mais il y a aussi une microbiodiversité
27:12 qu'il faut savoir respecter.
27:14 Je mets tout de suite à l'abri l'alcool,
27:15 les solutions d'alcooliques, parce qu'on sait
27:16 que comme ça s'évapore, ça pose pas un problème
27:19 environnemental majeur.
27:20 L'alcool s'évapore, il ne produit pas d'effet,
27:22 il n'a pas le temps de produire des effets à travers la peau.
27:24 Et si vous ne le buvez pas,
27:25 évidemment, si vous le buvez, vous ferez une cirrhose,
27:27 comme tous les alcools, mais si vous ne le buvez pas,
27:29 vous n'avez pas de risque de santé
27:31 à utiliser les solutions d'alcooliques
27:32 comme on vous les recommande.
27:33 C'était étudié, c'était clair.
27:35 Jeannerie, vos déchets solides.
27:36 Bien. Alors, vous utilisez une terminologie
27:39 qui n'est plus adaptée, qui n'a jamais existé.
27:41 Les DAOM, c'est un terme qui n'existe que dans nos langages
27:43 à nous, techniques, si vous voulez, enfin, c'était le jargon,
27:46 mais ça n'est pas dans la réglementation,
27:47 parce qu'il n'y a pas de déchets assimilables
27:49 aux ordures ménagères.
27:50 Il y a des déchets ménagers, des déchets qui ne sont pas ménagers.
27:52 Les déchets non-ménagers sont des déchets d'activité économique.
27:54 C'est la réglementation depuis déjà des années
27:56 et qui a été bien renouvelée depuis 2015,
27:59 de la terminologie.
28:00 Par contre, il y a des DASRI, évidemment.
28:01 Alors, qu'est-ce que les DASRI ?
28:02 Un seul article est défini parce que le Code de la santé
28:04 ne s'intéresse aux DASRI qu'à travers un seul article.
28:07 Aux déchets, en général, il n'y a qu'un article
28:09 qui concerne les déchets dans le Code de la santé
28:11 et il y en a 525 ou plus qui est dans le Code de l'environnement.
28:14 Les déchets, c'est de l'environnement,
28:15 c'est pas de la santé, que ce soit clair.
28:17 Donc l'article qui définit ces DASRI, ces femmes et les filles,
28:19 commence par définir les DAS,
28:20 c'est-à-dire les déchets d'activité de soins, les DAS.
28:23 Et ce que nous faisons, c'est des DAS quand nous soignons.
28:26 Ce sont des DAS.
28:27 Et parmi ces DAS, les déchets de qualité de soins
28:29 sont ceux qui sont produits par les soins.
28:30 C'est ce que dit le début de l'article.
28:32 Que ce soit santé humaine ou vétérinaire, d'ailleurs.
28:34 Et parmi ces DAS,
28:35 il y en a qui vont être traités de façon particulière.
28:40 A commencer par ceux qui ont un risque infectieux.
28:42 Et cela parce qu'ils contiennent un micro-organisme
28:46 qui donne la maladie.
28:47 Donc on a de bonnes raisons, blablabla.
28:49 Cette terminologie-là est extraite directement
28:51 d'un code international de gestion de traitement des déchets
28:55 et surtout de transport des déchets
28:56 par voie maritime, par toutes les voies.
28:59 C'est l'ONU qui a fixé cette définition.
29:00 On peut pas la changer. C'est l'ONU.
29:03 On peut pas revenir en arrière. Mais on va la traduire.
29:04 On va essayer de la traduire clairement.
29:06 Donc c'est selon des risques...
29:08 Les DAS, c'est un déchet qui contient un agent infectieux.
29:11 Voilà ce qu'est un DAS.
29:12 Déchet de soins, déjà, DAS, qui contient un agent infectieux.
29:15 Voilà. Alors on traite de la même façon que ces DAS,
29:17 dans la même colère, et puis après, ça va finir, l'article.
29:20 De la même façon, même en l'absence de risque infectieux,
29:22 les piques en coupant, même s'ils ont jamais servi,
29:24 ils sont encore dans la boîte tout neuf,
29:25 il faut les éliminer parce qu'ils sont vulnérants, ils sont blessants.
29:28 Les produits sanguins, pas le sang,
29:29 les produits sanguins à usage thérapeutique,
29:31 les médicaments issus du sang,
29:33 incomplètement utilisés ou arrivent à péremption,
29:35 c'est pas du tout pour le SIDA. Ça date de bien avant le SIDA.
