RTL ÉVÉNEMENT - Le témoignage d'un soldat ukrainien secrètement soigné en France

  • l’année dernière
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est à Washington pour demander une nouvelle aide financière, RTL vous dévoile l'un des aspects les plus méconnus du soutien de la France à l'Ukraine : depuis le début de la guerre, près d'une centaine de soldats ukrainiens blessés ont été pris en charge dans des hôpitaux français. Nicolas Burnens a enquêté sur cette aide dont les contours sont gardés secrets. Il a réussi à rencontrer l'un de ces soldats, Maxime, 33 ans, amputé d'une jambe et blessé à l'autre.
Regardez RTL Evènement du 13 décembre 2023 avec Nicolas Burnens.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL ÉVÉNEMENT
00:05 Et l'événement ce matin sur RTL c'est cette aide, aide de la France à l'Ukraine qu'RTL vous dévoile depuis le début de la guerre.
00:12 Près d'une centaine de soldats ukrainiens blessés ont en effet été pris en charge dans des hôpitaux français.
00:17 Bonjour Nicolas Burnan. Bonjour Amandine, bonjour à tous. Et vous avez enquêté pour RTL sur ce soutien dont les contours sont gardés
00:23 secrets et vous avez d'ailleurs réussi à rencontrer l'un de ces soldats. Oui c'est une chambre
00:28 d'hôpital dans un centre de rééducation quelque part en région parisienne.
00:32 Maxime amputé se repose dans son fauteuil, le moignon de sa jambe gauche est caché par un short, son tibia droit
00:39 traversé par des broches métalliques. Le 29 juillet dernier près de Barkhmout, cet officier des forces spéciales
00:46 ukrainiennes a été grièvement blessé.
00:48 Il fallait traverser une première zone en partie à découvert par petits groupes.
00:53 J'ai couru et j'ai rejoint les premières tranchées russes, le combat a commencé. À un moment donné j'ai fait un pas de côté
00:59 et il y a eu une explosion. J'ai été projeté au sol mais je n'ai pas perdu connaissance.
01:03 J'ai vite compris que je devais me sortir de là, j'ai rampé vers mes camarades. Ils m'ont attrapé
01:08 pour me protéger et ont commencé à me mettre des garros car je saignais.
01:12 Le médecin de son unité le prend en charge, lui demande de s'accrocher.
01:16 Le militaire est évacué dans un hôpital à l'arrière du front.
01:21 Je comprenais que mes jambes étaient touchées, criblées d'éclats métalliques, que j'avais des fractures ouvertes.
01:25 Mon pied droit se balançait dans le vide, je ne pouvais plus le contrôler.
01:29 Quand je me suis réveillé à l'hôpital, j'étais couvert avec un drap de telle sorte que je ne voyais rien.
01:35 À côté de moi il y avait le médecin, il m'a dit "qu'est ce que tu essaies de voir mon ami, j'ai dû amputer ta jambe".
01:41 Je pense tous les jours à mon traumatisme, je ne trouve plus le sommeil.
01:45 Je me couche le soir et je me retourne dans mon lit jusqu'à 5 heures du matin.
01:49 Et il n'existe rien pour te débrancher de ça.
01:51 Mutilé, traumatisé, le soldat de 33 ans est hospitalisé plusieurs semaines en Ukraine.
01:59 Son état de santé se stabilise, mais il peine à trouver rapidement une place dans un centre de rééducation.
02:05 Et c'est alors que ce soldat ukrainien est évacué vers la France ?
02:09 Absolument, grâce à un accord conclu entre les ministères de la Défense français-ukrainiens depuis mai 2022.
02:16 Comme Maxime, ces soldats doivent être transportables et volontaires.
02:20 Le séjour dure de 6 mois à 1 an dans des hôpitaux publics et militaires.
02:24 Gauthier est l'un des médecins français qui accompagne ces blessés de guerre.
02:28 C'est majoritairement des arrachements de membres sur des explosions de mines.
02:32 Et s'il y a eu un seul membre d'arraché, l'autre membre reste quand même polytraumatisé avec des fractures du fémur, du tibia.
02:37 Dans le sens où les patients ont souvent été opérés sur site, directement sur le champ de guerre.
02:41 Donc c'est des patients qui vont avoir des complications sceptiques.
02:43 On a aussi quelques difficultés sur les projections d'éclats.
02:47 C'est des patients qui de base sont quand même entraînés, qui ont de base des bonnes capacités fonctionnelles.
02:51 Ces patients-là récupèrent quand même plutôt bien.
02:53 Et Nicolas, ça fait donc 2 mois maintenant que Maxime est soigné dans ce centre en région parisienne.
02:59 Oui, ici avec les accidentés de la route ou des patients atteints de diabète,
03:03 Maxime apprend à se mettre debout, à remarcher et à vivre peu à peu avec une prothèse.
03:08 Je constate les progrès sur moi.
03:11 Ce n'est pas encore parfait avec ma jambe droite.
03:13 Mais je peux déjà m'appuyer dessus et commencer ma rééducation.
03:17 Quand il y a la possibilité d'aller se faire soigner à l'étranger, il faut en profiter.
03:21 Car les hôpitaux en Ukraine sont surchargés.
03:24 Il y a beaucoup de blessés.
03:25 Aujourd'hui, j'ai été blessé gravement, mais je ne suis ni le premier ni le dernier.
03:30 Je me suis fixé l'objectif d'être meilleur qu'avant ma blessure,
03:33 parce que je veux montrer aux autres qu'il ne faut jamais se décourager.
03:36 Pour atteindre l'objectif ultime de l'Ukraine, gagner cette guerre.
03:41 Dans sa chambre médicalisée, Maxime a accroché un drapeau rouge et noir,
03:45 celui de l'armée ukrainienne.
03:46 Une fois rétabli, même sur une jambe, il souhaite retourner au combat.
03:50 Repartir au combat, car sur place, la guerre se poursuit.
03:54 Plusieurs explosions ont encore été entendues très tôt ce matin à Kiev, la capitale.
03:58 Une attaque de missiles russes, dit le maire de la ville, qui fait 34 blessés.
04:03 - Merci.
04:04 [SILENCE]

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