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00:00 Mais avant ça, on parle du budget 2024 du département des Pyrénées-Orientales.
00:04 Voté hier, un budget prévisionnel en hausse, près de 51 millions d'euros en plus par rapport à l'an dernier.
00:10 Et pour en parler, votre invitée ce matin, Baptiste Guillet, la présidente du département, Hermeline Malherbe.
00:15 Bonjour, Hermeline Malherbe.
00:17 Bonjour à toutes et à tous, merci.
00:19 Parlons gros sous, donc pour commencer avec ce budget de plus de 712 millions d'euros prévu pour 2024.
00:25 Budget en hausse, les investissements sont en hausse également.
00:29 Comment on fait alors que l'inflation est toujours là, que les recettes sont en baisse ?
00:33 Quelle est la recette justement ?
00:35 Alors effectivement, il faut qu'on soit prudent malgré tout parce que ce budget 2024,
00:42 il est le résultat d'une volonté politique d'une part et d'engagement que nous avons pris sur les deux dernières années
00:49 et qui permettent aujourd'hui d'être encore, j'allais dire, à l'aise finalement sur ce budget 2024 en augmentation.
00:57 C'est parce que vous avez bien géré les années précédentes que vous pouvez vous permettre ça ?
01:01 Oui, on a bien géré, de fait, ça fait quelques années que c'est reconnu, y compris par l'opposition.
01:06 Mais ce n'est pas seulement ça, c'est des décisions.
01:08 La décision de la renationalisation du RSA, c'est une décision politique
01:13 qui a été largement accompagnée par nos agents et je les en remercie.
01:18 C'est une décision politique et c'est aujourd'hui celle-là qui nous permet d'être dans une configuration plutôt positive.
01:24 Mais attention, effectivement, ça ne nous garantit pas sur les 5 ou 10 années qui suivent d'être aussi confortable,
01:32 si je puis dire, parce que ce n'est pas un confort très à l'aise.
01:36 On rappelle que depuis mars 2022, le versement du RSA est à la charge de l'État et non plus du département.
01:43 Justement, cet argent économisé, cet argent du RSA, il sera utilisé comment ?
01:48 Est-ce que c'est une enveloppe que vous pouvez allouer à quelque chose en particulier ?
01:52 Alors pas tout à fait, il y a une convention très claire.
01:54 D'abord, on reverse une partie de ce qu'on versait au RSA à l'État.
01:59 Donc ce n'est pas une compensation comme on l'aurait aimée.
02:04 On a quand même fait une véritable négociation, si je puis dire.
02:07 Donc on reverse une partie de ce qu'on versait nous pour l'allocation RSA à l'État pour qu'ils fassent de même.
02:14 Et on a en contrepartie un montant qui nous permet d'accentuer l'insertion.
02:20 Donc on a recruté 70 personnes globalement réparties sur différents administrations,
02:27 bien sûr principalement sur des conseillers en insertion et des travailleurs sociaux,
02:31 pour accompagner nos bénéficiaires du RSA, puisque ça reste l'accompagnement et l'insertion de notre responsabilité.
02:39 Donc ça on continue effectivement, et c'est ce qui nous permet d'être là aussi, j'allais dire,
02:45 de meilleur dans les chiffres déjà en termes d'insertion sociale et professionnelle.
02:50 Pour autant il y a encore beaucoup à faire.
02:53 - Gros point noir en revanche, gros manque à gagner, c'est la baisse des droits de mutation.
02:58 C'est que les volumes de ventes immobilières sont en baisse.
03:02 Or sur ces ventes il y avait une partie qui était, une taxe qui était allouée aux collectivités territoriales et notamment aux départements.
03:09 Ça c'est un vrai problème non ? C'est un vrai souci ?
03:12 - Exactement, ça fait partie des recettes.
03:14 On a des dépenses et des recettes, et les DMTO, donc les droits de mutation,
03:18 qui est une taxe quand on achète ou qu'on vend un bien, sont en partie reversés effectivement aux départements.
03:25 Donc ça, comme les ventes sont en baisse, on sait bien puisque les emprunts sont compliqués, etc.
03:30 Enfin il suffit de voir le marché de l'immobilier, et en plus l'État ne permet pas ou ne facilite pas l'immobilier en ce moment.
03:38 Donc de fait c'est très très compliqué, donc on a une baisse qui est en gros de 20 à 25%
03:44 et c'est valable dans tous les départements qui ont en tout cas un taux d'immobilier important.
03:50 Donc c'est une difficulté pour beaucoup de départements, donc y compris pour nous cette baisse de recettes.
03:54 Mais on l'avait anticipée dans le budget, puisque ça fait depuis 2022 qu'il y a des difficultés.
04:01 Donc c'est des choses qu'on peut anticiper, et c'est pour ça qu'on a ces capacités à faire aujourd'hui,
04:07 et à faire aussi, comme je le disais, pour nos agents.
04:11 Une aide exceptionnelle de 400 000 euros débloquée pour les agriculteurs victimes de la sécheresse.
04:15 On va essayer d'être très clair, elle sera versée quand, et ça va concerner qui ?
04:20 Alors très clair, on ne sait pas aujourd'hui quand est-ce qu'elle sera versée.
04:25 C'est pour ça qu'on a dit aux agriculteurs "nous on est prêts à la verser",
04:30 il faut l'accord de l'État pour pouvoir effectivement, comme au moment du gel en 2021,
04:36 vous savez on n'a plus la possibilité directement en tant que département de verser des aides directes aux agriculteurs.
