• l’année dernière
En novembre 1799, le Directoire est à bout de souffle. Le coup d’état parlementaire qui est organisé ne se passe pas comme prévu. Au final, le général Bonaparte parvient à prendre le pouvoir. Le consulat qui se met en place cherche alors à clore l’épisode révolutionnaire. Pour atteindre cet objectif, le Premier consul Bonaparte engage une série de réformes énergiques afin de stabiliser le pays. Cette période affermit son pouvoir et permet, en quelques années, de passer à un nouveau régime : le Premier Empire. Observons comme Napoléon Bonaparte a manœuvré pour parvenir à ses fins.

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Sources bibliographiques :

- J.P Bertaud, Le Consulat et l’Empire, Armand Colin, 2021
- Jacques-Olivier Boudon, Histoire du Consulat et de l’Empire, Perrin, 2003
- Jean Tulard, Napoléon, Fayard, 2021
- Thierry Lentz, Le Grand Consulat : 1799-1804, Fayard, 2014

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Liens Internet :

- Les héritages républicains sous le Consulat et l’Empire : https://journals.openedition.org/ahrf/8093
- Napoléon, le Consulat et l’Empire : https://clio-texte.clionautes.org/napoleon-le-consulat-et-lempire.html
- La survivance d’un modèle électoral sous le Consulat : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2006-4-page-17.htm

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Crédit musiques :

- Richard Wagner – Siegfried, Marche funèbre
- Georges Bizet - Marche Funèbre
- Maurice Ravel – Shéhérazade
- Honneger – Napoléon, Les ombres
- Hans Zimmer – Gladiator OST
- Martin Philipps – Napoléon OST
- Richard Tognetti – Master and Commander OST

- Bruitages : Freesound.org

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Crédit vidéo :

- Ridley Scott – Napoléon (2023) : https://www.imdb.com/title/tt13287846
- Yves Simoneau – Napoléon (2002) : https://www.imdb.com/title/tt0253839
- Richard T. Heffron – Napoléon et Joséphine (1987) : https://www.imdb.com/title/tt0092411
- Jean-François Richet – L’Empereur de Paris (2018) : https://www.imdb.com/title/tt7025976
- Sacha Guitry – Napoléon (1955) : https://www.imdb.com/title/tt0048413


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Transcription
00:00 Paris, 2 décembre 1851.
00:03 Au petit matin, des affiches sont placardées dans la capitale.
00:07 Le président de la république, Louis-Napoléon Bonaparte, lance un appel au peuple.
00:12 La constitution lui interdisant de se représenter aux élections présidentielles, il réalise
00:17 un coup d'état.
00:18 Les assemblées sont occupées par les troupes, les opposants sont arrêtés, la presse est
00:22 suspendue.
00:23 Le neveu de Napoléon Bonaparte souhaite mettre en place un régime consulaire, qui serait
00:27 approuvé par plébiscite, et se réfère dans sa déclaration au « système créé
00:31 par le premier consul au début du siècle », qui aurait donné à la France « repos
00:36 et prospérité ».
00:37 En effet, en 1799, alors que les soubresauts révolutionnaires continuent d'agiter la
00:43 France, le général Bonaparte parvient, suite à un coup d'état, à se faire nommer premier
00:48 consul.
00:49 Cette période du consulat est charnière.
00:50 Les réformes menées tambour battant permettent de stabiliser le pays et de clore l'épisode
00:55 révolutionnaire.
00:56 Le consulat permet surtout à Napoléon Bonaparte de concentrer le pouvoir, au point qu'en
01:01 1804, la république devient un empire.
01:03 Revenons sur la période du consulat, et observons comment Napoléon Bonaparte a manœuvré pour
01:09 remporter l'une de ses plus grandes batailles, celle qui a fait de lui un empereur.
01:13 Napoléon Bonaparte est considéré pour beaucoup comme l'exemple type génie militaire.
01:19 Grand stratège et tacticien hors normes, ses grandes victoires sont encore étudiées
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02:45 Un grand merci à War Thunder de soutenir la création de cette vidéo, et revenons
02:50 à notre sujet, le consulat.
