• l’année dernière
Depuis plus de vingt ans, la CFDT est engagée auprès des salariés du privé et des agents de la fonction publique pour les accompagner dans les profonds bouleversements provoqués par le changement climatique.

Le Bureau National CFDT a adopté un manifeste sur la transition écologique juste qui détaille les revendications et les leviers syndicaux permettant d’articuler transformations écologiques et justice sociale et de peser sur les décisions à venir.

La CFDT a tenu une conférence de presse le jeudi 7 décembre 2023 à 9h.

Ce temps d’échange avec les journalistes s'est déroulé en présence de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, de Fabien Guimbretière, secrétaire national de la CFDT, et de militants qui ont partagé leurs expériences de terrain.

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Merci beaucoup d'être venu ici pour cette ponte de presse, d'avoir répondu à notre invitation.
00:00:07 Donc on est le 7 décembre, ce n'est pas une date qu'on a prise par hasard,
00:00:11 puisqu'on est à la veille de la journée mondiale pour le climat.
00:00:15 Donc on a souhaité marquer le coup et faire de cette date symbolique le moment pour vous présenter
00:00:23 et peut-être mieux donner à voir ce que la CFDT porte en termes d'ambition et de stratégie syndicale
00:00:30 pour participer, enfin prendre notre part, faire en sorte qu'on puisse prendre notre part en tant qu'organisation syndicale
00:00:36 à la lutte contre le réchauffement climatique et la défense du climat.
00:00:42 Je l'ai dit à plusieurs reprises, ce n'est pas qu'une question d'environnement,
00:00:48 c'est une question qui doit nous amener à réfléchir et porter des propositions
00:00:54 pour une transformation profonde de notre modèle de développement.
00:00:58 Donc ça implique bien entendu les enjeux économiques, sociaux et environnementaux.
00:01:05 Non seulement, je pense et nous pensons que le syndicalisme y a toute sa place,
00:01:12 mais je pense qu'en plus c'est un mouvement incontournable pour pouvoir réussir cette transformation
00:01:17 et faire en sorte qu'on puisse aller vers une transformation qui porte des enjeux de progrès social et démocratique.
00:01:27 Je ne vous redis pas tout ce qui a pu déjà être dit et redit autour des personnes
00:01:34 qui sont particulièrement concernées par ce réchauffement climatique,
00:01:37 le fait que ce soit les personnes en plus grande précarité qui sont aussi victimes de ces injustices liées
00:01:45 et qui sont directement impactées par les enjeux du réchauffement climatique.
00:01:50 C'est le cas en France, mais c'est aussi le cas à l'échelle européenne.
00:01:55 Donc c'est pourquoi la CFDT s'inscrit aussi complètement dans les actions
00:01:59 que peut porter la Confédération européenne des syndicats sur ce sujet.
00:02:03 Pourquoi le syndicalisme est à la fois à toute sa place et est un mouvement incontournable ?
00:02:12 C'est que les enjeux de réchauffement climatique ont un impact sur le travail.
00:02:18 C'est valable sur le travail en général, le contenu du travail,
00:02:22 même si on a tendance à beaucoup entendre parler d'emploi et de solde entre le plus et le moins.
00:02:28 Donc c'est tout le travail qui va être changé et que les travailleurs sont les premiers à être concernés par le changement climatique.
00:02:36 On a pu le voir d'ailleurs cet été notamment comment des secteurs se retrouvaient en grande difficulté de fonctionnement
00:02:44 lorsqu'on doit faire face à des canicules, lorsqu'il y a des températures extrêmes,
00:02:49 je pense notamment au secteur de l'agriculture ou du bâtiment.
00:02:53 Donc on a une conviction, c'est qu'on atteindra cet objectif de transformation écologique
00:02:59 que si on fait avec les travailleurs, donc ça ne se fera ni sans eux, ni contre eux.
00:03:07 Et ça c'est une ambition que l'on porte depuis un certain nombre d'années.
00:03:11 Je ne vais pas vous faire l'exégèse de l'implication de la CFDT sur ces questions depuis qu'elle existe.
00:03:17 Quelques dates, 1977, la Confédération coordonnait un travail collectif,
00:03:25 un ouvrage à partir des réalités très concrètes du travail qui s'appelait "Les dégâts du progrès"
00:03:30 qui était déjà une critique du productivisme qui épuise les travailleurs autant que les ressources naturelles.
00:03:38 Donc c'était le début d'un premier marqueur.
00:03:42 On a été également une des organisations syndicales très impliquées dans le Grenelle de l'environnement en 2007
00:03:48 qui avait pour objectif de rassembler les parties prenantes.
00:03:53 On a largement contribué en tant que CFDT mais aussi en tant que partie prenante
00:03:58 dans le cadre de la Confédération internationale des syndicats à la COP21 en 2015.
00:04:04 On a été aussi à l'initiative de la construction du réseau des acteurs des ATE,
00:04:10 des acteurs pour la transition écologique.
00:04:13 Et puis en 2019, plus récemment, le pacte du pouvoir de vivre qui est une alliance
00:04:19 qui nous permet avec un peu plus d'une soixantaine d'organisations
00:04:24 de concilier préservation de l'environnement, réduction des inégalités, qualité de l'action publique
00:04:30 et la défense de notre modèle démocratique pour pouvoir assurer collectivement ces transformations.
00:04:38 Je reprendrai volontiers une des expressions clés du rapport Pisani-Ferri-Maffuz
00:04:47 qui nous donne à voir d'ailleurs quelques pistes à explorer pour les enjeux de financement
00:04:55 de cette transformation écologique.
00:04:57 Ce rapport nous dit qu'on doit faire en 10 ans ce qu'on n'a pas été capable de faire en 30 ans.
00:05:01 Donc je pense que tout est dit dans cette formule et ça donne bien à voir l'enjeu d'urgence
00:05:09 et que le mur se rapproche à grande vitesse.
00:05:13 Je le précise, pour la CFDT, il s'agit d'y aller de façon résolue
00:05:20 et malgré ce qu'on peut entendre comme petite musique ambiante depuis quelques mois
00:05:27 autour de discours notamment politiques sur le fait qu'il y aurait une forme de relativisation
00:05:34 voire une contestation de ce changement climatique,
00:05:38 ce qui se fait je pense à des fins purement politiciennes
00:05:43 et que nous on reste convaincus que s'il n'y a pas d'accompagnement social
00:05:46 et qu'il y a possibilité d'avoir un accompagnement social,
00:05:49 s'il n'y a pas cet accompagnement il n'y aura pas d'acceptabilité
00:05:52 mais ce n'est pas pour autant qu'il faut renoncer à transformer notre modèle.
00:05:58 Donc ce que l'on revendique c'est que ces transformations au travail
00:06:03 puissent associer ce qu'on appelle les experts du travail, à savoir les travailleurs,
00:06:08 que ce soit salariés ou agents des fonctions publiques
00:06:12 et qu'il puisse y avoir bien entendu à tous les niveaux possibles
00:06:17 un dialogue qui se noue et que l'on puisse débattre sereinement
00:06:22 de l'ensemble des difficultés qui peuvent être devant nous.
00:06:25 Je prends un exemple d'une thématique que l'on a traité nous en interne
00:06:34 et ce qui a fait l'objet justement de la façon dont on a travaillé sur les positionnements
00:06:39 et que vous retrouverez dans le manifeste.
00:06:42 On doit souvent faire face à des conflits d'usage lorsqu'il s'agit de transition écologique juste
00:06:51 et donc pour vous donner à voir l'ensemble des...
00:06:55 Si je prends un exemple par exemple de la pollution des sols,
00:06:58 nous on a fait tout un travail en interne nous permettant d'associer l'ensemble des parties prenantes
00:07:07 à la fois les représentants des producteurs de la chimie,
00:07:14 les tenant également les représentants du monde agricole
00:07:22 et puis les différentes régions et les territoires qui pouvaient être particulièrement impliqués
00:07:28 et donc c'est par le débat et l'association de toutes ces parties prenantes
00:07:33 qu'on a réussi à avoir un positionnement équilibré
00:07:39 qui est enfin équilibré qui fait l'objet voilà d'un consensus en interne
00:07:43 et qui nous permet d'avoir une position qui est aussi assumée par l'ensemble des parties prenantes.
00:07:51 On se rend compte que quand on n'associe pas les travailleurs ou les citoyens à une décision,
00:07:59 on peut être plutôt... on doit faire face à une forme un peu d'immobilisme.
00:08:05 Je prends deux exemples, c'est la rénovation thermique des bâtiments.
00:08:09 On est face à un véritable défaut d'anticipation et alors qu'on devrait être dans la phase opérationnelle,
00:08:17 on en est encore à se poser la question de l'attractivité des métiers
00:08:21 puisqu'il y a une pénurie à la fois de personnes et un déficit de compétences
00:08:27 pour pouvoir faire face aux nouvelles normes pour que les bâtiments répondent à ces enjeux de rénovation thermique.
00:08:34 Un autre exemple de défaut aussi d'anticipation, je pense aux zones à faible émission
00:08:40 où on voit bien que le fait qu'il n'y ait pas eu d'anticipation et d'accompagnement social
00:08:46 pour les personnes qui seraient directement concernées par ces zones,
00:08:49 il y a des difficultés à... donc il ne suffit pas de planifier mais il faut réussir à avoir l'ensemble de cet accompagnement.
00:08:59 Donc c'est aussi l'accompagnement militant que nous on a souhaité mettre aussi en avant
00:09:04 dans le cadre de cette mise en lumière des travaux que la CFDT mène au quotidien.
00:09:10 On a bien conscience que moi depuis la Confédération, je peux tenir tous les discours possibles.
00:09:16 Il faut qu'après... voilà, c'est pour ça que je suis venue avec les équipes
00:09:22 parce qu'en fait c'est bien dans les entreprises et administrations
00:09:25 notamment là où il y a des transformations majeures à assumer,
00:09:29 je sais bien que c'est les délégués syndicaux, les équipes, les représentants du personnel
00:09:33 qui scoltinent les difficultés, les contradictions, les oppositions parfois
00:09:39 et qui a un véritable besoin et ça c'est ma responsabilité de responsable nationale,
00:09:45 c'est de voir comment on peut au mieux accompagner les équipes CFDT
00:09:48 pour pouvoir faire ce travail parfois difficile.
00:09:55 On a le coutume de dire qu'on n'aime pas mentir aux salariés
00:09:59 mais quand il y a des grosses transformations à assumer,
00:10:01 ce n'est pas toujours facile d'avoir un débat, de le mener, de poser les choses sur la table
00:10:07 et d'essayer de construire des solutions dans le temps.
00:10:11 Donc on a organisé un réseau d'adhérents et de militants
00:10:17 qui ont envie de s'engager très pas tout particulièrement
00:10:21 sur ces enjeux de transition écologique juste
00:10:24 comme le réseau des Sentinelles Vertes qui vous sera présenté par Mickaël dans quelques minutes
00:10:30 ce qui donne à avoir aussi une autre forme d'engagement syndical.
00:10:34 Tout n'est pas forcément lié à un mandat dans les entreprises,
00:10:38 il y a d'autres formes d'engagement possible.
00:10:41 Dans le cadre des travaux que l'on a menés avec toutes les fédérations et les régions,
00:10:46 le Bureau national a adopté aussi le manifeste de la transition écologique juste
00:10:52 qui synthétise des éléments de positionnement,
00:10:55 une présentation des travaux que la CFDT a pu mener
00:11:00 et qui est stratégique et intègre un plan d'accompagnement et de formation des adhérents et militants CFDT.
