Professeur d'histoire-géographie, Samuel Paty avait été tué en octobre 2020 à la sortie du collège où il enseignait, dans les Yvelines. Huit personnes étaient jugées pour leur implication à des degrés divers dans cet assassinat.
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00:00Vient de tomber, est en train de tomber plus exactement.
00:03Bonsoir Pauline Revenat.
00:04Bonsoir.
00:04Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, assassiné par un jeune islamiste radical tchétchène en 2020
00:10dans les Yvelines à la sortie de son collège du Bois d'Aulna à Conflans-Saint-Honorin.
00:14Huit accusés, les premières condamnations tombent donc.
00:17Pauline, quelles sont-elles ?
00:18Ils sont tous, tous les huit, reconnus coupables.
00:20Ce qui est intéressant de noter, c'est que les deux amis du tueur, Naïm Boudaoud et Azim Epsikhanoff,
00:25et bien eux, ils sont reconnus coupables de complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
00:31Et c'est un peu en contrepoint de ce qu'avait requis le parquet national antiterroriste
00:35qui avait voulu sortir la complicité d'assassinat terroriste pour ne retenir que l'association de malfaiteurs terroristes.
00:41On a les peines qui sont en train d'arriver en ce moment.
00:44Brahim Chinina, vous savez, le père de cette jeune fille qui a menti sur le cours de Samuel Paty, vient d'être condamné.
00:50Un des deux instigateurs de la campagne de haine sur Internet.
00:53Un instigateur de la campagne de haine vient d'être condamné à 13 ans de réclusion criminelle.
00:57Mathias Tesson, qui est à l'intérieur de la salle d'audience, nous indique qu'il y a eu des applaudissements dans la salle et un petit peu de tension.
01:03Vous imaginez que c'est un verdict qui secoue parmi, effectivement, les familles d'accusés et parmi les partis civils.
01:11Vous voyez bien que ça va être un verdict, à la sortie, qui va peut-être tanguer.
01:16Il y a un an de prison qui a été prononcée contre Youssouf Sinar, qui a 22 ans, avec un suivi socio-judiciaire de 3 ans.
01:25Nous avons 3 ans de prison pour Priscilla Mangel, 36 ans, qui est reconnue coupable de provocation au terrorisme.
01:33Et nous avons 5 ans de prison pour Ismaël Gamaf, avec un sursis de 30 mois placé sous sursis probatoire de 3 ans.
01:41Au fur et à mesure, on comprend qu'il y a 8 reconnaissances de culpabilité, qu'il y a un verdict qui va peut-être questionner,
01:51notamment, non pas dans le droit fil des réquisitions du parquet national anti-terrorisme,
01:56mais qui, du coup, s'est extrait de ce réquisitoire et qui a pris d'autres options, on va dire.
02:03Et ce que dit, à l'instant, le président, il dit, il n'est pas démontré que vous avez souhaité l'issue fatale, ni que vous soyez radicalisé, dit-il,
02:12à l'égard de Brahim Chnina, le père de cette jeune femme, on le rappelle, de cette jeune élève, pardon, collégienne,
02:19qui avait menti sur sa présence, son absence, d'ailleurs, au cours de sa malpathie.
02:238 accusés, tous condamnés, à des peines, évidemment, différentes.
02:28Elles ne sont pas encore là demain, à 13 ans, pour l'instant.
02:30Exactement, Pauline, schématiquement, il y a deux assistants logistiques, si je puis m'exprimer ainsi,
02:35d'Abdoula Kantzourov, qui a été tué après le meurtre qu'il a commis,
02:38deux personnes comme étant instigatrices de la campagne de haine sur Internet, qui a fait de Samuel Paty une cible,
02:45et puis quatre autres accusés appartenant à la djihadosphère, en gros, qui étaient en contact avec Kantzourov sur les réseaux sociaux.
02:51Bonsoir Maître MacToof, merci d'être avec nous ce soir, vous qui êtes avocate pénaliste au barreau de Paris,
02:55on regarde les peines qui sont en train de tomber, on nous relate.
02:58Je vous les donnerai au fur et à mesure si vous le voulez bien.
03:00On nous relate des applaudissements et des hurlements, ça résume aussi les enjeux de ce verdict qui était très attendu et qui est en train d'être énoncé.
03:11Ça résume l'enjeu et ça résume l'attente, l'attente des familles des victimes.
