Pour ou contre les cadeaux de seconde main à Noël ? "L'important c'est le geste, pas le prix"

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00:00 7h46, vous écoutez France Blaiseur, vous regardez France 3 Alpes et vous avez la parole !
00:04 04 76 46 45 45, ce matin on se prépare pour Noël, TOH avec des cadeaux de seconde main !
00:10 Car la pratique se développe de plus en plus, selon un sondage, près de la moitié des Français ont déjà offert des cadeaux de seconde main
00:16 et ça monte particulièrement depuis 3-4 ans, pour des raisons économiques et écologiques également.
00:21 Alors venez dialoguer avec nous, venez nous dire, est-ce que vous allez faire des cadeaux de seconde main cette année ?
00:25 Est-ce que faire un cadeau d'occasion c'est faire un vrai cadeau ? Au contraire, ça vous révolte de devoir faire ça, pour plein de raisons aussi.
00:33 Appelez-nous donc au 04 76 46 45 45.
00:36 Et pour parler de cette tendance, notre invité, Michel Brousse-Grammari, bonjour !
00:40 Bonjour !
00:40 Merci d'être avec nous ce matin en direct dans notre studio, fondateur de La Ressource à Grenoble.
00:45 La Ressource c'est rue Émile Zola, magasin Temple de la seconde main.
00:49 La Ressource c'est aussi une association d'insertion, on va y revenir.
00:53 D'abord, est-ce que ce sondage, cette tendance, elle vous étonne, cet engouement pour la seconde main ?
00:58 Ah non, mais pas seulement pour les cadeaux.
01:00 Je pense que c'est un mode de consommation qui existe, qui est très ancré maintenant,
01:05 chez les jeunes majoritairement, mais chez les plus anciens, des gens qui ont mon âge, peut-être un peu moins de mon âge, un peu plus de mon âge,
01:11 mais pas seulement pour le prix, pour effectivement, comme vous disiez tout à l'heure, pour un souci écologique,
01:17 pour un souci environnemental, mais aussi pour un souci social.
01:20 Et vous constatez, là, à l'approche des fêtes, qu'il y a de plus en plus de gens qui viennent faire leurs cadeaux de Noël chez vous ?
01:25 Il y en a eu beaucoup.
01:26 Nous on a fait notre vente Noël le samedi 18 novembre, où c'était, la chance de marcher au plus, c'est que c'était plein,
01:36 et que les gens ont pu faire beaucoup, beaucoup de cadeaux, à des prix très bas.
01:39 Mais effectivement, c'est vraiment un mode de fonctionnement et de consommation qui a changé depuis 4-5 ans.
01:50 J'aimerais vous faire écouter ces deux Grenobloises, elles parlent justement des cadeaux, neuf ou de seconde main, et on en parle juste après.
01:57 Acheter du seconde main pour un cadeau, pour moi, c'est pas un vrai cadeau, en fait.
02:01 Autant pour les vêtements, pour les choses comme ça, à l'occasion, dans l'année, mais le cadeau, pour moi, ça a une signification particulière,
02:09 et j'aime bien que ce soit neuf.
02:10 Ça dépend les occasions, ça dépend ce que je veux, ça dépend beaucoup, il y a beaucoup de critères différents.
02:15 Là, je sors du magasin, et j'ai vu les prix, donc je vais aller voir sur le bon point.
02:19 À la témoignage de ces deux Grenobloises, la première, on l'entend, elle pense qu'un cadeau de seconde main, ça n'est pas un vrai cadeau.
02:26 Il y a donc encore des réticences là-dessus.
02:28 C'est un avis, c'est un avis. Nous, on n'est pas dans cette dynamique-là, dans la mesure où on emploie 35 personnes à la ressource,
02:37 sur de la seconde main, que ce soit des cadeaux, de la vaisselle, du mobilier, etc.
02:41 - Mais face à ce discours-là, vous dites quoi ?
02:44 - Moi, je dis que l'important, ce n'est pas forcément le prix qu'on met dans un cadeau, mais c'est le geste,
02:50 et puis ce qu'on accompagne avec le geste du cadeau, voilà.
02:53 - Et puis la seconde personne qu'on entendait dans ce son, elle, elle achète de la seconde main,
02:58 mais par défaut, parce que le neuf est trop cher, ça veut dire que l'inflation actuelle, pour vous, ça a du bon ?
03:05 - Certainement, certainement, mais je pense aussi que...
03:08 - Vous êtes les gagnants du contexte ?
03:10 - Oui, on est gagnant dans ce mode de consommation, mais je pense aussi qu'il y a une gymnastique qui ne se fait pas chez tout le monde,
03:17 sur le fait que dans des grandes enseignes, qu'on ne va pas citer, il y a du cheap, c'est de la fast fashion, ça s'appelle, c'est ça ?