00:11:07 Pour illustrer et incarner un peu plus ce que je vous raconte,
00:11:11 que vous connaissez par cœur d'ailleurs pour la plupart d'entre vous,
00:11:15 on a fait le choix de mettre en valeur trois actions.
00:11:19 Sébastien, qui est coordinateur de la CFDT chez ERAM,
00:11:23 Florence qui est négociatrice pour la CFDT ChimEnergie
00:11:28 qui a été au cœur de la négociation d'un accord de branche dans le secteur du médicament
00:11:34 qui est une déclinaison de l'ANI Transition écologique
00:11:38 qui est un ANI que nous avons signé avec la CFTC en avril 2022.
00:11:43 Elle vous donnera à voir ce qui a été possible de décliner,
00:11:47 comme quoi ce n'était pas forcément du blabla.
00:11:49 Et Mickaël de l'AF3C, à l'origine de la création du réseau des Sentinelles Vertes
00:11:54 qui fera aussi une présentation de cette nouvelle forme d'organisation.
00:12:01 Et puis Fabien, bien entendu le patron du sujet,
00:12:04 qui est donc le secrétaire national responsable du développement durable
00:12:10 et qui répondra également à toutes les questions que vous pourrez avoir.
00:12:15 Voilà. Je passe donc la parole. C'est Sébastien qui démarre ?
00:12:20 Bah ouais, ok.
00:12:22 Ok, bonjour à tous. Donc moi je suis Sébastien Hervé,
00:12:33 je suis donc délégué syndical à ERAM InterServices
00:12:36 qui est la société des services supports du groupe ERAM.
00:12:40 Le groupe ERAM c'est un groupe familial qui est implanté dans le Ménéloir,
00:12:44 qui compte environ 5000 salariés,
00:12:47 et qui historiquement est en fait une entreprise de production de chaussures
00:12:51 avec des usines à la campagne, comme on disait.
00:12:54 Et qui actuellement, l'activité principale est la distribution de biens de la personne,
00:13:00 donc les vêtements et les chaussures.
00:13:02 L'activité principale étant portée par l'enseigne GEMO,
00:13:06 chez nous, donc la distribution de vêtements et chaussures.
00:13:09 Le groupe compte donc le réseau de distribution, la logistique en interne,
00:13:15 les services supports dans le Ménéloir, environ 800 salariés,
00:13:19 et donc encore deux usines de production qui sont en France.
00:13:23 Moi, donc mon action en tant que coordinateur CFDT,
00:13:26 c'est d'encadrer le travail des différentes équipes syndicales au sein du groupe.
00:13:30 On a huit équipes syndicales, et donc ce matin,
00:13:33 je vais vous présenter trois exemples de notre action autour de la transition écologique,
00:13:39 qu'on porte à notre échelle en fait.
00:13:41 Le premier exemple, c'est un accord canicule qu'on a passé en 2022.
00:13:48 En fait, dans le cadre de l'activité logistique et de production,
00:13:52 on s'est rendu compte que les différents épisodes caniculaires se multipliaient,
00:13:58 et on avait dans certains établissements des températures qui dépassaient souvent les 40 degrés
00:14:04 sur toute la journée et qui baissaient pas la nuit,
00:14:07 et ça impactait très sérieusement les conditions de travail des salariés,
00:14:12 et c'était pas anticipé en fait.
00:14:14 Ce qu'il faut savoir, c'est que dans la loi, il faut le savoir très certainement,
00:14:16 il n'y a pas de limite de température haute pour les travailleurs,
00:14:20 et on a juste des préconisations de l'INRS qui dit qu'au-dessus de 28 degrés,
00:14:25 il y a des risques pour la santé, mais il n'y a rien qui encadre l'arène de travail.
00:14:30 Donc nous, on a demandé l'ouverture de négociations dans une des sociétés
00:14:34 qui s'appelle Eram Logistique, qui a plusieurs entrepôts,
00:14:37 qui gère donc la logistique des magasins Eram et de Centreville,
00:14:41 et donc demander l'ouverture de négociations sur ce sujet,
00:14:44 pour travailler sur les conditions de travail et l'adaptation du travail aux conditions climatiques.
00:14:49 Cet accord a été négocié, a été passé,
00:14:52 et il travaille en fait sur le déclenchement des alertes orange météo France,
00:14:57 et à partir du moment où il y a un déclenchement d'alerte, ça déclenche l'accord.
00:15:01 L'accord précise la loi, c'est important de rappeler le cadre législatif qui est en place,
00:15:05 autour de mise à disposition d'eau fraîche, etc.
00:15:08 C'est des choses qui paraissent évidentes, mais qui pourtant ne le sont pas toujours dans les établissements.
00:15:13 Et également des mesures nouvelles sur l'adaptation des horaires,
00:15:16 donc décaler les horaires de travail pour aller sur les périodes les plus fraîches,
00:15:21 et aussi adapter la longueur des pauses,
00:15:23 voir des pauses plus longues, et mettre en place des ventilateurs,
00:15:26 enfin voilà, plusieurs mesures qui sont prévues dans l'accord,
00:15:30 qui permettent d'anticiper les choses pour les salariés.
00:15:34 Le deuxième exemple, c'est sur le périmètre des services supports,
00:15:40 donc des différents sièges.
00:15:42 On a donc dans les mêmes bâtiments à Saint-Pierre-Montlémar,
00:15:45 une petite commune du Ménéloir,
00:15:46 le siège de Gémeaux, Bocage, Éram, TBS, Parade, nos enseignes en fait.
00:15:50 Environ 800 salariés.
00:15:52 Et à l'hiver 2023, il y a eu le plan national de sobriété,
00:15:57 qui a été demandé au gouvernement,
00:15:59 il a été demandé aux entreprises de baisser la consommation d'énergie.
00:16:02 Et effectivement, chez nous, il a été mis en place des mesures d'urgence,
00:16:06 qui demandaient aux salariés, enfin mise en place du flex-office,
00:16:10 c'est-à-dire on fermait des plateaux entiers,
00:16:12 pour que les gens soient en télétravail,
00:16:13 et ceux qui ne pouvaient pas être en télétravail,
00:16:15 parce qu'on a des stylistes, on a des gens qui ont besoin d'être là,
00:16:18 on réservait certaines zones du siège, qui étaient encore chauffées, etc.
00:16:22 et qui ont permis effectivement de faire des économies d'énergie,
00:16:25 et en même temps d'organiser le télétravail, pour les gens qui le pouvaient.
00:16:28 Et à l'issue de cette période, syndicalement,
00:16:33 nous on a porté devant l'employeur le fait de pouvoir pérenniser ces mesures.
00:16:37 Alors un, effectivement c'est un gain, c'est une économie pour l'entreprise,
00:16:41 mais c'est aussi un gain pour les salariés,
00:16:44 dans l'équilibre vie pro-vie perso,
00:16:46 pour avoir des périodes de télétravail plus intéressantes en fait.
00:16:49 Et également ça agit sur notre emploi de carbone,
00:16:54 puisque deux jours de télétravail par semaine,
00:16:56 c'est 40% des démissions en moins.
00:17:00 Et donc le troisième exemple qu'on a pu porter au niveau du groupe ERAM,
00:17:06 c'est dans le cadre des négociations annuelles obligatoires,
00:17:09 sur le salaire, les partages de la valeur.
00:17:12 Dans le cadre de ces négociations,
00:17:14 on porte régulièrement des demandes annexes, qu'on appelle sociales.
00:17:20 Et en particulier, on a voulu travailler sur un nouveau dispositif législatif de l'époque,
00:17:27 qui était la mise en place du forfait mobilité durable.
00:17:30 Donc dès 2022, dans le cadre de l'ENAO, dans notre plateforme groupe,
00:17:35 pour le coup, sur l'ensemble du périmètre,
00:17:37 on a demandé la mise en place de ce forfait mobilité durable,
00:17:41 qui permet en fait de verser une prime pour les salariés,
00:17:45 qui se déplacent soit en covoiturage, soit en vélo, soit en transport en commun.
00:17:53 Alors le groupe ERAM, on l'a implanté dans une zone très rurale,
00:17:57 donc les transports en commun, on a une ligne de bus avec deux arrêts par jour.
00:18:02 Donc effectivement, les transports en commun, c'est pas vraiment ça.
00:18:05 Par contre, on a beaucoup de personnes qui pouvaient utiliser le covoiturage,
00:18:09 et d'autres qui avaient l'opportunité, sur les différents sites du Maine-et-Loire,
00:18:12 de pouvoir venir en vélo, puisque c'est des gens qui habitent à moins de 5 km des entrepôts, usines, etc.
00:18:18 Et du coup, on a demandé la mise en place de cette prime, en 2022, qu'on a obtenue,
00:18:25 alors sur une seule partie seulement, le covoiturage,
00:18:28 et en 2023, on a remis cette demande en particulier pour les vélos,
00:18:33 parce qu'on a pas mal de salariés finalement qui ont passé le cap.
00:18:36 Ça permet donc effectivement d'encourager les déplacements décarbonés,
00:18:41 réduire l'empreinte carbone, et également c'est un gain de pouvoir d'achat pour nos salariés.
00:18:47 Voilà, merci.
00:18:50 Je te la mets, Mikaëlle, là, toi ?
00:18:52 Oui, bonjour à tous.
00:19:01 Donc, Florence Faure, déléguée fédérale au niveau de la branche pharmacie pour la FCE-CFDT,
00:19:07 Fédération Chimie-Énergie-CFDT.
00:19:09 Alors, il faut savoir qu'au niveau des négociations, au niveau de l'ANI,
00:19:18 et ensuite la signature de l'ANI, Transition écologique et Dialogue social,
00:19:22 ça a été une forte impulsion pour nous, au niveau de la branche,
00:19:27 de demander une ouverture de négociation à la Chambre patronale.
00:19:31 Et c'est vrai que la signature de l'ANI nous a confortés sur le fait que
00:19:38 cette demande d'ouverture de négociation était importante, légitime,
00:19:43 pour que ce sujet soit vraiment pris au niveau de la branche pharmacie.
00:19:50 Derrière, c'est vrai qu'on a demandé aussi que cet accord, au cas où,
00:19:58 on y associe la mobilité durable, que ça soit un tout.
00:20:01 Et je rejoins mon collègue de chez ERAM, c'est mobilité durable,
00:20:07 c'est penser aux salariés directement et que tout le monde soit embarqué.
00:20:13 Dans cet accord, on avait comme objectif d'avoir des vrais objectifs chiffrés
00:20:22 avec des vraies dates butoirs, qu'on puisse se suivre.
00:20:26 On voulait embarquer tout le monde, c'est-à-dire à la fois
00:20:29 tous les dirigeants d'entreprise, mais on voulait embarquer les équipes syndicales,
00:20:33 les salariés, enfin tout le monde jusqu'au bout, que ça soit juste
00:20:36 et qu'on voit les choses jusqu'au bout.
00:20:39 Dans l'industrie pharmaceutique, vous avez les big pharma,
00:20:41 mais vous avez aussi beaucoup de TPE, PME.
00:20:43 Il fallait que ça soit pratico-pratique aussi pour eux,
00:20:46 parce qu'ils n'ont pas forcément les moyens, on va dire, administratifs et autres
00:20:51 pour suivre certaines préconisations.