03:16Alors, bien sûr qu'on peut déjà se satisfaire d'une condamnation, l'ensemble des huit accusés sont déclarés coupables.
03:25La Défense demandait l'acquittement d'une partie des accusés, je le rappelle, c'est ce qui avait fait hurler les partis civils cette semaine.
03:32Mais ce qui est important, c'est qu'aujourd'hui, il y a des condamnations, les huit accusés sont déclarés coupables.
03:39Alors, ce qui est intéressant, c'est de voir par rapport aux réquisitions du parquet, qu'est-ce que la Cour a retenu.
03:45J'espère que la Cour, et d'après ce que semble ressortir, qu'elle a le courage.
03:50Je pense qu'il fallait du courage pour aller au-delà des réquisitions qui ne correspondaient pas aux faits, à la gravité des faits.
03:59Et la Cour l'a rappelé à plusieurs reprises, même à l'instant le Président, la gravité des faits.
04:04Nous avons eu affaire à une fatwa numérique, à une préparation stratégique.
04:09Nous avons eu affaire à une personne qui, pardon du peu, c'est quelqu'un qui est fiche S.
04:18Abdelhakim Sifrioui, on a sa condamnation qui vient de tomber à l'instant.
04:2215 ans de prison alors que le Parquet national antisocialiste avait requis 12 ans et une sûreté des deux tiers.
04:27C'est une surprise d'une certaine manière.
04:29Non, ce n'est pas une surprise, mais c'est le droit qui passe, c'est la justice qui passe.
04:34Et ça veut dire que cette Cour d'assises spéciales, elle a prononcé des peines pour l'instant la plus lourde, c'est 15 ans.
04:39Et la plus faible, si je puis dire, c'est un an, à l'heure où l'on se parle.
04:42Parce que l'une des questions que l'on se posait au regard des réquisitions, c'était de savoir si l'association de malfaiteurs terroristes allait ou non être retenue.
04:53Et si l'accomplicité allait être retenue contre les deux qui ont accompagné le terroriste.
04:58Et l'intention terroriste derrière et l'aide logistique et la campagne de haine, les mots prononcés sur les réseaux sociaux par certains des accusés.
05:06Ce qui est intéressant, c'est aussi les motivations de la Cour qui nous parviennent, qui expliquent que Brahim Chinina et Abdelhakim Sifrioui,
05:14ils ont préparé les conditions d'un passage à l'acte terroriste, dit la Cour.
05:18Et que les deux amis d'Anzorov, ils ont porté une aide à ce jeune homme et qu'ils avaient conscience finalement qu'Anzorov allait s'attaquer à un tiers.
05:26Et c'est la raison pour laquelle ils sont entrés en voie de condamnation et qu'ils les ont reconnus coupables de complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
05:34Votre réaction ?
05:36Ma réaction, c'est que ce procès était au fond le procès du continuum, du continuum entre l'islamisme et le djihadisme.
05:43Et la République, ce soir, la justice de la République a montré que ces gens ont poussé au crime, ont poussé au crime Anzorov et ont amené Samuel Paty à la mort.
05:56Et donc ont du sang sur les mains, on peut le dire maintenant, ça y est, puisque la justice est passée, on peut le dire sans crainte.
06:01Sans crainte de risquer une quelconque diffamation, sans crainte d'être à côté du jugement des juges.
06:09Et le continuum entre l'islamisme et le djihadisme, que les accusés et leurs avocats ont tenté de nier, existe.
06:18Existe, puisqu'on pourrait le nier en disant qu'Anzorov n'a pas montré sa vidéo à tous ces gens.
06:25Certes, il n'aura pas envoyé un message en disant je vais passer à l'acte.
06:29C'est eux qui ont préparé les conditions de l'incendie.
06:32Alors, on peut préparer les conditions d'un incendie sans que cet incendie arrive.
06:36Et peut-être qu'Anzorov aurait pu ne pas tomber sur cette vidéo, mais il est tombé dessus.
06:40Et ces gens-là, maintenant, ont du sang sur les mains.
06:44C'est difficile de juger toutes les condamnations, mais 13 ans et 15 ans pour...
06:48Ce sont des interdictions du territoire.
06:50Pour l'instant, non.
06:51Il y a ces deux amis du tueur, Azim et Psykhanov, 23 ans.
