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00:00 en ligne avec François Ducrot, psychiatre au CHU de Lille. Bonjour, merci d'être avec nous dans le cadre de cette édition spéciale.
00:08 On va évidemment évoquer avec vous l'impact psychologique des événements du jour et de cette guerre avec vous.
00:16 13 otages israéliens doivent donc être libérés aujourd'hui. Ils ont vécu des événements hautement traumatiques,
00:25 la détention, les bombardements également de l'armée israélienne, des meurtres parfois de leurs parents sous leurs propres yeux.
00:33 Dans quel état va-t-on les retrouver ?
00:37 Alors effectivement, ce, l'avenir le dira. On assiste toujours, nous, sur la nécessité, au-delà des bilans de santé physique, de bilans de santé mentale.
00:44 Tant et si bien on sait maintenant, et les expériences sont nombreuses et la littérature scientifique très riche,
00:50 que ces situations de séquestration, de prise d'otage, comme d'autres situations qu'on appelle extrêmes et durables,
00:57 déportation, épuration ethnique ou autres actes de barbarie, sont susceptibles d'entraîner des troubles de santé mentale très invalidants
01:07 qui peuvent se chroniciser, notamment au travers d'un trouble qu'on appelle le trouble de stress post-traumatique.
01:12 Comment seront-ils pris en charge médicalement et psychologiquement ?
01:17 On sait qu'Israël a prévu tout un protocole. Vous pouvez nous dire comment est-ce que, selon vous, ils devraient être pris en charge ?
01:26 Alors c'est très codifié maintenant, encore une fois. Nos expériences sont assez anciennes sur le sujet.
01:31 Il faut distinguer la prise en charge immédiate, puisqu'on sait qu'au décours d'événements de ce type,
01:35 d'autant plus qu'ils ont duré longtemps, il y a une phase de réadaptation qui peut être très longue.
01:41 Donc il y a des prises en charge immédiates qui tournent autour de ce terme un peu générique du débriefing psychologique.
01:47 Et puis après, il y a malheureusement une période un peu incertaine de quelques semaines qu'on appelle intervalle libre,
01:54 qui est susceptible de durer plus ou moins longtemps et de se poursuivre par les troubles qu'on appelle constitués.
02:06 Et là, le trouble de stress post-traumatique, une fois qu'il est installé, même si encore une fois on fait tout pour le prévenir,
02:11 ça demande des prises en charge de très haute spécificité qui sont maintenant classiquement réalisées dans le monde.
02:22 Une prise en charge et un suivi qui doivent s'effectuer, on l'imagine, dans la longue durée ?
02:29 Alors ça dépend des tas de choses. Ça dépend des sujets, ça dépend des événements traumatiques.
02:36 On sait qu'il y a également des capacités personnelles d'adaptation, de résilience qui peuvent changer d'un individu à un autre.
02:43 Mais c'est vraiment la qualité de l'évaluation et de la prise en charge initiale qui va être déterminante pour le destin psychique des sujets confrontés à tels événements.
02:54 - Saskia de Ville : François Ducrox vous...