00:20:55 Après derrière, c'est vrai qu'on voulait absolument augmenter aussi
00:21:00 le rôle des CSE ou des représentants du personnel.
00:21:06 Donc on avait vraiment des objectifs, on va dire pragmatiques,
00:21:10 et on voulait que tout le monde puisse nous suivre,
00:21:13 quelle que soit la taille de l'entreprise, quel que soit le niveau où on était,
00:21:17 que ça soit du salarié jusqu'au niveau des dirigeants.
00:21:21 On a réussi à avoir dans cet accord le fait que toutes les entreprises
00:21:26 de l'industrie pharmaceutique doivent faire dans les 12 mois un bilan carbone,
00:21:31 ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, alors que pour nous, en tant que citoyens,
00:21:36 il est évident qu'il faut déjà savoir à quel niveau on est
00:21:41 pour pouvoir ensuite faire un plan d'action.
00:21:44 Et ces plans d'action par rapport au bilan carbone dans les entreprises
00:21:48 devront être présentés dans les CSE.
00:21:52 Donc là on a une vraie implication des salariés et des représentants du salarié derrière.
00:21:57 On a des objectifs chiffrés de décarbonation qui sont bien inscrits dans l'accord.
00:22:04 On a rappelé dans cet accord aussi tous les organismes, tous les liens
00:22:11 qui pouvaient aider les entreprises, et notamment les TPE, PME,
00:22:15 pour ne pas qu'elles aient à chercher à droite à gauche des financements
00:22:19 ou au niveau technique comment faire.
00:22:22 Au niveau de la mobilité durable, on leur a amené aussi des accords type tout fait,
00:22:27 que ça soit pour le covoiturage ou autre.
00:22:30 Ils n'ont pratiquement plus rien à faire en travail, on va dire, pur d'administratif.
00:22:36 On a aussi une obligation, donc dans les délais de 12 mois,
00:22:41 que dans toutes les BDESE, il y ait enfin les éléments environnement qui apparaissent.
00:22:48 Et là encore, pour les représentants du personnel, c'est important,
00:22:52 pour qu'ils puissent se saisir du sujet.
00:22:55 On a le fait aussi que l'accès aux formations,
00:23:03 alors c'est vrai qu'il y a aussi la sensibilisation,
00:23:08 mais là encore, formation, sensibilisation, fresque du climat,
00:23:13 pour les salariés, pour les représentants du personnel,
00:23:16 que tout le monde participe à tout ça.
00:23:19 Dans les sociétés qui ont plus de 300 salariés,
00:23:24 et on invite celles en dessous à le faire aussi,
00:23:26 mais là c'est une obligation pour celles qui sont à plus de 300 salariés,
00:23:29 c'est la création d'une commission environnementale.
00:23:32 Là encore, ça va permettre aux représentants des salariés
00:23:37 de pouvoir suivre ce que fait son entreprise et de pouvoir l'interroger,
00:23:42 et de pouvoir avoir des bilans et de savoir où on va.
00:23:45 On est rentré aussi, dès qu'il y a des accords d'intéressement qui sont négociés,
00:23:53 qu'il y ait forcément un critère environnemental,
00:23:56 et qu'il n'y ait pas que des critères "financiers".
00:24:00 Et des critères environnementaux dans l'intéressement,
00:24:04 c'est la gestion de l'eau par exemple, où tout le monde peut agir,
00:24:12 et c'est des indicateurs qui sont faciles à suivre.
00:24:17 Par exemple, on a mis beaucoup d'exemples dans l'accord sur tous ces sujets,
00:24:25 quelle que soit la taille de l'entreprise,
00:24:27 on doit pouvoir trouver un exemple sur lequel on peut aller.
00:24:30 On a aussi mis en place 5 mesures,
00:24:38 on a décrit 5 mesures qui me paraissaient importantes.
00:24:42 Les mesures sur la rémunération,
00:24:45 donc rémunération, ça veut dire, on a mis encore des exemples,
00:24:49 on peut mettre en place une prime variable pour les salariés,
00:24:54 sur un critère environnemental, s'il est atteint ou pas.
00:24:58 On peut aussi, dans les rémunérations des dirigeants,
00:25:03 que ce soit un critère dans leur rémunération, un critère environnemental.
00:25:09 On a aussi les mesures pour les achats responsables,
00:25:12 on a des mesures en matière de transport,
00:25:15 donc là je rejoins mon collègue Derham sur le covoiturage, sur le vélo,
00:25:21 les mesures en matière de restauration collective, quand c'est possible,
00:25:26 et des mesures aussi en matière de politique sociale,
00:25:28 donc là encore, c'est des horaires déclarés, la semaine de 4 jours, le télétravail.
00:25:35 Il faut savoir que, normalement, les entreprises devront faire au moins 2 actions
00:25:41 parmi ces 5 mesures d'ici la fin 2024, donc là encore, on aura un bilan,
00:25:46 et 2025, on statue, savoir s'il faut aller plus loin ou pas au niveau branches.
00:25:52 On s'est mis d'accord sur ça, c'est-à-dire qu'en 2025,
00:25:55 on se pose et on regarde s'il faut être plus, on va dire, plus dirigiste.
00:26:02 Cet accord a été signé par la CFDT, la CFTC, FO et l'UNSA,
00:26:08 donc on est content, on a réussi à embarquer d'autres syndicats avec nous dans cette aventure,
00:26:13 et c'est vrai qu'on est, voilà, on est content du résultat,
00:26:18 maintenant on va former et on emmène tout le monde dans cette aventure
00:26:23 de la transition écologie juste et mobilité durable.
00:26:34 Oui, je me tenais à une aide, bonjour, je suis Mickaël Pinault,
00:26:38 je travaille à la fédération Conseil Communication Culture de la F3C,
00:26:42 qui a plein de champs, plein de secteurs différents, dont les journalistes.
00:26:46 Et on travaille beaucoup avec CDT journalistes, puisque ce sujet-là,
00:26:51 le sujet de la transition écologique, est un sujet qui anime beaucoup ce syndicat.
00:26:57 Alors je vais vous parler, moi, de l'histoire des Sentinelles Vertes,
00:27:00 donc un peu de la genèse, je vais parler de la genèse de ce réseau,
00:27:03 et puis qu'est-ce qu'il a produit aujourd'hui.
00:27:05 C'est un réseau qui a été mis en place en 2020, juste avant le confinement,
00:27:08 et en 2020, le fil conducteur de la fédération, c'était l'urgence écologique.
00:27:14 On était convaincus que c'était le sujet essentiel du présent et de l'avenir,
00:27:19 et qui devait être au cœur de l'action syndicale.
00:27:21 Et on est parti sur l'idée de comment en fait transformer une urgence sociétale en objet syndical,
00:27:30 et on est parti d'un constat en se disant que la première richesse de notre fédération,
00:27:35 c'était ce qu'on pouvait y trouver en interne, et donc on a cette richesse en interne.
00:27:41 Ce sont toutes les équipes syndicales qui sont présentes dans les entreprises,
00:27:44 les milliers d'élus et de mandatés, donc des délégués syndicaux,
00:27:48 et tous les adhérents qui sont déjà sensibilisés sur ces questions des urgences écologiques.
00:27:54 Et ces ressources qu'on n'identifie pas toujours sont très riches, sont essentielles.
00:28:01 Donc pour gagner un temps précieux, pour accélérer et concrétiser cette mise en mouvement
00:28:05 de toutes nos équipes au sein des entreprises et des administrations,
00:28:09 on a mis en place un réseau, qui est un réseau ouvert, collaboratif,
00:28:13 pour justement faire venir ces ressources, répertorier les talents et toutes les expériences qui ont déjà eu lieu.
00:28:20 Donc ce réseau, on l'a appelé les Sentinelles Vertes, et un mot parce que c'est...
00:28:26 il y avait un élément un petit peu inhabituel, j'irais, dans l'organisation de la CFDT,
00:28:32 c'est que la mise en place d'un collectif thématique qui soit ouvert,
00:28:36 qui soit accessible directement à tous les adhérents,
00:28:38 n'était pas forcément dans le fonctionnement habituel de notre organisation.
00:28:43 La CDT, c'est peut-être la première organisation démocratique de France,
00:28:47 donc ça demande une sacrée organisation pour faire vivre cette démocratie.
00:28:52 Et donc on y a installé ce collectif, qui a forcément apporté un plus à nos pratiques.
00:28:59 Un simple mail permet à un adhérent de rejoindre ce réseau qui s'est auto-organisé,
00:29:05 il y a une forme de démocratie participative qui s'y exprime,
00:29:08 et qui permet d'alimenter nos instances décisionnelles,
00:29:11 et ça permet également de révéler des expériences et des talents.
00:29:17 Et donc, par le bouche à oreille, depuis 2020, le réseau est à doublé de volume chaque année,
00:29:21 et on a aujourd'hui, en fin 2023, un cœur de réseau de 300 militants,
00:29:26 des élus d'entreprises de CSE et des militants des délégués syndicaux,
00:29:32 sur à peu près 30 syndicats et à peu près 80 entreprises.
00:29:37 Et derrière ce cœur de réseau, on a à peu près 2200 adhérents
00:29:41 qui ont suivi les vingtaines de webinaires qu'on a déjà organisés,
00:29:44 et toutes les fresques qu'on a pu aussi animer dans les entreprises,
00:29:49 donc principalement fresques du numérique, fresques du climat, ateliers d'automne également.
00:29:56 Alors notre fonctionnement, c'est une nouvelle forme de service qu'on propose aux adhérents.
00:30:03 Ça leur permet, à leur rythme, de venir y chercher et de venir y apporter ce qu'ils ont envie de porter.
00:30:11 Et je m'arrête sur ce mot, parce que c'est un mot important pour la CDT, c'est le mot émancipation.
00:30:16 Nous, on parle beaucoup d'émancipation écologique,
00:30:18 c'est-à-dire qu'on a beaucoup de salariés, on a beaucoup d'adhérents qui ont ça dans la tête,
00:30:22 qui peuvent avoir des concrétités, qui sont sensibles à ces sujets,
00:30:26 mais qui n'ont pas forcément fait le lien entre une action collective possible dans l'entreprise et ces sujets-là.
00:30:31 Et quand on parle d'émancipation écologique, c'est une manière de travailler sur les constats,
00:30:37 de faire de l'apprentissage, de faire de la sensibilisation,
00:30:40 et de les permettre également de les mettre en mouvement.
00:30:43 Parce que le meilleur remède à la déprime, c'est l'action.
00:30:47 Et donc, on les met en mouvement, on les met en action, et ils deviennent eux-mêmes acteurs.
00:30:52 Un élément qui est très concret, et ça explique la réussite de cet atelier, de cet outil, c'est les outils des fresques.
00:30:59 Ça permet de transformer quelqu'un par un atelier collaboratif en un futur animateur lui-même de fresques.
00:31:06 Donc on est vraiment dans un processus d'émancipation, et de faire devenir acteur des salariés dans l'entreprise.
00:31:12 C'est aussi pour nous une force militante qui est ascendante, ça nourrit l'organisation.
00:31:18 On a à peu près une dizaine de groupes de travail qui sont autogérés par les militants.
00:31:23 Donc on a plein de sujets, parce qu'on a des militants qui sont passionnés par les déchets,
00:31:27 d'autres par le but d'en carbone, d'autres par les questions d'énergie, d'autres par les océans, d'autres...
