Tout comprendre a cette loi immigration dont on vous parle tant mais dont on connait pas si bien que ça les contour qui sont, c'est vrai, très mouvants. Alors pour faire un point très complet, on retrouve William Gallibert, du service politique de RTL.
Regardez L'invité de RTL Soir du 11 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Célier. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:06 Allez RTL bonsoir avec cette
00:08 question maintenant dans l'actualité. Est-ce que la planète est en train de rater un rendez-vous
00:12 avec son histoire ? Il est temps d'accueillir notre invité événement en effet c'est un expert du climat
00:18 co-auteur des rapports du GIEX et fameux rapports qui servent de base aux discussions tendues en ce moment à la COP 28.
00:24 Bonsoir François Jemen. Bonsoir à tous. La COP c'est la conférence mondiale pour sauver le climat alors c'est à Dubaï vous êtes
00:31 sur place en pleine course contre la montre parce qu'on vit les dernières heures de cet événement. Et le projet d'accord sur la table fait
00:37 bondir les ONG. L'Europe souhaitait un engagement mondial sur une sortie des énergies fossiles. Les pays pétroliers
00:44 refusé. Le projet de consensus à l'instant T est le suivant appelé à la réduction de la consommation
00:50 et de la production des énergies fossiles. Alors c'est un peu verbeux et surtout ça ne semble pas sur le papier à la hauteur de
00:57 l'enjeu c'est ce que disent en tout cas les Etats-Unis, l'Europe François Jemen.
01:01 Exactement c'est sûr qu'on a
01:03 espéré pendant toute cette quinzaine qu'on est vraiment en texte très ambitieux
01:07 sur la sortie des énergies fossiles et à la fin on a un peu l'impression de la montagne qui accouche une souris. Alors c'est pas fini
01:13 il y a encore des négociations qui vont se poursuivre toute la soirée voire toute la nuit et on espère conclure demain
01:18 mais là il est certain que le brouillon d'accord qui était présenté par la présidence
01:22 déçoit à la fois les ONG, déçoit plusieurs grands états, l'Europe, les Etats-Unis notamment et surtout
01:29 déçoit les petites îles. Les petites îles sont folles de rage et on dit clairement qu'elles ne pouvaient pas signer un texte comme ça.
01:36 Donc si le texte reste en état on s'oriente vers un échec.
01:38 Ces petites îles qui sont menacées par le réchauffement climatique et par la montée des eaux ce sont elles qui disent nos voix ne sont
01:45 pas entendues. Est-ce que finalement François Jemen, les pays de l'OPEP sont en train de gagner ? Est-ce qu'ils pèsent trop lourd ces pays
01:52 producteurs de pétrole aujourd'hui ? Le problème c'est qu'il n'y a pas que les pays de l'OPEP.
01:56 D'abord les pays de l'OPEP ne parlent pas tous d'une seule voix. On sait que c'est l'Arabie Saoudite qui est vraiment la plus dure parmi les
02:02 pays de l'OPEP mais tous ne sont pas tout à fait sur la même ligne.
02:05 Et puis il faut bien se rendre compte qu'il y a aussi beaucoup d'autres pays industrialisés qui ne sont pas prêts
02:10 à acter une sortie des énergies fossiles. Le Canada ou le Royaume-Uni par exemple
02:15 ne sont pas prêts aujourd'hui à acter une sortie des énergies fossiles.
02:18 Et il y a aussi beaucoup de pays du sud qui trouvent le discours européen un peu hypocrite puisque l'Europe reste grosse consommatrice de pétrole et
02:26 de gaz mais va aller dire aux producteurs d'arrêter de produire le pétrole et le gaz qu'elles consomment pourtant.
02:31 Donc en réalité il n'y a
02:33 aujourd'hui pas vraiment de consensus sur la sortie des énergies fossiles.
02:36 Mais alors parlons clairement pour que les auditeurs comprennent bien l'enjeu.