02:52 Après la chute de Robespierre, la République française se dote d'une nouvelle forme
03:15 de gouvernement, afin d'empêcher toute tyrannie.
03:17 Le Directoire.
03:19 Le pouvoir exécutif est détenu par 5 membres élus par les chambres, renouvelable par cinquième
03:24 tous les ans.
03:25 Ainsi, tout renversement brutal de majorité est impossible.
03:28 Le pouvoir législatif est partagé entre le conseil des 500 et le conseil des anciens.
03:33 C'est un retour au suffrage censitaire, seuls les plus aisés votent, environ 30 000
03:38 personnes.
03:39 Rapidement, la constitution montre ses limites, et la stricte séparation des pouvoirs empêche
03:44 toute réforme qui ne font pas consensus.
03:45 Les directeurs n'ont aucune prise sur les chambres, et les chambres aucune sur les directeurs.
03:50 Le blocus imposé par les anglais à la France freine le commerce extérieur, l'inflation
03:55 est galopante, de nombreuses crises alimentaires frappent les plus démunis, tandis que le
03:58 brigandage sévit sur tout le territoire.
04:00 A cette mauvaise situation financière, s'ajoute une forte corruption des gouvernants, qui
04:06 n'hésitent pas à se servir allègrement dans les caisses de l'Etat.
04:09 Certaines réformes permettent de maintenir la France à flot, comme la création d'un
04:12 centre d'inspecteur des contributions, chargé du prélèvement des impôts, ou la fondation
04:16 d'une caisse d'escompte, facilitant le crédit.
04:18 A cela s'ajoutent les pillages des armées françaises à l'étranger, qui apportent
04:22 une contribution aux finances bienvenue.
04:23 La situation politique devient rapidement critique.
04:27 Royalistes et républicains radicaux complotent ou lancent des insurrections populaires.
04:31 Une bonne partie des propriétaires, qui n'aspirent qu'à l'ordre, sont prêts à passer à
04:36 un autre régime, autoritaire s'il le faut.
04:38 Les crises politiques s'enchaînent au sein du directoire.
04:42 L'arrivée de l'abbé Siaïs en 1799 change la donne.
04:46 Il souhaite réviser cette constitution, qui n'arrive pas à conjurer le désordre
04:50 ambiant.
04:51 Problème, la constitution de l'an III ne peut être révisée que tous les 9 ans.
04:55 Il faut donc passer par un coup d'Etat parlementaire.
04:57 Son objectif est de transférer les deux chambres à l'extérieur de Paris, afin d'éviter
05:01 tout mouvement populaire dans la capitale, puis de pousser à la démission plusieurs
05:04 directeurs, en les soudoyant notamment, et mettre les députés devant le fait accompli.
05:08 Le système ne fonctionne pas, le pays est paralysé, et il faut donc réformer la constitution.
05:13 Mais pour une réussite complète de la manœuvre, il faut un bras armé, un sabre selon les
05:19 termes des comploteurs.
05:20 Un général de confiance, qui pourrait discipliner les parlementaires réticents.
05:23 Les choix sont nombreux, Siaïs pense tout d'abord au général Joubert, mais il est
05:28 tué lors de la campagne d'Italie en août 1799.
05:31 Barras, le directeur le plus influent, qui s'est rallié à Siaïs, soumet alors l'idée
05:37 de Napoléon Bonaparte.
05:38 Les deux hommes se connaissent depuis le siège de Toulon, et Barras l'a appelé en 1795
05:44 pour réprimer une émeute royaliste à Paris.
05:46 Ses victoires militaires lors de la campagne d'Italie l'ont oréolé de gloire.
05:49 En 1798, son ambition politique a poussé le directoire à l'envoyer loin du pays,
05:56 en Égypte, d'où il devait couper le commerce maritime anglais vers les Indes.
06:01 Il remporte quelques batailles, mais il échoue en Syrie.
06:05 Bonaparte a très vite compris le rôle essentiel de la propagande, et il parvient à faire
06:10 de cet échec oriental une réussite aux yeux de l'opinion.