00:31:33 Et donc du coup, ça permet effectivement que chacun puisse s'exprimer et apporter des compétences qui viennent enrichir notre action syndicale.
00:31:42 Alors on avait, dans cette mise en mouvement, on s'est rendu compte que depuis des dizaines d'années,
00:31:50 on avait déjà des équipes qui avaient mis en place une commission environnementale dans leurs instances.
00:31:54 On en avait qui avaient repris la main sur la gestion de la restauration collective, dans laquelle ils ont fait des choses formidables.
00:32:02 On en avait d'autres qui se sont intéressés à la stratégie immobilière de l'entreprise,
00:32:07 qui est quand même une sacrée boîte noire pour les syndicats pour y accéder.
00:32:12 Donc ils se sont dit "en fait on a trois hectares, qu'est-ce qu'on pourrait en faire ?"
00:32:15 Ils se sont vraiment investis en mode vraiment la transition écologique juste lorsqu'il s'agit d'anticiper et de préparer un déménagement.
00:32:25 Donc en fait on avait toutes ces richesses-là, donc ça a permis de construire pas mal d'outils.
00:32:31 En l'espace de deux ans et demi, on a fait une quinzaine de fiches revendicatives.
00:32:36 On a mis en place un parcours militant de six jours en trois modules pour les élus et pour les délégués syndicaux,
00:32:42 parce qu'il faut les outiller bien souvent, et je crois que c'est un sujet qui est transversal,
00:32:48 c'est en gros la transition écologique, mais en fait je ne sais pas par quel bout prendre le sujet.
00:32:53 Donc en fait il faut effectivement mettre en place des outils, il faut les accompagner.
00:32:57 On a sensibilisé en interne de la CDT plusieurs milliers d'adhérents avec la fresque du climat, l'atelier d'automne et la fresque du numérique.
00:33:05 Et on a créé notre propre fresque qu'on va déployer en 2024, qui s'appelle la fresque "Les pouvoirs d'agir dans l'entreprise"
00:33:12 pour la transition écologique juste, qu'on a déjà commencé à déployer.
00:33:19 Cet après-midi j'anime un CSE de 12 salariés, dont la moitié ne sont pas d'adhérents CFDT,
00:33:24 qui sont des nouveaux élus, et donc on va leur présenter cet outil.
00:33:27 C'est un outil, on l'a appelé le pouvoir d'agir, parce qu'en fait s'il y a une légitimité d'une organisation syndicale,
00:33:33 c'est de pouvoir agir dans l'entreprise. On est les seuls à pouvoir le faire.
00:33:36 Et donc on peut le faire de plein de manières différentes, parce que d'une part on est la première organisation syndicale de France,
00:33:45 et parce qu'on a des délégués syndicaux qui peuvent négocier des accords,
00:33:49 qui peuvent prendre en compte, quel que soit le sujet de négociation, des revendications qui vont concrétiser
00:33:54 de manière très pragmatique cette notion de transformation écologique juste,
00:33:58 à l'intermédiaire de nos élus CSE, donc là il y a plein de sujets à faire entre les ASC, la restauration collective,
00:34:03 les questions de mobilité, l'exemplarité également, on met en place, Florence parlait de bilan carbone,
00:34:10 on va mettre en place en 2024 la question du bilan carbone pour les CSE, par exemple, et pour les ASC.
00:34:17 Les ASC c'est les activités sociales et culturelles.
00:34:20 Voilà, et puis on a également le réseau des représentants dans les conseils d'administration,
00:34:25 où là aussi on peut agir à différents niveaux dans l'entreprise.
00:34:28 Donc notre légitimité elle est là, et ce réseau, ce collectif des Sentinelles Vertes,
00:34:35 c'est mettre en mouvement, c'est révéler, et c'est d'une petite boule de neige d'en faire une avalanche verte
00:34:42 dans les entreprises et les administrations.
00:34:47 On a plein de projets en 2024, mais je vais m'arrêter là.
00:34:51 On va passer aux questions. Là vous avez trois exemples, deux responsables nationaux, donc n'hésitez pas.
00:35:02 Première question peut-être Leïla.
00:35:05 Leïla de Comarmont, Les Echos. J'ai deux questions.
00:35:15 La première c'est, est-ce qu'il y a d'autres branches ou entreprises qui sont engagées dans l'application de l'ANI ?
00:35:22 Et la deuxième question, vous venez de parler du bilan carbone des CSE.
00:35:29 Est-ce qu'il n'y a pas une difficulté sur ce type de sujet ?
00:35:34 J'ai pensé automatiquement, pour le bilan carbone, il vaut mieux être à distance.
00:35:39 Mais est-ce qu'il faut être à distance quand on fait des réunions de CSE ?
00:35:52 Alors, à ma connaissance, il n'y a pas d'autres branches qui...
00:35:56 Alors j'espère qu'il y en a qui ont demandé des ouvertures de négociations,
00:36:00 mais pour l'instant, je n'en ai pas connaissance.
00:36:04 Et c'est vrai que l'industrie pharmaceutique, on a commencé tôt,
00:36:09 parce que derrière aussi, il y a à la fois l'urgence, on va dire pour nous militants,
00:36:18 et pour, je pense, la chambre patronale, il y avait aussi le fait que l'attractivité pour la branche,
00:36:25 ça permettait de parler d'autres choses que des sujets qui fâchent habituellement dans l'industrie pharmaceutique.
00:36:34 Tu veux raconter un bilan carbone ?
00:36:39 Bilan carbone dans les CSE ?
00:36:43 Alors, si un vrai sujet, c'est le bilan carbone de l'entreprise,
00:36:46 et ensuite, s'il y avait un sujet vraiment bilan carbone au niveau d'un CSE, pour qu'il soit exemplaire,
00:36:53 là, on va aller se friter sur les questions, par exemple, des AEC et par exemple des voyages,
00:36:59 qui n'est pas un sujet qui est forcément simple.
00:37:03 Donc là aussi, il y a des arbitrages à faire.
00:37:05 Après, sur la question du déplacement, il faut voir où est-ce qu'on met le curseur,
00:37:09 parce que l'après-Covid a considérablement, je dirais, modifié le rapport au travail,
00:37:15 les conditions de travail, et il y a un vrai sujet,
00:37:19 et en tout cas, d'un point de vue syndical, il y a un vrai sujet, c'est de préserver le lien entre les salariés,
00:37:24 et préserver le lien aussi entre les gens qui s'occupent des salariés.
00:37:28 Donc, pour moi, je ne pense pas que ce soit un vrai sujet, en tant que tel,
00:37:32 de se dire on va tout faire en visio, s'il s'agissait simplement de la partie CSE,
00:37:37 dont on a besoin de lien.
00:37:38 Mais ce n'est pas le... quand on fait un bilan carbone, justement...
00:37:41 Ah oui, l'entreprise, oui.
00:37:44 Ah, pour l'entreprise ? Ah oui.
00:37:46 Parce que vous disiez bilan carbone du CSE.
00:37:49 Ah, je croyais que vous m'intéressez...
00:37:51 En plus de ce bilan entreprise, vous vouliez faire...
00:37:54 Ah oui, je croyais... non, non, alors, il y a un sujet, mais l'accord montre en fait que,
00:37:58 lorsqu'on arrive à avoir un accord de branche, ça facilite considérablement ensuite le travail des équipes,
00:38:03 pour pouvoir s'appuyer sur un cadre, et notamment sur le bilan carbone.
00:38:07 Aujourd'hui, la loi permet effectivement de demander ces informations,
00:38:11 mais on a beaucoup d'équipes qui sont en difficulté de recueillir ces informations-là.
00:38:14 Et après, suivant l'activité des entreprises,
00:38:17 dans l'AF3C, on est sur beaucoup de services,
00:38:20 dans l'activité des services, c'est vrai que l'un des premiers postes du bilan carbone de l'entreprise,
00:38:24 ça va être effectivement le déplacement des salariés.
00:38:27 Donc là, en fait, le premier sujet, ça va être effectivement comment bien,
00:38:32 vous avez raison, gérer entre le temps de travail passé chez soi,
00:38:37 ou en co-working,
00:38:39 et puis mettre en avant évidemment les accords de mobilité,
00:38:42 de mobilité durable, comme l'a présenté Sébastien,
00:38:45 ce qu'ils ont fait dans son entreprise.
00:38:48 Très rapidement, sur l'ANI,
00:38:55 Dialogue social et transition écologique juste,
00:38:58 alors l'accord qui a été signé dans la pharmacie de médicaments
00:39:02 est le premier du genre, mais il commence quand même à s'aimer,
00:39:06 c'est-à-dire que c'était, en fait, on se rend compte que cette ANI,
00:39:08 qui mettait en oeuvre les prérogatives de la loi climat et résilience,
00:39:12 est utile, parce qu'il a quand même impulsé des discussions dans les branches,
00:39:19 et on espère que celui de la pharmacie va faire des petits,
00:39:24 on sait que des branches, notamment dans la banque,
00:39:26 commencent à se pencher sur le sujet,
00:39:29 et donc ensuite, quand ça passe par la branche,
00:39:32 il y a des choses qui ensuite vont jusque dans les entreprises,
00:39:37 mais on voit bien que ça y est, ça commence à prendre,
00:39:41 et donc on n'a pas encore une vision complète de ce qui s'enclenche,
00:39:47 mais ça commence vraiment à s'enclencher.
00:39:50 Bonjour, Mariette Grimond pour Actuel CSE,
00:40:00 j'avais une question pour revenir au bilan carbone,
00:40:02 aujourd'hui dans les entreprises privées,
00:40:04 il est obligatoire à partir de 500 salariés,
00:40:06 mais j'ai en tête une entreprise informatique de 300 salariés,
00:40:09 où de ce fait, l'employeur ne veut pas faire le bilan carbone,
00:40:13 parce qu'il n'est pas obligatoire,
00:40:14 donc les élus du CSE s'en sont saisis et le font tout seul,
00:40:17 et le présentent depuis plusieurs années à chaque fois à l'employeur,
00:40:21 est-ce que vous défendez un abaissement du seuil dans les entreprises privées,
00:40:25 pour que ce bilan soit rendu plus largement obligatoire,
00:40:29 et alors pour Sébastien, du coup c'est une sous-question,
00:40:31 je n'ai pas noté quel effectif vous étiez,
00:40:33 est-ce que vous êtes soumis de ce fait au bilan carbone,
00:40:35 est-ce que vous en saisissez, alors que ce n'est pas obligatoire ?
00:40:38 Merci.
00:40:39 Je vais répondre rapidement pour le bilan carbone,
00:40:43 en fait nous, il y a un bilan carbone qui a été fait par l'entreprise,
00:40:45 parce que l'entreprise, elle fait un bilan carbone au niveau du groupe,
00:40:48 donc c'est plus de 5000 salariés,
00:40:50 donc effectivement on a un bilan carbone qui a été réalisé il y a déjà 2 ans,
00:40:53 qui est obligatoire en fait de fait,
00:40:56 et de toute façon l'entreprise,
00:40:57 parce que pour le contrairement aux services,
00:40:59 où effectivement la plupart du bilan carbone est au niveau des transports,
00:41:03 nous, c'est le scope 3 en fait qui est très impacté,
00:41:06 et c'est la fabrication.
00:41:07 Plus de 60% de notre empreinte carbone, c'est la fabrication nazie.