06:55Lui, le parquet avait requis 16 ans, il vient d'être condamné à 16 ans de prison.
06:59C'est totalement conforme aux réquisitions.
07:01Ce qui se passe à l'intérieur de la salle, et c'est grâce à Mathias Tesson que je peux vous raconter ça,
07:04c'est qu'il y a des choses un petit peu hors normes qui se passent.
07:08Si Frioui, par exemple, a pris la parole, alors que ça ne lui est pas permis.
07:11Vous avez allé danser d'un verdict, on le dit pour les téléspectateurs qui ne le savent pas.
07:14Et voilà ce qu'il a dit.
07:15J'ai compris que vous avez fait de la politique, et j'annonce faire appel.
07:18Donc il y aura très probablement, certainement...
07:21Il a été très bavard durant le procès.
07:23Prédicateur islamiste qui ne s'est pas privé de...
07:28Le procès a fait aussi le récit de sa vie.
07:32Et on a pu découvrir, j'y étais, qu'il était un islamisme de la pire espèce,
07:37on peut le dire maintenant encore une fois.
07:39Le fondateur d'une association pro-Hamas désormais dissoute.
07:42Chia Kassin, rappelons le nom de sa fondation,
07:45n'est autre que le fondateur du Hamas.
07:47Il a d'ailleurs défendu le Hamas,
07:50et présenté ce mouvement comme un mouvement de résistance à la barre,
07:53preuve de son sens de la provocation, disons.
07:57Il a utilisé le procès comme une tribune, d'une certaine manière.
07:59Comme une tribune, en croyant qu'il allait être écouté,
08:02en croyant qu'il avait encore de quoi diffuser des messages politiques.
08:06Aujourd'hui, la justice l'a quand même lourdement condamnée, c'est heureux.
08:11Et il y a des chances...
08:13Enfin, il y a pas des chances, il fera appel,
08:15donc on aura un épisode 2, ça sera intéressant.
08:19Je voudrais donner la parole, pardonnez-moi,
08:21à nos autres invités, Jean-Rémi Girard, bonsoir.
08:23Bonsoir.
08:24Et bienvenue, vous êtes président du syndicat national des lycées, collèges, écoles,
08:30collèges, écoles et du supérieur.
08:32Et Naël Bessanji, bonsoir, pardonnez-moi.
08:34Bonsoir, du SNALC.
08:35Mais pour les téléspectateurs, c'est plus simple de détailler, quand même.
08:38Essayiste et auteur de l'un seul du féminisme,
08:41Caresser l'islamisme dans le sens du voile, chez Séramisme.
08:43Bienvenue à tous les deux, également.
08:45D'abord, votre réaction, ces condamnations lourdes,
08:50notamment pour les deux auteurs de la campagne de haine contre Séramisme.
08:54C'est ça.
08:55Moi, je suis là, évidemment, pour représenter mes collègues,
08:57représenter les personnels de l'éducation nationale,
09:00qui ont été endeuillés par cet assassinat terroriste.
09:05J'allais dire, le plus important,
09:07était que les deux personnes soient déclarées coupables.
09:11Ceux qui ont filmé, diffusé des vidéos, provoquées,
09:15qui sont allés, on va le rappeler aussi,
09:17jusque dans le bureau de la chef d'établissement,
09:20pour aller raconter des trucs et des machins.
09:24Enfin, on a quand même fait rentrer ce Seferioui,
09:27qui n'était pas un parent d'élève,
09:29dans l'établissement scolaire, pour lui accorder un co-rendez-vous.
09:32On a une dernière condamnation de cette amie d'Anzorov.
09:35Voudaoude vient d'être condamnée à 16 ans de réclusion criminelle.
09:38C'est donc deux années de plus que ce qui avait été requis
09:41par le parquet national antiterroriste.
09:44Epsikhanov aussi, qui fait nom de la tête
09:46quand on lui motive sa peine.
09:48Et le Président explique qu'il n'est pas démontré
09:50que vous étiez avisé de l'intention de passage à l'acte.
09:53Il n'y a pas d'interdiction du territoire
09:54qui est prononcée pour cette personne,
09:56ni pour Ibrahim Chiniassi.
09:58Ce qui est choquant.
09:59Quelles intentions, actuellement, nous dit-on
10:01dans la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris ?
