50% de la viande que nous consommons est de la volaille. La France est leader en Europe en matière d'élevage de poulets en plein air (Label Rouge et Bio). 20 % des volailles françaises sont élevées en plein air.
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00:00 [Générique]
00:04 Bonjour à toutes et à tous, ravis de vous retrouver sur le plateau de Place aux Paysans,
00:07 l'émission qui vous immerge dans le milieu rural.
00:11 Aujourd'hui, on va parler élevage de poulet.
00:13 Et oui, 50% de la viande que nous consommons est française.
00:17 Et oui, les Français sont leaders en Europe en matière d'élevage de poulet en plein air,
00:21 qu'on appelle forcément ce label rouge.
00:23 Et oui, 20% des volailles françaises sont élevées en plein air.
00:26 Et pour en parler, écoutez, Laurent Frécon, éleveur de volailles et élu à la Chambre agriculture noire, répondra à nos questions.
00:33 [Générique]
00:44 Laurent Frécon, on le connaît, ce label rouge, mais qu'est-ce qui se cache derrière ?
00:48 C'est-à-dire quoi un label rouge ?
00:50 Bonjour à tous.
00:51 Déjà, le label rouge, la première chose, c'est le respect du bien-être animal, qui est très important.
00:55 Pour les éleveurs.
00:57 Ensuite, c'est le choix d'une race rustique, donc le cou nu du forêt.
01:02 On reconnaît bien lui.
01:03 C'est ça, tout à fait.
01:04 Enfin voilà, comme son nom le porte, il a le cou nu de plume.
01:08 Et en fait, il est adapté au plein air.
01:12 Et il a une qualité de viande supérieure aux autres races.
01:15 Et surtout, on doit le garder un certain temps.
01:18 Voilà, le minimum, c'est 81 jours.
01:20 Et souvent, c'est autour de 85-90 jours de présence dans l'élevage.
01:24 Mais ça change quoi, ça ?
01:25 Eh bien, la viande n'est plus ferme.
01:27 Enfin voilà, il faut du temps pour laisser la viande venir à point pour être consommée.
01:32 C'est ça la différence entre un autre poulet, c'est que d'habitude, ils les gardent quoi ?
01:35 Combien de temps ? 40 jours ? 60 jours ?
01:37 Entre 40 et 50 jours, souvent, dans une poulet standard.
01:40 Et là, on les garde presque le double de temps.
01:43 Donc par contre, il faut qu'ils aient une croissance lente.
01:45 Et c'est ce qui fait aussi la valeur gustative de cette viande.
01:49 Alors ça, c'est le label rouge, mais on sait qu'il y en a certains qui les gardent un peu plus longtemps même, des fois.
01:53 Voilà, ça peut être du poulet fermier, enfin voilà, ou du poulet bio aussi.
01:57 Ils doivent s'engager à les garder encore un peu plus longtemps.
02:01 Alors, autre chose aussi, c'est 10 poulets au mètre carré, c'est ça ?
02:05 C'est ça, on doit respecter une densité pour que le poulet se sente bien
02:09 et soit dans l'espace le plus sauvage possible.
02:13 Alors, c'est un peu stressant aussi, quand même, de laisser ces petites volailles à l'air libre,
02:17 parce qu'il y a quand même des prédateurs dehors.
02:19 Tout à fait, donc on peut retrouver les fouines, les renards, voire même les buses, mais non, les rapaces.
02:25 Donc pour cela, les parcours, on essaye de mettre un peu des arbres pour les protéger, et tenir à l'ombre aussi.
02:32 Tenir à l'ombre, les protéger des prédateurs.
02:34 C'est ça, tout à fait ça.
02:35 Et vous, tous les soirs, vous faites une petite ronde ?
02:38 Voilà, tous les soirs, je vais les rentrer au moment de la tombée de la nuit.
02:41 Alors, au niveau du goût, ça se sent vraiment la différence entre un poulet label rouge et un autre poulet ?
02:47 On le sent, nous, dans notre assiette, et déjà, ça se voit comment ?
02:50 Déjà, sur les étiquettes quand on l'achète, c'est toujours marqué "label rouge".
02:56 Ensuite, au niveau fermeté, comme je disais, de la viande, c'est une viande plus ferme, qui n'est souvent pas très grasse.
03:05 Donc, bien pour la santé aussi.
03:07 Alors, nous allons prendre la direction, dans quelques instants, de Feur,
03:10 où justement, Jean-Christophe Farjon, que vous connaissez, éleveur, a sorti lui un label.
03:15 Ça s'appelle comment ?
03:17 Le label "Vert Forêt".
