A l'occasion de la sortie de son film "Résilience", Martin Petit, influenceur tétraplégique, présente ce défi qui a changé sa vie
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00:00 - Relever des défis sportifs dans les Pyrénées, au Maroc, dans les Alpes et dans le golfe de Galscogne.
00:05 Avec "Alors qu'on est tétraplégique", voilà l'objet du documentaire "Résilience".
00:09 On en parle ce matin avec notre invité qui fait du bien, Martin Petit, bonjour.
00:13 - Bonjour.
00:14 - Vous êtes influenceur, 100 000 abonnés sur Instagram, devenu tétraplégique après un mauvais plongeon dans l'océan.
00:19 Vous sensibilisez aujourd'hui sur les réseaux sociaux et vous avez surtout tourné avec un explorateur,
00:26 Laurie Lang, un documentaire, film documentaire qui va sortir au Grand Rex, diffusé à Paris lundi,
00:32 sur ses aventures, cette aventure que vous avez vécue avec cet explorateur.
00:37 Vous êtes donc parti comme ça à travers les quatre coins de France et le monde pour vous lancer ce défi.
00:43 Est-ce que vous pouvez nous raconter justement ce qui s'est passé pour vous ?
00:47 - Qu'est-ce qui s'est passé ? En fait, ce défi qu'on s'est lancé avec Laurie,
00:52 c'est parti d'un coup de téléphone sur les réseaux sociaux, justement.
00:54 - Vous ne vous connaissiez pas.
00:55 - On ne se connaissait pas. Il m'a contacté sur les réseaux sociaux, il m'a vendu un petit peu du rêve de m'emmener dans des endroits
01:01 reculés où déjà des personnes sur leur deux jambes ne vont pas.
01:03 Donc, évidemment, le défi de le faire en fauteuil roulant, moi, j'ai tout de suite vu une opportunité et le fait de relever un challenge,
01:10 c'est un sentiment de revanche que j'avais envie de prendre à ce moment-là.
01:15 J'aurais dû méfier un petit peu parce que le côté très brutal de Laurie et le côté très extrême m'a à la fois rassuré,
01:21 mais qui a été aussi compliqué dans l'aventure, on va dire.
01:28 - Oui, parce que Laurie Lark, c'est un aventurier de l'extrême, un expert, un peu comme Mike Horn à la française.
01:32 - C'est exactement ça. En fait, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi extrême.
01:36 Après, l'idée, c'était aussi d'aller repousser mes limites, évidemment, pour apprendre de moi-même,
01:39 mais je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi éprouvant.
01:42 Pour être très honnête, le Maroc a été l'environnement le plus compliqué pour la simple et bonne raison,
01:50 c'est que j'ai une tétraplégie, j'ai une atteinte sur la moelle épinière,
01:52 on a des troubles associés, et un des troubles associés, c'est les problèmes de thermorégulation.
01:57 Et là, en fait, on est parti à une période où toutes les équipes pouvaient partir qu'à ce moment-là.
02:00 Donc, on est parti l'été, donc inutile de préciser.
02:02 - Il faisait très chaud dans le Sahara.
02:03 - Dans le Sahara.
02:04 - L'objectif, c'était d'arriver en haut de la plus haute dune de sable du Sahara.
02:08 - Dans une des plus hautes dunes du Sahara, qui s'appelle la dune Urlande, donc qui porte assez bien son nom.
02:13 Et effectivement, les chaleurs étaient infâmes, et le fait que je ne régule pas la température a exacerbé beaucoup de difficultés pour tout le monde,
02:19 pour l'équipe aussi, et ça a été très compliqué.
02:22 Mais finalement, l'idée, c'est aussi de montrer que la force du collectif, du mental et de l'engagement nous permet d'atteindre des beaux défis et de les réaliser.
02:30 - Alors, cette semaine, c'est la semaine européenne pour l'enjoi des personnes en situation de handicap.
02:34 On parle de l'emploi difficile, mais on ne parle pas de l'accès à la nature, des sorties, moins.
02:38 Vous, d'ailleurs, c'est ce que vous dites dans ce documentaire.
02:41 La nature, depuis que vous êtes étraplégique, vous n'avez pas eu accès librement.
02:45 - Exactement. Je pense qu'on a une grosse difficulté, déjà, ne serait-ce que l'accessibilité en ville, elle n'est pas toujours évidente.
02:51 Il y a encore énormément de travail, et l'accès à la nature est quelque chose d'autant plus compliqué.
02:55 Et je pense que, comme tout le monde, on a des besoins d'exutoires pour l'introspection, pour aller dans des environnements où on se retrouve un petit peu.
03:06 Et on se rend compte que, évidemment, ce genre d'aventure, je n'aurais pas pu la vivre sans du monde autour de moi.
03:13 Et des fois, j'ai un petit peu cette frustration de me dire "je ne peux pas aller vivre ces choses-là".
03:17 Et c'est un petit peu aussi ce que j'avais envie de dénoncer, c'est de montrer qu'il y a encore des difficultés,
03:22 et qu'on aimerait, des fois, renouer avec la nature.
03:28 Et souvent, ça passe soit par le fait d'avoir du monde autour de soi, ce qui n'est pas toujours le cas,
03:32 parce qu'il y a aussi un isolement des personnes handicapées, dans certains cas.
03:36 Ou alors, il y a des restes à charge pour avoir du matériel qui nous permet d'accéder à des endroits de la nature.
03:42 Et ce n'est pas toujours évident.
03:43 Et des fois, on a un peu cette frustration et ce découragement aussi,
03:47 parce que quand on fait face à toutes ces problématiques, on se dit "est-ce que le jus en vaut la chandelle de se donner autant de mal
03:54 pour aller prendre cinq minutes d'un beau coucher de soleil ?"
03:56 - Vous en ressortez comment de cette expérience, cette aventure ?
03:59 - Moi, évidemment, j'en ressors grandi, parce que, déjà, je suis très honoré et reconnaissant d'avoir pu vivre ces choses-là.
04:06 Et puis, quand je vois l'engouement que ça suppose,
04:08 et puis quand je reviens dans un environnement qui est un peu plus confortable, à la maison,
04:13 je me dis que prendre ma douche, même si ça prend une heure de mon temps, que ça me prend de l'énergie,
04:18 ça reste quand même beaucoup moins éprouvant que ce que j'ai pu vivre.
04:22 - D'ailleurs, le nom de ce documentaire, qui fait aussi l'objet d'un livre aux éditions Epa,
04:27 il s'appelle "Résilience", c'est pas anodin, puisque vous avez expérimenté les quatre étapes de la résilience,
04:32 le déni, la colère, l'acceptation et la renaissance.
04:35 Un documentaire à voir au Grand Rex le lundi 27 novembre prochain à Paris.
04:41 On l'espère bientôt sur les plateformes de diffusion.
04:44 Et puis, on va pouvoir suivre aussi à travers ce livre, donc "Résilience",
04:47 vous l'avez raconté, cette expérience dans ce livre aux éditions Epa.
04:50 Merci beaucoup, Martin Petit.
04:52 Je rappelle qu'on peut vous suivre aussi sur Instagram @elmartinicio, c'est votre nom ?
04:56 - Martichino. - Martichino, pardon.
04:58 C'est votre nom sur Instagram avec 100 000 abonnés.
05:00 Merci beaucoup, Martin, de venir jusqu'à nous.