03:25 Je pense qu'il y a des gens qui prennent vraiment conscience de ces choses-là,
03:29 et trouver des vêtements un peu plus de qualité, à des prix bien moindres,
03:34 chez nous, un pantalon c'est 1 euro, tombé sur un Levi's, maintenant ça n'existe plus,
03:38 mais des Loïs à l'époque, on trouve encore des Loïs à 1 euro, donc vous ne trouvez pas ça ailleurs.
03:43 - Vous parlez des grandes enseignes, justement, effectivement, elles s'y mettent de plus en plus,
03:48 écoutez par exemple ce responsable de Darty, puisque Darty a un département seconde vie,
03:53 ce responsable, Martin Honno, s'écoutez.
03:56 - On vend bien sûr très majoritairement des produits neufs,
03:58 en revanche, on a un taux de croissance des ventes de produits de seconde vie,
04:03 qui est chaque année entre +30 et +50%,
04:06 donc en fait c'est un poids grandissant très très fort sur toutes nos catégories de produits.
04:10 - Voilà, est-ce que ça, pour vous, le fait que les grandes enseignes s'y mettent,
04:14 est-ce que c'est pour vous une bonne nouvelle, que ça se développe,
04:17 ou est-ce que vous craignez la concurrence de ces grandes enseignes ?
04:20 - Alors c'est sûr qu'on peut craindre la concurrence,
04:22 mais je pense que c'est quand même bien que les grandes enseignes prennent conscience
04:24 qu'on n'achète pas pour jeter, on achète pour consommer,
04:29 et puis pour réparer, et puis pour revendre à des prix moindres,
04:32 c'est une bonne dynamique, c'est une bonne réflexion, ça.
04:36 C'est sûr que ça nous fait un peu de concurrence,
04:37 mais il y a de la place pour tout le monde,
04:39 dans la mesure où l'accompagnement pareil est bien fait,
04:42 que tout le monde s'y retrouve, c'est très bien.
04:46 - Il est 7h50, vous écoutez France Bleu et Zéro,
04:49 et vous pouvez nous appeler, bien sûr, au 0476 46 45 45,
04:52 on attend justement que vous nous racontiez, vous,
04:54 comment vous allez faire pour ce Noël, justement,
04:58 est-ce que ces cadeaux de seconde main, c'est une aubaine,
05:01 est-ce que c'est l'occasion de faire des cadeaux
05:03 comme vous n'auriez pas pu le faire ?
05:05 On a Annie De Gier, qui nous a appelés pour nous dire
05:07 qu'elle, elle sait s'y prendre pour les cadeaux de deuxième main,
05:10 elle dit "je prépare tout par catalogue des semaines à l'avance".
05:12 Alors est-ce que ça change aussi votre façon de préparer un peu tout ça ?
05:16 Appelez-nous 0476 46 45 45.
05:19 - Et puis des réactions, Swayze Poles, sur les réseaux sociaux ?
05:23 - Oui, quelques-unes, vous êtes quelques-uns, effectivement,
05:26 à faire des cadeaux de seconde main, à nous dire que c'est bien.
05:30 Après, sur la question du budget, il y a aussi, vous savez,
05:33 piocher un seul nom, faire un cadeau à une seule personne,
05:36 aussi pour réduire un petit peu le budget cadeau de Noël.
05:39 - Et alors, on a une discussion qu'on va pouvoir faire avec Michel,
05:43 qui nous appelle du Monastère du Perci.
05:45 Bonjour, Michel !
05:46 - Bonjour !
05:47 - Alors, Michel, on rajoute une échelle à ce débat qu'on a lancé,
05:51 une couche, puisque vous, vous dites, oui,
05:54 il y a certes cadeaux, que ce soit seconde main ou pas,
05:57 mais il y a aussi le côté symbole.
05:59 - Tout à fait, c'est ce que j'ai dit à la gamme de la partie.
06:03 - À Marie-Claude, oui.
06:04 - Les plus beaux cadeaux, ce ne sont pas ceux du porte-monnaie,
06:07 même si je ne les dénigre pas, mais c'est les cadeaux du cœur,
06:11 ceux qui sont offerts avec le cœur.
06:13 Pour moi, c'est les plus beaux, voilà.
06:14 - Par exemple, qu'est-ce que vous auriez comme exemple à nous donner,
06:17 peut-être pour donner des idées pour ce Noël qui arrive ?