00:41:11 Et juste pour l'industrie pharmaceutique là,
00:41:16 dans l'accord c'est toutes les entreprises,
00:41:20 et il faut savoir qu'il y en avait plus de la moitié,
00:41:23 voire 60% qui n'avaient pas encore entamé cette démarche bilan carbone.
00:41:27 Bonjour, Quentin Châtelier, Provence.
00:41:33 Oui, sur l'abaissement des seuils,
00:41:38 c'est une revendication CFDT,
00:41:40 c'est ce qu'on a obtenu dans le cadre du...
00:41:42 En fait dans la conditionnalité des aides,
00:41:45 pour les entreprises qui touchent de l'argent du plan de relance,
00:41:49 c'est d'abaisser le seuil pour les plus de 50 salariés,
00:41:52 pour les plus de 50 salariés,
00:41:55 pour faire ce bilan d'émissions de gaz à effet de serre.
00:42:01 Bonjour, Quentin Châtelier pour Liaison Sociale.
00:42:04 Deux questions, la première sur l'ANI,
00:42:06 qui ne contient pas de nouvelles mesures législatives ou réglementaires.
00:42:10 Est-ce que ça veut dire que vous considérez que le cadre actuel est suffisant,
00:42:13 ou du moins que ce n'est pas la priorité de le modifier à ce stade ?
00:42:16 Et la deuxième question sur la conditionnalité des aides,
00:42:19 que vous rappelez dans votre manifeste.
00:42:21 La porte s'est un petit peu ouverte,
00:42:23 on a vu pendant la conférence sociale, sur le sujet des rémunérations.
00:42:26 Est-ce que dans vos échanges avec le gouvernement,
00:42:28 vous avez l'impression que la porte pourrait s'ouvrir aussi,
00:42:30 sur le sujet des enjeux environnementaux ou sociaux,
00:42:34 par rapport à la conditionnalité ? Merci à vous.
00:42:37 L'ANI ne comporte pas de nouvelles mesures,
00:42:53 parce qu'on en a porté et qu'on n'a pas réussi à les amener.
00:42:57 Et qu'on n'a pas réussi à amener le patronat sur des choses un peu plus ambitieuses.
00:43:02 L'important de l'ANI, c'est qu'il reprend un certain nombre d'éléments,
00:43:07 sur, comme le disait Fabien, la déclinaison de la loi Climat Résilience.
00:43:12 Et l'un des enjeux et des objectifs de cette ANI,
00:43:16 c'est qu'on réussisse à amener le patronat sur le terrain du dialogue social,
00:43:20 dans l'entreprise, sur ces sujets-là.
00:43:22 Et que c'est une forme de reconnaissance de la légitimité des représentants du personnel,
00:43:26 à aborder ces questions.
00:43:29 Et qu'il puisse y avoir véritablement une discussion complètement intégrée,
00:43:36 sur les enjeux économiques, écologiques et sociaux.
00:43:40 Donc ça, c'est une première victoire.
00:43:45 Et puis, comme le disait Florence, c'est un levier pour les branches,
00:43:48 et c'est un levier aussi pour les équipes.
00:43:51 Notamment, un levier en termes d'engagement.
00:43:54 C'est-à-dire qu'on ne peut pas avoir des directions qui nous disent
00:43:57 "Circulez, il n'y a rien à voir",
00:43:58 ou "Je ne suis pas concernée forcément par un certain nombre de dispositions",
00:44:01 ou "Débrouillez".
00:44:03 Enfin, je ne fais pas forcément...
00:44:06 Il y a certaines entreprises qui ne font pas forcément preuve de bonne volonté
00:44:09 sur la clarté des informations, etc.
00:44:11 Donc, c'est aussi un levier pour nous de dire
00:44:14 "Mais les organisations patronales se sont engagées,
00:44:17 donc vous avez, vous aussi, une responsabilité
00:44:22 à porter cet accord national interprofessionnel localement".
00:44:26 Sur la conditionnalité des aides,
00:44:29 alors on a effectivement ouvert la...
00:44:32 Enfin, mis le pied dans la porte entre-ouverte par le gouvernement
00:44:35 sur la question de l'exonération des cotisations.
00:44:38 Ce que l'on porte en parallèle,
00:44:42 qui fait l'objet aussi de discussions,
00:44:45 notamment dans le cadre de ce qui a été
00:44:48 le plan France Relance et France 2030,
00:44:51 c'est la question de l'éco-conditionnalité des aides.
00:44:54 Alors, on est dans le comité de suivi,
00:44:56 on a l'occasion de le dire à chaque fois qu'on le peut.
00:44:59 Ce qui...
00:45:03 Là où on est...
00:45:04 L'une des difficultés qu'on a sur cette question
00:45:07 d'éco-conditionnalité des aides,
00:45:09 c'est que les aides sont attribuées sur des projets,
00:45:11 sur des dossiers qui sont déposés par les entreprises.
00:45:14 Et qui ne fait pas l'objet de vérification réelle,
00:45:19 enfin, opérationnelle.
00:45:21 Et donc nous, là où on continue de bagarrer,
00:45:26 c'est le fait qu'il puisse y avoir
00:45:28 une forme de contrôle social de ce qui est fait dans l'entreprise
00:45:31 au regard des aides qui sont attribuées.
00:45:33 Donc on a...
00:45:35 Je pense que c'est important de continuer de porter cette idée
00:45:39 que lorsqu'une entreprise touche des aides au titre d'un...
00:45:42 Par exemple, d'un projet écologique
00:45:46 ou d'un projet d'évolution de l'outil de production
00:45:50 ou d'un enjeu d'amener l'entreprise
00:45:54 à aller vers cette transformation écologique,
00:45:56 il faut que, un, le CSE soit au courant qu'il y a cette aide.
00:46:01 Donc qu'il y ait une information,
00:46:02 ce qui n'est pas systématiquement le cas.
00:46:04 Et qu'il puisse y avoir un débat,
00:46:06 dans le cadre des instances représentatives,
00:46:08 sur la façon dont le projet répond vraiment ou pas
00:46:11 aux objectifs qui sont fixés.
00:46:13 Aujourd'hui, il n'y a aucune obligation.
00:46:15 Donc ça, on le porte aussi dans le cadre des...
00:46:19 Comment dire ?
00:46:21 Du suivi de ces aides.
00:46:22 Le principal enjeu étant qu'on puisse
00:46:27 mesurer l'efficacité de ces aides.
00:46:30 Et donc qu'on puisse les évaluer et mesurer l'efficacité.
00:46:34 On a été pas mal mobilisés dans le cas de France 2030.
00:46:39 Il y a eu une énorme enveloppe dédiée à MaPrimeRenov' par exemple,
00:46:43 qui en termes de décaissement,
00:46:45 donc la DG Trésor nous dit, c'est hyper efficace,
00:46:49 on a distribué plein d'argent pour...
00:46:51 Dans le cadre de LaPrimeRenov',
00:46:53 c'est un dispositif qui fonctionne très bien.
00:46:55 Quand on va un peu plus loin qualitativement sur c'est quoi,
00:46:58 qu'est-ce que financent les différentes sollicitations
00:47:03 et activations de cette prime ?
00:47:04 On est sur des monogestes, c'est-à-dire que des particuliers
00:47:07 qui vont non pas rénover intégralement leur habitation,
00:47:11 mais changer une fenêtre, isoler le toit,
00:47:14 ou il peut y avoir ce qu'on appelle des rénovations partielles.
00:47:20 En fait, d'un point de vue thermique,
00:47:23 on sait que ça n'a aucune efficacité.
00:47:24 Donc c'est ça sur lequel nous,
00:47:26 on souhaite aussi pouvoir orienter les aides publiques
00:47:29 et avoir une illustration
00:47:34 au regard des dépenses en euros,
00:47:38 qu'est-ce que ça a comme impact réel d'économie d'énergie
00:47:44 et donc d'impact en termes d'empreintes carbone.
00:47:48 Et ça, les administrations nous disent
00:47:51 que c'est très compliqué à faire,
00:47:53 mais je pense que c'est indispensable.
00:48:02 Bonjour, je suis Agatranck de l'Obs.
00:48:04 J'ai plusieurs questions.
00:48:06 Je voulais savoir déjà si vous portiez
00:48:07 ou si vous étiez associé à des projets de reconversion
00:48:11 dans les filières les plus polluantes,
00:48:13 d'industries polluantes.
00:48:14 Ma deuxième question, c'est sur le temps de travail.
00:48:16 Je me demandais si vous considériez que c'est un enjeu
00:48:18 pour la transition écologique, notamment sa réduction.
00:48:22 Et par ailleurs, je me demandais sur la formation,
00:48:24 ce que vous portiez comme proposition.
00:48:27 Merci.
00:48:28 Merci.
00:48:29 Reconversion dans les filières les plus polluantes,
00:48:49 en fait, il ne faut pas prendre ça
00:48:51 que sous le prisme des filières les plus polluantes,
00:48:55 il faut prendre ça sous le prisme
00:48:56 de la transformation des filières
00:48:58 et des enjeux de transformation qui sont devant nous,
00:49:02 qu'elles soient polluantes ou pas,
00:49:04 mais il y a des filières qui vont devoir se transformer,
00:49:07 sans doute certaines plus que d'autres.
00:49:09 Et donc là, il y a des enjeux, évidemment,
00:49:11 de transformation, de reconversion.
00:49:14 Je vais prendre un exemple
00:49:16 qui est un petit peu un laboratoire en ce moment.
00:49:20 C'est la filière automobile,
00:49:22 avec le passage du moteur thermique au moteur électrique.
00:49:25 Et justement, toutes les transformations que ça impose
00:49:29 et qui sont à l'œuvre,
00:49:30 et où on voit les difficultés qui arrivent.
00:49:34 C'est-à-dire que les enjeux,
00:49:38 on ne fabrique pas un moteur électrique
00:49:41 comme on fabriquait un moteur thermique.
00:49:43 Donc, les compétences ne sont pas les mêmes.
00:49:45 Ça suppose des grosses transformations
00:49:47 déjà chez les donneurs d'ordre.
00:49:49 Mais nous, notre inquiétude dans ces filières-là,
00:49:53 c'est la transformation des compétences,
00:49:57 notamment chez la sous-traitance,
00:49:59 où là, on a un gros travail syndical à mener,
00:50:02 y compris par les équipes syndicales
00:50:05 chez les donneurs d'ordre,
00:50:07 pour prendre en compte les enjeux et l'intérêt général
00:50:10 dans toute la filière
00:50:12 sur les transformations des métiers à venir.
00:50:15 Et pas qu'au niveau de la filière.
00:50:16 C'est-à-dire que ces transformations
00:50:18 ne se feront pas non plus sans les territoires.
00:50:20 C'est-à-dire que les transformations écologiques
00:50:22 dont on parle ne pourront pas se faire
00:50:24 sans croiser les enjeux filière et territoire.
00:50:26 Il y a des travaux qui sont engagés,
00:50:28 notamment à la CFDT,
00:50:29 dans la filière automobile,
00:50:31 avec les Hauts-de-France et le Grand-Est,
00:50:34 pour réfléchir à ces problématiques.
00:50:36 Parce que la clé de voûte
00:50:38 de la réussite de ces transformations,
00:50:40 c'est l'anticipation.
00:50:41 Et c'est ce qu'on essaye de faire
00:50:43 pour mener à bien ces transformations,
00:50:46 en embarquant tous les salariés,
00:50:48 en rendant acceptables
00:50:51 les difficultés qui sont devant nous.