03:18 Alors, c'est quoi ? C'est la même chose que le label rouge ?
03:20 Ça respecte le label rouge, mais c'est du local, produit dans la Loire, dans le Forêt.
03:26 Et vous allez voir qu'on ne rentre pas comme ça dans son poulet.
03:29 Tout à fait.
03:30 Je toque toujours avant de rentrer. On ne rentre pas chez eux comme ça.
03:43 Alors là, on est dans le bâtiment d'élevage des poulets, des volailles.
03:47 Donc, les volailles, je les reçois poussins de un jour.
03:50 Donc, ils font la taille d'un oeuf. Ils ne sont pas plus gros. Ils tiennent dedans.
03:54 Et mon but, c'est de les élever jusqu'à minimum 84 jours pour qu'ils soient labellisables.
03:59 Le label rouge "Vert Forêt", déjà, c'est un label rouge.
04:03 Et puis, nous, ça correspond à une coopérative, un rassemblement d'éleveurs,
04:07 sur le département de la Loire et les cantons Limitroff.
04:10 Donc, on a une soixantaine d'éleveurs et ça représente environ une soixantaine de poulaillers, de bâtiments.
04:17 Donc là, on est sur un bâtiment de 400 mètres carrés.
04:20 Et ça permet d'avoir une densité de 11 poulets au mètre carré.
04:25 C'est le label qui impose, c'est la norme du label.
04:28 Ça, c'est le système d'abreuvoir.
04:30 Et donc, c'est un système un peu anti-gaspillage.
04:33 Il faut qu'ils appuient sur la pipette pour qu'ils puissent boire.
04:38 Ça, c'est pareil, c'est un apprentissage au début.
04:40 Donc, au début, il faut leur apprendre à boire là-dedans, à piqurer.
04:44 Déjà, l'alimentation, c'est composé de 100 % de céréales.
04:49 Donc, au début, je remets un papier au milieu, plutôt dans la zone chaude,
04:54 parce que c'est des poussins, ils sont plus fragiles, ils vont moins loin.
04:58 Et ensuite, après, la granulométrie varie et agrossit un petit peu.
05:02 Donc là, on voit que c'est un peu plus gros.
05:04 Ça, un petit poussin, il ne pourrait pas le manger.
05:06 À partir du 42e jour, les volailles, elles ont accès au parcours extérieur.
05:13 Donc, il y a un hectare et demi de prairie arborée.
05:17 Donc, ça, c'est la condition du label rouge.
05:19 Et donc, tous les matins et tous les soirs, j'ouvre et je ferme le volet.
05:25 Je les ouvre et je les ferme le soir pour ne pas qu'il y ait le renard
05:28 ou autre bête qui vienne faire du dégât.
05:32 Alors, pour le consommateur, c'est un label rouge.
05:35 Donc, c'est un produit, c'est des poulets qui vont dehors.
05:39 Donc, c'est un produit de qualité supérieure.
05:41 Et pour l'éleveur, également, c'est la même chose.
05:44 Financièrement, au sujet, ça nous ramène un petit peu plus d'argent.
05:49 Puis, c'est une satisfaction aussi d'élever des volailles en plein air.
05:54 [Musique]
05:59 - Laurent Fricon, quand on voit ces jeunes, je ne dis pas que vous n'êtes pas jeunes,
06:02 mais la relève est là et c'est des passionnés.
06:04 - C'est très important qu'il y ait des jeunes qui s'installent
06:07 pour le renouvellement des générations.
06:09 Et ces dernières années, ça a permis d'installer beaucoup de jeunes
06:13 à la production de volailles, soit comme ça, pour des bâtiments en label rouge
06:17 ou pour la vente directe.
06:19 Donc, ça s'est beaucoup développé, sachant qu'il y a 30 % des agriculteurs
06:23 qui s'installent avec de la vente directe sur le département.
06:26 - Et la vente directe, c'est bien pour notre portefeuille, justement.
06:29 Vous l'aviez dit tout à l'heure, un poulet lambda, c'est à peu près 4,50 € le kilo,
06:33 compte 8. C'est un juste milieu ?
06:36 - C'est tout à fait un juste milieu vis-à-vis de la qualité du produit.
06:40 Ça permet et ça fait vivre des gens du département.
06:44 - Et en général, on voit les petits poulets courir à côté,
06:46 donc on est un peu plus serein. - C'est tout à fait ça.
06:48 - On connaît la provenance. - Tout à fait.
06:50 - Merci à vous, Laurent Fricon. Merci d'avoir suivi ce numéro de Place aux Paysans.
06:54 Et on n'oublie pas, mangez de la volaille locale !
06:57 [Musique]