06:20 - Je ne veux pas toujours donner de cadeaux, je ne veux pas donner de noms,
06:23 mais j'ai quelques fois déjà des proches de ma famille et tout,
06:26 qui m'ont offert un cadeau, je dirais...
06:30 - Ils l'ont fait eux-mêmes ?
06:31 - C'était un cadeau offert avec le cœur et ça, je l'apprécie.
06:35 - Peu importe la valeur du cadeau ?
06:37 - Exactement.
06:38 - D'accord. Merci beaucoup Michel pour ce joli message.
06:41 - Je parle de la valeur financière.
06:43 - Oui, j'ai bien compris.
06:44 - La valeur du cœur, l'affection, quelque chose comme ça,
06:48 c'est vraiment très important.
06:50 - Le cadeau réfléchi, le cadeau qui touche,
06:52 plus que le cadeau qui vaut beaucoup d'argent finalement.
06:54 - L'intention, l'intention effectivement, et la solidarité.
06:58 Je reviens d'ailleurs vers vous...
07:01 - Michel.
07:02 - Michel, pardon.
07:03 - C'est toujours Michel, on ne change pas.
07:04 - C'est pas le même.
07:05 - Michel Brousse-Gramary, pardon.
07:07 Oui, je disais l'intention et la solidarité,
07:11 c'est particulièrement important pour la ressource,
07:13 puisque vous êtes une entreprise d'insertion.
07:15 - Voilà, on est une association conventionnée par l'État en entreprise d'insertion.
07:18 On a 35 salariés, on accueille 26 personnes en insertion
07:24 sur des activités de débarras, récupération, déconstruction, tri, recyclage, valorisation.
07:29 La valorisation se fait de biais, soit par notre marché opus
07:33 qui est 3,8 milles zolas, 2000 m² de marché opus,
07:36 on peut venir chiner mardi, jeudi, je fais de la pub.
07:38 - Mais vous... on vous comprend.
07:41 - Voilà, donc on revend et on met en présentation
07:45 tout ce que les gens ont pu nous donner, soit sur les débarras,
07:49 soit des dons spontanés à la ressource.
07:54 On les présente de la façon la plus respectueuse possible.
07:58 Ça c'est la première valorisation.
08:01 La deuxième valorisation, c'est tout ce qui est matériaux,
08:03 lorsqu'on ne peut pas revaloriser par la revente,
08:06 on revalorise par la revente des matériaux,
08:08 c'est-à-dire on déconstruit pour pouvoir revendre chez les brokers,
08:11 les industriels qui vont nous racheter le papier, le fer, le coton,
08:15 le tissu, etc.
08:17 - Ma question c'est aussi, est-ce que les clients qui viennent chez vous,
08:19 ils ont conscience de l'utilité sociale que votre entreprise d'insertion fait ?
08:25 - Indéniablement.
08:25 - C'est l'une des motivations aussi pour lesquelles on vient chez vous ?
08:29 - Alors on vient déjà chez nous, je pense qu'on y vient par le bouche à oreille,
08:32 déjà à la base, pour l'ambiance.
08:34 Et puis effectivement, une fois qu'ils connaissent la ressource,
08:36 ils savent où ils sont, ils savent que le personnel qui les accueille,
08:40 qui les guide, etc. sont des gens majoritairement en insertion, oui.
08:43 - Merci beaucoup Michel Brousse-Grammari d'avoir été notre invité ce matin.
08:47 On a une dernière réaction au Standard peut-être ?
08:49 - Oui, on a Agnès qui est avec nous de Saint-Clair-du-Rhône
08:52 pour peut-être parler encore d'autre chose.
08:56 Bonjour Agnès !
08:57 - Oui bonjour !
08:59 Oui, moi je disais à Marie-Claude que cette année,
09:03 la chance qu'on a c'est que le Covid, il nous fait quand même un cadeau,
09:08 dans le sens qu'on va peut-être pouvoir se retrouver avec tous les gens qu'on aime.
09:12 Alors que ça n'a pas été le cas quand il y avait le Covid +++.
09:17 - Donc là finalement c'est de retrouver les gens le plus beau cadeau.
09:20 - Voilà, exactement.
09:21 - Je trouve que c'est une belle conclusion Agnès.
09:23 - Et quand on fait aussi ses propres cadeaux,
09:26 parfois même c'est les plus beaux cadeaux.
09:28 Moi, Éliane, elle m'a laissé un très beau cadeau.
09:31 Avant de partir, elle était du Pays de la Vente,
09:35 elle m'avait fait un petit coeur en tissu,
09:39 en romançal, où il y a plein de lavande.
09:43 - Eh bien écoutez, merci Agnès pour ce joli message pour terminer.
09:48 - Une idée de cadeau peut-être.

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