29:37 C'est parce que déjà, on l'est détourné pour en faire des choses bizarres.
29:40 Voilà. Des comportements étonnants.
29:41 Donc on les a mis, on les a glissés dans ce...
29:43 Voilà. Les poches de sang non terminées.
29:46 Et puis les déchets anatomiques humains,
29:47 les morceaux de bidoche humaines qui ne sont pas identifiables.
29:50 Si c'est identifiable, ça va dans un crématorium.
29:52 Pardon. Ça va dans un crématorium quand c'est identifiable.
29:54 Un doigt, une main, un bras, un corps, un tronc, une tête,
29:58 ça va au crématorium comme un corps entier.
30:00 Par contre, si c'est plus petit que ça et qu'on peut pas le reconnaître,
30:02 alors ça part en dastries. Voilà.
30:04 Alors, quand on dit assimilés,
30:05 des fois, on dit "Ah, les dastries assimilés, c'est quoi ?"
30:07 Les assimilés, ce sont les mêmes déchets,
30:08 mais qui ne sont pas produits par des soins.
30:11 Et là, on vous donne l'activité d'enseignement,
30:13 recherche, production industrielle,
30:14 thanatopraxie, conservation des morts,
30:16 chirurgie esthétique, vous apprenez que la chirurgie esthétique
30:19 et n'est pas un soin. Voilà.
30:21 Le tatouage, tout ça.
30:22 Mais s'ils produisent des déchets qui piquent,
30:24 eh bien, c'est des dastries.
30:25 S'ils produisent des déchets à risque infectieux,
30:26 c'est des dastries, mais c'est pas des...
30:28 A la base, c'est déjà pas des dastes. Voilà.
30:31 Bon, donc, il n'y a pas de notion... Et ça, ça arrête là.
30:33 Il n'y a rien d'autre sur la définition...
30:34 Après, il y a 8 articles qui disent
30:36 ce qu'on doit faire de ces déchets,
30:38 mais c'est tout ce qu'il y a. Donc, il n'y a pas d'autre définition.
30:39 Il n'y a pas de notion de risque psychomotionnel
30:41 dans le Code de la santé, ni de souillure par du sang
30:43 ou des liquides biologiques. Ça n'est pas présent.
30:46 Alors, comme c'était pas présent et qu'il y avait un guide en 2009
30:49 qui avait dit que tous les déchets de soins devaient être dastris,
30:51 le guide de 2009, celui que vous appliquez, vous, en fait,
30:53 c'est le guide de 2009 du ministère.
30:54 C'est pas réglementaire, mais c'est celui que vous appliquez.
30:56 De fait, ça a bien arrangé, bien sûr,
30:58 les entreprises et déchets.
31:00 Eh bien, depuis maintenant 2 ans, presque,
31:02 on s'est mis en tête de changer ce guide 2009,
31:05 et le ministère a compris qu'il fallait le changer
31:07 parce qu'il était incompatible avec la réglementation,
31:10 cette fois, des déchets environnementaux,
31:12 la réglementation de l'environnement.
31:14 Donc il a demandé au Conseil...
31:15 D'abord, il a réuni un groupe de travail
31:16 qui se réunit régulièrement, qui essaie d'élaborer
31:18 quelque chose de neuf,
31:20 dans lequel, bien sûr, il y a des représentants
31:21 de toutes les parties concernées,
31:23 y compris les industriels, les déchets.
31:25 Et puis il a demandé au Conseil de santé publique
31:27 de se prononcer.
31:28 Alors je vais le prendre dans un sens inverse.
31:31 Le Conseil de santé publique dit d'abord,
31:32 voilà ce qu'on les dastris, c'est illisible.
31:34 Ils ont essayé de traduire un truc illisible,
31:35 ils en ont fait un truc illisible. Pourquoi pas ?
31:38 Mais ils ont eu l'idée, après qu'on leur ait dit,
31:40 de quand même dire ce qui est exclu des dastris.
31:42 Donc on va commencer par ce qui est exclu,
31:43 ce qui n'est pas dastri. C'est plus facile comme ça.
31:45 Ce qui n'est pas dastri, les déchets de qualité de soins
31:47 qui ne proviennent pas d'un foyer
31:49 de multiplication active d'un genre biologique.