02:39 Si le monde ne s'engage pas à sortir des énergies fossiles, est-ce qu'on va dans le mur François Jomenne ?
02:44 Très clairement on ne parviendra pas à tenir les objectifs de l'accord de Paris si on a encore aujourd'hui
02:51 une telle production d'énergie fossile. Parce que le problème c'est qu'on essaye de mettre l'accent sur
02:57 les énergies renouvelables. On parle même du nucléaire pour la première fois dans le projet d'accord.
03:01 Et tout ça est très bien évidemment d'encourager les énergies décarbonées. Mais le problème c'est qu'elles s'ajoutent
03:06 aux énergies fossiles et qu'elles ne les remplacent pas. C'est comme si vous preniez une petite salade à côté d'une fondue au fromage en espérant maigrir.
03:12 On l'a compris donc les négociations se poursuivent. Un accord est loin d'être signé. Les réunions se multiplient. Les COP
03:21 finissent rarement à l'heure. Ça veut dire que vous êtes parti pour une ou plusieurs nuits blanches ?
03:25 Alors très clairement on a apparemment donné aux instructions
03:30 au personnel de sécurité de rester un peu plus longtemps que prévu. Là les ministres vont se réunir à 21 heures ce soir
03:38 pour on ne sait pas combien de temps. Et puis une fois qu'on aura, on l'espère, débloqué un peu la situation avec les ministres, on va reprendre
03:45 en assemblée plénière. Donc très clairement on est encore parti pour de longues heures de négociations.
03:49 Racontez-nous un petit peu les coulisses.
03:51 Vous l'expert climat, qu'est ce que vous faites à Dubaï ? Comment vous tentez de convaincre et qui vous tentez de convaincre ?
03:57 Alors moi j'ai un rôle spécifique puisque je suis au sein d'un groupe de travail qui essaye de quantifier les pertes et dommages
04:04 qui sont liées aux migrations et aux déplacements. Et vous savez que c'est
04:07 un des enjeux de cette COP, les pertes et dommages, et c'est un des points sur lesquels on a avancé.
04:12 Et puis bien entendu à côté de cela on parle à toute une série d'événements, on discute aussi avec
04:19 des négociateurs.
04:21 Et il faut bien comprendre qu'on discute de beaucoup de points en même temps à ces discussions. Donc c'est pas uniquement une négociation sur
04:28 les fossiles, il y a aussi une discussion sur l'adaptation, sur les pertes et dommages, sur les financements.
04:31 Et tout est un peu dans tout. Et donc ce que dit la présidence,
04:35 c'est qu'il ne faut pas se focaliser uniquement sur la question des énergies fossiles. Et il y a d'autres points de progrès.
04:41 Et c'est vrai, mais le problème c'est que c'est un peu le coeur du problème quand même les énergies fossiles.
04:45 Et alors justement quand ça se passe en face, il y a le lobby du pétrole qui s'active aussi en coulisses pour essayer de défendre son
04:49 biftec. Le truc c'est qu'il ne s'active plus du tout en coulisses. C'est que l'OPEP a même envoyé une lettre à tous ses états membres.
04:55 Et donc là on a vraiment du lobbying au grand jour. Ça c'était tout à fait inédit et c'est pour ça que
04:59 plusieurs sont tombés de leur chaise, en voient la lettre. D'habitude ça se faisait de façon un peu plus discrète quand même.
05:04 Les saoudiens qui ne veulent pas sortir du pétrole dont ils sont les premiers exportateurs, ils insistent beaucoup sur la science.
05:09 Ils expliquent qu'à l'avenir ce sera fantastique, on pourra capter, stocker du carbone. Est-ce qu'ils tiennent cet argument ? Ou alors le stockage c'est un doux rêve ?
05:16 Pour le moment c'est encore des solutions qui sont très controversées, qui sont très coûteuses et très clairement on ne va pas parvenir à
05:23 récupérer et à stocker tout le carbone qui est envoyé dans l'atmosphère aujourd'hui avec la combustion des énergies fossiles.
