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Dans son édito du 27/11/2023, Gauthier Le Bret revient sur «l' indignation sélective de Jean-Luc Mélenchon»

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Transcription
00:00 Oui, Jean-Luc Mélenchon n'a rien dit ni rien écrit pour Thomas.
00:03 Il a refusé d'appeler au calme pendant les émeutes.
00:05 Ses opposants l'ont même accusé l'été dernier d'avoir une responsabilité politique,
00:09 d'avoir mis de l'huile sur le feu.
00:10 Mais évidemment, pour condamner l'ultra droite, il est en première ligne
00:14 car ça rentre dans sa fameuse grille de lecture.
00:17 C'est comme ça maintenant en politique, à gauche comme à droite.
00:19 D'ailleurs, il faut que ça rentre dans la grille idéologique, sinon c'est silence complet.
00:23 Alors ce n'est pas sa condamnation, bien sûr, qui est en cause, elle est complètement justifiée,
00:27 mais ses indignations à géométrie variable.
00:29 Et surtout, ce qu'il dit précisément dans ce tweet,
00:31 car il faut décrypter ce qu'écrit Jean-Luc Mélenchon.
00:34 Regardez.
00:35 "Un roman sur Isère, un seuil est franchi, une milice recrutée dans toute la France,
00:39 ils étaient 80, est venue agresser les habitants d'un quartier populaire.
00:42 Magnifique autoprotection de la population."
00:45 Phrase très intéressante, on va y revenir.
00:46 "Son sang-froid doit faire école car les agressions racistes par l'extrême droite se multiplient."
00:51 Alors, il faut s'arrêter sur cette phrase, car c'est déjà l'apologie de l'autodéfense.
00:54 C'est intéressant, on ne savait pas que Jean-Luc Mélenchon était pour l'autodéfense.
00:58 Ensuite, c'est évidemment la police qui a anticipé l'arrivée de ces militants d'ultra-droite.
01:02 Mais féliciter la police, c'est complètement impossible pour Jean-Luc Mélenchon.
01:05 Il y a eu une vingtaine d'interpellations.
01:07 La police et les renseignements ont été très efficaces face à ces identitaires venus en découdre.
01:12 Et enfin, il y a un militant d'ultra-droite qui a été déshabillé et passé à tabac.
01:18 Et Jean-Luc Mélenchon parle, je cite, "de magnifique autoprotection de la population".
01:23 Alors imaginez deux secondes, faites tourner votre imagination.
01:26 Si un habitant avait fait cela à un émeutier en juin dernier,
01:30 imaginez la réaction indignée de la France Insoumise.
01:33 Et il conclut, Jean-Luc Mélenchon, "seule l'union populaire est une garantie de paix civile".
01:38 Alors il faut oser l'écrire ça.
01:40 Quand des députés LFI ont refusé d'appeler au calme pendant les émeutes,
01:42 certains sont même allés à Nanterre dans les commissariats alors que les policiers étaient surmobilisés.
01:48 Et d'autres ont tenté d'aller à la rencontre des émeutiers pour les récupérer politiquement
01:52 et ont même fini agressés.
01:54 Alors l'ultra-droite est devenu ce week-end un sujet d'affrontement
01:58 entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Ciotti, président des Républicains.
02:01 Oui, il y a un bras de fer entre les deux leaders politiques
02:03 car Éric Ciotti a refusé hier sur une chaîne concurrente de condamner l'ultra-droite.
02:07 En fait, cette confrontation, c'est celle de deux récits qui s'affrontent.
02:11 Pour Jean-Luc Mélenchon, le plus grave, le plus urgent, c'est la menace de l'ultra-droite
02:16 et il ne parle pas de Thomas, pas un mot pour Thomas.
02:18 Et pour Éric Ciotti, le plus grave, c'est le meurtre de Thomas
02:21 et il refuse de condamner l'ultra-droite en expliquant que ce n'est pas le sujet.
02:24 Le sujet, c'est Thomas et rien d'autre.
02:26 Alors évidemment, on aimerait que les politiques ne soient pas hémiplégiques
02:29 et puissent parler d'événements qui ne rentrent pas forcément dans leur fameuse grille de lecture.
02:34 Mais le récit que tente d'imposer la France insoumise ne dupera pas grand monde.
02:38 Thomas aurait eu 17 ans la semaine prochaine, il ne fêtera jamais ce nouvel anniversaire.
02:44 Il est là le drame et il n'est pas ailleurs.
02:46 [Musique]
02:49 [SILENCE]

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