04:42 Donc il faut l'accord de l'État pour pouvoir le faire.
04:44 Donc nous on est presque prêts, on devrait l'avoir rapidement.
04:49 Mais j'ai décidé qu'on mette quand même cette décision hier au vote,
04:54 pour que justement ça aille vite derrière.
04:56 Sauf que de toute façon il faut que cet accord de l'État arrive,
04:59 donc ce sera validé à la session de février, du tout début février,
05:03 et là il y aura le détail effectivement de la répartition comme on avait pu le faire.
05:07 Donc notre objectif c'est d'être réactif, mais notre réactivité ne dépend pas seulement de nous.
05:13 Et donc j'en appelle à l'État, et j'en appelle à l'État pas seulement pour notre subvention si je puis dire,
05:19 ou notre aide, mais pour la leur, parce qu'ils ont une aide bien plus importante,
05:22 puisque c'est de leur responsabilité, et quand on met 80 millions d'euros pour les inondations,
05:27 on peut mettre aussi un montant qui soit cohérent pour la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales,
05:33 et d'ailleurs les autres départements concernés.
05:35 France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9.
05:39 8h au mois d'ils, notre invité Baptiste Guillet et Hermeline Malherbe,
05:42 président du département des Pyrénées-Orientales.
05:44 L'accent encore mis l'an prochain sur l'aide à l'enfance, plus 6,4 millions d'euros.
05:50 La situation se dégrade à ce point, on entendait une élue du département ce matin sur l'antenne de France Bleu Roussillon
05:57 pointer du doigt l'extrême difficulté parfois des situations, notamment pour les enfants du département.
06:02 Oui tout à fait, l'aide sociale à l'enfance c'est vraiment de prendre en charge les difficultés des familles,
06:08 et donc des enfants dans les familles, ou des jeunes bien sûr, des jeunes mineurs,
06:12 et donc l'après-Covid et l'après surtout confinement a créé d'autant plus de situations conflictuelles à l'intérieur des familles,
06:23 des situations plus importantes, et c'est pour ça que ça augmente aussi le nombre d'enfants placés,
06:30 plus de difficultés a priori aussi dans l'éducation des enfants, en lien parfois avec les familles monoparentales,
06:37 mais pas que, c'est pas parce qu'on est seul à élever son enfant qu'on n'est pas capable de mettre un cadre,
06:42 mais ceci dit, le fait est que le nombre de situations augmente,
06:48 et peut-être aussi il y a carrément des parents qui viennent appeler à l'aide,
06:53 donc effectivement on accompagne aussi ces parents pour la prise en charge de leurs enfants,
06:58 la prise en charge éducative, donc c'est en augmentation, ça c'est certain,
07:03 c'est partout en France là encore malheureusement,
07:06 donc comme on est dans des situations en plus de plus grande précarité dans notre département,
07:11 même si c'est pas toujours lié, ça n'aide pas quand même la précarité dans ces situations difficiles intrafamiliales.
07:18 - Un mot sur la cigale Hermeline Malherbe, ce serpent de mer judiciaire entre le département et la ville de Perpignan,
07:23 la justice a donné raison justement récemment au département,
07:27 la ville normalement est censée rendre les clés, mais vous Aliaud...
07:31 - Oui, je pensais que M. Aliaud me les amènerait hier, mais non.
07:33 - Il vous les a pas amenées ? - Non.
07:34 - Bon, il a dit ce matin sur notre antenne que tous les recours seraient envisagés,
07:38 encore quitte à passer par un référendum, vous lui répondez quoi ?
07:42 - Je lui réponds que c'est la 8ème décision de justice,
07:45 qui valide le fait qu'on puisse enfin utiliser la cigale pour accueillir les jeunes,
07:53 ou d'ailleurs autre chose, parce que si on a les moyens de les accueillir dans d'autres lieux,
07:58 il y a un moment, depuis deux ans, ces jeunes on les a accueillis,
08:01 mais n'empêche que c'est l'objectif, et il faut qu'à un moment,
08:06 le maire de Perpignan respecte les décisions de justice, tout simplement.
08:10 - A propos de justice, Hermeline Malherbe, vous êtes mise en examen depuis le mois de mai dernier
08:14 dans le cadre d'une enquête sur l'attribution suspecte de marché public,
08:17 vous êtes mise en examen notamment pour favoritisme, corruption passive,
08:21 trafic d'influence, prise illégale d'intérêt, l'enquête continue,
08:24 vous vous êtes dans quel état d'esprit aujourd'hui ?
08:27 - Aujourd'hui je n'ai pas de nouvelles de cette enquête,
08:29 je rappelle que je suis entre guillemets une victime collatérale,
08:32 puisqu'il s'agit d'une enquête d'abord auprès des entreprises et de certains architectes,
08:38 et j'attends effectivement des précisions de ce qui est reproché,
08:42 sachant que moi je sais très clairement que je n'ai pas du tout fait de favoritisme
08:46 par rapport au marché public.
08:47 - Donc plutôt sereine en fait ?
08:49 - Oui, j'attends aussi de savoir ce qu'il en est réellement,
08:52 parce que des fois on ne comprend pas bien ce qu'il en est.
08:54 - Merci beaucoup Hermeline Malherbe d'avoir été l'invité ce matin,
08:57 de France Bleu Roussillon, très bonne journée.
08:59 - Merci à vous.