06:13 Pour preuve, lors de son retour en France suite au rappel envoyé par Siaïs, il peut
06:18 jauger de sa popularité sur le chemin vers Paris.
06:21 La foule l'acclame, l'organisation du coup d'état peut débuter.
06:25 Pour une entreprise d'une telle ampleur, des alliés puissants sont nécessaires.
06:30 En premier lieu, des banquiers, afin de soudoyer les parlementaires.
06:33 Lucien Bonaparte, le frère de Napoléon, est président du conseil des 500, ce qui
06:38 permet de plus facilement convaincre certains membres.
06:40 Les ministres importants, comme Talleyrand ou Fouché, se disparaient à soutenir le
06:44 coup d'état, mais restent prudents.
06:46 Le 18 brumaire en 8, les manœuvres parlementaires débutent.
06:50 On agite la menace d'un complot anarchiste pour faire voter le transfert des conseils
06:54 à Saint-Cloud.
06:55 Bonaparte contrôle les points stratégiques de Paris.
06:58 Des affiches placardées appellent au calme et annoncent que Bonaparte et les directeurs
07:02 protègent la république.
07:03 Le lendemain, 19 brumaire, les deux conseils sont séparés et les séances débutent.
07:08 Le conseil des anciens proteste peu, mais celui des 500 est plus véhément.
07:12 On demande des explications sur ce soi-disant complot anarchiste et souhaite qu'on jure
07:17 fidélité à la constitution.
07:18 Tandis que trois des cinq directeurs démissionnent, comme convenu, afin de provoquer un vide gouvernemental
07:24 et la nécessité d'une nouvelle constitution, Bonaparte perd patience.
07:27 Il entre dans la salle du conseil des 500 et exige le vote d'une nouvelle constitution.
07:32 Il est aussitôt traité de dictateur, de nouveau César, et tente maladroitement de
07:37 justifier son attachement à la liberté et aux institutions.
07:40 Secoué, Bonaparte est évacué.
07:43 C'est son frère Lucien qui lui offre le salut.
07:45 Il sort chercher les troupes à l'extérieur, argant qu'on a voulu tuer le général.
07:50 Les soldats, baïonnettes au canon, pénètrent dans la salle des 500.
07:55 « Foutez-moi ça dehors ! » aurait prononcé Murat, qui seconde Bonaparte.
07:59 Le soir même, les quelques députés qui reviennent votent le remplacement des directeurs
08:03 par trois consuls provisoires, Bonaparte, Sieyès et Ducos, qui doivent, avec le soutien de
08:09 deux commissions, proposer une nouvelle constitution dans les trois mois.
08:12 Aussitôt, une vaste opération de communication vise à faire accepter ce changement de pouvoir
08:20 à la population.
08:21 Des affiches sont placardées dans tout Paris.
08:24 Les objectifs sont clairement définis, paix à l'intérieur et à l'extérieur.
08:28 Bonaparte est présenté comme au-dessus des parties.
08:31 Ni talons rouges, ni bonnets rouges, ni royalistes, ni jacobins.
08:35 Il accuse les néo-jacobins, assimilés à des anarchistes, de mener la révolution à
08:39 sa ruine.
08:40 Les royalistes quant à eux voudraient rétablir l'ancien régime et effacer les acquis de
08:45 la révolution.
08:46 Bonaparte souhaite clore la séquence.
08:48 La révolution est fixée aux principes qui l'ont commencé, elle est finie.
08:52 Le recours à l'imaginaire de la Rome antique, déjà utilisé durant la révolution, cherche
08:58 à imposer l'idée d'une république stable et puissante, dans laquelle le peuple participe
09:01 à la vie publique.
09:02 En s'assimilant aux consuls romains, les plus hauts magistrats qui disposaient du pouvoir
09:07 militaire et civil, Bonaparte cherche à établir un lien entre la grandeur républicaine de
09:11 Rome et ce nouveau régime en construction.
09:13 Pour y parvenir, Bonaparte a un plan d'action, qui peut être résumé en 5 objectifs principaux.