00:50:55 Mais ces difficultés seront moindres
00:51:00 si on anticipe bien tous ces éléments
00:51:04 dont je viens de vous parler.
00:51:07 Et dont la formation...
00:51:09 Vous parlez de la formation interne
00:51:12 ou de la formation des salariés ?
00:51:14 Parce que voilà, après,
00:51:16 tous ces enjeux,
00:51:17 quand on croise enjeux filière-territoire
00:51:19 ou les discussions qui peuvent y avoir
00:51:20 dans les filières, dans les branches,
00:51:21 pour anticiper ça,
00:51:22 bien sûr que les enjeux de formation
00:51:24 et de reconversion sont au centre du débat.
00:51:28 Là encore, il y a bien sûr
00:51:30 des enjeux d'anticipation.
00:51:32 Mais on sait aussi que,
00:51:34 dans ces reconversions,
00:51:36 on risque d'avoir des travailleurs
00:51:38 qui vont avoir des trous dans leur carrière,
00:51:40 le temps de se retransformer,
00:51:42 au regard notamment de l'accélération
00:51:44 de ces transformations.
00:51:46 Et nous, on porte à la CFDT
00:51:47 l'idée d'une assurance transition emploi
00:51:49 pour venir sécuriser
00:51:52 les parcours professionnels
00:51:54 dans ces formations.
00:51:55 Parce que si on ne sécurise pas en amont
00:51:58 tout ce processus,
00:52:00 on aura du mal à l'enclencher.
00:52:02 Deux éléments complémentaires.
00:52:09 La question du temps de travail,
00:52:11 la question de la diminution du temps de travail,
00:52:13 tout ce qui est lié au travail
00:52:14 est un enjeu, effectivement,
00:52:15 pour la transition écologique.
00:52:17 Nous, on porte l'idée d'une réduction du temps de travail
00:52:19 tout au long de la vie.
00:52:20 C'est la question de ce qu'on va porter
00:52:22 dans le cadre de la négociation
00:52:23 sur le compte épargne-temps universel.
00:52:25 Le travail est essentiel
00:52:32 dans les enjeux de transition écologique,
00:52:34 mais il n'y a pas que la vie au travail
00:52:37 qui va peser sur les émissions
00:52:40 de gaz à effet de serre.
00:52:41 Il faut le regarder de façon globale.
00:52:43 Nous, ce que l'on pense,
00:52:45 c'est que dans le cadre de la transition écologique juste,
00:52:48 on a un enjeu d'organisation du travail.
00:52:51 Je pense que Sébastien l'a extrêmement bien expliqué
00:52:54 qu'à un moment,
00:52:55 si on n'associe pas les salariés
00:52:56 à un moment où il y a une canicule
00:52:58 sur la question des horaires,
00:52:59 la question de la façon...
00:53:01 Et ça, on l'a entendu aussi
00:53:02 dans le cadre du bâtiment,
00:53:03 la nécessité d'adapter les rythmes de travail,
00:53:06 la question des horaires,
00:53:07 la façon dont on fonctionne en équipe, etc.
00:53:09 Donc, c'est un enjeu plus large
00:53:13 que la question du temps de travail.
00:53:15 La question du télétravail,
00:53:16 c'est un enjeu d'organisation du travail.
00:53:19 Et donc, ça fait partie des sujets
00:53:21 que nous souhaitons aborder
00:53:26 dans le cadre de la future négociation,
00:53:28 je ne sais pas comment elle s'appelle,
00:53:30 Pacte de la vie au travail,
00:53:32 sur la question du compte épargne-temps universel
00:53:36 et sur la question de la reconversion.
00:53:38 Fabien évoquait la question
00:53:39 de l'assurance transition emploi,
00:53:41 comment on fait mieux,
00:53:43 on articule mieux formation professionnelle
00:53:47 et assurance chômage,
00:53:52 pour le faire rapidement.
00:53:54 Et puis, dans le cadre de cette négociation,
00:53:56 on va aussi avoir un défi,
00:53:58 il y a un chapitre reconversion.
00:54:00 Pour nous, la question de la reconversion,
00:54:04 elle va se poser,
00:54:05 notamment au regard de l'ensemble des secteurs
00:54:08 qui vont être obligés
00:54:09 de procéder à des grandes transformations.
00:54:13 Il y a la question, bien entendu, de l'automobile,
00:54:16 il y a la question du bâtiment,
00:54:17 il y a la question,
00:54:18 beaucoup de secteurs vont être impactés.
00:54:22 Et aujourd'hui, on n'est pas équipé du tout
00:54:24 pour faire face à des reconversions majeures, massives.
00:54:28 Et donc, il faut qu'on invente un nouveau dispositif.
00:54:33 Il y a beaucoup de...
00:54:35 L'idée n'est pas forcément de créer quelque chose de nouveau,
00:54:38 mais je pense qu'on a une multitude de dispositifs
00:54:41 qui existent,
00:54:43 qui n'ont pas forcément été faits
00:54:45 pour répondre à ces reconversions
00:54:49 qui peuvent être majeures ou radicales.
00:54:53 Si je dis ça, c'est que,
00:54:55 il y a par exemple un dispositif
00:54:57 auquel on avait contribué,
00:54:58 qui est Transco,
00:54:59 transition collective
00:55:00 qui a été mis en place après le Covid.
00:55:02 On voit bien que ça ne fonctionne pas.
00:55:04 C'est très bien pour les 400 salariés
00:55:06 qui ont pu suivre ce dispositif.
00:55:09 Mais l'idée, c'est de se dire
00:55:11 comment on consolide
00:55:15 des dispositifs de reconversion
00:55:19 à l'initiative du salarié,
00:55:21 à l'initiative de l'entreprise,
00:55:23 et comment on articule aussi
00:55:25 des dispositions individuelles et collectives.
00:55:29 Jérôme Lepêtre, de l'AEF.
00:55:31 Il y a les Sentinelles Vertes de l'AF3C.
00:55:34 Il me semble qu'il y a aussi un réseau
00:55:36 du côté de la FGA.
00:55:38 Les Oranges Vertes, c'est ça ?
00:55:42 Est-ce que ces réseaux ont vocation
00:55:45 à rester fédérales,
00:55:47 ou est-ce qu'il y a une action confédérale
00:55:49 autour de ces sujets-là ?
00:55:51 C'était la première question.
00:55:53 Et la deuxième,
00:55:54 mais en les évoquant,
00:55:55 en lien avec ce qui vient d'être dit
00:55:57 sur la reconversion
00:55:58 et sur les problématiques d'emploi,
00:56:00 j'ai un peu le sentiment
00:56:02 que ce manifeste,
00:56:04 c'est...
00:56:06 Pendant des années,
00:56:08 on a abordé la question
00:56:10 de la transition écologique
00:56:12 autour de la question
00:56:14 de la nécessaire reconversion
00:56:16 plus ou moins subie
00:56:17 de base en emploi, d'entreprise.
00:56:19 Il y a l'impression que ce manifeste,
00:56:21 c'est une bascule vers la question
00:56:23 du travail plus que de l'emploi.
00:56:25 Est-ce que j'ai bien compris
00:56:27 cette démarche-là ?
00:56:28 Est-ce que c'est ça ?
00:56:30 Concernant le réseau Sentinelle Verte
00:56:39 et la présentation qui a été faite par Michael,
00:56:42 c'est vrai que c'est une initiative
00:56:44 au départ d'une fédération
00:56:46 qui a fait déjà des petits.
00:56:48 Je crois que...
00:56:50 Alors, il y a effectivement la FGA
00:56:52 qui a créé les Oranges Vertes.
00:56:54 Il y a des initiatives
00:56:56 qui se créent avec plus ou moins de réussite
00:56:58 dans nos structures fédératives.
00:57:00 L'idée qu'on a aujourd'hui,
00:57:02 c'est d'essayer de généraliser
00:57:04 un petit peu de manière...
00:57:06 Enfin, de généraliser un peu
00:57:08 à l'organisation
00:57:10 ce concept qui nous permet
00:57:12 à la fois d'embarquer,
00:57:14 de dépasser notre simple cercle
00:57:16 d'élus sur notre action
00:57:18 en faveur du climat
00:57:20 et sur les transitions écologiques justes.
00:57:22 Et puis aussi, c'est une marque
00:57:24 un peu quand on se tourne vers l'extérieur
00:57:26 parce qu'on sait que
00:57:28 dans tous ces sujets de transition écologique juste,
00:57:30 c'est un grand réseau
00:57:32 d'ONG, d'associations
00:57:34 et que...
00:57:36 Et donc, l'idée est bien
00:57:38 de généraliser ce genre d'initiatives
00:57:40 globalement à la CFDT
00:57:42 pour pouvoir être encore plus efficace
00:57:44 et embarquer plus de monde
00:57:46 dans la fonction publique,
00:57:48 dans les entreprises
00:57:50 comme l'a expliqué Michael.
00:57:52 Le manifeste,
00:57:54 vous avez remarqué
00:57:56 qu'il est en deux parties.
00:57:58 Je vais en dire
00:58:00 deux, trois petits mots
00:58:02 parce que
00:58:04 on a
00:58:06 une force, je pense,
00:58:08 à la CFDT. D'abord, ça fait longtemps,
00:58:10 comme l'a dit Marie-Lise dans ses propos introductifs,
00:58:12 ça fait longtemps qu'on s'est saisi du sujet
00:58:14 à la CFDT et que
00:58:16 on a une capacité...
00:58:18 Parce que c'est un débat qui n'est pas
00:58:20 toujours très facile à poser en interne.
00:58:22 C'est-à-dire qu'on voit très bien que les enjeux
00:58:24 des transformations,
00:58:26 les solutions des uns...
00:58:28 J'ai coutume de dire que les solutions des uns
00:58:30 sont souvent les problèmes des autres.
00:58:32 On a une limitation des ressources,
00:58:34 il y a des conflits d'usages.
00:58:36 Donc, il est important
00:58:38 de poser globalement
00:58:40 et collectivement les enjeux
00:58:42 pour voir un petit peu les arbitrages
00:58:44 qu'on peut en faire. Donc, c'est un peu l'objet
00:58:46 du manifeste qui, d'une part,
00:58:48 pose
00:58:50 le projet CFDT
00:58:52 sur les transitions écologiques justes
00:58:54 et sur les transformations
00:58:56 que ça va impliquer.
00:58:58 Et d'autre part,
00:59:00 des éléments beaucoup plus pragmatiques
00:59:02 qui, effectivement, font
00:59:04 référence à la réalité
00:59:06 des travailleurs et des travailleuses
00:59:08 dans les entreprises, dans les administrations
00:59:10 où on remet
00:59:12 les enjeux du travail
00:59:14 face à la réalité
00:59:16 de tous les éléments
00:59:18 qu'on a posés.
00:59:20 Un complément.
00:59:30 Il y a deux enjeux
00:59:32 effectivement dans ce manifeste
00:59:34 et dans cette étape
00:59:36 et ça a été vraiment au coeur du débat
00:59:38 du Bureau national.
00:59:40 On le dit depuis longtemps,
00:59:42 le travail est invisible
00:59:44 et on a
00:59:46 porté,
00:59:48 notamment à l'occasion
00:59:50 du début de l'année,
00:59:52 la mobilisation retraite,
00:59:54 c'était une mobilisation du travail,
00:59:56 en fait. L'enjeu
00:59:58 était de mettre en lumière
01:00:00 l'ensemble de ces questions
01:00:02 depuis que
01:00:04 le travail
01:00:06 est invisible.
