• l’année dernière
Des peines de prison allant de 14 mois avec sursis à six mois ferme ont été prononcées à l'encontre de six anciens collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty en 2020.

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Transcription
00:00 Maître Leroy, dans quel état d'esprit sont vos clients ce soir ?
00:03 En colère.
00:05 En colère, déçu, très frustré.
00:08 Mes clients, ça fait 15 jours qu'on est en audience.
00:10 Ils ont assisté à chacune des audiences
00:12 avec une régularité, une assiduité, énormément de concentration.
00:18 Les débats ont été denses, ils ont été intenses.
00:20 Émotionnellement, vous vous doutez bien qu'il y a eu des passages difficiles
00:25 et cette décision, on ne la comprend pas, elle n'est pas à la hauteur.
00:28 La décision n'est pas à la hauteur du drame, la décision n'est pas à la hauteur des faits.
00:31 Je rappelle quand même, Dominique Grissel le disait,
00:33 on a deux infractions, la dénonciation calomnieuse et l'association de malfaiteurs.
00:38 Mais ces deux infractions, et il faut le rappeler, c'est important,
00:41 et le tribunal d'ailleurs l'a rappelé dans son jugement,
00:44 elles sont connexes à des infractions terroristes.
00:47 On parle de terrorisme, on parle d'un homme qui a été décapité dans la rue.
00:50 Alors certes, on est devant le tribunal pour enfants, certes, ils étaient mineurs.
00:55 Ils ont couru au maximum deux ans et demi de prison
00:57 et on se retrouve avec des peines dont la majeure partie sont exsurcies.
01:00 Il y a seulement six mois ferme qui sera faite sous forme de bracelet électronique
01:06 pour un des mineurs qui a désigné le principal impliqué.
01:09 Mais pour le reste, ce ne sont que des peines avec sursis.
01:12 Et là, vraiment, la déception, elle se porte particulièrement sur le mensonge originel,
01:18 sur la lanceuse de fausses polémiques, l'accusatrice.
01:22 - Les propos de celle qui est à l'origine d'une violente campagne sur les réseaux sociaux.
01:25 Quel type de peine attendait-il ?
01:28 - Une peine qui soit un véritable signal.
01:33 Un homme s'est fait décapiter dans la rue en 2020 en France pour avoir enseigné,
01:38 pour avoir usé de sa liberté pédagogique, pour avoir montré des dessins.
01:43 D'accord ? Sans cette jeune fille, Samuel ne serait pas mort.
01:48 Ça, c'est une évidence.
01:51 Le signal qui est envoyé, c'est finalement quelle contrainte elle a, cette jeune fille, aujourd'hui ?
01:58 La prison avec sursis, alors oui, avec une probation de trois ans.
02:01 Mais le signal, il n'est pas à la hauteur, le signal, il n'est pas fort.
02:03 Qu'est-ce qu'on va dire aux professeurs ? Qu'est-ce qu'on va dire aux élèves ?
02:06 Qu'est-ce qu'on dit aujourd'hui à la famille de Samuel ?
02:08 - Ce qu'il faut quand même préciser, c'est que visiblement, lors de leurs auditions,
02:11 la plupart de ces prévenus ont expliqué qu'ils n'avaient jamais imaginé
02:16 que cela puisse se terminer comme cela.
02:19 - Oui, c'est exact, mais si ça avait été le cas, ils auraient été renvoyés
02:21 pour complicité d'assassinat terroriste.
02:24 S'ils avaient connu le dessin d'Abdoula Kanzouroff,
02:27 c'est d'ailleurs la qualification primaire qu'avaient retenues les juges d'instruction dans le dossier.
02:32 Puis ça a été disqualifié parce que l'enquête n'a pas permis d'établir
02:35 qu'ils savaient que Kanzouroff avait projeté d'assassiner.
02:39 En revanche, ils savaient qu'il avait projeté d'exercer des violences contre Samuel Paty.
02:45 C'était l'humilier, l'afficher sur les réseaux, le forcer à s'excuser, le violenter.
02:51 Mais ce n'est pas rien si une association de malfaiteurs a envie de commettre des violences
02:55 contre un professeur et on voit où ça a amené.
02:57 Donc non, la décision n'envoie pas le bon signal de fermeté.
03:03 - Qu'est-ce qu'ils vous ont dit en sortant ? Quels ont été leurs premiers mots ?
03:07 - Je vous l'ai dit, de la colère.
03:09 - Vous avez décrit tout un tas de sentiments. Qu'est-ce qui prend le dessus ?
03:12 - La déception, la peine, la frustration.
03:16 Parce qu'en fait, qu'est-ce qui leur reste ?
03:19 J'entendais mon confrère dire "on va tourner la page",
03:21 mais ici, on ne va pas tourner la page.
03:23 Les parents de Samuel, ils ne tourneront jamais la page.
03:26 Alors qu'est-ce qu'on va tirer de tout ça ? Qu'est-ce qu'il faut qu'on tire de tout ça ?
03:29 Il faut qu'on en tire des principes, il faut qu'on en tire des valeurs,
03:32 il faut qu'on en tire des signaux forts.
03:34 C'est-à-dire, non, en France, on n'admet pas qu'on lance une vilaine polémique
03:38 contre un professeur. Ce n'est pas un simple mensonge.
03:41 C'est un mensonge qui dégénère, mais c'est un mensonge qui se poursuit dans le temps.
03:44 C'est une plainte déposée avec force de détail
03:47 par la jeune fille et son père.
03:49 Donc c'est tout un engrenage, mais qui est poursuivi dans le temps.
03:53 Il y a le mensonge initial,
03:56 et puis il y a l'ultime mensonge.
03:58 Elle réitère son mensonge 14 minutes avant l'assassinat de Samuel Paty.
04:03 Et c'est ça qui n'est pas pris en compte.
04:05 Et puis enfin, qu'est-ce qu'on va en tirer ?
04:08 La famille de Samuel a besoin qu'on en tire quelque chose de ça.
04:12 Aujourd'hui, je suis désolée, mais avec cette décision, on n'en tire rien.

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