Ciné Culte Perfect Days de Wim Wenders sortie salle 29 11 23
Critique du dernier film de Wim Wenders présenté en avant première au Festival Lumière après sa palme d’interprétation à Cannes :Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo et entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Le réalisateur nous invite à une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien ( qui n’est pas sans nous rappeler Ozu).
Lors de la conférence de presse Wenders nous livre un peu plus sur le passé de ce personnage et nous parle de son rapport à la lumière .
Critique du dernier film de Wim Wenders présenté en avant première au Festival Lumière après sa palme d’interprétation à Cannes :Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo et entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Le réalisateur nous invite à une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien ( qui n’est pas sans nous rappeler Ozu).
Lors de la conférence de presse Wenders nous livre un peu plus sur le passé de ce personnage et nous parle de son rapport à la lumière .
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Court métrageTranscription
00:00 Ciné-culte spécial Wim Wenders.
00:04 A l'occasion du Festival Lumière, Wim Wenders a reçu le prix d'honneur de ce festival
00:10 de films de patrimoine et a présenté en avant-première Perfect Days, son dernier
00:15 film tourné au Japon et présenté déjà à Cannes où il a eu le prix d'interprétation
00:20 pour son interprète japonais Koshi Yakusho.
00:24 Alors le pitch de ce film est très simple, c'est l'histoire de Hirayama qui travaille
00:31 à l'entretien des toilettes publiques de Tokyo et qui se satisfait apparemment d'une
00:35 vie très simple, en dehors de la routine quotidienne, il écoute de la musique, il
00:42 lit, il regarde les arbres et les prend en photo.
00:45 Par contre, une série de rencontres inattendues va révéler peu à peu son passé.
00:51 Voilà, donc l'histoire se complexifie un petit peu.
00:55 Wenders revient au Japon après 40 ans d'absence, il a réalisé à cette époque Tokyoga, un
01:01 documentaire sur son maître et le grand cinéaste japonais Ozu.
01:07 Et le personnage Hirayama est un clin d'œil à des personnages de fleurs d'équinoxe
01:13 et du goût du sake.
01:16 Wenders détourne une commande, une commande publique qui a été faite, c'est-à-dire
01:22 l'idée de mettre en avant des grands pans de l'architecture japonaise.
01:27 Là, il s'agissait de mettre en avant la rénovation des toilettes publiques.
01:32 Et Wenders a eu toute l'attitude de partir d'un point documentaire pour arriver à
01:38 un récit de vie, à un récit quasiment zen.
01:43 C'est très intéressant de voir comment ce cinéaste va épurer sa forme pour arriver
01:52 à quelque chose de très simple mais qui renvoie à quelque chose de très profond aussi.
01:59 C'est un film étonnant porté par un interprète inspiré avec effectivement un rapport à
02:10 la musique toujours présent puisque Perfect Days est une chanson de Lory, dès que Wenders
02:14 est un grand amateur de musique et il s'est donné une place au silence dans ce film.
02:20 Alors, silence sur le passé du personnage.
02:23 Et là, lors de la conférence de presse, Wenders a révélé un pan du scénario parce
02:28 qu'il a écrit le personnage beaucoup plus qu'on le voit dans le film et il nous révèle
02:32 un petit peu ce qu'il a dit à son acteur pour l'aider à mieux incarner ce mystérieux
02:36 personnage.
02:37 On l'écoute.
02:38 La petite histoire c'était qu'il était un business man avec beaucoup de succès,
02:45 avec une grande entreprise, il avait pas mal d'argent, il avait une femme, ils étaient
02:52 déjà divorcés, il avait tout, il était riche, mais il était super.
03:00 Mais quand on avait sa vie, il trouvait ça vide, il buvait comme presque tous les business
03:06 men japonais boivent beaucoup et il était finalement à la fin de, comment ça se dit,
03:16 at the end of the rope, comment on dit ça en français, au bout du rôle, il était
03:23 au bout du rôle.
03:25 Chaque nuit dans un autre hôtel avec d'autres filles et il voulait plus cette vie, il voulait
03:31 plus son bureau, il voulait plus sa voiture, il en avait marre et un matin il se réveille
03:37 de nouveau dans un cheap hôtel et il est prêt à se suicider, à mettre fin à cette
03:43 vie.
03:44 Et tout d'un coup il arrive quelque chose d'assez étonnant et qu'il n'a jamais remarqué,
03:51 sur le mur devant lui il y a un peu un jus, un jus de lumière, c'est le soleil qui passe
03:59 à travers un arbre et miraculeusement il trouve son chemin pour entrer par la fenêtre
04:08 de cette chambre minable et il jette un ombre à travers les feuilles sur ce mur devant
04:18 lui et il regarde pour la première fois dans sa vie il voit quelque chose comme ça.
04:25 Normalement on peut voir ça tous les jours, c'est un spectacle qui se présente quand
04:30 même souvent, surtout au Japon comme ils ont une grande attention à ça, ils construisent
04:36 même des maisons pour que ça puisse arriver, pour que ça puisse arriver le matin quand
04:41 vous vous réveillez que vous pouvez voir ce jus de lumière sur un mur qui passe par
04:49 un arbre, il plante l'arbre là où il peut faire ce défi.
04:53 Ils ont un mot pour ça, moi quand j'essaie de vous expliquer je fais une phrase et ils
05:00 ont un seul mot c'est comme on l'aurait dit, ça l'écrit ça, le jus de lumière sur le
05:06 mur ou sur le sol et ce moment où on regarde ce spectacle et lui il le regarde et il se
05:14 rend compte tout d'un coup que c'est seulement pour lui qu'il est le seul à le voir que
05:20 cette lumière vient de très très loin, cette lumière a fait un voyage de plusieurs
05:27 secondes du soleil, ça vient de l'espace, cette lumière a apparu miraculeusement comme
05:41 seulement pour lui et ça le rend drôlement content de voir ça.
05:48 Et il se rend compte que c'est le début de sa deuxième vie, c'est ça la vie qui
05:55 va le mener, quelqu'un qui fait attention à ça, qui va regarder ça, qui va être
05:59 content de voir ça.
06:01 Il devient jardinier, il aime les arbres à partir de ce moment parce que les arbres
06:07 c'est ceux qui aident au soleil de produire ça et comme jardinier un jour il avance à
06:16 devenir le mec qui est responsable pour ses toilettes dans ses petits parcs et dans les
06:23 toilettes aussi ils sont construits de manière que même si on utilise la toilette on peut
06:28 avoir ce spectacle sur la porte ou sur le mur, ils sont construits pour ça avec les
06:33 "como revi" pour un architecte japonais c'est important de construire de manière
06:38 que les "como revi" peuvent apparaître.
06:41 Voilà.
06:42 [SILENCE]