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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

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Transcription
00:00 - Merci à Emmanuel Ducrox. Emmanuel, nous partons aux Etats-Unis. Alors évidemment, Olivier Delagarde nous en a dit un mot il y a un instant.
00:06 Les directrices de trois des plus prestigieuses universités américaines ont été questionnées au congrès
00:12 au sujet de la haine anti-juif qui prospère sur les campus depuis le 7 octobre. Cette audition s'est très très mal passée.
00:19 - Mais on a là, il faut imaginer la scène, les présidentes des universités de Harvard, de Pennsylvania et du MIT,
00:24 elles sont face à des représentants du congrès et
00:28 et donc on leur reproche leur laxisme face à la hausse des manifestations antisémites. Et à ces trois présidentes, on pose la même question.
00:36 Appelé au génocide des juifs, constitue-t-il selon les règles de votre université de l'intimidation et du harcèlement ?
00:42 - Et là, elles ont beaucoup de mal à répondre clairement.
00:44 - Elles ont du mal à dire clairement que oui, appeler au génocide des juifs relève de la menace et du harcèlement selon les standards pourtant
00:50 très strictes de la lutte contre le harcèlement et les discriminations de leurs établissements. A vrai dire, elles n'y parviennent pas du tout.
00:57 L'une d'elles explique "Nous sommes attachés à la liberté d'expression, même pour les opinions répréhensibles,
01:01 scandaleuses et offensantes.
01:03 Si les mots se transforment en actes, on agit". Une autre estime que pour qu'un appel au génocide relève de la menace, il faut bien évaluer,
01:10 tenez-vous bien, le contexte. Il y aurait donc un contexte universitaire où il est acceptable de menacer les juifs d'extermination.
01:17 Alors la question leur est posée plusieurs fois, elle donne lieu à des contorsions rhétoriques
01:22 interminables où l'on sent la patte des avocats.
01:25 L'ensemble laisse un profond sentiment de malaise. - Comment vous expliquez cette gêne à répondre clairement ? Qu'est-ce qui explique cette séquence ?
01:31 - Et bien que la vague antisémite qui ressurgit sur les campus américains ne touche pas seulement les étudiants et les enseignants comme on l'a vu ces
01:38 dernières semaines, elle trouve une complicité dans l'encadrement académique.
01:41 - Alors, il faut rappeler quand même le contexte américain, la liberté d'expression là-bas c'est sacré, on a le droit de le dire, de penser bien sûr,
01:47 mais de dire ce qu'on veut aussi. - Oui, c'est un principe constitutionnel, mais dans ce cas là c'est surtout un fauné.
01:51 Cette liberté d'expression est inconcevable sur les campus dès qu'un propos est suspecté de racisme, de sexisme, d'homophobie, de transphobie.
01:59 Les universités expusent alors sans sourciller.
02:02 Elles prêtent l'oreille à des communautés qui se sentent agressées en permanence par des mots, par des pronoms personnels
02:08 mal utilisés par des auteurs antiques et c'est pour elles qu'elles ont indicté les politiques anti-discrimination.
02:13 Le fameux contexte qui permet de minimiser l'appel au génocide d'antisémites, c'est celui-là.
02:19 - C'est-à-dire qu'il y a des dispositifs de protection mais c'est pas pour les juifs c'est ça ?
02:22 - Il faut lire dans les colonnes de l'Opinion ce jour l'interview réalisée par Lola Ovarles d'un enseignant juif de l'université de Columbia
02:30 qui résume l'hypocrisie.
02:32 Les américains voient les juifs comme des blancs, donc des privilégiés, pas comme une communauté qui a besoin d'être protégée.
02:38 Ce que les universités américaines travaillées par les minorités revendicatives leur disent à ces juifs,
02:44 c'est que l'appel au génocide les concernant fait partie des désagréments du privilège blanc,
02:49 pour reprendre le vocabulaire qui leur est cher, un privilège blanc qui doit les aider à supporter en silence.
02:55 Pour résumer, pour expier le racisme systémique, l'existence d'un antisémitisme académique institutionnel est devenue possible aux Etats-Unis.
03:04 - Signature Robin Emmanuel Ducrot, merci Emmanuel.

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