10:04Je voudrais rappeler deux choses.
10:06D'abord, pour M. Sifraoui, lorsqu'il s'est présenté,
10:09et ça me rappelle très exactement la posture...
10:12Il l'avait qualifié de voyou, Samuel Paty.
10:14Il l'avait qualifié de voyou.
10:15Il a qualifié toutes les autres personnes
10:16qu'il avait attaquées depuis 2013.
10:18Il n'a jamais été condamné.
10:19C'est bien qu'une fois, il se fasse condamner.
10:21Et je regrette la fébrilité du parquet.
10:23Maintenant, je voudrais dire, lorsqu'il s'est présenté,
10:26il a dit « j'ai la tête haute et les mains propres ».
10:28C'est très exactement ce que Salah Abdeslam avait dit
10:31au début du procès du Pataclan.
10:33Vous avez défendu les partis civils
10:35au procès des attentats du 13 novembre 2015.
10:37Maintenant, je voudrais parler en deux mots, si vous permettez,
10:40parce qu'il faut le souligner.
10:42Il n'y a pas d'interdiction du territoire
10:44pour deux personnes étrangères
10:46qui sont quand même connues dans le parcours,
10:49a été citée très longuement.
10:50Alors, il faut l'expliquer, ça.
10:51Ça a été expliqué par le parquet,
10:53mais je ne me résous pas à accepter
10:56ni à comprendre les explications du parquet.
10:58Pour l'un, le Turc, on dit
11:00c'est parce qu'il a vécu très longtemps en France,
11:02comprenez-vous,
11:03et parce qu'il a des problèmes psychologiques.
11:05Pour ça, on va le garder chez nous.
11:07Et pour le Russe, qui est condamné, je crois,
11:10à 16 ans, pardon...
11:12C'était sur lui que pesait le risque de peine la plus lourde,
11:15et c'est le fait ce soir.
11:1616 ans, et le parquet n'a pas retenu
11:20l'interdiction du territoire.
11:21Et je vois que la main de la cour a tremblé
11:25et n'a pas prononcé cette interdiction.
11:28Pourquoi ?
11:29Parce qu'on considère que les relations avec la Russie
11:31ne sont pas ouvertes et on ne peut pas.
11:33Donc, c'est vraiment un pari très risqué
11:35que prend le parquet,
11:36qui est confirmé par la cour, que je regrette.
11:38Jean-Rémi Girard, vous êtes soulagé,
11:41satisfait, ce soir, de cette décision de justice ?
11:44Alors, je ne pourrais jamais me dire satisfait,
11:46parce que Samuel Paty, notre collègue, est mort.
11:48On ne pourra jamais être satisfait de quoi que ce soit.
11:52En revanche, c'était important qu'il y ait une condamnation.
11:56C'est effectivement probablement un message
11:59encore plus fort que la condamnation soit lourde,
12:03et même plus lourde que ce qui avait pu être requis.
12:07Ça dit quand même quelque chose.
12:09Là, c'est quand même aussi un message
12:10qu'envoie la justice par rapport à
12:12ce qu'est l'école dans la société,
12:14l'importance des enseignants,
12:16les risques qu'ils encourent,
12:18et le fait que c'est très facile, on l'a vu,
12:21de nous mettre en danger.
12:24Une vidéo, un machin, un bidule, un rendez-vous,
12:27et on va discuter avec vous,
12:28et on va vérifier si tout va bien,
12:30on va croire l'enfant jusqu'à ce qu'on se rende compte
12:32qu'en fait, il raconte n'importe quoi, etc.
12:35Donc, on avait vraiment besoin de, j'allais dire,
12:38remettre les choses à leur place,
12:39et de bien dire, Samuel Paty n'a pas commis de fautes.
12:44Ceux qui sont coupables,
12:46ce sont ceux qui ont œuvré d'une manière ou d'une autre
12:49à ce qu'il arrive à être tué.
12:51Je rappelle une partie du verdict
12:53qui vient d'être rendu par la Cour d'assises spéciales de Paris
12:55dans le procès Paty.
12:56Les amis du tueur ont été condamnés
13:00à 16 ans de réclusion criminelle.
13:02Quant aux deux personnes accusées d'avoir instigué,
13:07provoqué la campagne de haine sur les réseaux sociaux
13:10à l'encontre de Samuel Paty,
13:13à juste titre, ils écopent de 13 et 14 ans de réclusion criminelle.