31:52 Ca veut dire d'un foyer infectieux.
31:54 Il le répète après.
31:56 Donc ce qui n'a pas été en contact avec un foyer infectieux
31:58 n'est pas un dastri. Premier point.
32:00 Deuxièmement, les déchets de qualité de soins
32:02 issus d'un patient présentant une infection,
32:04 ça n'est pas un dastri, sauf s'il a été en contact
32:07 avec un foyer infectieux. Donc il n'est pas question de dire
32:08 ce patient est porteur d'une germe quelconque.
32:10 On met tous ses déchets en foyer infectieux, en dastri.
32:13 Non, non. Il n'y a que ce qui a été en contact
32:14 avec le foyer infectieux, donc avec le médicament,
32:18 enfin, avec l'agent infectieux. Et c'est pas difficile.
32:21 Les portages digestifs, c'est bien des portages digestifs.
32:24 Donc ça sort avec les excrétins, ça sort avec le caca,
32:27 éventuellement avec le pipi, mais c'est tout.
32:29 Ce qui n'a pas été en contact. Vous donnez un journal à lire
32:32 un malade qui a un portage de bactéries hautement résistantes
32:35 ou multirésistantes, il ne va pas vous rendre un journal
32:37 plein de bactéries multirésistantes.
32:39 Il faudrait qu'il le fasse exprès, ou alors qu'il s'essuie.
32:42 Enfin bref, vous comprenez ce que je veux dire.
32:45 Donc, troisièmement, ça, c'est important pour vous aussi.
32:48 Les déchets d'activité de soins qui ont perdu leur propriété
32:51 de risque infectieux, ils étaient dastris,
32:52 mais on les a désinfectés
32:56 par un traitement de désinfection.
32:57 Ils ne sont plus dastris. C'est intéressant,
32:59 parce que c'est ça, le recyclage, la réutilisation, c'est ça.
33:02 Des pinces, des machins en chirurgie,
33:04 on ne se pose pas toujours la question, mais on désinfecte.
33:06 Ca évite déjà que le sang reste dessus quand même.
33:08 C'est pas très propre. Et puis surtout,
33:10 ça enlève les microbes potentiels et donc, on réutilise.
33:14 Donc, on n'a pas besoin de l'usage unique tout le temps.
33:16 On l'a beaucoup lancé à cause de la maladie de Crossfay-Jacob.
33:19 On n'en voit plus depuis je ne sais combien d'années.
33:21 Il faut se calmer un peu, parce qu'on a détruit
33:24 beaucoup de choses à cause d'une angoisse, je dirais.
33:27 Il y a eu des cas, mais ils sont très peu nombreux.
33:29 Il n'y en a plus depuis les années 90.
33:32 Et il n'y en a pas eu beaucoup.
33:34 Je ne sais plus, c'est à l'ordre d'une vingtaine.
33:35 Le chiffre exact, c'est 22 ou 23 en France.
33:38 Les dispositifs médicaux et léger uniques reconnaissables
33:40 qui n'ont pas été en contact avec un foyer infectieux.
33:42 Donc, ça, c'est ce qui n'est pas un dasserie.
33:44 Donc, prenez de là. Au lieu de dire, voilà, le dasserie, c'est ça.
33:46 Prenez ce qui n'est pas un dasserie. C'est plus facile.
33:48 Comment je fais pour ne pas me faire porter de gants ?
33:50 Prenez les non-usages du gant.
33:52 Qu'est-ce qu'on peut faire avec des mains sans gants ?
33:54 Commencez par là. Comme ça, vous aurez moins de gants.
33:56 Si vous ne mettez pas de gants à tout le monde,
33:57 vous mettez des gants, vous mettez des dasseries à tout le monde,
33:58 et vous mettez des dasseries.
34:00 Et voilà la définition.
34:01 J'ai pris le 1er chapitre en 2e.
34:03 C'est un déchet risque infectieux.
34:04 C'est un déchet d'activité de soins provenant d'un foyer
34:06 de multiplication active d'agents biologiques pathogènes.
34:08 Groupe 2 à 4. Alors là, c'est un délire sur les groupes.
34:10 Je n'ai pas le temps de vous en parler.
34:12 Voilà. Il correspond à un déchet d'activité de soins
34:14 qui est fortement imprégné de sang.