01:00:08 Depuis que
01:00:10 les chiffres du chômage repartent
01:00:12 un petit peu à la hausse, on voit bien qu'on se fait vite
01:00:14 rattraper par la patrouille et que les questions
01:00:16 d'emploi reviennent sur le devant de la scène
01:00:18 et de redonner... Donc nous l'idée, c'est vraiment
01:00:20 effectivement
01:00:22 de... La première chose,
01:00:24 c'est de dire
01:00:26 il y a un enjeu d'emploi
01:00:28 dans cette transition écologique juste, mais il y a
01:00:30 surtout une question de travail, c'est-à-dire que
01:00:32 il ne faut pas croire que seuls
01:00:34 les secteurs les plus polluants,
01:00:36 comme ça peut être évoqué, vont devoir
01:00:38 faire cette mutation, c'est que l'ensemble
01:00:40 du travail va être
01:00:42 impacté et modifié par
01:00:44 cette transition écologique juste.
01:00:46 Donc il faut remettre cet enjeu-là
01:00:48 au cœur des discussions
01:00:50 et qu'on
01:00:52 ne peut pas aborder la transition écologique
01:00:54 juste, comme on en entend beaucoup
01:00:56 par-ci par-là,
01:00:58 au prisme d'études statistiques
01:01:00 et de bagarres, et moi j'ai pas envie
01:01:02 de débattre, de savoir si
01:01:04 il y aura x milliers
01:01:06 d'emplois supprimés, x milliers
01:01:08 d'emplois créés, c'est important,
01:01:10 mais le débat,
01:01:12 il faut dépasser
01:01:14 cette question de chiffres,
01:01:16 il faut aller sur la question
01:01:18 du travail et la question de la qualité du travail.
01:01:20 Ça c'est le premier point,
01:01:22 et le deuxième point,
01:01:24 moi je suis convaincue,
01:01:26 on l'a dit, il faut accélérer,
01:01:28 alors on peut...
01:01:30 ça peut être un vœu pieux,
01:01:32 mais je pense que si le syndicalisme n'est pas là
01:01:34 pour porter ce message
01:01:36 et embarquer
01:01:38 les travailleurs
01:01:40 dans cette voie,
01:01:42 on prend le risque
01:01:48 de continuer
01:01:52 d'aborder ces questions-là
01:01:54 uniquement en défensif.
01:01:56 Et nous l'idée c'est d'être à l'offensive
01:01:58 et d'expliquer
01:02:00 et de porter cette voie
01:02:02 dans le débat public
01:02:04 que oui, il y a un changement climatique,
01:02:06 qu'il faut pouvoir
01:02:08 embarquer tout le monde,
01:02:10 et qu'il y a une voie possible
01:02:12 si
01:02:14 on le fait de façon démocratique,
01:02:16 il y a une voie possible pour embarquer tout le monde.
01:02:18 Et ça,
01:02:20 je pense que
01:02:22 c'est se montrer
01:02:24 à l'offensive là-dessus,
01:02:26 c'est aussi donner, enfin,
01:02:28 porter le message, notamment auprès des pouvoirs publics
01:02:30 et des employeurs,
01:02:32 que le syndicalisme
01:02:34 c'est pas juste jouer les pompiers,
01:02:36 quand tout le monde est au pied du mur et qu'une boîte ferme.
01:02:38 Et on a besoin de le porter,
01:02:42 on a besoin d'être
01:02:44 entendus, voilà.
01:02:46 Et je pense que le meilleur moyen de le faire
01:02:48 c'est pas uniquement
01:02:50 dans les rendez-vous au ministère
01:02:52 ou dans les négociations interprofessionnelles,
01:02:54 ça part aussi des entreprises
01:02:56 et des administrations.
01:02:58 Juste une question supplémentaire,
01:03:06 vous avez acté
01:03:08 la mise en sommeil vendredi de l'intersyndical,
01:03:10 est-ce que ce sujet,
01:03:12 n'y voyez aucune...
01:03:14 Est-ce que ce sujet de la
01:03:16 transition écologique peut être un sujet
01:03:18 sur lequel l'intersyndical
01:03:20 pourrait renaître, ou du moins
01:03:22 porter quelques revendications communes,
01:03:24 que ce soit dans les négo à venir
01:03:26 ou dans un autre cadre ?
01:03:28 Merci à vous.
01:03:30 Il n'y a pas d'autre question ?
01:03:38 Je plaisante.
01:03:40 Alors, mise en sommeil,
01:03:44 ça c'est les termes que vous utilisez,
01:03:46 je pense qu'il y avait besoin de se clarifier
01:03:48 sur le fait que l'intersyndical retraite,
01:03:50 qui est une intersyndical à objet défini,
01:03:52 a muté vers des relations intersyndicales
01:03:58 qui ne sont pas les mêmes aujourd'hui
01:04:00 que ce que ça pouvait être il y a deux ans,
01:04:02 ou trois ans.
01:04:04 Je pense qu'on a tous tiré les enseignements
01:04:08 d'une façon de travailler ensemble,
01:04:10 de prendre à se connaître,
01:04:12 et de faire en sorte que
01:04:14 on a besoin de continuer de se parler
01:04:16 et d'avoir des réunions de travail,
01:04:18 notamment entre numéro 1,
01:04:20 mais ça peut être aussi entre les équipes,
01:04:22 les chefs de file qui vont être impliqués
01:04:24 dans des négociations.
01:04:26 On a acté le fait qu'on se revoit en février,
01:04:28 qu'on va essayer de ritualiser
01:04:30 un peu ces rendez-vous,
01:04:32 en se disant qu'on n'a pas forcément besoin
01:04:34 d'une courbe de presse
01:04:36 et d'un communiqué à chaque fois.
01:04:38 Voilà, je sais que vous en êtes friand
01:04:40 et que vous êtes demandeur.
01:04:42 Donc, je pense que ça c'est important
01:04:44 de se dire,
01:04:46 peut-être que certains ne le sont pas,
01:04:48 peut-être que certains ne le sont pas.
01:04:50 Donc, je pense que c'est important
01:04:52 de pouvoir, voilà,
01:04:54 de se dire ça, et ça fait partie...
01:04:56 Après, on a un projet,
01:04:58 ça a été évoqué également,
01:05:00 de travailler ensemble
01:05:02 sur les enjeux, de continuer de travailler ensemble
01:05:04 sur les enjeux d'égalité hommes-femmes.
01:05:06 On a un agenda politique qui est devant nous
01:05:08 sur la refonte de l'index,
01:05:10 sur la transposition de la directive
01:05:12 sur la transparence salariale.
01:05:14 On a des travaux
01:05:16 sur la question du partage
01:05:18 de la parentalité. Donc, voilà,
01:05:20 ça c'est un des rendez-vous qui ont été pris.
01:05:22 Dire, est-ce que les enjeux
01:05:24 de transition écologique, jusque ça,
01:05:26 peut-être un sujet d'intersyndical.
01:05:28 Je ne pense pas, parce qu'en fait,
01:05:30 on a des visions assez différentes
01:05:32 sur ce sujet.
01:05:34 Une prise en charge
01:05:36 interne dans nos organisations
01:05:38 qui est très hétérogène.
01:05:40 Voilà, donc,
01:05:42 on peut partager des grands objectifs.
01:05:44 Je pense que si je demande à tous mes collègues,
01:05:46 mes homologues,
01:05:48 on veut que les salariés soient mieux associés
01:05:50 et c'est un enjeu pour tout le monde,
01:05:52 tout le monde sera d'accord pour dire que oui.
01:05:54 Après, sur les modalités, la façon dont on peut avancer,
01:05:56 c'est pas forcément
01:05:58 le cas,
01:06:00 pour preuve
01:06:02 du nombre de signataires de l'ANI.
01:06:04 Donc, on ne va pas se faire
01:06:06 des nœuds à la tête. On va aller là,
01:06:08 sur les sujets sur lesquels on partage
01:06:10 le fonds
01:06:12 et des revendications communes.
01:06:14 Est-ce qu'il y a encore
01:06:16 des questions avant de passer
01:06:18 au micro tendu,
01:06:20 au singulier, je crois, mais...
01:06:22 Parce qu'il n'y a qu'un micro.
01:06:26 Attendre !
01:06:28 Je vous vois perplexes.
01:06:30 Non, c'est bon ?
01:06:34 J'ai envie de vous dire un truc, vous ne m'avez pas posé la question,
01:06:36 mais ça me vient...
01:06:38 Là où... Peut-être une autre façon d'illustrer
01:06:40 le besoin de changement de modèle,
01:06:42 c'est que
01:06:44 Sébastien évoquait l'accord
01:06:46 Canicule.
01:06:48 Moi, ce que je trouve frappant, c'est que
01:06:50 il y a beaucoup d'entreprises...
01:06:52 C'est un plan Canicule... Enfin, c'est un accord,
01:06:54 pardon, qui permet
01:06:56 de préparer l'entreprise, qui anticipe,
01:06:58 qui permet de déclencher un certain nombre de mesures.
01:07:00 Je crois que...
01:07:02 Je n'ai pas connaissance qu'il y ait eu
01:07:04 d'autres secteurs, ou en tout cas...
01:07:06 J'ai pas eu beaucoup
01:07:08 d'exemples d'entreprises qui se sont mis autour
01:07:10 de la table pour dire "Voilà comment
01:07:12 on peut fonctionner
01:07:14 dans un cadre qui ne va pas
01:07:16 être exceptionnel en fait." Je pense que
01:07:18 la difficulté, et ce que nous, on veut porter
01:07:20 quand on dit "il faut une transformation majeure",
01:07:22 c'est que ça ne va pas être
01:07:24 un épisode
01:07:26 exceptionnel.
01:07:28 Les Canicules en été.
01:07:30 Travailler par 40 degrés, ça va devenir
01:07:32 le quotidien de beaucoup de travailleurs.
01:07:34 Et c'est là aussi
01:07:36 que nous, on veut porter cette...
01:07:38 la question de cette transformation
01:07:40 de modèle, c'est que ça ne va pas être juste
01:07:42 un épisode de 2022.
01:07:44 2023, pardon.
01:07:46 Oui, 22, pardon.
01:07:48 On sait qu'en 23, en 24, en 25,
01:07:50 ça va concerner plus d'entreprises, plus de régions,
01:07:52 ça va être plus intense,
01:07:54 ça peut...
01:07:56 Et on voit aujourd'hui
01:07:58 en parallèle
01:08:00 aussi, la façon dont les entreprises
01:08:02 sont totalement démunies
01:08:04 suite aux inondations
01:08:06 dans les Hauts-de-France. Donc,
01:08:08 ce sont des épisodes qui ont un impact sur
01:08:10 l'activité économique et le travail,
01:08:12 mais qui ne font absolument pas
01:08:14 l'objet d'une
01:08:16 réflexion à froid,
01:08:18 sans mauvais jeu de mots,
01:08:20 pour se dire comment
01:08:22 collectivement, on fait face à ces
01:08:24 enjeux,
01:08:26 et face à des épisodes qui vont de toute façon
01:08:28 devenir...
01:08:30 vont survenir
01:08:32 régulièrement et vont faire partie
01:08:34 du contexte
01:08:36 et de l'environnement de l'entreprise.