09:19 Le premier consul dispose d'un pouvoir prépondérant.
09:26 Il propose et promulgue les lois, nomme les hauts fonctionnaires, commande les armées.
09:30 Les deux autres consuls n'ont qu'un rôle consultatif, ils sont nommés pour 10 ans
09:34 renouvelables.
09:35 Surtout, Bonaparte n'est pas responsable devant les chambres, composée du tribunat,
09:40 qui discute mais ne vote pas les lois, c'est une assemblée de manchots, et du corps législatif,
09:45 qui vote mais ne discute pas les lois, c'est une assemblée de muets.
09:48 Enfin, le sénat, totalement subordonné aux premiers consuls, puisqu'il nomme l'essentiel
09:54 des sénateurs, désigne les membres des deux chambres, selon une procédure électorale
09:58 complexe, à partir de listes communales et départementales.
10:01 Il est également juge de la constitutionnalité des lois, ce qui lui permettra de modifier
10:06 la constitution.
10:07 Conseil d'état, dont les membres sont nommés par Bonaparte, est créé et devient le conseiller
10:12 juridique du gouvernement.
10:13 Il prépare les lois et les défend devant les assemblées.
10:16 Enfin, Bonaparte dispose du pouvoir de solliciter le peuple par des plébiscites, des référendums
10:22 dont les résultats sont souvent manipulés.
10:23 Cela commence immédiatement.
10:25 La constitution est soumise à un plébiscite, dont les résultats sont trafiqués par Lucien
10:29 Bonaparte.
10:30 Les deux autres consuls sont choisis afin d'établir une synthèse des forces politiques
10:34 de la France.
10:35 Une forme d'union nationale.
10:37 Cambasseres est la caution révolutionnaire, qui doit rassurer les républicains.
10:41 Le Brun, constituant royaliste, doit apporter le soutien des élites de l'ancien régime.
10:46 La constitution de l'an VIII marque donc l'effacement du pouvoir législatif au
10:50 profit d'un pouvoir exécutif fort et autoritaire.
10:53 Avec ce pouvoir exorbitant, Bonaparte a les mains libres pour éliminer toute forme d'opposition.
10:58 Tout d'abord, il règle la question des soulèvements royalistes dans l'Ouest.
11:04 Les choix étaient déjà bien affaiblis et démoralisés suite aux guerres de Vendée.
11:09 Le premier consul proclame la liberté religieuse dans l'Ouest et parvient à faire déposer
11:13 les armes.
11:14 Il leur promet l'amnistie et des places pour les chefs qui se rallieraient.
11:18 Certains le rejoignent, d'autres sont exécutés ou s'exilent à l'étranger.
11:22 Pour épurer la frange néo-jacobine du pays, ultra-révolutionnaire, et qui peut encore
11:26 mobiliser les foules, il commence par destituer 70% du personnel municipal de Paris, remplacé
11:32 par des propriétaires et des notables fidèles au premier consul.
11:34 « Si je lâche l'abri de la presse, je ne tiendrai pas trois mois au pouvoir », aurait
11:39 confié Bonaparte.
11:40 Il établit la censure sur les journaux.
11:42 60 sur les 73 qui sont publiés à Paris sont interdits.
11:45 Théâtres et spectacles sont soumis à autorisation, délivrés par le ministre de la police, Fouché.
11:52 Bonaparte se sert ensuite de l'attentat de la rue Saint-Niquez en 1800.
11:56 Cette immense explosion, qui visait à l'assassiner alors qu'il se rendait à l'opéra, fait
12:00 22 morts.
12:01 Pourtant, le fait de royaliste, Fouché lui certifié, il accuse tout de même les néo-jacobins.
12:06 724 leaders sont arrêtés, une centaine envoyés en Guyane, une dizaine exécutées.
12:11 Il reste à mater l'opposition parlementaire, notamment certains tribuns comme le libéral
12:18 Benjamin Constant.
12:20 Le renouvellement des chambres par cinquième tous les ans permet de rapidement étouffer
12:24 cette opposition.