34:15 Ils ont rajouté quand même un chapitre
34:17 "fortement imprégné de liquides biologiques ou de sang",
34:19 parce qu'ils ne veulent pas que ça tâche, en fait,
34:20 que ça se répande tout au long de la filière des déchets.
34:23 Ça, on le comprend.
34:24 Un truc qui coule le sang,
34:26 vous n'allez pas le mettre avec les déchets
34:27 parce que ça ne sera pas bien enfermé.
34:30 Voilà. Les citrostatiques anticancéreuses
34:34 sont les seuls déchets qui ont un statut,
34:36 une propriété de danger.
34:37 Les seuls médicaments, pardon.
34:38 Les seuls médicaments qui ont une propriété de danger
34:40 sont les citrostatiques.
34:41 Tous les autres médicaments ne sont pas qualifiés de dangereux
34:44 par la réglementation environnementale.
34:47 Les autres qui sont particuliers sont les stupéfiants,
34:48 mais ils ne sont pas classés comme dangereux.
34:49 C'est un autre problème. Ils peuvent être détournés.
34:51 C'est pour ça qu'on les détruit d'une façon particulière
34:53 avec les pharmaciens qui s'entendent entre eux.
34:55 Mais les citrostatiques sont les seuls
34:57 qui doivent être détruits d'une certaine façon.
34:58 Tous les autres médicaments, vous en faites ce que vous voulez.
35:00 En pratique, il y a un guide qui est sorti en 2016 pour dire
35:02 qu'il vaut mieux les brûler, les envoyer se faire incinérer.
35:05 Sachez qu'en France, 50 % des médicaments vendus
35:07 ne sont pas consommés.
35:08 50 % des médicaments vendus ne sont pas consommés.
35:11 Donc autant qu'ils n'avaient pas directement à la poubelle
35:13 remplir les décharges. Voilà.
35:16 Voilà. En conséquence, il faut que vous changez
35:18 d'image mentale.
35:19 Il n'y a pas D.A.O.M. et D.A.S.R.I.
35:21 Il y a D.A.S. et D.A.S.R.I.
35:22 D.A.O.M. n'existe pas dans la réglementation nulle part.
35:24 Vous cherchez partout, vous ne trouverez pas
35:25 dans la réglementation D.A.O.M.
35:27 Il n'y a pas d'assimilables hors-d'ure ménagères.
35:28 Il y a des déchets assimilés.
35:30 Ca existe dans le code des collectivités territoriales
35:33 parce que les collectivités territoriales
35:34 ont le droit de lever les déchets d'activité économique
35:38 et de les mettre avec leurs déchets hors-d'ure ménagère,
35:41 de déchets ménagères, on appelle ça réglementairement.
35:43 Ils ont le droit de les faire faire la même filière.
35:45 Ca, eux, les appellent.
35:47 Il faut que ce soit la collectivité publique.
35:49 Seule elle a le droit de faire ça, de collecte, collecte publique,
35:52 a le droit de collecter les déchets d'activité économique
35:54 donc des commerçants, des artisans,
35:56 et de les mettre dans ces déchets des autres ménagers, quoi.
36:00 Et elles appellent les déchets assimilés.
36:02 C'est un article du code des collectivités territoriales.
36:04 Mais en santé et en environnement, ça n'existe pas.
36:06 Vous avez DAS et DASRI.
36:08 Les DASRI sont dangereux, les DAS ne sont pas dangereux.
36:10 Donc vous dites aux agents, ce qui est dangereux,
36:11 vous le mettez dans les DASRI, ce qui n'est pas dangereux,
36:14 vous le mettez dans les DAS, et c'est à vous de juger.
36:16 Vous êtes meilleurs que moi pour savoir à quoi a servi
36:19 ce que vous avez à la main.
36:20 Qu'est-ce que ça a touché ? Où est-ce que c'est allé ?
36:22 Voilà. C'est ce que j'étais en train de vous dire.
36:24 Le terme est négligé réglementaire.
36:25 Déchets ménagers, déchets d'électricalité économique,
36:27 il n'y a pas d'autre terme.
36:28 Vous avez un choix entre les deux.
36:30 Par contre, il y a des déchets dangereux
36:31 qui sont classifiés, bien sûr.
36:32 Et ça, c'est pour vous dire les filières REP qui existent
36:34 et qui augmentent.
36:35 C'est les filières responsabilité élargie du producteur.