05:29 Si on fait de la capture et du stockage de carbone, ça sera vraiment pour le substrat qu'on ne sera pas parvenu à décarboner.
05:36 Mais on ne peut pas imaginer qu'aujourd'hui les gigatonnes entières de carbone qui sont envoyées dans l'atmosphère
05:42 puissent être toutes récupérées par des solutions de capture et de stockage de carbone.
05:46 Et alors justement Emmanuel Macron tout à l'heure a annoncé,
05:49 en tout cas promis, que la capture de CO2 allait permettre à la France de baisser de 10% ses émissions
05:55 industrielles incompressibles d'ici 2030. Ça c'est réaliste pour vous François Jemmene ?
06:00 Ça c'est potentiellement réaliste. Il est certain que la technologie fait des progrès et j'imagine qu'on pourrait aller jusqu'à 10% des émissions incompressibles.
06:07 Ça, ça paraît relativement réaliste.
06:09 François Jemmene, on peut quand même s'interroger sur la façon dont on négocie des mois de préparation pour une COP, des jours de COP.
06:15 Et là ce que vous nous expliquez c'est que tout est en train de se jouer dans les arrêts de jeu.
06:19 C'est pas très sain comme façon de discuter non ?
06:21 C'est pas très sain comme façon de discuter d'autant plus qu'évidemment les gens sont fatigués,
06:24 sont sous pression, qu'il y a des gens qui ont envie de rentrer chez eux, qui ont
06:28 des enfants qui les attendent parfois.
06:31 Donc très clairement c'est pas sain du tout. Et même le simple fait d'essayer de tout négocier, de négocier de tous les sujets en
06:38 15 jours de discussion à la fin de l'année, à mon avis n'est pas très sain. Et donc il faut je crois aussi pouvoir s'interroger sur
06:43 les modalités de la coopération internationale. La physique du climat nous impose évidemment d'agir ensemble et impose la coopération internationale.
06:50 Maintenant je pense qu'elle pourrait être organisée de façon un peu plus saine,
06:55 de manière aussi à éviter cette pression et ces attentes qui sont souvent déçues et qui envoient souvent un message assez négatif auprès du grand public.
07:01 Juste pour terminer, vous nous avez dit "ce n'est pas complètement
07:05 fini" alors que le projet d'accord pour l'instant est très insuffisant. Vous êtes pessimiste ou vous êtes optimiste François Joliot ?
07:13 Je vais rester. Je pense qu'on part pour le moment de tellement bas que
07:17 les délégués ont roi à coeur d'éviter un échec complet. Donc on ne peut que relever l'ambition.
07:23 Maintenant soyons clairs, il faut aussi regarder les choses dans la durée. Le texte, même en le téléactuel,
07:27 représente un progrès par rapport à la COP26. La COP26 parlait seulement du charbon, là on parle de toutes les énergies fossiles.
07:34 Le problème c'est qu'on progresse certes, mais beaucoup trop lentement par rapport au changement climatique qui lui avance à grand galop.
07:40 Merci beaucoup François Joliot, expert climat, co-auteur des rapports du GEC, d'avoir été ce soir notre invité événement depuis la COP28 à
07:47 Dubaï alors que les négociations se poursuivent et se tendent. La course contre la montre continue. Merci beaucoup. Avec plaisir.
07:53 Allez, toute petite, posée dans quelques secondes la suite de RTL Bonsoir avec toute autre chose. On va se détendre, on va apprendre
08:01 aussi le concours d'anecdotes, le match des infos pour briller au dîner. Ce soir c'est un match
08:06 France-Belgique, la revanche de la demi-finale de la Coupe du monde 2018 entre Marion et Alex Vizorek.
08:11 Je mettrais une petite pièce sur Alex Vizorek. Il a une très bonne info pour briller au dîner.
08:16 Le petit beau courtois de la faux pandémie.
08:19 Julien Cellier, Marion Calais et Cyprien Séni. RTL Bonsoir.
08:26 *rire*