13:17Ce soir, 13 et 15 ans.
13:19Naïm Bestangi, ce verdict et même plus globalement ce procès,
13:23de quoi est-il le nom ce soir ?
13:25Le nom, je ne sais pas.
13:26Par contre, l'ambiance, je parlerai plutôt de l'ambiance
13:28et du contexte de la mentalité des accusés.
13:31Parce que, en fait, pour préciser ce qui a été dit,
13:34tous sont des militants islamistes,
13:36que ce soit le coupable décédé aujourd'hui
13:39et ceux qui sont accusés aujourd'hui.
13:41Il y a des islamistes qui sont djihadistes
13:43et des islamistes qui sont des militants politiques.
13:45Mais ils sont issus de la même idéologie.
13:47Sauf qu'ils n'utilisent pas les mêmes méthodes,
13:48ils n'ont pas la même temporalité.
13:50Ils ne se connaissent pas forcément les uns les autres.
13:52On voit l'attitude de M. Sifrioui et aussi de M. Schneider
13:55qui se posent en victime.
13:57D'abord, ils ne reconnaissent pas forcément la justice des hommes.
14:00Pour eux, la seule chose qui compte, c'est la justice divine.
14:03Mais aussi, ils se posent en victime
14:05parce qu'ils baignent dans une atmosphère
14:07où la moindre petite chose,
14:09en l'occurrence une caricature
14:11qui est montrée à des élèves,
14:13ils considèrent ça comme une attaque
14:15non seulement contre leur religion,
14:17mais aussi contre leur personne.
14:19Ils incarnent physiquement
14:21la supposée attaque par ces dessins
14:24et en plus des dessins qui sont montrés à des élèves.
14:26Est-ce que ce procès,
14:28pour rebondir sur ce que vous dites,
14:30a été l'occasion de regrets, de remords
14:32de la part de certains des accusés ?
14:35A demi-mot.
14:38Brahim Chnina a eu cette phrase
14:41qui m'a un peu interloqué.
14:43Il a dit « j'ai merdé ».
14:45C'est le père de la collégienne.
14:47Si vous voulez, c'est lui qui lance la fatwa
14:49aidé, poussé, excité par ses friouis.
14:51C'est un duo en fait.
14:53C'est ce duo qui s'est retrouvé
14:55à faire pression devant le collège du Bois d'Aulnac.
14:57Et dont il est désormais acté
14:59qu'ils se sont concertés
15:01pour la campagne numérique de haine.
15:03Ils sont allés tous les deux voir.
15:05Ce qui est jugé là aussi,
15:07ce n'est pas seulement le cœur,
15:09évidemment c'est l'assassinat,
15:11mais c'est aussi le droit aux blasphèmes.
15:13C'est aussi ce qui est jugé.
15:15C'est-à-dire que là,
15:17les motivations notamment,
15:19j'avais vu ces vidéos à l'époque quand elles circulaient,
15:21je ne voulais pas les partager justement sur le coup.
15:23Je pensais que ça allait faire pof,
15:25malheureusement non, il a fallu un gars.
15:27Et donc, j'avais vu ces vidéos
15:29et j'avais trouvé la réaction du père
15:31qui était incroyablement exagérée.
15:33Il était totalement fanatisé
15:35parce qu'on a montré,
15:37il croyait à ce moment-là,
15:39qu'on avait montré un dessein à sa fille.
15:41Parce qu'on a montré un dessein
15:43qui était offensant pour sa religion.
15:45Il a considéré ça comme une attaque quasiment physique
15:47envers sa propre fille.
15:49Là, on est dans le fanatisme pur
15:51et ce qui se joue ici, c'est la liberté d'expression,
15:53c'est le droit aux blasphèmes.
15:55Parce que la hauteur aussi de la décision qui a été rendue,
15:57c'est aussi un message pour tous les enseignants.
15:59Est-ce qu'ils ont encore le droit de faire concrètement,
16:01pas seulement des lois, mais concrètement,
16:03est-ce qu'ils ont le droit d'apprendre des choses
16:05aux élèves, notamment tout ce qui est la liberté d'expression
16:07ou est-ce qu'ils doivent maintenant faire très attention
16:09de la façon dont les élèves
16:11vont prendre le cours
16:13qui leur est donné ?