36:37 Depuis 1993, les emballages ménagers,
36:39 les pneumatiques en 2004.
36:41 En haut, en bleu, vous avez celles qui sont obligatoires françaises,
36:43 celles qui sont obligatoires européennes,
36:44 je passe sur la méthode.
36:45 Et vous avez sur la droite, en plus clair,
36:48 celles qui nous arrivent, et en particulier, donc,
36:50 les textiles sanitaires qui sont prévus pour 2004,
36:57 1er janvier 2004.
36:59 Voilà, les REP.
37:01 Alors, d'ascerie, pas d'ascerie, je vous l'ai dit,
37:02 je ne recommence pas.
37:03 Sachez maintenant que votre vrai problème,
37:05 ce n'est pas qu'est-ce qu'un d'ascerie,
37:06 qu'est-ce que j'en fais, c'est qu'est-ce que je fais vraiment
37:08 des déchets pour respecter la réglementation
37:09 puisque je ne fais pas de d'ascerie
37:10 ou très, très peu.
37:12 Vos grains qui ont été irrigués par du sang
37:16 ne sont pas des d'ascerie,
37:17 sauf pour les patients dont vous savez,
37:19 que vous les connaissez,
37:20 qui sont porteurs d'un virus dans le sang.
37:22 Vous les connaissez bien,
37:23 vous êtes même ceux qui les connaissait le mieux.
37:24 En chirurgie, qui peut se poser des problèmes
37:26 s'ils n'ont pas eu le temps de faire des tests,
37:27 on peut l'imaginer,
37:28 mais vous, vous les connaissez très, très bien
37:29 et les accoucheurs connaissent très, très bien,
37:32 ils font toujours des tests avant.
37:33 Donc, on sait qui est porteur des virus.
37:35 On sait qui doit aller en d'ascerie
37:36 et qui ne doit pas y aller.
37:37 Vous le savez déjà.
37:39 Vous pouvez le classer déjà.
37:40 Alors, tous déchets dangereux, non dangereux.
37:42 Maintenant, c'est la réglementation
37:43 du Code de l'environnement et il y a un seul article.
37:45 Donc, vous avez 2 articles à lire dans la réglementation.
37:47 Le 35-1 du Code de la santé.
37:51 Et si vous voulez, les autres-,
37:52 c'est pour savoir ce qu'on fait des d'asceries.
37:54 Transport, etc.
37:56 Brûler, pas brûler.
37:57 Brûler ou pas brûler, c'est-à-dire banaliser.
37:59 Mais vous banalisez un déchet dangereux,
38:00 il reste dangereux.
38:02 Encore aujourd'hui, la réglementation
38:03 n'a pas changé là-dessus.
38:04 Il est banal, mais il faut qu'il aille ensuite à l'incinération.
38:06 Alors, vous avez gagné du volume
38:08 et vous avez gagné du transport banalisé, je dirais.
38:10 Vous avez gagné de l'argent
38:11 mais vous n'avez pas gagné pour l'environnement.
38:13 C'est malheureux, mais ça va changer, on l'espère.
38:16 Maintenant, vous avez un seul article à lire
38:17 pour le Code de l'environnement, c'est le 541-1,
38:20 qui vous définit tous les termes
38:21 et qui vous impose cette hiérarchie de traitement des déchets.
38:26 Première question, est-ce que je peux réutiliser le déchet ?
38:28 Si je peux réutiliser, je dois le faire.
38:31 Je dois m'arrêter là et le faire.
38:33 C'est obligatoire, c'est la loi.
38:34 Si je peux pas le réutiliser, est-ce que je peux le recycler ?
38:36 Alors là, évidemment, il y aura un débat
38:38 qui accepte de me le recycler.
38:40 Mais s'il est recyclable, je dois le recycler.
38:41 Et c'est seulement ensuite que je me pose la question
38:43 est-ce que je peux le valoriser en le faisant brûler ?
38:46 Et si je peux pas, et c'est vraiment...
38:48 Si ces 3 étapes sont négatives, que je peux l'enfouir.
38:50 Et ça, c'est vérifié aujourd'hui.
38:52 Sachez que les 2 barrés, là,
38:53 ce que vous voyez, 2 barrés sur un emballage,
38:57 vous n'avez pas le droit de le réutiliser.
38:58 C'est même pénalisé.