01:08:38 C'est ça qu'on essaye de
01:08:40 porter et de
01:08:42 faire en sorte qu'il puisse y avoir
01:08:44 un maximum de négociations,
01:08:46 parce que la situation
01:08:48 chez Ram sera pas la même que dans une autre...
01:08:50 C'est pas les mêmes...
01:08:52 la même réalité, les mêmes
01:08:54 conditions de travail, le même environnement
01:08:56 en fonction des secteurs.
01:08:58 Il y a un remords
01:09:00 pour deux dernières questions.
01:09:02 Une question qui m'est venue,
01:09:04 Emmanuelle Pira, c'est DT Magazine.
01:09:06 Je mets un peu les pieds dans le plat, mais
01:09:08 on voit quand même que
01:09:10 les entreprises, il y a tout ce mouvement
01:09:12 autour de la convention des entreprises
01:09:14 pour le climat,
01:09:16 il décline maintenant
01:09:18 sur les territoires, dans les filières,
01:09:20 il y a quand même tout un mouvement qui s'est bien
01:09:22 qui a embrayé
01:09:24 depuis deux ans.
01:09:26 Est-ce qu'il n'y aurait pas du coup
01:09:28 une action un peu pour cibler
01:09:30 dans ces entreprises dont les directions
01:09:32 semblent de plus en plus motivées
01:09:34 et prennent les choses en main,
01:09:36 à cibler nos équipes
01:09:38 dans ces entreprises,
01:09:40 et du coup là aussi initier
01:09:42 quelque chose de dynamique,
01:09:44 puisqu'on a beaucoup d'équipes qui sont
01:09:46 face à des directions qui
01:09:48 ne veulent pas avancer, ou alors qui font dans leurs coins,
01:09:50 mais du coup dans ces entreprises-là,
01:09:52 peut-être nouer un dialogue
01:09:54 social intéressant
01:09:56 sur...
01:09:58 voilà, avec des patrons qui sont
01:10:00 partants, enfin motivés.
01:10:02 Et puis on va peut-être tout de suite passer
01:10:06 à la question de Gérôme.
01:10:08 Qui est en lien
01:10:10 justement,
01:10:12 pour rebondir sur ce que tu disais
01:10:14 Marie-Lise, il y a peu d'entreprises
01:10:16 qui se sont saisies de ces questions-là,
01:10:18 donc Eram est un
01:10:20 exemple, j'imagine
01:10:22 que la CFDT en parle
01:10:24 avec des homologues patronaux,
01:10:26 que ce soit le BDF, la CPME,
01:10:28 qu'est-ce qu'ils répondent sur ces questions-là ?
01:10:30 Oui Emmanuel,
01:10:38 sur les
01:10:40 conventions des entreprises pour le climat,
01:10:42 ça fait partie des choses
01:10:44 justement qu'il faut qu'on explore, mais
01:10:46 il faut pas...
01:10:48 ça peut être un moyen de mettre le
01:10:50 pied à l'étrier dans des entreprises,
01:10:52 de créer des bons exemples, mais de toute façon
01:10:54 on n'attend pas non plus que les directions
01:10:58 partout où on peut y aller,
01:11:00 on essaie d'y aller
01:11:02 et évidemment
01:11:04 de toute façon ça fait
01:11:06 partie des choses qu'il faut qu'on explore avec la
01:11:08 CFDT, c'est sur ma to-do list
01:11:10 pour tout vous dire.
01:11:12 On est en contact et il faut que je rappelle
01:11:14 parce qu'on a effectivement des choses à voir
01:11:16 s'il y a des opportunités
01:11:18 et voir comment on peut travailler ensemble
01:11:20 effectivement ça fait partie des choses
01:11:22 qu'il faut qu'on explore, mais ne surtout
01:11:24 pas se cantonner à ça, il faut qu'on
01:11:26 soit beaucoup
01:11:28 plus offensif, y compris avec les directions
01:11:30 qui ne veulent pas y aller.
01:11:32 Et...
01:11:34 En complément
01:11:36 et en réponse
01:11:38 à Jérôme,
01:11:40 c'est pas parce qu'une entreprise est mobilisée pour le climat
01:11:42 qu'elle est pour autant convaincue que ça doit
01:11:44 passer par le dialogue social. C'est ça en fait
01:11:46 la problématique. Et donc quand
01:11:48 on a...
01:11:50 et...
01:11:52 comme si ce "nouvel objet"
01:11:54 entre guillemets, qui s'invite dans l'entreprise
01:11:56 pour cette nouvelle question, je
01:11:58 ferais un parallèle un peu similaire sur
01:12:00 l'IA et le numérique, en fait
01:12:02 une transformation majeure de l'entreprise,
01:12:04 de son modèle économique et de
01:12:06 la façon dont elle fonctionne,
01:12:08 ça reste encore un travail
01:12:10 de syndicalisme, de conviction, ça doit
01:12:12 être traité dans le cadre du dialogue
01:12:14 social et que c'est le meilleur moyen
01:12:16 qu'on ait trouvé pour pouvoir trouver les solutions
01:12:18 les plus intelligentes. Donc quand
01:12:20 effectivement je...
01:12:22 je fais...
01:12:24 j'aborde ces questions
01:12:26 avec mes homologues, eux ils
01:12:28 en sont convaincus, mais ils m'expliquent qu'en interne
01:12:30 c'est un peu plus compliqué que ça. Bon.
01:12:32 Mais...
01:12:34 voilà, c'est un peu...
01:12:36 c'est vraiment...
01:12:38 c'est pour ça que c'est important de se dire
01:12:40 qu'il n'y aura pas de transition écologique, juste sans
01:12:42 le faire par une...
01:12:44 la méthode démocratique.
01:12:46 Et en fait, ça reste
01:12:48 encore en débat dans beaucoup d'entreprises.
01:12:50 Et quand
01:12:52 il y a des entreprises
01:12:54 qui n'en font pas forcément l'objet de dialogue
01:12:56 social parce qu'elles considèrent que
01:12:58 ça concerne chaque salarié
01:13:00 individuellement et qu'il vaut mieux
01:13:02 un dialogue direct avec des
01:13:04 salariés plutôt faire un sondage
01:13:06 par exemple, ou mener une enquête dans
01:13:08 l'entreprise pour savoir
01:13:10 si les salariés seraient prêts à faire ci
01:13:12 ou faire ça en termes de gestes
01:13:14 les éco-gestes, en termes de mobilité,
01:13:16 etc. En faire un objet dialogue social
01:13:18 c'est loin d'être naturel
01:13:20 et puis il y a
01:13:22 des employeurs qui n'ont pas envie que ce soit
01:13:24 forcément traité dans cet
01:13:26 espace-là. Donc
01:13:28 on a
01:13:30 un... voilà, une...
01:13:32 un enjeu
01:13:34 à défendre
01:13:36 la place... enfin, le...
01:13:38 la place du dialogue social et le fait que
01:13:40 le dialogue social intègre ces enjeux-là
01:13:42 pour pouvoir
01:13:44 embarquer tout le monde. Et
01:13:46 je prends juste un exemple, c'est exactement ce qu'on a
01:13:48 connu au moment du Covid et du confinement.
01:13:50 Confinement, les entreprises
01:13:52 sont face
01:13:54 à une situation totalement
01:13:56 inédite et
01:13:58 un changement radical.
01:14:00 On a beaucoup
01:14:02 d'entreprises qui avaient
01:14:04 pourtant un dialogue social plutôt nourri
01:14:06 qui
01:14:08 n'ont absolument pas
01:14:10 souhaité recevoir les organisations
01:14:12 syndicales ou réunir les CSE.
01:14:14 Je pense notamment à des... dans le secteur
01:14:16 industriel où les usines ont continué
01:14:18 de fonctionner
01:14:20 mais en fait ça a duré 15 jours.
01:14:22 Ça a duré 15 jours et pour
01:14:24 beaucoup d'entre elles, elles se sont arrêtées
01:14:26 plusieurs jours, 3-4 jours.
01:14:28 Elles ont
01:14:30 convoqué, enfin en tout cas réuni les
01:14:32 organisations syndicales et les CSE pour
01:14:34 dire "bon, on est dans une situation où
01:14:36 on ne peut pas continuer comme avant,
01:14:38 il faut aménager
01:14:40 les horaires, les équipes,
01:14:42 comment on prend en compte les éléments
01:14:44 de distanciation". A l'époque, il n'y avait pas de masques,
01:14:46 rappelons-nous. Et donc c'est par le dialogue
01:14:48 social qu'elles ont redémarré et grâce
01:14:50 à ce qui a pu être discuté, qu'elles ont redémarré
01:14:52 et qu'elles ont intégré en fait
01:14:54 les enjeux du travail.
01:14:56 Et là, on est exactement
01:14:58 dans le même...
01:15:00 dans la même
01:15:02 situation. C'est un peu toujours au pied du
01:15:04 mur qu'ils
01:15:06 appellent les syndicalistes pompiers.
01:15:08 Et nous, c'est exactement
01:15:10 le discours qu'on veut porter
01:15:12 aujourd'hui, c'est que on peut faire
01:15:14 les pompiers, mais ce n'est quand même pas la partie
01:15:16 du boulot la plus
01:15:18 réjouissante.
01:15:20 On est là bien entendu pour
01:15:22 défendre les salariés quand ils sont
01:15:24 impliqués
01:15:26 directement concernés au pied du mur.
01:15:28 Mais la meilleure action
01:15:30 syndicale, c'est quand même d'éviter ces situations
01:15:32 et de faire en sorte qu'on puisse anticiper.
01:15:34 Et juste pour compléter,
01:15:40 Marie-Lise, sur le... quand vous regardez
01:15:42 dans l'accord sur la branche de l'industrie
01:15:44 pharmaceutique, je ne vous l'ai peut-être pas
01:15:46 dit tout à l'heure, mais il y a obligation
01:15:48 là d'intégrer
01:15:50 systématiquement
01:15:52 l'ITEM
01:15:54 Environnement Transition Écologique
01:15:56 à toutes les informations
01:15:58 consultations récurrentes et ponctuelles
01:16:00 et toutes les négociations.
01:16:02 On n'est plus...
01:16:04 auparavant, on était invité
01:16:06 à dans les entreprises. Là, c'est une
01:16:08 obligation. Donc ce
01:16:10 pan là doit systématiquement être
01:16:12 étudié, quel que soit le sujet
01:16:14 qui arrive en négociation ou
01:16:16 qui est en informations consultations
01:16:18 au niveau des CSE.
01:16:20 Merci bien. On va passer
01:16:24 du coup au micro tendu. Juste pour vous dire
01:16:26 que dans votre dossier de presse,
01:16:28 vous avez le manifeste. Il y a aussi une double page
01:16:30 15-16 avec les outils
01:16:32 d'accompagnement, de formation des militants.
01:16:34 Si vous voulez aller plus loin sur cette question
01:16:36 là, vous pouvez nous recontacter.
01:16:38 On vous mettra en relation aussi
01:16:40 avec Anne-Juliette
01:16:42 et Laure. Mais en tout cas,
01:16:44 vous avez ces éléments
01:16:46 aussi dans le dossier de presse.
01:16:48 Merci beaucoup.
01:16:50 Merci.
01:16:52 C'est pour ça qu'il faut juste un petit son
01:17:02 avec Maxime peut-être. Je lui ai dit très très
01:17:04 rapidement.
01:17:06 Cécile, aussi.
01:17:08 Aussi.
01:17:18 Ouais, d'accord.

Recommandations