Narcotrafic : "La capacité de corruption est un danger majeur de la grande criminalité organisée"

  • l’année dernière
La commission d’enquête parlementaire du Sénat sur les trafics de drogue auditionnait ce jeudi 7 décembre plusieurs magistrats, membres de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Laure Beccuau, procureure de la République près le tribunal judiciaire de Paris, a notamment alerté les élus sur les capacités d’infiltration des grands réseaux criminels, parfois jusqu’au sein des cours d’assises.

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Transcript
00:00 Une capacité de corruption aussi qu'il faut prendre en compte, c'est un danger majeur de la grande criminalité organisée.
00:09 On le sait, on le voit dans les affaires, les dockers, les policiers, les agents des douanes, les greffiers, les agents pénitentiaires.
00:20 La lecture pénitentiaire apporte très clairement la démonstration de cette infiltration.
00:26 Alors, ces menaces et corruption, c'est les deux faces d'une monnaie de la grande criminalité organisée.
00:31 Mais là aussi, un souvenir cristallien, quand j'étais procureure à Créteil, m'a démontré que même dans les petites villes,
00:38 ces capacités de corruption existaient, puisque j'ai le souvenir d'un dossier où c'était un agent municipal qui avait été corrompu
00:43 pour laisser les locaux municipaux à disposition des trafiquants pour y entreposer leurs produits,
00:48 pensant qu'on n'irait jamais chercher là.
00:51 Alors, pourquoi d'autres secteurs seraient-ils épargnés ?
00:54 Quand je vous dis ça, je pense que la magistrature, nous ne sommes pas forcément des incorruptibles absolus.
00:59 Et pourquoi échapperions-nous à ces tentatives d'attaque ?
01:03 Les dirigeants d'entreprises de transport, la situation économique fragilise les entreprises.
01:09 On vient au tribunal de commerce, on rachète une entreprise de véhicules de secours, des ambulances, par exemple.
01:16 Mon audition est filmée, je ne voudrais pas donner d'idées aux trafiquants, mais bon, ça peut être une réalité.
01:23 Plus les professions assermentées aussi, les notaires, pour qu'ils ne fassent pas de déclaration de soupçon à traque fin.
01:29 Je pourrais les banquiers, les avocats, pour faire faisant fi de leur secret professionnel qui révèle ce qu'il y a au dossier.
01:37 Et puis, je pourrais multiplier à l'envie.
01:40 Aujourd'hui, une des grandes interrogations qu'on a, c'est ce qu'on appelle l'évasion judiciaire.
01:46 Ça consiste, ce n'est pas une évasion très spectaculaire, ce n'est pas à force d'hélicoptère,
01:50 ça consiste tout simplement, si on est arrivé à corrompre un greffier d'une maison d'arrêt,
01:55 à ne pas envoyer dans les délais la demande de mise en liberté qui entraîne une remise en liberté d'office par difficulté procédurale.
02:01 Alors le défi est immense, la Junalco avance très rapidement.
02:05 Je crois qu'on peut dire qu'elle a su nouer des liens précieux avec les Girs,
02:09 et qu'elle joue un rôle de coordination important,
02:12 parce que même si je vous ai dit que nous étions sur le haut spectre de la criminalité organisée,
02:17 il nous est nécessaire de connaître les phénomènes locaux pour créer des liens, des rapprochements,
02:23 et lutter sur les réseaux de très grandes criminalités organisées subséquents.
02:27 [Musique]

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