12:25 Bonaparte se montre généreux envers ceux qui le soutiennent, leur offrant des postes
12:29 importants ou les récompensant financièrement.
12:31 Pour les dissidents, les moyens de pression policier ou politique permettent de rapidement
12:36 les faire rentrer dans le rang ou de les pousser à l'exil.
12:38 En 1802, Napoléon Bonaparte prononce un discours dans lequel il expose sa vision de l'état
12:46 français.
12:47 « On a tout détruit.
12:48 Il s'agit de recréer.
12:49 Il y a un gouvernement, des pouvoirs, mais tout le reste de la nation.
12:53 Caisse.
12:54 Des grains de sable.
12:55 Nous devons jeter sur le sol de France des masses de granit.
12:58 L'idée est donc de réorganiser, d'unifier et de centraliser le pays à travers la création
13:03 d'institutions pérennes.
13:04 Pour atteindre ces objectifs, il faut commencer par le nerf de la guerre.
13:08 L'argent.
13:09 »
13:10 Dès le début du consulat, les financiers qui ont soutenu le coup d'état avancent
13:16 au régime 3 millions de francs pour financer les premières réformes.
13:19 Le retour sur investissement va s'avérer rentable.
13:22 Il se matérialise par la création de la Banque de France en 1800, qui est une entreprise
13:26 privée dirigée par les grands financiers parisiens qui l'ont soutenue.
13:29 Le gouvernement y place l'argent de la loterie, de l'octroi et le cautionnement des receveurs
13:34 généraux.
13:35 En effet, les receveurs, qui recouvraient l'impôt, devaient avancer la somme qu'ils
13:39 allaient prélever.
13:40 En avançant la somme, l'état s'assure qu'il ne disparaîtrait pas avec la caisse.
13:44 Rapidement, la Banque de France traite certains paiements de l'état et lui consent des
13:48 avances.
13:49 Elle devient l'organisme chargé du paiement des pensions et des rentes.
13:52 Le risque est ainsi mutualisé, et l'appui du gouvernement rassure les milieux financiers
13:56 qui ont un accès plus facile aux crédits.
13:58 En 1803, la création du franc germinal assure la stabilité monétaire.
14:03 La confiance dans la monnaie revient, les pièces mises en circulation sont aussi un
14:07 vecteur politique.
14:08 Le visage du premier consul y apparaît, ainsi que le terme « République française ». La
14:13 Banque de France détient le monopole de l'émission des nouvelles pièces ainsi que des billets
14:16 de banque, enrichissant considérablement la nouvelle institution.
14:19 Les impôts font l'objet d'une attention particulière.
14:22 Le régime maintient les impôts hérités de la Révolution et du Directoire.
14:26 C'est au niveau du recouvrement que d'importants progrès sont réalisés.
14:29 Dès décembre 1799, sont créées des directions des contributions directes dans chaque département,
14:36 dépendant du ministère des Finances.
14:38 840 percepteurs, au niveau des districts et des cantons, dépendent de 99 receveurs, au
14:43 niveau départemental, et assurent ainsi un véritable quadrillage du territoire.
14:47 Rapidement, l'argent rentre et permet à Bonaparte de redresser financièrement la
14:53 France.
14:54 Il donne ainsi à son régime les moyens de durée.
14:56 Dans l'implantation des masses de granit, la réorganisation administrative devient
15:02 un élément majeur de la stratégie bonapartiste.
15:04 Le préfet remplace les intendants de l'ancien régime, et devient le représentant de l'Etat
15:14 dans les départements.
15:15 Ce sont des courroies de transmission indispensables entre Paris et le reste de la France.
15:19 Ce sont eux qui désignent les maires pour les communes de moins de 5000 habitants, et
15:23 qui animent les conseils généraux des départements.
15:24 Bonaparte choisit des hommes triés sur le volet, et pris d'ordre et de discipline.
15:29 La consigne est claire, ne soyez jamais les hommes de la révolution, mais les hommes
15:33 du gouvernement.
15:34 La pensée qu'ils font de la création du corps préfectoral peut être résumée ainsi
15:38 « On peut gouverner de loin, mais on n'administre bien que de près ».
