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00:00 Ça y est, c'est Noël sur les allées de tournée à Bordeaux.
00:02 Le marché de Noël a ouvert ses portes en fin de semaine dernière.
00:05 On reçoit ce matin l'organisateur, l'association des commerçants Bordeaux Mon Commerce, Thomas.
00:10 Bonjour Georges Simon.
00:11 Bonjour Thomas.
00:12 Vous êtes le président de Bordeaux Mon Commerce.
00:14 Juste avant de parler du marché de Noël, une réaction peut-être à ce classement
00:17 Bordeaux, métropole la plus attractive de France pour les salariés et pour les patrons.
00:21 En tant que commerçant, ça doit vous réjouir.
00:23 Écoutez oui, bien sûr, ça réjouit.
00:25 C'est quand même toujours chouette d'arriver au moment d'un classement comme ça.
00:28 C'est bon pour la ville, c'est bon pour le commerce, c'est positif.
00:31 Vous êtes content, mais est-ce que vous êtes surpris ?
00:32 Surpris ? Écoutez, ce qui est certain, c'est qu'il y a toujours des surprises.
00:37 On ne s'y attend pas forcément, mais c'est vrai que ça doit être, dans d'autres villes,
00:41 moins sympa qu'ici.
00:42 Donc tant mieux que nous soyons en tête de liste.
00:45 Et parmi les trucs sympas de Bordeaux en ce moment, il y a donc ce marché de Noël qui
00:48 a ouvert ses portes ce vendredi.
00:50 Comment ça s'est passé cette inauguration ?
00:52 Écoutez, c'était formidable.
00:53 Alors vous voyez, on est peut-être la ville la plus attractive.
00:57 C'est à dire qu'on a le marché de Noël le plus attractif de France.
00:59 Strasbourg est très dur à battre.
01:01 En attendant, on fait tout pour apporter du bonheur.
01:05 Et ce week-end a été formidable puisqu'on a battu dimanche notre record de fréquentation
01:09 puisqu'on nous avons eu 30 000 visiteurs.
01:11 Donc le marché de Noël chaque année, c'est 450 000 visiteurs à peu près.
01:15 Ce sont des chiffres quand même assez importants.
01:17 Et combien de commerçants qui s'installent ?
01:19 Alors une centaine de commerçants, un petit peu plus cette année.
01:21 Voilà, avec une répartition assez intéressante puisque nous avons 40% de nos exposants qui
01:28 sont des artisans et 70% de nos exposants qui sont de la région.
01:31 Et pour eux, c'est un gros enjeu ou c'est un moyen de faire la fête, de se montrer ?
01:37 Ou est-ce que quand même il y a un gros enjeu économique ?
01:38 Non, bien sûr qu'il y a un gros enjeu économique, d'autant plus qu'on vit une période quand
01:41 même assez compliquée.
01:42 Donc les commerces que nous avons là ont besoin de ce marché de Noël.
01:46 Et j'incite tous les Bordelais à venir visiter ce magnifique marché.
01:49 Qu'est-ce que vous appelez période assez compliquée, Georges Simon ?
01:52 Écoutez, c'est une période où depuis des mois il y a quand même une inflation forte,
01:56 il y a un effet ciseau qui fait que l'économie est beaucoup plus difficile et que les Français
02:01 ont reporté un certain nombre d'achats.
02:03 Un hiver qui a tardé à venir.
02:05 Très clairement, les trésoreries sont extrêmement tendues dans le commerce actuellement.
02:10 Et voilà, donc aujourd'hui le commerce souffre.
02:13 Le marché de Noël sur France Bleu Gironde, on en parle avec notre invité.
02:16 C'est le président de Bordeaux Mon Commerce, l'organisateur, l'association des commerçants
02:20 de Bordeaux qui organise justement ce marché de Noël.
02:22 Est-ce que les gens n'ont pas aussi tout acheté sur internet pour le Black Friday ?
02:26 Vous voyez, c'est un petit peu la difficulté.
02:29 Les Français disent "on a besoin du Black Friday pour pouvoir assouvir nos besoins de
02:34 consommation" parce qu'il y a des besoins quand même assez primaires.
02:36 Et puis à côté de ça, les commerçants, les locaux souffrent.
02:42 En fait, le commerce de centre-ville souffre.
02:45 Donc nous, notre incitation en tant qu'association de commerçants, c'est de pousser les consommateurs
02:50 à revenir dans nos commerces et éviter d'aller consommer bien sûr en ligne.
02:55 Mais quand en ligne on fait des promotions qui vont à 50-60% au mois de novembre, on
02:58 se dit "les courses de Noël, on va peut-être les faire là plutôt que d'aller dans les
03:01 magasins qui ne peuvent pas faire ce genre de restaurant".
03:04 Mais si, les magasins le font parce que les magasins sont surstockés.
03:07 Comme je vous le disais, il n'y a pas eu d'automne.
03:10 A début d'hiver, on se croyait presque au printemps.
03:12 Donc il y a quand même besoin économique important pour nos commerces de centre-ville
03:17 d'avoir une activité réelle et il y a des bonnes affaires à faire dans nos commerces
03:20 évidemment.
03:21 On parle beaucoup de consommation avec le Black Friday, avec l'approche de Noël.
03:23 Il y a eu ces spots publicitaires qui ont fait polémique la semaine dernière, qui
03:28 nous incitent à ne pas consommer ce dont on n'a pas besoin, avec ces dévendeurs qui
03:32 disaient "vous voulez acheter une ponceuse ? Louez-la plutôt, vous n'allez l'utiliser
03:35 qu'une seule fois".
03:36 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
03:37 Écoutez, sur le principe, on est tous d'accord qu'il faut changer un petit peu nos modes
03:41 de consommation.
03:42 Il faut arrêter ce qu'on appelle un peu l'empilage d'acheter, d'acheter, d'acheter.
03:46 Nous, ce qu'on demande, c'est aux Français, enfin ce qu'on conseille, c'est de dire "achetez
03:49 moins mais mieux".
03:50 Et donc évidemment qu'on s'oppose à toute cette fast fashion, à tout ce qui est un petit
03:56 peu trop industriel et tout ce qui est fait pour de l'ultra-consommation, ce n'est pas
04:00 dans le sens du temps.
04:01 Donc le fond est bon mais la forme ?
04:02 Le fond est bon et la forme ne va pas.
04:03 C'est-à-dire qu'évidemment que toutes les associations de commerce de France se sont
04:07 opposées à cette campagne parce que c'est juste monstrueux de faire ça à un moment
04:10 où le commerce est difficile, d'aller culpabiliser les gens et de leur expliquer que de consommer.
04:17 Alors en plus de ça, s'il y avait vraiment une explication en expliquant que c'est de
04:21 la fast fashion, il faut faire attention de ne pas acheter en ligne.
04:23 Mais là, on était dans un commerce physique, cette publicité est dans un commerce physique
04:26 et donc ça va à l'encontre du but recherché.
04:29 Et vous, Georges Simon, vous encouragez les Girondins à se rendre dans les commerces
04:32 physiques à l'approche de Noël prévue dans l'association Bordeaux Mont Commerce.
04:36 Merci d'avoir été avec nous ce matin.