Faites court, professeur Husson - Attal Le retour
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00:00 [Musique]
00:19 Chers amis, bonjour.
00:21 Alors, vous vous rappelez, la semaine dernière,
00:23 nous avions parlé d'une première série d'annonces du ministre Attal
00:27 sur les questions du niveau des élèves.
00:29 Et puis, le ministre nous avait promis une deuxième série de mesures,
00:35 en particulier pour revaloriser le métier d'enseignant,
00:40 pour rendre ce métier plus attractif.
00:42 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:44 Ça veut dire qu'en fait, depuis 2009,
00:48 on s'aperçoit que le métier attire de moins en moins les candidatures.
00:54 Alors, pourquoi 2009 ?
00:55 Parce que c'est le moment où les gouvernements de Nicolas Sarkozy et François Fillon
01:02 avaient décidé de changer le mode de recrutement
01:04 qui était jusque-là classiquement uniquement fondé sur le concours,
01:09 agrégation, CAPES,
01:11 et on avait décidé qu'il fallait, comme on disait, dans le jargon, masteriser,
01:16 c'est-à-dire que les étudiants aient aussi un master
01:19 et qu'ils aient fait un master à l'université
01:21 avant de pouvoir se présenter au concours.
01:25 Et en fait, l'effet a été terrible parce que ça a compliqué les procédures,
01:31 les étudiants se sont vus embarquer dans des choses qu'ils n'avaient pas forcément prévues.
01:35 Jusque-là, il y avait une clarté du système de recrutement.
01:40 Et à partir de là, ça a été panique à bord avec tous les gouvernements
01:45 puisque on a deux problèmes.
01:47 Le premier problème, c'est le fait qu'il n'y a pas assez de candidats.
01:53 Le deuxième problème, c'est que quand des candidats se présentent au CAPES
01:57 ou à l'agrégation, par exemple, dans certaines matières,
02:00 on est obligé de baisser le niveau pour être sûr d'avoir suffisamment d'admis.
02:06 Ça peut vous paraître horrible ce que je dis,
02:08 mais je crois que c'est devenu un secret de Polychinelle.
02:10 C'est comme ça que ça se passe au CAPES de mathématiques
02:13 et dans d'autres CAPES, on peut être reçu en ayant en dessous de la moyenne.
02:19 Alors, à partir de là, effectivement, sur sa page internet,
02:25 le ministère fait tout pour essayer de rendre plus attractif le métier.
02:29 J'ai fait l'expérience, je me suis dit, si demain je me présentais au concours,
02:33 alors être enseignant aujourd'hui.
02:36 Et alors là, je crois qu'on a vraiment un problème parce que,
02:38 déjà, dès la bord, dès que vous êtes sur la page internet,
02:41 ça rebute.
02:43 Devenir enseignant, c'est exercer un métier passionnant et exigeant.
02:48 Alors, c'est vrai que c'est exigeant, le métier d'enseignant,
02:50 mais est-ce que vous avez besoin qu'on vous le dise ?
02:52 Et puis, si vous continuez, celui de participer à la construction de la société
02:57 en transmettant son savoir et en valorisant les compétences des élèves.
03:00 Déjà, quand vous avez lu ça, vous êtes découragé.
03:03 Parce que vous vous dites, je vais être professeur, je vais être enseignant,
03:07 et là, on vous dit qu'en plus, vous allez participer à la construction de la société.
03:10 Franchement, il faut mettre une très mauvaise note au ministère de l'Éducation,
03:14 à rue de Grenelle, et il faut lui dire qu'il faudrait commencer
03:17 par revoir totalement son site internet.
03:20 [Musique]