15:41 L'émission des préfets sont nombreuses, veiller au bon développement de l'agriculture
15:47 et des manufactures, assurer le bon fonctionnement de l'instruction publique et des organismes
15:51 de bienfaisance, et protéger les négociations, une classe si précieuse selon Bonaparte.
15:56 Surtout, il faut consulter, dialoguer, aller sur le terrain, et dresser des statistiques
16:01 sur les populations.
16:02 Cela entre dans une logique qui vise à mieux comprendre la population française, mise en
16:07 pratique dès 1801 avec la création d'un bureau des statistiques, qui organise un
16:11 grand recensement.
16:12 Bonaparte poursuit l'œuvre révolutionnaire quant à la question de l'éducation, centrale
16:19 dans cette période qui se veut héritière des Lumières.
16:22 Collèges et lycées sont créés en 1802, réservés aux garçons, dans l'idée de
16:26 former une élite pour la nation.
16:28 Les grandes écoles fondées au XVIIIe siècle, mines, ponts et chaussées ou polytechniques,
16:32 sont désormais encadrées militairement.
16:34 Il faut « modeler une génération dans un même moule », selon les termes du premier
16:38 consul.
16:39 Les ingénieurs, des militaires, des administrateurs, tous patriotes et aptes à défendre les intérêts
16:45 de l'État, s'en succomber aux passions politiques du moment.
16:48 Afin de façonner la société française, un code civil, voulu dès le début de la
16:52 révolution, mais qui n'avait jamais abouti, est rédigé.
16:54 Le consul Canbas R.S. avait déjà rédigé un projet en 1796.
16:59 Il n'y avait plus qu'à le sortir des cartons et l'adapter aux exigences de Bonaparte.
17:04 Fusionnant droit romain, coutume et droit révolutionnaire, il est divisé en trois
17:09 grandes parties, personne, bien et propriété, et met l'accent sur une vision autoritaire
17:15 et hiérarchique de la société.
17:17 La cellule fondamentale est la famille, dans laquelle le père a tout pouvoir.
17:22 C'est un code taillé pour les propriétaires et les notables, la propriété y est inviolable
17:27 et sacrée, supérieure à la liberté ou l'égalité.
17:30 Le code civil reflète l'état d'esprit du premier consul et de l'élite gouvernante,
17:35 autorité, discipline, conservatisme, sacralisation de la propriété, supériorité de l'État
17:41 sur la religion.
17:42 Dans l'idée de ces masses de granit, plusieurs autres institutions sont à évoquer.
17:47 La création de la Légion d'honneur en 1802 vise à récompenser les mérites civils
17:51 ou militaires, mais au fond, à surtout s'attacher une clientèle soumise grâce aux distinctions.
17:56 A Berthier, le ministre de la guerre, qui n'y voit qu'un hochet hérité de l'ancien
18:01 régime, Bonaparte lui répond que c'est avec des hochets que l'on mène les hommes.
18:05 En 1803, pour éviter le vagabondage, un livret ouvrier est mis en place.
18:10 Il permet de contrôler les déplacements des travailleurs et renforce le pouvoir de
18:14 l'employeur.
18:15 Il subsistera jusqu'en 1890.
18:18 Dans sa première déclaration suite au coup d'État, Bonaparte proclame qu'il souhaite
18:24 la paix, à la fois intérieure et extérieure.
18:26 Les aristocrates émigrés durant la révolution peuvent désormais revenir en France, mais
18:36 doivent jurer fidélité à la constitution, sous-entendu au premier consul.
18:40 Cette notion de paix intérieure passe par la nécessité de se rapprocher de l'église
18:45 catholique, qui fut malmenée durant la révolution, par la constitution civile du clergé et la
18:50 vente des biens de l'église.
18:51 Afin de rallier la masse des français, majoritairement catholiques, il signe avec le pape en 1801
18:57 le Concordat.
18:58 La religion catholique y est reconnue comme celle de la majorité des français, et non
19:02 religion d'État.