39:00 Et les dasseries ne sont pas prévoyables à l'avance.
39:03 C'est votre déchet, vous pouvez pas savoir
39:04 où il va aller en dasserie ou pas à l'avance.
39:06 C'est-à-dire quand vous l'utilisez,
39:07 quand vous faites la procédure, vous mettez des photos,
39:09 ça, ça va là, ça, ça va là.
39:10 Vous pouvez pas le savoir parce que vous savez pas
39:11 à quoi ça va servir.
39:12 Et si on le savait, on l'inscrirait sur l'emballage
39:15 quand on met le 2 barrés.
39:16 On mettrait un truc disant ça, c'est un dasserie
39:18 sur l'emballage.
39:19 Sur l'emballage, vous n'avez aucun DM
39:20 qu'il y ait un emballage de type de déchet.
39:22 Jamais. Dangereux ou pas dangereux.
39:24 Alors vous voyez, le problème,
39:25 c'est l'acceptabilité au recyclage.
39:27 Qui va vous accepter ce que vous avez, vous, à recycler
39:30 alors que c'est pas très propre, c'est pas très joli,
39:32 c'est rouge, alors ça fait peur.
39:33 Ca leur fait toujours peur,
39:34 même si la réglementation prévoit plus le terme.
39:37 Et puis, quand c'est très mélangé,
39:38 ils savent pas comment les séparer, les matières,
39:40 quand les matières sont très mixtes et séparées.
39:43 Les poubelles, si vous faites des poubelles de tri,
39:45 alors il n'y a pas de tri sélectif.
39:47 Le tri sélectif, c'est un pléonasme.
39:48 Si vous faites du tri, vous faites de la sélection.
39:50 Le terme que vous verrez dans le 541-1,
39:53 c'est collecte séparée.
39:54 Donc vous faites une collecte séparée.
39:55 Vous faites pas un tri sélectif.
39:57 Sinon, c'est un logiciel informatique.
40:00 Il n'y a pas d'autre alternative qu'un logiciel informatique
40:03 pour les nouveaux arrivants pour faire le tri sélectif.
40:05 Vous en avez livré une petite pelle de pléonasme.
40:08 Vous choisissez.
40:09 Les poubelles de tri doivent être transparentes
40:10 pour que tout le monde sache ce qu'il y a dedans.
40:12 Les flacons d'acide et les flacons qui ont un symbole
40:15 de déchets dangereux, de liquides dangereux contenants,
40:18 les contenants sont aussi des produits dangereux,
40:20 il faut le savoir, de par la réglementation.
40:22 Et voilà le principe du tri des DAS,
40:24 parce que c'est tri des déchets des DAS.
40:26 Vous avez les DASRI d'un côté,
40:27 et puis vous avez les DAS qui sont acceptés au recyclage,
40:30 pas recyclables, mais acceptés par votre recycleur.
40:32 Donc vous allez faire des collectes séparées.
40:34 Et puis les DAS qui sont refusés et qui, eux,
40:36 iront se faire brûler pour y faire un peu de calories.
40:39 Voilà. Alors les tris, vous en parlerez plus tard.
40:41 C'est toi qui en parlera en commun.
40:42 Mais maintenant, c'est de plus en plus automatisé.
40:44 Et la prévention du déchet est prioritaire.
40:45 Le meilleur déchet, c'est celui que vous n'avez pas produit.
40:48 Donc pensez toujours à réutilisation
40:50 et arrêter l'usage unique.
40:51 C'est une catastrophe environnementale.
40:52 Vous avez un guide de l'éco-nettoyage.
40:54 Je vous ai beaucoup parlé des effluents,
40:56 mais là, dans ce que j'ai vu jusqu'à présent,
40:59 on parlait pas de nettoyage, mais c'est drôlement important.
41:00 Et vous avez le guide du traitement des déchets
41:02 qui est fait par les ingénieurs, justement, des DREAL,
41:04 des Directions Régionales de l'Environnement,
41:05 qui vous donnent toutes les adresses nécessaires.
41:07 Ce guide de traitement des déchets 2023.
41:09 Vous avez les adresses sur Internet, sur la plaque.
41:10 Et j'ai fini avec un mot.
41:12 Et puis tout à l'heure, on parlera des questions.
41:13 Merci de m'avoir permis de déborder un peu le temps.
41:17 (Applaudissements)

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