19:03 Le pape accepte de ne pas revendiquer les biens acquis par l'État pendant la révolution.
19:08 En contrepartie, la France s'engage à payer correctement les ecclésiastiques.
19:12 Les cultes protestants et juifs sont quant à eux reconnus et protégés.
19:15 La paix religieuse est retrouvée.
19:18 La paix civile, quant à elle, passe par la mise en place de divisions militaires à l'échelle
19:22 de plusieurs départements, auxquels se joignent des escadrons de gendarmerie et la garde nationale,
19:27 afin de lutter contre le brigandage.
19:29 La police, dirigée d'une main de fer par Joseph Fouché, développe tout un service
19:34 de renseignement et de surveillance du territoire.
19:35 Enfin, l'appareil judiciaire est réorganisé.
19:39 Chaque département dispose d'un tribunal correctionnel.
19:41 Toutes ces mesures permettent de mettre fin à l'insécurité dans le pays, mais aussi
19:45 à éliminer toutes les oppositions qui ne conviennent pas au premier consul, en procédant
19:50 à des arrestations préventives.
19:51 La recherche de la paix extérieure fut plus complexe.
19:56 Bonaparte cherche dans un premier temps la voie diplomatique, à travers des lettres
20:00 envoyées aux puissances étrangères, les appelant à la table des négociations.
20:03 Il démontre ainsi à l'opinion sa volonté d'en finir avec la guerre, et se laisse
20:08 dans le même temps toute latitude pour préparer ses armées.
20:11 Comme attendu, l'Angleterre et l'Autriche rejettent ces demandes.
20:15 Pour contrer les attaques autrichiennes en Italie, ils lancent une double offensive.
20:19 Le général Moreau contient les autrichiens en Bavière, tandis que Bonaparte réussit
20:24 une manœuvre audacieuse.
20:25 Traverser les Alpes avec son armée en passant par le col du Grand Saint Bernard, comme l'a
20:29 fait Hannibal le cartaginois des siècles auparavant.
20:32 Il s'inscrit ainsi un peu plus dans la légende.
20:35 Il surprend les autrichiens et débat définitivement un maringo.
20:38 Le traité de Lunéville enterrine la fin de la guerre avec l'Autriche.
20:44 Le Royaume-Uni, isolé, signe finalement la paix d'Amiens, qui offre quelques mois de
20:48 paix en Europe.
20:49 Il serait même plus juste de parler de trêve.
20:51 Outre-Atlantique, la question coloniale est épineuse.
20:57 En 1800, l'Espagne a cédé secrètement la Louisiane à la France.
21:02 L'objectif de Bonaparte est de créer un grand empire colonial, regroupant les îles
21:06 des Caraïbes et la Louisiane.
21:08 Mais l'esclavage est aboli depuis 1794, et il est nécessaire de disposer d'une
21:12 main-d'œuvre servile pour développer ces territoires.
21:15 La pression des grands planteurs, très influent à Paris, et notamment de sa femme Joséphine
21:20 de Boarné, issue d'une famille d'esclavagistes martiniquais, le pousse au rétablissement
21:24 de l'esclavage, qu'il décrète en plusieurs étapes.
21:26 Une grande révolte éclate à Saint-Domingue, menée par Toussaint l'Overture.
21:31 Deux corps expéditionnaires sont envoyés pour rétablir la situation.
21:34 Affaiblis par une épidémie de fièvre jaune, ils sont battus par les insurgés.
21:38 L'indépendance de Saint-Domingue, renommée Haïti, est proclamée.
21:44 Bonaparte abandonne son rêve américain, et revend la Louisiane aux Etats-Unis pour
21:49 80 millions de francs.
21:50 Toutes les actions du premier consul consolident son pouvoir.
21:55 Les finances sont redressées, les milieux bourgeois et financiers le soutiennent, l'ordre
22:00 est rétabli, les oppositions mises au banc, les nouvelles institutions stabilisent le
22:03 régime, les victoires militaires sont éclatantes, et la paix avec l'Europe, bien que très
22:08 précaire, est recouvrée.
22:09 Pour beaucoup, Bonaparte est un roi sans couronne.
22:13 Ses soutiens, dont beaucoup lui doivent tout, le pressent d'instaurer une nouvelle légitimité
22:17 dynastique pour couper court aux ambitions royalistes.
22:20 Cela débute par un plébiscite.
22:22 Napoléon Bonaparte sera-t-il consul à vie ? Le oui l'emporte à 99,7%.
22:28 Le senatus consulte qui suit les résultats proclame Bonaparte consul à vie.
22:33 Il peut également choisir son successeur, et ses pouvoirs sont renforcés.
22:36 En 1804, un projet d'assassinat royaliste, soutenu par l'Angleterre, est découvert.
22:43 Il implique les généraux Piche-Gru et Moreau, ce qui permet au premier consul de se débarrasser
22:49 de ces militaires encombrants qui juisent d'une grande popularité.
22:51 Il en profite pour faire enlever et exécuter le duc d'Anguien, qui devait apparemment
22:56 reprendre le pouvoir si la conspiration réussissait, même s'il n'y a jamais eu de preuve tangible.
23:00 Cette affaire est l'occasion, grâce à une habile propagande, de distiller dans l'opinion
23:07 l'idée qu'il est nécessaire de passer à un nouveau régime.
23:10 Dans l'ombre, les soutiens de Bonaparte s'activent pour faire accepter l'idée
23:14 impériale aux fonctionnaires des provinces.
23:15 L'armée, par l'intermédiaire du général Soult, lui apporte son soutien dans cette
23:20 entreprise.
23:21 Au printemps 1804, un débat s'ouvre sur la possible proclamation d'un empire.
23:27 Le 18 mai, la constitution est modifiée par le Sénat, qui proclame Napoléon Bonaparte
23:32 empereur des français.
23:33 Le plébiscite du 6 novembre, portant sur l'hérédité de la dignité impériale,
23:39 emporte les suffrages à 99,93%.
23:42 Le 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur à Notre-Dame.
23:48 La France se rattache ainsi au modèle dominant en Europe, celui des monarchies héréditaires,
23:52 et clôt définitivement l'épisode révolutionnaire.
23:54 L'inspiration romaine du consulat n'est pas sans rappeler les derniers soubresauts
24:02 de l'antique république.
24:03 L'homme providentiel, Octave ou Bonaparte, concentre peu à peu le pouvoir sous un vernis
24:09 républicain pendant quelques années.
24:10 Le principe a pour l'un, le consulat pour l'autre, avant d'atteindre un point de
24:15 bascule qui permet la proclamation d'un empire.
24:18 Bonaparte a œuvré habilement et répondu aux aspirations d'ordre et de reprise économique
24:22 dictées par les élites.
24:23 Les gages donnés aux financiers, propriétaires et notables, lui ont assuré des soutiens
24:27 de poids.
24:28 La paix retrouvée, l'élimination des oppositions, la mise en place d'institutions pérennes
24:33 ou le contrôle du pouvoir législatif, le tout combiné à une intense propagande et
24:36 l'illusion démocratique par les plébiscites, ont façonné l'opinion publique dans le
24:41 sens souhaité, celui de l'homme providentiel qui termine la révolution et offre à la
24:45 France sa grandeur retrouvée.
24:47 Voilà, j'espère que cette vidéo vous a plu, encore un grand merci à War Thunder
25:00 d'avoir soutenu la création de cette vidéo.
25:01 Rendez-vous dans la description pour le lien vous permettant d'installer totalement gratuitement
25:06 War Thunder et ainsi entamer vos premiers combats en ligne.
25:09 Comme d'habitude, si vous souhaitez soutenir la chaîne, vous pouvez acquérir cette illustration
25:15 de Bonaparte en habit de consul signée par l'artiste Manon Potier en vous rendant sur
25:19 la page Tipeee ou KissKissBankBank.
25:21 Encore merci à tous les donateurs, sans qui rien ne serait possible.
25:25 Encore merci d'avoir visionné et à bientôt pour un nouvel épisode.
25:29 *musique*

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